jeudi 26 juin 2014

Les prédateurs psychologiques

Les prédateurs psychologiques (Première Partie)


Les prédateurs psychologiques (Première Partie)


Un regard, quelques mots ou des sous-entendus sont suffisants pour créer un processus de destruction contre l’autre. Les actes des prédateurs psychologiques sont tellement quotidiens qu’ils en deviennent parfois même normaux. Les victimes se taisent et souffrent en silence. À travers un processus d’harcèlement moral ou de maltraitance psychologique, ces prédateurs peuvent littéralement anéantir la vie d’une personne.

Tout comme à l’état naturel, où il existe des animaux prédateurs qui chassent et tuent d’autres animaux afin de s’alimenter, nous pouvons observer chez l’être humain la présence de l’harcèlement moral, mettant en scène des prédateurs psychologiques et leurs victimes.
L’harcèlement moral ou la maltraitance psychologique est un phénomène qui peut apparaître dans de nombreux domaines : au sein d’un couple, au travail, dans la famille ou même dans un cercle d’amis.

Qu’est-ce qu’un prédateur psychologique ?

Le prédateur psychologique peut se retrouver à tous les âges, dans toutes les strates sociales et les cultures, et chez les deux sexes. Il s’agit en apparence d’individus normaux ; ce ne sont presque jamais des leaders. Ils sont plutôt avares, égocentriques et narcissiques.
L’objectif de ces prédateurs est de détruire moralement, personnellement, psychologiquement et socialement leurs victimes, parfois même jusqu’à les pousser au suicide.
Ces individus, même s’ils ne le montrent pas, se sentent profondément inférieurs : voilà pourquoi ils sont plutôt arrogants et grandiloquents. Ils dissimulent leurs remords et leur colère, et suivent souvent une idéologie radicale. Ils ressentent le besoin d’être admirés, désirés, et sont obsédés par le succès et le pouvoir. Ils sont totalement déconnectés de leurs émotions, rabaissant ainsi avec violence toutes leurs victimes.
Enfants, ces individus tirent souvent la pierre en cachant leur main : ils provoquent souvent les disputes, mais sans y participer, et ils cherchent à se mettre en avant. Pendant l’adolescence, ils sont froids et distants, ne sont pas très populaires et ne sont entourés que de deux ou d’un seul ami, qu’ils manipulent. À l’âge adulte, ils sont arrogants et clament toujours avoir raison ; ils pensent personnaliser la vérité et la justice.
À première vue, on peut avoir l’impression qu’il s’agit d’individus posés, sociables et sympathiques, mais sous ce masque se cache toute une montagne d’intentions et de processus inconscients beaucoup plus complexes et filandreux.
predateurs2

Qui sont les victimes habituelles des prédateurs psychologiques ?

Les victimes sont généralement des personnes sympathiques, honnêtes, généreuses, optimistes, présentant une certaine force d’esprit. Le prédateur psychologique est attiré par ces qualités et les jalousent, car il ne les possède pas. Ces personnes deviendront de véritables boucs émissaires responsables de tous les maux. En effet, le prédateur recherche ce type de personnes afin d’absorber leur énergie et leur vitalité : il souhaite réduire toutes les personnes qu’il jalouse.
Les personnes extérieures doutent souvent des victimes, car l’harcèlement psychologique rend souvent la victime coupable aux yeux des autres : l’entourage imagine ou pense que celle-ci est consciente ou complice (de manière consciente ou non) des agressions qu’elle subit.
Souvent, on entend dire que si une personne est victime, c’est à cause de sa faiblesse ou d’un manque ; néanmoins, on observe généralement qu’une victime est choisie justement parce qu’elle possède quelque chose de plus dont le prédateur psychologique veut s’emparer.
Ces victimes peuvent également paraître ingénues ou crédules, car elles sont incapables de penser que l’autre est un être destructeur, et elles préfèrent trouver des explications logiques à ce comportement. Elles essaient de tout justifier, d’être transparentes. Elles comprennent ou pardonnent parce qu’elles aiment et admirent ; elles pensent même qu’elles doivent aider ce prédateur, car elles sont les seules capables de le comprendre vraiment. Elles ont l’impression d’avoir une mission à accomplir.
Alors que le prédateur psychologique reste impassible, les victimes tentent de s’adapter, en essayant de comprendre ce que désire leur prédateur de manière consciente ou inconsciente. Mais ce n’est pas tout : elles ressassent et questionnent sans arrêt leur part de culpabilité dans l’histoire.


