La zététique
Une méthode scientifique pour combattre la superstition, la naïveté et les escroqueries.
Lire, comparer, vérifier, l’observatoire zététique a mis en place une méthode scientifique qui permet de vérifier la réalité pour regarder le monde le plus objectivement possible. Explication.
Dans une société où tout va trop vite, comment se protéger des manipulations en tout genre et garder son libre arbitre ? Si vous êtes curieux, logique, à la recherche d’informations rationnelles et que vous refusez d’adhérer aux coïncidences inexpliquées, alors, vous êtes peut-être sans le savoir un adepte de la zététique. Un drôle de nom que l’on associe à l’art du doute, qui vient du grec « zêtêkos » et qui signifie « qui recherche ». Enseignée dès l’antiquité, par le grec Pyrrhon (360-270 avant J.C., la zététique se fonde sur le refus de toute affirmation dogmatique. Emile Littré la définit lui-même dans son célèbre dictionnaire comme la « méthode dont on se sert pour pénétrer la raison des choses ». Cette discipline a été introduite dans l’enseignement universitaire par le professeur Henri Broch, fondateur d’un laboratoire de zététique à l’université de Nice Sophia-Antipolis. Ses matériaux d’étude privilégiés sont les phénomènes réputés paranormaux mais cette démarche critique trouve de nombreuses applications au quotidien, en particulier quand il s’agit d’analyser les nombreuses quantités d’informations auxquelles tout citoyen peut un jour être confrontées. Autrement dit, il s’agit d’une méthode scientifique et cartésienne d’analyse d’investigation des phénomènes paranormaux couplée, entre sciences physiques, psychologie et sociologie qui véhicule le droit pour chacun à une information complète et contradictoire.
L’objectif de ces scientifiques : lire, comparer, démystifier, expliquer
L’astrologie, la parapsychologie, les médecines non conventionnelles, les pseudosciences et autres phénomènes paranormaux ont pignon sur rue. Selon un rapport de l’OMS, 75% des français ont déclarés y avoir recours au moins une fois, ne serait-ce qu’en lisant leur horoscope du matin. Le but de la zététique est de chercher l’origine de ces croyances ou de proposer des explications raisonnables aux phénomènes paranormaux « nous voulons développer l’esprit critique, regarder le monde plus objectivement possible et éviter aux gens d’être floués par ceux qui utilisent leurs croyances à des fins douteuses ».Nous voulons prendre en amont le problème des dérives sectaires qui peuvent conduire des personnes à se trouver aliénés dans des choix, ou dans une dérive financière ou morale grave. Explique Richard Monvoisin, membre de l’observatoire zététique en France.
L’objectif de ces scientifiques : lire, comparer, démystifier, expliquer quels subterfuges ou quels raisonnement erronés pourraient être utilisés pour amener à croire à la véracité du phénomène ou de la speudoscience.En d’aitres termes les zététiciens se veulent être de véritables sentinelles contre certains effets sensationnels souvent amplifiés par les médias. L’observatoire zététique propose de rendre l’information la plus complète et la plus objective possible pour préserver le libre arbitre et la liberté de chacun en donnant des réponses concrètes à des croyances ou certains phénomènes en appréhendant le réel, par le biais d’enquêtes et d’expériences scientifiques. Les zététiciens ont l’habitude de réaliser des enquêtes sur les phénomènes étranges afin, le cas échéant, de proposer des explications qui se passent de tout recours au paranormal. Henri Broch a ainsi été l’un des tout premier à pointer du doigt les erreurs commises par Jacques Benveniste dans la célèbre affaire de « la mémoire de l’eau ».En 1998, ce chercheur français a affirmé, après étude, que l’eau garde la trace des substances qui y ont été plongées, même si on les en a retirées pare la suite. L’article scientifique contenant ces affirmations a été publié le 30 juin 19998 dans la très sérieuse revue « Nature ». Une semaine plus tard, Henri Broch publiait la liste des nombreuses failles méthodologiques dont le travail de Jacques Benveniste était entaché. Et qui en invalidait les conclusions.
« Les tenants du paranormal sont contre l’homme »
Les zététiciens s’efforcent également de mettre en pratique les connaissances qu’ils ont accumulées sur le paranormal. Henri Broch peut ainsi expliquer comment plonger ses doigts dans le plomb fondu sans se brûler ( il faut prendre soin de passer ses mains dans de l’eau au. préalable, ce qui les isole temporairement de la chaleur par un film de vapeur d’eau, selon le phénomène physique appelé caléfaction). Il sait encore ordonner à son pouls de cesser de battre (grâce à une balle coincée sous l’aisselle comprimant l’artère axillaire) ou encore, et sans trucage aucun, marcher pieds-nus sur des charbons ardents sans se brûler ! Clou de son cours : devant ses étudiants médusés, l’enseignant-chercheur ne manque de tout cela jamais les cuillères et les clefs… qu’ils ont eux-mêmes apportées en classe. Mais, cette fois, il ne divulguera pas son secret.
Dans un monde où la pansée critique s’effrite, où le rationalisme est à ce point mis à mal, on sévit le Nouvel-âge et où les sectes de tout poil font résurgence, l’action de Broch s’avère salutaire et indispensable. Et elle est d’autant bienvenue qu’elle est menée avec un humour qui rappelle celui de Voltaire ou de Montaigne, mélange de grâce, de légèreté (celle de l’esprit), d’espièglerie et d’ironie. Et on a bien envie, au sortir d’une conversation avec lui, de dire de nos actuels parapsychologues et d’autres charlatans ce que Volaire disait de certains saints : « ce sont des fripons qui rencontrèrent des sots ».
Mais on aurait tord de seulement sourire. Et Broch le premier vous rappellera à quel point des questions soulevées sont graves : « les tenants du paranormal sont contre l’homme ». Contre l’homme dans sa complexité. Ce qu’ils récusent, au fond, c’est homo sapiens. C’est à ces thuriféraires du paranormal, à ces ennemis de la pensée critique que Broch, avec le concours de Jacques Théodor et de l’illusionniste Gérard Majax, lance un défi depuis quelques années.
passionnée par l'article et devant tant de supercheries je me devais de vous le retranscrire. Chacun a des ressentis mais la raison reste la plus forte
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