Je
ne suis rien et j'adore ça
Petit
billet festif à l’occasion de ces fêtes de fin d’année, en
attendant l’année prochaine et la suite du dossier sur les héros
intérieurs. Il sera question aujourd’hui de n’être sûr de
rien… et d’aimer ça.
S’il existait un podium des principes toxiques pour les rapports humains ou à minima, un podium des principes limitant l’épanouissement personnel, je pense que les certitudes seraient placées sur la première marche. Toutes ces convictions, ces croyances que nous pouvons avoir sur Soi, les Autres, l’Avenir, le Passé ou le Monde, sont potentiellement autant de mini-prisons dans lesquelles nous nous enfermons souvent… et dont nous égarons parfois les clés pour en sortir.
S’il existait un podium des principes toxiques pour les rapports humains ou à minima, un podium des principes limitant l’épanouissement personnel, je pense que les certitudes seraient placées sur la première marche. Toutes ces convictions, ces croyances que nous pouvons avoir sur Soi, les Autres, l’Avenir, le Passé ou le Monde, sont potentiellement autant de mini-prisons dans lesquelles nous nous enfermons souvent… et dont nous égarons parfois les clés pour en sortir.
Du coup,
au bout d’un moment, on se sent un peu à l’étroit. Nos
positions nous paraissent un tantinet inconfortables. Un peu comme
quand on reste longtemps dans une mauvaise posture et que nos membres
s’ankylosent. C’est douloureux et parfois cela nous énerve. Les
comportements que nous adoptons alors sont de moins en moins adaptés
au contexte et il suffit d’un rien pour nous faire basculer dans
des réactions tout aussi inadaptées.
Et tout
cela, chers lecteurs, est la conséquence de différentes pensées
qui sonnent et résonnent en nous comme des vérités absolues, des
dogmes immuables ancrés dans notre esprit comme une tique sur un
chien.
J’avais
déjà traité du sujet des croyances sous différents angles par le
passé; dans un dossier
spécifique sur les croyances pour commencer, en établissant
ensuite un top
10 des croyances limitantes sur soi, puis un autre avec les
croyances
limitantes sur les autres et enfin en créant un lien entre
croyances
et changement. Cette fois-ci, je vous propose de regarder cette
pierre angulaire du changement humain sous l’angle opposé : n’être
sûr de rien ou comment (tant que possible) éviter de nous créer
des croyances limitantes.
Confiance en soi et n’être sûr de rien
A première vue, il serait tentant
de faire un lien direct entre le fait de n’être sûr de rien et le
manque
de confiance en soi. Je vous propose une seconde vue de la chose.
La
confiance en soi et à fortiori son manque n’est pas forcément en
lien avec le fait de n’être sûr de rien. Bien au contraire;
n’être sûr de rien demande paradoxalement une solide confiance en
soi.
Je
m’explique.
N’être
sûr de rien requiert une bonne dose de remise en question sur ses
propres représentations de soi, des autres, du monde. Et se remettre
en question, c’est savoir faire preuve de lâcher-prise
sur ses propres certitudes.
C’est
un peu comme si vous sautiez dans une rivière depuis un surplomb
rocheux à plusieurs mètres de hauteur. L’appréhension est là et
l’une de vos croyances fondamentales se manifeste en vous murmurant
à l’oreille que sauter dans le vide, comme ça, n’est pas la
meilleure idée que vous ayez eue en montant jusqu’ici. Aussi, si
vous finissez quand même par faire un pas en avant et vous prendre
pour Batman (ou Superman suivant votre sensibilité), c’est que la
confiance que vous avez mis en vous, en la réception dans l’eau,
en votre ami qui vous a confirmé qu’il y avait assez de fond, a
pris le pas sur votre certitude du départ qui pourrait ressembler à
: “sauter
dans le vide, c’est pas bon pour ma santé”.
C’est
ici que se joue la grande différence entre “n’être
sûr de rien”
synonyme de “je
manque de confiance en moi et du coup je doute de tout, même de moi”
et “n’être
sûr de rien”
synonyme de “je
lâche prise sur des croyances qui me limitent dans ma vie et je
laisse la place à la créativité et la curiosité pour expérimenter
le monde qui m’entoure”
(gros synonyme j’en conviens
)
Les avantages à n’être sûr de rien
Comme je
le laissais entendre dans mon titre, je disais que je n’étais sûr
de rien et que j’adorais ça. Pourquoi donc un tel enthousiasme ?
Voici au
moins cinq (bonnes ?) raisons qui me font dire ça.
Je suis dans un état d’apprentissage quasi permanent
En
effet, le fait de laisser la place à l’incertitude me permet de
partir à la découverte de choses toujours plus passionnantes. Et le
truc fonctionne de façon exponentielle. En gros, plus j’apprends,
plus cela m’ouvre de nouveaux horizons… donc de nouveaux
questionnements… qui demandent à leur tour de nouveaux
apprentissages… m’ouvrant de nouvelles perspectives, etc.
La partie créative en moi tourne à plein régime
C’est
presque mécanique; imaginez que vous soyez face à une problématique
pour la première fois et que sa résolution ne dépende que de vous.
