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L’épaule, comment c’est fait ?
Une épaule est essentiellement constituée de deux articulations :
> L’articulation entre l’omoplate et l’humérus (le grand os du bras).
> L’articulation entre l’omoplate et la clavicule.
L’épaule est une articulation très mobile, on peut tourner le bras dans tous les sens, mais, c’est aussi cette particularité qui rend l’articulation de l’épaule très instable. Facile de se déboîter l’épaule !
L’articulation est contenue dans une capsule entourée de ligaments qui entourent les deux os. Et, par-dessus tout ça, se trouvent 4 muscles : le sus-épineux, le sous-épineux, le sous-scapulaire et le petit-rond. Ce sont eux qui entourent l’articulation de l’épaule et qui lui permettent ses mouvements. L’ensemble des muscles va permettre les mouvements de l’épaule, en particulier la rotation : c’est ce que l’on appelle la coiffe des rotateurs.
Quand on sait que deux tendons du biceps, viennent également se fixer sur l’articulation de l’épaule, on comprend la complexité de l’endroit. En clair, tous les mouvements de la vie quotidienne, se coiffer, manger, attacher son soutien-gorge, sollicitent l’articulation de l’épaule. Autant en prendre soin !
La douleur de l'épaule - un problème assez fréquent, peut avoir différentes origines..
Usure des tendons
C’est probablement la cause la plus fréquente d’une douleur d’épaule après 40 ans. Les tendons de la coiffe des rotateurs ont vieilli, et peuvent provoquer des douleurs. Pas de rupture, juste une usure. Avec le temps, le premier tendon à s’user est le sus-épineux. Moins élastique, plus épais, il vient se mettre "en conflit" avec une partie osseuse de l’omoplate (l'acromion), située au-dessus du tendon. Sur l'os, une sorte de bec va se développer. En terme médical, on parle de conflit sous-acromial. Le conflit, c’est le frottement.. qui, à la longue, finit par faire mal.
Les symptômes
La douleur est progressive. Elle augmente avec le temps et l’aggravation du conflit. Au début, les douleurs se déclenchent avec les mouvements : mettre unpull, verser de l’eau dans un verre… Puis, les douleurs surviennent la nuit, au point de vous réveiller. Le bras est toujours fort, mais le mouvement est douloureux.
Alors, quoi faire ?
Vous allez consulter votre médecin. À l'examen clinique, les mouvements particuliers qui vous feront souffrir lors de la consultation, lui permettront d’établir un diagnostic. Une échographie de l’épaule peut être très utile.
Les traitements
Traitement conservateur : Dans un premier temps, on vous proposera des médicaments anti-inflammatoires, et surtout de la rééducation. Il faut apprendre à lever l’épaule en bloquant l’humérus vers le bas.
Une ou deux infiltrations peuvent également vous soulager quelques temps, mais cela ne permet que de passer un cap aigu.
Traitement chirurgical : Il s’agit d’une petite intervention réalisée sous arthroscopie (minuscules cicatrices), sous anesthésie générale. Le but de l’intervention est d’enlever le bec osseux et le tendon entre l’acromion et la clavicule, cause de l’irritation et de l’usure.
Dans ce cas, vous restez hospitalisé deux jours. Ensuite, pas besoin d’attelle, vous pouvez reprendre vos activités normalement. Des séances de kinésithérapie sont souvent nécessaires. Allongé, on lève le bras.
Pour le sport, il faudra attendre qu’il n’y ait plus du tout de douleur. La douleur disparaît dans les six mois qui suivent l’intervention.
Rupture d’un tendon
Mal à l’épaule en dormant ? Moins de force ? Gros bras ? C’est peut-être une rupture de tendon…
En dehors de causes traumatiques, l’usure des tendons est l’une des causes fréquentes de douleurs d’épaule. Et, malheureusement, c’est le temps qui en est la cause. Tout passe et tout lasse et tout s’use ! Les tendons aussi.
Nous l’avons dit, plusieurs tendons se situent dans l’articulation de l’épaule. Ces tendons sont, tout simplement, le prolongement des muscles. C’est ce complexe tendons-muscles, qui donne la force à votre épaule et que l’on appelle la coiffe des rotateurs. C’est aussi lui qui assure sa stabilité. Mais, à force d’être sollicité, il s’use.
