L’état du monde, le Tai Ji Quan et l’Art du Chi

« Pour vivre au présent, on n’a pas besoin d’espoir. La vie c’est maintenant. Pour l’avenir c’est trop tard. […] Le monde c’est toi. L’humanité c’est toi. La vie, c’est ta vie. Pour sauver l’humanité, sauve ta vie. La tienne. Maintenant. […] Sauver sa vie, c’est s’ouvrir au bonheur d’être. Ici, à l’instant même. […] Dans notre monde tel qu’il est, aujourd’hui, à l’instant même : être heureux. C’est le plus grand service qu’on pourra jamais rendre aux autres. À ses semblables. À la vie. » Vlady Stévanovitch 
Tai Ji Quan


Comment être dans ce monde ? Alors que les plus grands experts scientifiques de la planète nous expliquent en long et en large, chaque jour, que nous fonçons tête baissée dans une autodestruction planétaire. Alors que nos élus n’ont plus de pouvoir et que ceux qui en ont semblent dépourvus d’humanité. Les changements climatiques, les radiations, l’économie mondiale…La bêtise, l’arrogance, le pouvoir aveugle… Comment regarder nos enfants dans les yeux et leur dire que nous les aimons ! La joie, la vie, nous ont-elles quittés ?
Pourtant, il suffirait de presque rien. Un minimum de bon sens, un tout petit peu de bonne volonté. Mais, allez dire cela à ceux et celles qui étudient aujourd’hui aux HEC de ce monde; aux spéculateurs, aux éducateurs, médecins, politiciens… à nous tous finalement, qui participons — activement ou passivement — à la grande « société entreprise ».
Heureusement, nombreux sont ceux et celles qui, régulièrement, disent : « S T O P ! Il faut que je m’occupe d’abord de ma vie et de ma santé ».
Tout est bon alors pour se reprendre en mains : changer d’air, faire du sport, de la méditation, du Yoga, du Tai Ji Quan… On se renseigne et on apprend que presque chaque mois, de nouvelles études scientifiquement menées nous annoncent que ces pratiques sont excellentes pour la santé. Plus de calme, plus d’équilibre, un meilleur cœur, des os plus résistants, etc. Ces résultats sont remarquables et surprennent pour des disciplines corporelles si douces et sans compétition.
Mais comme toutes les résolutions que l’on peut prendre le jour de l’An, elles ne durent pas bien longtemps ! Les raisons ? Notre propre faiblesse ou la force des autres et du système, me direz-vous.
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Je pense pour ma part qu’il y a une autre raison plus profonde : ces activités que nous avons décidé de suivre sont plus reliées à la tête qu’à la vie. Je m’explique.
D’abord, il y a « le léger ». Lorsque je marche, lorsque je fais ma séance de yoga, de Tai Ji Quan, de méditation… où suis-je ? La plupart du temps, je me retrouve exactement au même endroit que d’habitude, c’est-à-dire dans ma tête. Si par exemple, au cours d’une méditation ou d’une séance de relaxation, on me suggère de visualiser une plage, des cocotiers, etc., c’est dans la tête que j’imagine tout ça.
Il y a aussi… disons : « le sérieux ». J’entends par là, tout ce qui accompagne généralement les cours de « croissance personnelle ». Ce sont de grands principes philosophiques et une kyrielle de théories, de symboles et de conventions, tous présentés comme étant les fondements de la pratique. Ouvrez un livre sur le Tai Ji Quan (à part celui de Vlady Stévanovitch), les premiers chapitres sont toujours dédiés au Tao, au Yin et au Yang, aux 5 éléments, etc. Même chose pour l’acuponcture, l’acupression et bien des techniques de massage thérapeutique. Ce n’est pas très différent pour le Yoga et le Zen. On voudrait nous faire croire que les fondements de ces arts se trouvent dans l’érudition et la culture. Que nous devrions nous sensibiliser aux théories, symboles et conventions d’autres époques, d’autres cultures, d’autres façons de penser, pour véritablement bénéficier de tous les bienfaits de ces pratiques. La tête avant tout !
Ou alors, il y a « le religieux ». Là, tout simplement, il suffit de croire. Le Qi Gong tel qu’il est généralement enseigné en est un bel exemple : quand tu fais tel mouvement, c’est bon pour tes reins; telle posture par contre travaille ta rate alors que tel enchaînement nettoie ton foie. Rien n’a changé, c’est toujours le « mange tes épinards parce que c’est bon pour la santé » de notre enfance. La tête dicte au corps sa logique.
Bien des gens se font leur propre cocktail au départ de ces trois ingrédients. Parfois ça marche. Grâce à un peu d’activité physique, un peu de sociabilité, le corps retrouve de la vigueur et… la tête va mieux.