Les prédateurs psychologiques (Deuxième Partie)

Les prédateurs psychologiques (Deuxième Partie)

À quoi ressemble le processus d’harcèlement moral des prédateurs psychologiques ?

L’harcèlement moral peut se retrouver dans des cercles très fermés, car la proximité est nécessaire pour créer un climat de confiance. Le processus débute de manière très discrète et masquée. Tout d’abord, le prédateur séduit sa victime qui se laisse ensuite influencer ; au final, le prédateur réussit à la dominer, la privant ainsi de toute sa liberté.

Le lien prédateur-victime est d’abord une histoire de séduction, un jeu d’attraction irrésistible. Le prédateur psychologique fausse la réalité et agit secrètement, par surprise. Il n’attaque pas directement, mais plutôt de manière indirecte afin de capturer le désir de l’autre, une victime qui l’admire et qui lui renvoie une bonne image de lui-même.Le prédateur cherche à faire croire à sa victime qu’elle est libre. Il l’empêche d’être consciente du processus pour éviter les disputes et les résistances, ce qui annule les capacités de défense et le sens critique de sa victime, qui est ainsi incapable de se rebeller.
Lorsque la relation établie commence à être stable, le prédateur chercher à couper les liens affectifs de sa victime (familles, amis, etc.). De cette façon, il réussit à rendre la victime émotionnellement dépendante de lui et commence à la paralyser, jusqu’à ce qu’elle perde toute confiance en elle.
Les prédateurs psychologiques sont de véritables caméléons qui adoptent les comportements de leurs victimes ; ils sont incapables de ressentir par eux-mêmes à cause de la déconnection qu’ils présentent entre leur cerveau et leurs émotions.
Peu à peu, la victime devient confuse et doute, car son estime de soi est touchée par les stratégies mises en place par le prédateur. C’est à ce moment précis que les agresseurs s’autoproclament comme les uniques sauveurs, avec des expressions telles que « Il n’y a que moi qui peut te comprendre » ou « Qu’est-ce que tu deviendrais sans moi ? ».
Lentement, les victimes perdent leur estime de soi dans tous les domaines, aussi bien personnel que social. Elles se retrouvent paralysées, apeurées, incertaines, sans savoir comment réagir ni que faire. D’ailleurs, leur prédateur sait les faire douter en adoptant un comportement ambivalent et vexatoire : au sein d’un couple, par exemple, il peut aussi bien embrasser sa victime que créer un conflit dès le matin au lever.
Si la victime propose un changement, cela conduit inévitablement au conflit.
Les victimes sont ainsi humiliées, méprisées, dévalorisées. Rappelez-vous que le prédateur psychologique rabaisse sa victime dans son for intérieur, car il désire et jalouse tout ce qu’elle possède et qu’il ne possèdera jamais.
predateurs2

La victime se retrouve ainsi dans une cage émotionnelle où son agresseur est toujours sur le qui-vive et dans le contrôle. Elle ne peut pas sortir sans qu’il sache où elle va et avec qui, et elle doit prendre son téléphone pour éviter les conflits. Tout cela alors que le prédateur psychologique, lui, a le droit de faire tout ce qu’il veut…
Lors de la phase finale, le prédateur s’éloigne de sa victime, car il sait qu’elle se retrouve prise au piège, et il en profite pour la rabaisser sans arrêt. En effet, pendant tout le processus, la victime n’est qu’un objet pour le prédateur psychologique. Vers la fin, la victime est anesthésiée et ne ressent ni amour ni haine, mais plutôt un lien de dépendance émotionnelle qui lui montre qu’elle ne se sent pas bien.
Au fil des années, la victime peut réaliser de manière consciente et rationnelle ce qu’il s’est vraiment passé, mais il lui est presque impossible de se défaire de ce lien émotionnel.

Comment réagir face à ce type de relations ?

Le plus important à faire face à ce type de relations, c’est de se réveiller, de prendre conscience de la situation dans laquelle nous sommes prises au piège. Voilà pourquoi il est fondamental de faire appel à un professionnel afin de restructurer nos pensées et nos sentiments.
Le mieux est de récupérer progressivement les liens perdus et raconter ce qu’il nous arrive autour de nous : de cette façon, nos amis et notre famille pourront enfin comprendre notre comportement qui leur paraissait auparavant incompréhensible.
Pour terminer, et surtout, il faut savoir qu’il s’agit d’un processus assez lent qui nécessite le soutien
d’un professionnel tel qu’un psychologue ou un psychiatre, entre autres.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire