Suis-je donc si fragile qu'en un instant
toutes mes évidences se brisent
et que j'ai même envie de quitter la vie ?
La souffrance physique est dure à gérer. Il faut sans cesse
se remotiver pour ne pas perdre pieds. Chaque jour est un nouveau combat, le
combat de la vie.
La souffrance n’est pas bonne en soi, il faut lui donner un
sens. Dans le cas de la fibromyalgie, il n’y a aucune explication
physiologique, quoi que, je voudrai bien savoir les effets des pesticides, de
l’aluminium… sur l’organisme. J’ai peut-être tord mais je crois qu’un élément
pathogène génére la fibromyalgie, ça n’est pas prouvé, bien sûr, mais quand on
réfléchit, tant de personnes atteintes, ce n’est pas dans la tête. Les
chercheurs n’ont pas trouvés.
La souffrance est l’ennemi du vivre ensemble. Lorsque vous
avez des douleurs lancinantes, récurrentes, continuelles, ce n’est pas possible
d’avoir des activités sportives, de loisirs.
Aujourd’hui, souffrir c’est mal vu. C'est indécent même. On
soupçonne la personne souffrante d’inadaptée à l’idéal de la société, elle-même
ferme les yeux sur son passage. On l’ignore. On l’évite.
Sous prétexte qu'il faut être fort et heureux pour exister,
l'individu en vient à ignorer ses propres souffrances : il affiche un
bonheur de façade qui correspond au schéma véhiculé par les médias et la
publicité. Cela est extrêmement dangereux. Tout d'abord parce que la souffrance
finit toujours par revenir, et parfois de manière meurtrière - surtout
lorsqu'elle a été longtemps refoulée - mais aussi parce que la rejeter consiste
à refuser de vivre sa propre vie. L'individu qui nie ses douleurs s'égare. Il
s'éloigne de lui-même, il devient autre.
Chantal Thomas a écrit « Souffrir c’est
vivre » ; c’est vrai, la personne existe, c’est un très bon bouquin
que je recommande. Il y a la souffrance psychologique
Notre corps est un système très complexe qui va nous mettre en alerte dès qu’une agression où un dysfonctionnement a lieu et cela va se traduire par de la souffrance physique. Attention ! il est difficile de voir les petits signes avant-coureurs. Cette douleur aurait dû me faire changer dans ma façon de faire.
Notre corps est un système très complexe qui va nous mettre en alerte dès qu’une agression où un dysfonctionnement a lieu et cela va se traduire par de la souffrance physique. Attention ! il est difficile de voir les petits signes avant-coureurs. Cette douleur aurait dû me faire changer dans ma façon de faire.
Certains médicaments qui vont cacher la douleur peuvent avoir
ceci de néfaste qu’on perd le signal qui est là pour nous indiquer la limite à
ne pas franchir. L’image que j’ai en tête est celle des coureurs qui reprennent
l’exercice grâce à l’anti douleur sans que les symptômes ne soient guéris.
C’est la meilleure façon d’empirer la situation. Je ne dis surtout pas de
bannir les médicaments contre la douleur, simplement de respecter la voie du
milieu et ne pas forcément chercher à vouloir bannir automatiquement toute
douleur.
Il y a ensuite la deuxième composante dans la douleur, c’est
tout ce qu’on va rajouter par-dessus en se sentant attaquer, en se demandant
pourquoi cela nous arrive. Tout le mental devient focalisé sur la douleur
physique, sur ce que le corps ressent et comment atténuer cela. La seule
solution est d’accepter.
Dans les moments de souffrance intense, qu'elle soit physique
(douleur aiguë et qui dure) ou psychique. Je suis un pur cri devant la
détresse, souhaitant que cela finisse au plus tôt, quel que soit le moyen. Je
souhaite même la mort, ne plus existe c’est ne plus souffrir.
. Le passé et le futur sont effacés, seul existe un présent
(une éternité) de souffrance. Je crois être en enfer. La douleur bouleverse mon
univers intérieur, ma vie. Cette douleur, que je ne sais pas décrire, semble me
posséder en partie, m'empêchant de penser. Quand j'ai mal, le corps-objet (que
j'ai) est privilégié par rapport au corps‑sujet (que je suis).
Suis-je donc si fragile qu'en un instant toutes mes
évidences se brisent et que j'ai même envie de quitter la vie ?
Une personne douloureuse chronique ne sera plus jamais la même face à quelqu'un dans la peine. On ne peut imaginer jusqu'à quelle profondeur peut aller le désarroi si on ne l'a pas vécu soi-même.
Je suis seule. Même si dans un premier temps, mes
proches m'entourent davantage, je suis vite dans une solitude extrême. Les paroles
qu'on m'adresse sonnent faux, même si elles se veulent bienveillantes. Ma peine
est au-delà des mots, des gestes d'amitié. J'ai envie de crier devant certaines
maladresses : « Pense à ceux qui souffrent plus que toi » (comme
si leur douleur atténuait la mienne
Se révolter a un côté médicalement
sain : ça donne du punch pour combattre le mal, c’est un sursaut de vie.
Dans ma révolte, je suis seule.
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