Ni le soleil, ni la mort ne peuvent se regarder
disait La Roche Foucault
Il m’est impossible de penser avec ma certitude de
vivre à ce que signifie ne plus vivre. Ne plus vivre c’est le néant, la
transparence, l’inaccessible. La mort dans mes pensées devient une absence, une
irréalité. Vivre c’est exister,
exister par l’expérience d’une vie bien réelle, que l’on peut décrire et maîtriser
mais la mort bien qu’obligatoire est imprévisible, impalpable, confuse et
impensable. Et par son irréalité, la mort nous fait peur. La mort se pense mais
ne se vit pas, la mort aide à vivre. Penser mourir ne veut pas dire mourir .J’enracine
ma vie, je la dompte, je la traduis, je la cajole, je la méprise, je la rigole,
je l’idéalise mais la mort… quelle angoisse. Angoisse de quoi ? La mort
nous relie à la mémoire, aux souvenirs, à l’idéalisation, au temps qui passe.
Elle reste la pensée profonde de chacun, elle est unique, on la négocie, on l’adapte
au vécu. La mort de l’autre, d’un être aimé, d’un enfant, d’un père, d’une mère…
nous enrichie, elle nous grandit, elle matérialise le temps, la vie, les
valeurs, les acquis mais aussi les défaites et les déplaisirs. La mort idéalise
le défunt, le sacralise, immortalise, il existe en nous, il ne fait qu’un. Par
sa mort, il nous aide à avancer et à aimer sa vie sa propre vie car elle est
unique. La mort nous assagit. Par la mort, nous revivons les moments
inoubliables que l’on a vécus ensemble par des photos, des mots, des actes, des
odeurs, des chansons, elle est à la fois présente et transparente. La mort avant
tout cruelle et injuste devient priée, éternelle. La mort nous exhorte à vivre
en l’a stimulant et l’enrichissant par nos choix, nos affects…elle nous guide
dans la voie de l’imagination, de la création, de l’espérance, de la croyance,
de la compréhension et de l’acceptation. Penser la mort c’est vivre pour ne pas
mourir.
Ce texte est pour Dadi, sa maman
et puis aussi tout le monde. De Mam Julie, Renée comme dit Nassou
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