Pour ne pas devenir fou, votre cerveau a élaboré un
“processus de l’oubli”
Pour fonctionner correctement, le cerveau humain a besoin
de stocker des informations mais aussi d’en oublier certaines. L’information
inutile est alors supprimée et le système nerveux conserve sa plasticité
neuronale. Une perturbation de ce processus pourrait conduire à des troubles
mentaux graves. Des scientifiques ont découvert un mécanisme moléculaire
permettant de réguler ce processus de l’oubli. DGS vous dit tout sur cette
étonnante étude !
La capacité à conserver et à se rappeler des informations
est un processus imparfait. Une lacune qui semble maintenant ne pas être un
hasard. Une nouvelle étude montre que notre cerveau travaille activement pour
nous faire oublier des détails sans importance, sinon nous deviendrons
probablement fous.
En effet, les personnes ayant soi-disant une « mémoire
photographique », ou mémoire eidétique, prétendent vivre dans une sorte
d’enfer, comme Jill Price : « La plupart des gens appellent ça
un cadeau, mais moi je l’appelle un fardeau et il me rend fou. » Mais la
mémoire eidétique est rare chez les humains et très peu de cas ont déjà
été recensés. Pour des raisons d’adaptation psychologique, nous sommes
seulement en mesure de stocker et de se rappeler des informations qui sont
importantes.
Le cerveau humain est construit de telle manière, que seule
l’information nécessaire est stockée de façon permanente. Le reste est oublié
dans le temps. Cependant, jusqu’à présent, il n’était pas clair de savoir
si ce processus était actif ou passif. Des scientifiques de la plateforme
de recherche de l’université
de Bâle ont maintenant trouvé une molécule qui régule activement
la perte de mémoire. La protéine dite « Musashi » est
responsable de la structure et de la fonction des connexions synaptiques du
cerveau, le lieu où l’information est communiquée d’un neurone à l’autre.
Les expériences ont montré que les vers ayant la
protéine Musashi ont les mêmes capacités d’apprentissage que
les vers non modifiés. Cependant, avec la durée prolongée de l’expérience,
les scientifiques ont découvert que les vers génétiquement modifiés qui n’ont
pas la protéine Musashi sont moins enclins à l’oubli.
D’autres expériences ont montré que la protéine inhibe la
synthèse de molécules responsables de la stabilisation des connexions
synaptiques. Cette stabilisation semble jouer un rôle important dans le
processus de l’apprentissage et de l’oubli. Les chercheurs ont identifié deux
mécanismes parallèles : d’une part, l’adducine, protéine qui stimule la
croissance des synapses et donc contribue également à conserver la mémoire, et
d’autre part, la protéine Musashi qui inhibe activement la
stabilisation de ces synapses et donc facilite la perte de mémoire. Par
conséquent, l’équilibre entre ces deux protéines est crucial pour le maintien
de la mémoire.
L’oubli n’est donc pas un processus actif passif, en
revanche une perturbation de ce processus peut entraîner de graves troubles
mentaux. La protéine Musashi a aussi des implications
intéressantes pour le développement de médicaments qui tentent de prévenir la
perte de mémoire anormale qui se produit lors de maladies telles queAlzheimer.
Nous espérons que la protéine Musashi pourra
conduire à la création de médicaments destinés à prévenir l’oubli rapide, comme
c’est déjà le cas pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Et
vous, pensez-vous que cette découverte soit un nouvel espoir pour les malades ?
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