Mais heureusement, il y a autre chose, il y a plus, tellement plus… Il y a le Chi, l’Art du Chi.
L’Art du Chi, ce sont des techniques. Pas des croyances, des bonnes intentions, de la philosophie, des symboles cachés et Dieu sait quoi d’autre ! Ces techniques, il faut les apprendre et les pratiquer.
Elles concernent d’abord le corps. Elles nous apprennent le corps. Pas celui appris à l’école, à l’université, dans les laboratoires… Pas non plus le corps torturé par les psys, les sentiments et les souvenirs. Mais un corps qu’il s’agit d’abord « d’écouter ». Comprenez par cette expression, le fait de porter attention à quelque chose d’à peine audible. En portant notre attention ainsi, on découvre autre chose que ce qu’on a appris sur le corps. On sent ce qu’on n’a jamais senti : le Chi.
Les techniques de l’Art du Chi nous guident et nous permettent de découvrir progressivement – et physiquement, toujours – que le Chi se comporte comme un être vivant ! C’est toujours très impressionnant lorsqu’en faisant attention à soi, on se retrouve face à « un autre » vivant, comme face à un animal, sauvage et imprévisible… « Si tu veux devenir mon ami, tu dois d’abord m’apprivoiser », disait le renard au Petit Prince. Les techniques sont là pour ça. Mais quelle découverte (physique) : à l’intérieur de soi, habite la vie. Je suis la Vie.

Les techniques énergétiques corporelles de l’Art du Chi commencent par « la prise du tantien » et « le pompage du Chi dans le petit circuit ». Ce sont ces techniques de base qu’on apprend au cours des 4 stages d’immersions au Centre Pierre Boogaerts. Avec un enseignant de l’Art du Chi, vous n’apprendrez donc ni le Yin et le Yang, ni l’histoire du Tai Ji Quan, ni la généalogie des Maîtres, ni les symboles cachés derrière les postures. Vous n’apprendrez pas à communiquer avec les anges et il n’y aura aucun conseil spirituel tant utilisé dans la « popsychologie ». Vous n’aurez pas à croire, mais vous sentirez ce qui traditionnellement s’enseignait, mais ne se disait pas.
De pouvoir apprendre ces techniques est tout à fait exceptionnel, car elles sont ignorées de la plupart des instructeurs de Yoga, de Tai Ji Quan ou de Zen. Être allé en Chine, en Inde ou au Japon n’y change rien. Ces techniques communes à toutes les disciplines traditionnelles d’Extrême-Orient ont toujours été tenues secrètes. Il n’y avait que les très grands Maîtres qui possédaient les techniques de l’Art du Chi. Ils ne les enseignaient qu’à un très petit nombre d’élèves. Ils avaient leurs raisons. Il faut croire que les temps changent et plusieurs très grands Maîtres ont actualisé cette « tactique ». Vlady Stévanovitch est l’un d’eux. C’est de lui que nous tenons ces techniques universelles, si bien cachées par le non-dit depuis des milliers d’années. C’est grâce à lui que nous pouvons en profiter pleinement aujourd’hui
L’Art du Chi, Méthode Stévanovitch commence évidemment par l’apprentissage du relâchement musculaire, de l’équilibre et de la relation entre la respiration et le mouvement. Mais l’Art du Chi, c’est aussi le chemin vers le monde intérieur – la « Voie interne » traditionnelle (Nei Chia). À l’intérieur, dedans, c’est là qu’est la Vie. Son langage est le Chi. Le « tellement plus », il est là : c’est le phénomène même de la Vie.
Bien sûr, suivre des cours pour être mieux dans sa peau, moins stressé et en meilleure santé, c’est merveilleux. Mais cela ne garantit pas que nos actions dans le monde deviennent plus justes, c’est-à-dire, qu’elles adhèrent de plus près au sens de la Vie : l’expansion, et non l’autodestruction, personnelle et planétaire. En tout cas l’Art du Chi, en nous apprenant le langage de la Vie, nous apprend ce qui construit le monde. Peut-être est-ce cette connaissance qui nous empêchera de le détruire… »

 par Pierre Boogaerts.
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