Et peut survenir la rupture du tendon sus-épineux.
Les symptômes
> D’abord, ça fait mal. Vous pouvez avoir mal, en accomplissant certains mouvements, mais vous risquez surtout d’avoir mal la nuit, au point de ne pas pouvoir dormir.
> Vous ne sentez plus la même force de votre épaule. Par exemple, vous ne pouvez plus tenir un objet à bout de bras, ou vous ne pouvez plus lever le bras.
> Si le tendon du long biceps est rompu, c’est avec un bras à la Popeye que vous vous retrouvez : un gros bras globuleux.
Alors, quoi faire ?
Vous allez consulter votre médecin. Avant tout examen complémentaire, il va vous faire un examen clinique pour établir un diagnostic. Cet examen va mettre en évidence la douleur à certains mouvements, ou la diminution de la force de votre épaule. Il demandera peut-être des examens complémentaires.
Une simple radiographie et une échographie suffisent généralement à établir le diagnostic.
Si le médecin juge une intervention chirurgicale nécessaire, c’est l’arthro-scannerqui permettra d’évaluer la taille de la rupture (on injecte un produit dans l’articulation pour voir l’état des tendons, et on fait un scanner ensuite). Le traitement choisi sera fonction de l’importance de la rupture.
Les traitements
Tout dépend de votre âge, de l’importance de la gêne occasionnée, et de l’importance de la rupture. En fonction de ces critères, votre praticien vous conseillera un traitement conservateur ou un traitement chirurgical.
Le traitement conservateur : c’est la kiné. En clair, le kinésithérapeute va apprendre à votre articulation à compenser la zone déficiente par le renforcement d’autres muscles. Ce traitement est utile dans tous les cas, quelle que soit la lésion, la cause, et votre âge. Bouger et activer ce qui reste de muscle est très important : le mouvement sous contrôle d’un kinésithérapeute n’est jamais mauvais. Les massages sont par contre sans intérêt.
On peut également vous proposer un traitement symptomatique de la douleur : des anti-inflammatoires, ou une ou deux infiltrations, mais pas plus.
Le traitement conservateur est privilégié, si la gêne est peu importante, si vous êtes âgé ou, tout simplement, si la rupture n’est pas réparable.
En fait, on ne choisit le traitement chirurgical que si l’on ne peut pas faire autrement, et surtout pour les sujets jeunes qui gardent des muscles et des tendons en bon état.
Le traitement chirurgical : La réparation est souvent difficile. Et ça se comprend. Il s’agit d’une usure. Avec le temps, l’importance de la rupture a augmenté. L’extrémité du tendon s’est rétractée comme un élastique et se retrouve très éloignée de son attache d’origine. Au point que, parfois, ce n’est plus réparable.
Le premier geste chirurgical consiste donc à rattacher le ou les tendons sur la tête de l’humérus, grâce à des sutures.
Cela peut se faire de manière classique, ou sous arthroscopie (minuscules cicatrices). Tout dépend encore de la taille de la rupture !
Les complications sont rares. Après l’opération, vous devrez porter une attelle, pendant trois semaines. Vous devrez rester immobile, le temps de la cicatrisation.
Ensuite, vous commencerez la kinésithérapie. D’abord, seule, allongée sur votre lit, en bougeant le bras, tout simplement, puis, chez le kinésithérapeute qui vous apprendra à redonner la force à votre bras et votre articulation.
Cela dit : patience ! La réparation est lente. Comptez bien six mois
Les calcifications
C’est le mal d’épaule aigu, et le plus souvent des femmes ! La calcification des tendons de l’épaule s'appelle une tendinitecalcifiante. Cela fait mal, mais rien à voir avec une rupture des tendons. La calcification, c’est un dépôt de calcium qui se forme au niveau du tendon. La cause ? On l’ignore.
La libération de calcium dans l’articulation provoque une réaction inflammatoire… qui fait mal !
Ce dépôt de calcium peut s’évacuer spontanément (généralement après des douleurs intenses).
