Cet article concerne l'automutilation
infligée lors d'un trouble mental. Pour l'automutilation physique durant les
guerres ou les jeux sexuels, voir Modification corporelle et Algolagnie.
Automutilation
sur l'avant-bras
L’automutilation est
caractérisée par des blessures et dommages physiques directs,
sans intention suicidaire. Ce terme est utilisé dans le manuel diagnostique
et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR). Son usage est
discutable pour ce qui concerne les lésions cutanées auto-infligées, car
le latin : mutilare renvoie
à la section irréversible d'un membre ou d'un organe (exemple : se crever
un œil ou se couper un doigt.
La forme la plus répandue d'automutilation est la
dégradation cutanée,
mais l'automutilation couvre un vaste éventail comportemental, ce qui inclut
(mais ne se limite pas) brûlures,
abrasions, griffures, cognement de certaines parties du corps, réouverture
d'anciennes plaies cutanées, arrachage de cheveux (trichotillomanie)
et ingestion de substances ou objets toxiques. Les
comportements associés à un abus
substantiel et aux troubles des conduites alimentaires ne
sont généralement pas considérés comme automutilation car les dommages infligés
à l'organisme ne sont pas intentionnels. Bien que le suicide ne soit pas
directement lié à l'automutilation, la relation entre automutilation et suicide
est complexe car les blessures intentionnelles peuvent constituer une menace
pour l'individu. Il existe également un risque élevé de suicide chez les
individus qui se mutilent,
dont environ 40–60 % d'entre eux meurent.
Cependant, les individus qui s'automutilent sont perçus comme étant
suicidaires, ce qui est, pour la majeure partie des cas, inexact.
L'automutilation
chez l'enfant est rare mais le nombre augmente depuis les années
1980. L'automutilation est listée dans le DSM-IV-TR en tant que symptôme
du trouble de la personnalité borderline. Cependant, d'autres
patients diagnostiqués peuvent également s'automutiler, en particulier ceux
atteints de dépression, de troubles
anxieux, d'addiction substantielle, de troubles des conduites alimentaires,
de trouble de stress post-traumatique,
de schizophrénie et autres troubles de la personnalité. Les
motivations varient et l'automutilation est faite pour combler un nombre de
différentes fonctions. Ces fonctions incluent l'automutilation comme aide à de
différents troubles tels que l'anxiété,
la dépression, le stress intense, le manque affectif et une grande remise en
question de soi. L'automutilation est souvent associée à des traumatismes et abus, soit violence psychologique, agression sexuelle, toxicomanie,
trouble des conduites alimentaires ou autres traits mentaux tels que l'estime
de soi ou le perfectionnisme. Elle est très
répandue chez les adolescents et jeunes adultes, et apparaît habituellement
entre 12 et 24 ans. Cependant, elle peut survenir à tout âge même
durant la vieillesse. Le risque de suicide et de profondes blessures est élevé
chez les personnes âgées qui se mutilent13.
L'automutilation ne se limite pas qu'aux humains. Les primates et
les volatiles,
par exemple, sont également connus pour la pratiquer lorsqu'ils sont en
captivité.
Il
existe différentes méthodes utilisées pour traiter l'automutilation et qui se
concentrent principalement sur les causes plutôt que sur le comportement en
lui-même. Lorsque l'automutilation est associée à la dépression, les antidépresseurs et autres traitements
médicamenteux peuvent être efficaces. D'autres approches consistent à occuper
le patient grâce à d'autres activités, ou de remplacer l'automutilation par des
méthodes plus sécurisées qui ne conduisent pas à des blessures permanentes.
Définition
Le
terme d'« automutilation » est sujet à débat dans la mesure où il
définit une multitude de comportements à la gravité et à la finalité variables,
certains impliquant une mutilation irréversible et d’autres une blessure corporelle
qui persiste pendant plusieurs dizaines de minutes. Dans tous les cas, les
blessures sont infligées seul, sans l’intervention d’un tiers. L’automutilation
est listée par le manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) comme un symptôme
du trouble de la personnalité borderline1 et
elle est parfois associée à d’autres troubles psychopathologiques tels que
la dépression ou les troubles du comportement
alimentaire.
