Dadi avait 13 ans, il était né le jour de Noël, un amour d'enfant, un ange
Dadi,
tu nous manques
Je
me présente, je suis la mamie de Dadi, mon nom est Renée Kerespars. Je suis
anéantie, brisée, chaque jour est un jour sans nom petit Dadi. C’était, difficile
de mettre l’imparfait, mais il le faut pour apprendre à vivre sans mon
petit-fils, c’était un garçon enjoué, un pré-ado curieux de la vie, toujours en
action, un petit qui aimait la vie, la famille et ses amis. Il ne cessait de
poser des questions à sa mère du pourquoi et du comment de la vie. Ils étaient,
sa mère et lui « la bernique accrochée à son rocher, ils étaient très
fusionnels. Ma fille était pleines d’attention à son encontre, lui expliquait
les rouages de la vie, tant de question à son âge. Lui, se confiait beaucoup à
sa mère, ses joies, ses peines, ses difficultés dans le quotidien de tous les jours,
il lui expliquait ses angoisses scolaires, (dyspraxique et dyslexique) elle l’accompagnée
au mieux dans son suivi scolaire. Elle a en 6eme, donnait les cours qu’il ne
pouvait pas suivre au collège, une maman formidable, comme on les décrie dans les
histoires d’enfants. Une maman qui avait compris que son fils avait besoin de
plus d’attention qu’un autre enfant, de par sa place d’aîné dans la famille, du
père (géniteur absent) son père s’est Taïeb, un homme remarquable, qui aimait Dadi
comme son fils, il le grondé beaucoup pour lui rappeler sa place dans la
société, lui inculquer la valeur de la famille, ses responsabilités, ses
devoirs mais aussi ses droits en tant que personne à part entière. Je remercie
ces parents d’avoir donné tant d’amour à Dadi. C’était un bon petit, gentil,
respectueux, aimant et aimé.
Je
suis brisée par le chagrin, j’ai mal en moi, il me faut tant de courage pour ne
pas décevoir mes enfants et petits-enfants. Il faut vivre pour que là-haut, s’il
y a un ailleurs, que notre petit Dadi soit fier de nous, nous devons être
dignes, honorer sa mémoire, et la faire vivre.
Chaque
jour, j’écris sur mon blog, m’adressant à Dadi, besoin d’être avec lui, d’avoir
un but pour continuer à vivre. Mon petit Dadi me manque, il nous manque à tous.
Je pleure, je pleure ce départ précipité, ce départ que d’autres ont précipités ?
Son
absence me mine jour après jour, sa place reste vide, j’ai du mal à m’y
résoudre. C’est d’abord un choc, puis on réalise qu’on ne partagera plus ses
moments de tendresse, de rigolades et plaisantes, plus d’amour à lui donner.
Comment faire pour continuer…
Je
demande des réponses. Pourquoi ? Pourquoi Dadi ? Pourquoi ses enfants
avaient des fusils, dont un 22 long rifle, un outil à tuer. Pourquoi ses outils
de guerre étaient à la portée de tous. Pourquoi était-il chargé ? Comment
cette jeune fille a pu mettre le 22 dans les mains de Quentin, elle est plus
âgée, donc le bon sens était de laisser ses instruments de mort sur place.
Pourquoi vouloir jouer à la guerre, le virtuel a-t-il dépassé la réalité,
pourquoi cette inconscience ? Je pensais qu’après 15 ans, l’ado faisait la
différence du bien et du mal. Je veux aussi savoir pourquoi ayant invité Dadi a
dormir chez eux les parents étaient absents, la rumeur dit qu’ils étaient au
restaurent. Leur rôle d’adulte. Pour moi, ceux sont des parents irresponsables.
J’estime que lorsqu’on invite quelqu’un chez soi, on est responsable, on assume
et prend le relais éducatif des parents. Je veux des réponses, je veux la
vérité, je parle en tant que mamie.
Je
suis anéantie, inquiète pour ma fille Cyrille et Taïeb mon fils, mari de la
fille. Je suis inquiète pour l’avenir. On ne remplace la perte d’un enfant,
leur vie est brisée. Chaque jour je scrute le ciel, il est là-haut, veille-t-il
sur nous, aide-t-il sa mère à survivre dans cette pénible épreuve. Mon petit est
parti, il ne reviendra plus, il n’aura jamais 18 ans, il ne courra pas comment
tant de jeunes, il ne chantera jamais plus, ne rira plus.. Comment vivre sans,
comment concevoir la vie sans Dadi, il me manque, il me manque terriblement. Depuis,
chaque jour, je revis les instants que nous partagions, je ne pourrais plus l’aimer.
Quel gâchis, une horreur. Il faut que je réveille, que je me dise que c’est un
horrible cauchemar, mais chaque fois que j’ouvre les yeux, la réalité me saut
aux yeux, il n’est plus là, il ne reviendra pas.
Je
pense à sa mère qui vit insoutenable, l’impensable. Ceux sont les personnes
âgées qui partent d’abord, les jeunes ont tout l’avenir à découvrir. Dadi, lui
ne connaîtra pas l’avenir on lui a ôté. De quel droit. Ai-je le droit de
décider qui doit vivre et qui doit mourir. La vie est un don précieux que les
gens sensés, cultivés, éduqués chérissent comme la meilleur de nos richesses. Le
droit de vivre. Quelle éducation ont reçu ces jeunes pour agir de la sorte.
J’ai
mal en moi, mon cœur saigne, mon corps est malade, il pleure.
Dadi, tu brilles de milles feux. tu es à présent une étoile qui nous suit, une étoile qui veille sur ceux que tu aimait, ta maman, ta famille
tu nous manques
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