Les symptômes
> La douleur ! Il peut s’agir de douleurs quotidiennes, dès que l’on bouge, ou de douleurs la nuit.
> Il peut s’agir d’une crise douloureuse, intolérable, au point de ne pas pouvoir dormir.
Alors, quoi faire ?
Lors de l’examen clinique, le médecin devra faire la différence avec un « conflit sous-acromial ». En phase aiguë, la mobilité de l’épaule est très diminuée.
Une simple radiographie permettra de voir la calcification. L’échographie peut confirmer le diagnostic, mais parfois lorsque l’on a une crise aiguë c’est le moment où la calcification disparaît.
Les traitements
En phase chronique, des médicaments anti-inflammatoires sont prescrits.
En phase aiguë, une infiltration, pour soulager la douleur. C’est une très bonne indication de l’infiltration.
Autre traitement de cette douleur de l'épaule : la ponction-trituration du tendon. En clair, cela consiste à ponctionner la calcification à l’aide d’une aiguille. Cela se fait sous contrôle radiologique. Cela ne peut se faire que lorsque la calcification n’est pas très solide : en phase aiguë, la calcification est pratiquement liquide, donc, facile à ponctionner. Ce traitement est réservé aux tendinites calcifiantes récidivantes.
Autre traitement : les ondes de choc. Il s’agit d’un traitement dont le but est de casser la calcification, comme on le fait en cas de calcul rénal.
L’intervention chirurgicale, peut, également permettre de retirer le dépôt de calcium, comme un curetage. Les suites opératoires sont simples. Pas d’attelle, pas d’écharpe. Les douleurs disparaissent entre trois et six mois, après l’intervention.
Les raideurs d’épaule
On ne peut plus bouger comme on le voudrait, et on a mal. Cela arrive le plus souvent chez les femmes de plus de 50 ans. On a mal pendant la nuit et ça le passe au bout d’un an ou deux. En fait, il s’agit d’une sorte de rétraction des ligaments situés autour de l’articulation de l’épaule : la capsule. On ignore toujours les causes de cette rétraction appelée capsulite rétractile. Cela survient souvent chez les patients diabétiques, parfois après un choc psychologique. Les mouvements sont gênés vers l’avant, vers l’arrière ou vers l’extérieur.
Les symptômes
Ils évoluent généralement en trois étapes :
> On a mal pendant quelques jours, ou quelques semaines.
> Dans un deuxième temps apparaît la raideur, alors que la douleur diminue.
> Dans le troisième temps, la raideur est indolore, et tend à diminuer spontanément.
Le médecin peut vous demander une radiographie, ou encore une échographie, ou encore une arthrographie qui permettra de mettre en évidence une diminution du volume de l’articulation (la rétraction de la capsule).
Le traitement
La patience ! Lorsque vous avez trop mal, une infiltration peut vous soulager. Mais, le meilleur traitement, c’est la kinésithérapie qui vous permettra de récupérer votre mobilité.
Les douleurs chroniques
On n’a pas tous la même perception de la douleur. L’anxiété, la dépression, peuvent augmenter la perception d’une douleur. La douleur est donc une affaire personnelle. Avoir mal à l’épaule, ça peut perturber considérablement la qualité de la vie d’une personne. Les douleurs d’épaule gênent souvent le sommeil, surtout si on a l’habitude de dormir sur le côté. Les traitements de la douleur doivent, dans ce cas, être renforcés le soir avant le coucher.
Très souvent, une aide psychologique peut être nécessaire. Et ça se comprend. Quand on souffre, le jour, la nuit, l’état psychologique se trouve altéré. Si la dépression peut, parfois, être à l’origine d’une douleur, à l’inverse, une douleur chronique peut entraîner une dépression. Il est donc important de ne pas prendre sa douleur à la légère.
Un spécialiste, un psychologue ou psychiatre, pourra vous aider à gérer votre douleur physique. Les techniques de relaxation, par exemple, sont une aide efficace. Traiter l’aspect psychologique d’une douleur, c’est aussi traiter ses retombées sociales, au niveau du travail et au niveau de la famille, garder la tête sur les épaules. Alors si vous souffrez, ne gardez pas votre souffrance pour vous, soyez épaulé !
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