La
pratique la plus utilisée est la coupure mais ce n’est pas la seule et la
définition inclut aussi les coups, les brûlures, les éraflures, les morsures,
et bien d’autres atteintes corporelles infligées à soi-même. Il n'est pas
question d’automutilation si l'individu se blesse dans un but esthétique, sexuel
(masochisme),
social (rituels d’acceptation dans certaines sociétés, mode), religieux ou spirituel.
Signes
et symptômes
Quatre-vingt
pour cent (80 %) des cas d'automutilation impliquent des objets coupants
pour couper ou arracher la peau. Cependant, le nombre de méthodes est délimité
par l'imagination d'un seul individu et par sa détermination de se blesser
intentionnellement ; cela inclut (mais ne se limite pas) brûlures, auto-empoisonnement, alcoolisme,
pénétration d'objets et des types d'automutilation liés à l'anorexie et
la boulimie4,19.
Les parties du corps les plus atteintes sont principalement cachées et
dissimulées aux yeux des autres21.
Bien que l'automutilation soit liée au physique, elle peut également définir la
sévérité de la détresse émotionnelle ressentie chez l'individu. Aucun critère
diagnostique n'est défini dans le DSM-IV-TR et
dans la CIM-10.
Elle est souvent perçue comme étant un symptôme à des troubles spécifiques. Une
proposition a été effectuée en 2010 pour inclure « Automutilation
non-suicidaire » en tant que diagnostic distinct dans la cinquième édition
du manuel
diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).
Causes
Troubles
mentaux
Bien
que certains individus qui s'automutilent ne souffrent pas d'un trouble
mental reconnu, beaucoup d'entre eux atteints de troubles mentaux sont
hautement exposés à l'automutilation. Ces principaux troubles incluent trouble de la personnalité borderline, trouble
bipolaire24, dépression25 , phobies, et troubles des conduites26.
La schizophrénie peut également contribuer à
l'automutilation. Les personnes schizophrènes ont
un plus haut risque de suicide, particulièrement élevé chez les jeunes
patients, et peut aggraver plus sensiblement leur état psychologique déjà
instable27.
Un abus substantiel est également un facteur
de risque élevé.
Facteurs
psychologiques
Un
environnement dans lequel les parents privent leurs enfants de leurs émotions,
telles que l'expression de la tristesse ou
de la douleur,
peut contribuer à une difficulté d'exprimer certaines émotions et s'exposent à
des risques élevés d'automutilation28.
Tout type d'abus ou de traumatisme durant l'enfance (voir maltraitance sur mineur) est considéré
comme facteur de risque élevé, incluant le deuil et
certains troubles des relations parentales ou avec un partenaire. D'autres
facteurs tels que la guerre, la pauvreté et le chômage peuvent contribuer.
L'automutilation est habituellement décrite comme un état dissociatif ou
de dépersonnalisation. Il est estimé que 30 %
des individus atteints de troubles du spectre autistique engagent une
automutilation à un certain point dont les clignements des
yeux, griffures, morsures aux mains et blessures à la tête31,32,33.
Substances
et alcool
Les
dépendances à l'alcool et à une variété de drogues, illicites ou non, peuvent
contribuer à l'automutilation. La dépendance aux benzodiazépines est associée au comportement d'automutilation
chez les jeunes individus34.
L'alcool est un facteur à haut risque. Une étude dans des hôpitaux d'Irlande
du Nord montre que l'alcool est à l'origine de 63,8 %
d'automutilation chez les patients35.
Une étude faite en Norvège et en Angleterre et
publiée en 2009 démontre qu'en général le cannabis n'est
pas un facteur d'automutilation délibérée chez les jeunes adolescents36.
