Amour de soi et amour des autres
Je paraphraserais ce
qu’écrivait Alfred de Musset dans « On ne badine pas avec l’amour » : « Tous les
hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et
lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides,
artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout
sans fond où les formes les plus informes rampent et se tordent sur des
montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est
l’union de ces deux êtres si imparfaits et si affreux ».
Je suis lâche, égoïste, égocentrique, jaloux, vaniteux, parfois violent à ma façon et pourtant , si imparfait et si affreux, rien n’est plus beau que l’amour de cet être imparfait que je suis.
Cet amour que j’ai eu de temps à ressentir dans ma vie, cet amour que nous avons tous tant de mal à ressentir, si bien que nous projetons cette haine de nous-mêmes sur d’autres, qui deviennent autant d’ennemis ou d’inférieurs à exploiter. Cette haine de soi qu’on compense par la consommation, le divertissement ou l’avidité du sexe, de la boulimie alimentaire ou de la boulimie du pouvoir sur les autres.
Depuis mon enfance, vécue dans le drame et la tragédie, je me suis posé la question de la haine et j’ai tenté d’y répondre. Le souci de l’autre, le partage, oui, mais qu’en est-il de la haine de l’autre ou de l’indifférence à l’autre. On ne peut éviter de regarder en face ce qui nous empêche d’aimer notre prochain, y compris dans nos propres familles, dans notre propre société.
Les injonctions morales à l’amour et au partage sont certes utiles mais n’appartiennent -elles pas à un autre âge, où les sages transmettaient des valeurs et des cadres pour contenir la folie humaine. N’appartiennent elles pas à cet âge patriarcal dont nous sommes les héritiers, où l’homme créait un dieu à l’image de ses pères, sévère, sourcilleux, parfois colérique, mais protecteur et exigeant de perfection.
Aujourd’hui, le monde des pères s’effondre, même si on essaye de le reconstituer dans certaines contrées de façon terrifiante et régressive ou dans d’autres avec l’énergie du désespoir et le sentiment d’une bataille perdue. Aujourd’hui, le roi est nu et l’homme doit à la fois affronter sa solitude intérieure dans un monde peuplé de menaces apocalyptiques et d’objets étranges et disproportionnés à ses capacités morales. Aujourd’hui, l’homme doit apprendre à vivre avec tous ses congénères- sans exception- et affronter le désordre du monde, engendré par les passions et les folies humaines.
La morale enseignée et même les lois ne suffisent plus. L’homme redécouvrir le vivre ensemble et surtout les obstacles intérieurs, personnels et collectifs qui empêchent de vivre et de travailler avec les autres, qui empêchent d’aimer et de partager.
Quels sont ces obstacles ? Sans aucun doute, la violence dont nous avons tous victimes , sous différentes formes, à différents degrés : l’humiliation, la maltraitance, l’abandon, la culpabilisation, cette violence que nous reproduisons, sans toujours nous en rendre compte, dans nos relations aux autres et qui empêchent l’amour en suscitant la peur, le mépris ou la culpabilité névrotique.
Notre violence provient des blessures subies dans nos environnements familiaux et sociaux que nous reproduisons, consciemment ou inconsciemment mais aussi des passions humaines du profit, du fanatisme, de la jalousie et de l’abus de pouvoir .
Nous avons donc besoin d’une thérapie sociale, d’une thérapie collective pour surmonter ces obstacles à l’amour et au partage : reconnaître notre part de violence et de folie, cicatriser nos blessures, apprendre à regarder la réalité de nous-mêmes et des autres, en prenant conscient des filtres émotionnels et des préjugés qui nous empêchent de voir cette réalité. Nous avons aussi besoin de reconstruire des institutions qui ne favorisent pas la vraie vie démocratique et qui contribuent en partie à la séparation, à la méfiance et en fin de compte à la haine.
La politique, le développement personnel, la morale ne doivent plus être séparés mais unifiés dans une même recherche, je ne dirais pas de vérité car « à chacun sa vérité » mais de réalité.
