Les
réponses avec le Pr Serge Perrot, rhumatologue :
« La
fibromyalgie est reconnue comme pathologie depuis 2006. Dans mon université,
j’enseigne cette maladie, j’indique qu’il s’agit d’une vraie maladie. La
fibromyalgie correspond à une perte de la modulation de la douleur et des
filtres de la douleur. Il n’y a pas de lésion dans les muscles, mais il y a
véritablement des douleurs ressenties dans les articulations, dans les muscles, dans les
tendons. C’est le cerveau qui intègre mal les messages qui viennent de la
périphérie et qui les renvoie mal à la personne qui va avoir 18 points douloureux.
Les filtres sont perturbés et quand on appuie chez une personne fibromyalgique,
elle va ressentir une douleur pour une pression qui normalement n’est pas
douloureuse. »
http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-fibromyalgie-une-vraie-maladie-_10078.html
En
savoir plus
Dossier
:
Questions/Réponses
:
- Peut-on
guérir de la fibromyalgie ?
- Qui
peut faire le diagnostic de la fibromyalgie ?
- Des
troubles digestifs peuvent-ils être associés à la fibromyalgie ?
- L’activité
physique est-elle recommandée en cas de fibromyalgie ?
- Une
prise en charge psychologique est-elle proposée en cas de fibromyalgie ?
Quand
des troubles mentaux et des maladies physiques se produisent ensemble, les
symptômes de maladies physiques sont parfois arbitrairement discrédités et
négligés par les médecins, notent les auteurs d’une nouvelle étude, publiée
dans le Journal of
Neuropsychiatry and Clinical Neurosciences
(JNCN), qui introduit un nouveau syndrome combinant des troubles mentaux et
physiques.
Jeremy
D. Coplan, professeur de psychiatrie au SUNY Downstate Medical Center, et ses collègues ont examiné 76
personnes consécutives traitées en ambulatoire pour des troubles anxieux et
certains troubles physiques (appartenant à l’un de trois domaines spécifiques).
Ils
ont documenté un niveau élevé d’associations entre le trouble panique et quatre
domaines de maladie physique.
Cette
étude pourrait modifier la façon dont les médecins et les psychiatres
considèrent les frontières entre les troubles psychiatriques et médicaux,
soulignent-ils.
« Le
trouble panique lui-même peut être un facteur
prédictif pour un certain nombre de conditions physiques précédemment
considérées comme sans rapport avec les conditions mentales, et pour lesquelles
il peut y avoir peu ou pas de marqueurs biologiques », explique le Dr
Coplan.
Les
chercheurs proposent l’existence d’un syndrome spectral ayant pour noyau
l’anxiété et incluant des troubles physiques appartenant à quatre
domaines :
- trouble d’anxiété (surtout le
trouble panique) ;
- laxité
ligamentaire (syndrome d’hyper mobilité articulaire, scoliose, prolapsus
valvulaire mitral, tendance aux ecchymoses) ;
- douleur (fibromyalgie, migraines et céphalées
quotidiennes chroniques, syndrome
du côlon irritable,
prostatite/cystite) ;
- troubles
immunitaires (hypothyroïdie, asthme,
allergies nasales, syndrome de
fatigue chronique) ;
- troubles de
l’humeur
(dépression majeure, trouble bipolaire de types II
et III, tachyphylaxie. Deux tiers des participants de l’étude avec des
troubles de l’humeur avaient un diagnostic de trouble bipolaire et la
plupart de ceux-ci ne répondaient pas aux antidépresseurs).
La
proposition de l’existence d’un tel syndrome, note le Dr Coplan, n’est pas tout
à fait nouvelle, en ce qu’elle contient des éléments de troubles spectraux qui
ont été décrits précédemment. La principale contribution nouvelle est d’ajouter
de nouveaux éléments et groupements, et de mettre en lumière la façon dont ces
groupes se chevauchent.
L’étude
documente une prévalence élevée de troubles physiques chez les personnes
souffrant de trouble panique comparativement à la population générale. Par
exemple :
- plus de 80 %
des participants souffraient également de fibromyalgie et d’épisodes
dépressifs majeurs comparativement à une prévalence de la fibromyalgie
d’environ 2 % à 6 % dans la population générale (et de
dépression d’environ 5 %) ;
- la laxité
articulaire a été observée chez 59 % des participants comparativement
à une prévalence d’environ 10 % à 15 % dans la population
générale ;
- la rhinite
allergique a été observée chez 71 % des participants, tandis que sa
fréquence est d’environ 20 % dans la population générale.
Des
associations ont aussi été trouvées entre :
- la laxité
articulaire et trouble bipolaire III ;
- les maux de tête
et le trouble bipolaire II ;
- le trouble
bipolaire II et le syndrome de fatigue chronique.
« Notre
argument, explique le chercheur, est que les délimitations en médecine peuvent
être arbitraires et que certains troubles qui sont considérés comme de
multiples conditions disparates et indépendantes peuvent être mieux considérés
comme étant un trouble spectral unique avec une étiologie génétique
commune ».
« Les
patients méritent une compréhension scientifique plus éclairée des troubles
spectraux. Les troubles qui font partie du syndrome décrit dans cette étude
peuvent être mieux compris si on les considère comme une entité commune. »
L’étude a
été financée en partie par National Institute of Mental Health américain.
La
fibromyalgie touche près de 5 % de la population, mais plusieurs patients
ont encore du mal à obtenir un diagnostic. Le syndrome n’est pas facile à
identifier et touche davantage les femmes que les hommes. Le professeur à
l’Université de Sherbrooke, Serge Marchand, se bat pour faire connaître la
maladie.
Entrevue
avec le Dr. Serge Marchand, expert en douleur chronique
Émission
« Les éclaireurs » de radio canada présenter par Johanne Despins
le 25 juillet
http://ici.radio-canada.ca/emissions/lib_radio/v3.2/incpages/pop_indexeur.asp?
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