Physiopathologie
L'auto-mutilation
n'est pas un comportement suicidaire, bien que la plupart des dégâts causés au
corps puisse être un danger mortel.
Certains
individus peuvent ne pas en prendre conscience et l'automutilation devient
alors souvent la réponse à une souffrance émotionnelle profonde et écrasante4.
Les
motivations varient et remplissent un nombre de fonctions11.
Ces fonctions impliquent l'automutilation en tant que mécanisme de survie
permettant ainsi de soulager temporairement d'intenses émotions telles que
l'anxiété, la déprime, le stress et le sentiment d'échec/de déception. Il
existe également une corrélation positive statistique entre l'automutilation et
les mauvais traitements émotionnels38,39.
L'automutilation permettrait à l'individu de contrôler sa propre douleur,
en contraste à celle qu'il avait subi auparavant dans sa vie et sur laquelle il
n'avait aucun contrôle37.
Une
étude de l’Office for National Statistics (ONS) britannique rapporte
seulement deux motivations : le « besoin
d'attention » et la « cause de la colère ». Chez
certains individus qui se mutilent eux-mêmes, cela signifie qu'ils cherchent et
demandent indirectement le besoin d'être écouté. Cela peut également être une
tentative pour rendre leur entourage attentif et, quelque part, de les
manipuler émotionnellement11,37.
Cependant, d'autres de ces patients qui se mutilent d'une manière répétitive et
chronique ne demandent aucune attention et cachent leurs cicatrices
D'une
manière alternative, l'automutilation peut permette à certain de ressentir
« quelque chose », même si la sensation en est désagréable et
douloureuse. Ceux qui s'automutilent décrivent quelquefois un sentiment
de vide ou un manque d'émotions positives (anhédonie),
et une douleur physique peut soulager ces sentiments. En tant que mécanisme de
survie, l'automutilation peut devenir psychologiquement addictive car,
pour ceux qui en souffrent, elle fonctionne ; elle leur permet de se
libérer d'un stress intense.
Nombre
d'individus souffrant d'auto-mutilation sur 100 000 habitants en
200442
- Aucune
donnée
- Moins
de 80
- 80–160
- 160–240
- 240–320
- 320–400
- 400–480
- 480–560
- 560–640
- 640–720
- 720–800
- 800–850
- Plus
de 850
Des
recherches aux États-Unis indiquent qu'environ 4 % des adultes
pratiquent l'automutilation et environ 1 % de la population générale de
manière chronique. Un certain nombre de facteurs sociaux ou
psychologiques sont en corrélation avec l’automutilation.
Les
diagnostics qui lui sont généralement associés comprennent la dépression et le trouble de la personnalité borderline. Les individus souffrant de
troubles du comportement alimentaire, de troubles obsessionnels compulsifs,
de phobies,
de toxicomanie et
les suicidaires ont un risque élevé de recourir à l’automutilation. Des formes
particulières de l'automutilation, souvent plus graves, sont associées à l'autisme et
à certaines psychoses. Les situations de guerre ou d’emprisonnement sont
aussi des facteurs de risque majeurs. Les causes de l’automutilation sont
difficiles à déterminer et varient grandement selon les individus. Deux
facteurs principaux sont notés, mais loin d’être systématiques : les abus
sexuels et des souffrances psychologiques/physiques (être critiqué
ouvertement, ne pas avoir été encouragé, avoir été souffre-douleur ou tout autre
comportement qui ont un impact direct sur l’estime
de soi).
Les
individus touchés sont principalement adolescents ou
jeunes adultes. Malgré le nombre relativement élevé d'individus
concernés, peu d’informations francophones pertinentes
sont disponibles sur ce sujet
Différences
Les
dernières recherches ne montrent généralement aucune différence factorielle
d'automutilation entre les hommes et les femmes43.