Découvrir la réalité, sortir de la folie, du filtre des passions folles qui nous cachent ce que nous sommes, en bien et en mal et ce qu’est le monde dans lequel nous vivons.
Je suis lâche, égoïste, égocentrique, jaloux, vaniteux, parfois violent à ma façon et pourtant , si imparfait et si affreux, rien n’est plus beau que l’amour de cet être imparfait que je suis.
Cet amour que j’ai eu de temps à ressentir dans ma vie, cet amour que nous avons tous tant de mal à ressentir, si bien que nous projetons cette haine de nous-mêmes sur d’autres, qui deviennent autant d’ennemis ou d’inférieurs à exploiter. Cette haine de soi qu’on compense par la consommation, le divertissement ou l’avidité du sexe, de la boulimie alimentaire ou de la boulimie du pouvoir sur les autres.
Depuis mon enfance, vécue dans le drame et la tragédie, je me suis posé la question de la haine et j’ai tenté d’y répondre. Le souci de l’autre, le partage, oui, mais qu’en est-il de la haine de l’autre ou de l’indifférence à l’autre. On ne peut éviter de regarder en face ce qui nous empêche d’aimer notre prochain, y compris dans nos propres familles, dans notre propre société.
Les injonctions morales à l’amour et au partage sont certes utiles mais n’appartiennent -elles pas à un autre âge, où les sages transmettaient des valeurs et des cadres pour contenir la folie humaine. N’appartiennent elles pas à cet âge patriarcal dont nous sommes les héritiers, où l’homme créait un dieu à l’image de ses pères, sévère, sourcilleux, parfois colérique, mais protecteur et exigeant de perfection.
Aujourd’hui, le monde des pères s’effondre, même si on essaye de le reconstituer dans certaines contrées de façon terrifiante et régressive ou dans d’autres avec l’énergie du désespoir et le sentiment d’une bataille perdue. Aujourd’hui, le roi est nu et l’homme doit à la fois affronter sa solitude intérieure dans un monde peuplé de menaces apocalyptiques et d’objets étranges et disproportionnés à ses capacités morales. Aujourd’hui, l’homme doit apprendre à vivre avec tous ses congénères- sans exception- et affronter le désordre du monde, engendré par les passions et les folies humaines.
La morale enseignée et même les lois ne suffisent plus. L’homme redécouvrir le vivre ensemble et surtout les obstacles intérieurs, personnels et collectifs qui empêchent de vivre et de travailler avec les autres, qui empêchent d’aimer et de partager.
Quels sont ces obstacles ? Sans aucun doute, la violence dont nous avons tous victimes , sous différentes formes, à différents degrés : l’humiliation, la maltraitance, l’abandon, la culpabilisation, cette violence que nous reproduisons, sans toujours nous en rendre compte, dans nos relations aux autres et qui empêchent l’amour en suscitant la peur, le mépris ou la culpabilité névrotique.
Notre violence provient des blessures subies dans nos environnements familiaux et sociaux que nous reproduisons, consciemment ou inconsciemment mais aussi des passions humaines du profit, du fanatisme, de la jalousie et de l’abus de pouvoir .
Nous avons donc besoin d’une thérapie sociale, d’une thérapie collective pour surmonter ces obstacles à l’amour et au partage : reconnaître notre part de violence et de folie, cicatriser nos blessures, apprendre à regarder la réalité de nous-mêmes et des autres, en prenant conscient des filtres émotionnels et des préjugés qui nous empêchent de voir cette réalité. Nous avons aussi besoin de reconstruire des institutions qui ne favorisent pas la vraie vie démocratique et qui contribuent en partie à la séparation, à la méfiance et en fin de compte à la haine.
La politique, le développement personnel, la morale ne doivent plus être séparés mais unifiés dans une même recherche, je ne dirais pas de vérité car « à chacun sa vérité » mais de réalité.
Découvrir la réalité, sortir de la folie, du filtre des passions folles qui nous cachent ce que nous sommes, en bien et en mal et ce qu’est le monde dans lequel nous vivons.
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