Celles-ci sont en contraste avec d'anciennes recherches qui indiquaient que les
femmes étaient quatre fois plus exposées que les hommes à l'automutilation9.
Cependant, il est difficile de percevoir l'automutilation chez les femmes,
alors que les hommes engagent une automutilation plus directe (par exemple, se
cogner le visage), et peut être plus facilement expliqué ou caché dans de
différentes circonstances4,43.
Prisons
Les
automutilations délibérées sont spécifiquement faites en prison. Les prisons
sont souvent des lieux à haut risque de violence, et les prisonniers peuvent
utiliser l'automutilation comme une ruse pour éviter toute confrontation
physique, aussi bien que pour convaincre les autres prisonniers qu'ils sont
dangereusement fous et insensibles à la douleur ou pour obtenir la protection
des gardes45.
Traitements
Il
existe une grande incertitude concernant les types de traitements psychosociaux et
physiologiques sur des patients qui s'automutilent et de nombreuses études sont
requise
Les
troubles psychiatriques et de la personnalité sont particulièrement
perçus chez les individus qui s'automutilent et l'automutilation peut être un
indicateur de dépression et/ou d'autres problèmes psychologiques7.
Certains individus qui s'automutilent souffrent de dépression clinique modérée ou sévère et
des traitements par antidépresseurs peuvent
être administrés7.
Une thérapie cognitive comportementale peut
aider les patients atteints de symptômes d'axe I, comme
la dépression, la schizophrénie et
le trouble bipolaire. Une thérapie comportementale
dialectique (TDB) peut considérablement aider les individus atteints
de troubles de la personnalité, et peut aider les individus qui s'automutilent
atteints d'un autre trouble mental. Le diagnostic et le traitement des causes de
l'automutilation sont la meilleure approche47.
Mais dans certains cas, particulièrement chez les patients atteints de trouble
de la personnalité, ce n'est pas très efficace, et la plupart des cliniciens
préfèrent donc faire une approche par TDB pour minimiser le comportement en
lui-même. Les individus s'automutilant avec sévérité sont psychiatriquement
hospitalisés, à la suite de leur instabilité et leur incapacité à trouver une
quelconque aide
L'automutilation
peut se développer chez les individus en raison de leur situation
environnementale, comme un besoin d'attention ou autres. Tandis que
ces individus ont un mal-être social, l'automutilation peut être un moyen pour
eux d'obtenir quelque chose qu'ils sont incapables d'obtenir par eux-mêmes
(comme le fait de simplement demander). Ainsi, une approche dans le traitement
est d'enseigner une réponse alternative qui obtienne le même résultat que
l'automutilation
Techniques
Aider
un patient à adopter un comportement alternatif pour éviter toute
automutilation à l'aide de techniques est une méthode efficace. Ces techniques,
qui occupent principalement l'esprit, peuvent inclure la lecture, la marche,
pratiquer un sport ou être entouré d'amis ou de proches lorsque les patients
tentent de s'automutiler à nouveau18.
Le retrait d'objets qui peuvent principalement aider à l'automutilation est
utile pour résister aux besoins de s'automutiler. Des méthodes sécurisées et
alternatives d'automutilation qui ne conduisent pas à des dommages
physiologiques permanents peuvent également aider.
Société
et culture
Le linteau 24 de Yaxchilan montre
un exemple de pratique rituelle de l'autosacrifice dans
la civilisation maya : Dame Xoc y est
représentée en train de faire passer à travers sa langue une corde hérissée de
lames d'obsidienne afin
d'imbiber de son sang du papier dont l'incinération lui servira ensuite à invoquer
le Serpent-vision.
L'automutilation
est connue pour avoir été pratiquée rituellement dans
certaines cultures, telles que les civilisations
mésoaméricaines, où il était fréquent de s'automutiler pendant le rituel de
l'autosacrifice,
notamment en faisant couler le sang de sa langue ou de son sexe