Vous n’avez alors pas d’autre choix que celui de vous montrer
créatif pour en venir à bout. Le fait de n’être sûr de rien
préserve un regard neuf sur les situations que je rencontre. Pour
m’aider dans cette démarche, je m’inspire des plus grands
créatifs qui nous entourent : les bébés; pour qui le monde est un
immense champ d’exploration où le moindre objet devient une énigme
complexe à résoudre.
Je donne une place privilégiée à la réflexion avant l’action
Bon, je vous l’accorde, là c’est
un peu ma tendance à l’introversion qui me fait dire ça. Mais
mise à part ce trait de ma personnalité que je revendique, le fait
de n’être sûr de rien me permet de tourner ma langue un certain
nombre de fois dans la bouche avant de l’ouvrir. Dans la même
veine, cela me donne le recul suffisant pour analyser à minima une
situation avant d’y intervenir. Je reconnais que ce n’est pas
toujours possible suivant les situations, mais l’intention y est
Je
joue à Nicolas le jardinier en cultivant mon champ relationnel
En
étant curieux de découvrir les convictions des Autres, je leur
permets de m’exposer une partie de leur monde intérieur. En même
temps ça tombe bien, ça fait partie de mon job
. En n’étant sûr de rien, je suis d’autant plus à l’écoute
des points de vue de chacun. Et être à l’écoute de l’Autre, en
général, ça fonctionne plutôt pas mal, question qualité
relationnelle. C’est un peu comme si je proposais à l’Autre un
livre aux pages blanches sur lequel il peut déposer son histoire. Si
j’avais déjà noircies les pages avec toutes mes certitudes, il
n’y aurait plus beaucoup de place pour lui.
Je m’exerce au stretching relationnel
Le fait
d’être en questionnement régulier vis-à-vis de mes propres
croyances me donne la possibilité d’accéder au changement de
manière un peu plus souple. Du coup, je me sens moins contracté
quand un changement intervient dans l’un de mes domaines de vie. Et
la décontraction, ça aide aussi à accepter les choses… dont le
fait de n’être sûr de rien.
Bon, je
pense avoir bouclé ma boucle…
Tout ce que je sais, c’est que je sais que je ne sais rien.
Depuis le début de ma reconversion
dans le domaine du développement personnel et du coaching
professionnel, il y a une notion qui reste, à mes yeux, comme
fondamentale dans tout processus de changement ou de développement
personnel, les systèmes de croyances.
Le mot croyance est habituellement
utilisé dans les domaines de la religion ou des quêtes
spirituelles. Nous retrouvons alors des expressions comme “avoir la
foi”, “être de confession X ou Y”, “Pratiquer tel ou tel
culte”, “avoir des convictions religieuses”, etc.
Si elle en fait effectivement partie, la notion de croyance s’élargit bien au-delà de la spiritualité.
Si elle en fait effectivement partie, la notion de croyance s’élargit bien au-delà de la spiritualité.
Dans le champ humain, les croyances
sont de l’ordre des certitudes, des convictions profondes que nous
avons vis à vis de ce que nous percevons comme notre réalité, le
monde qui nous entoure et avec lequel nous interagissons en
permanence. Nous aimons penser que tous nos actes quotidiens, nos
décisions, nos avis, nos choix sont réalisés de façon totalement
libres, « en toute conscience » comme nous pouvons
l’entendre parfois. C’est beau et noble à la fois!
Pour autant, ces mêmes
caractéristiques qui font de nous ce que nous sommes et plus
exactement QUI nous sommes, sont étroitement liées à nos
croyances, qu’elles soient secondaires ou fondamentales.
La structure des croyances
Pour imager la structure d’une
croyance, j’aime utiliser la métaphore d’un temple d’où la
photo illustrant le billet…)
Un temple est généralement composé
de piliers principaux et secondaires. Notre temple s’est construit
depuis notre plus tendre enfance en fonction de nos expériences, de
notre éducation, de notre culture, de nos rencontres, bref il s’est
bâti avec le temps et continue à se transformer tout au long de
notre vie.
Les gros piliers du temple sont nos
croyances fondamentales, celles qui déterminent une grande partie de
notre identité, de nos valeurs prioritaires, voire du sens que nous
donnons à notre vie. Elles soutiennent toute notre structure et sont
donc essentielles à notre équilibre.
Ces croyances de premier ordre peuvent être, selon les contextes et situations que nous rencontrons au quotidien, plutôt aidantes ou plutôt limitantes.
Ces croyances de premier ordre peuvent être, selon les contextes et situations que nous rencontrons au quotidien, plutôt aidantes ou plutôt limitantes.
Dans le premier cas, il s’agit
d’entretenir ces piliers, d’en prendre soin, de les bichonner car
ils nous donnent entière satisfaction. Ils sont un peu notre fierté,
ce qui nous donne de l’assurance, de la force, de l’estime de
nous-même, des éléments sur lesquels nous pouvons nous appuyer
pour nous réaliser.
Dans le deuxième cas, s’il s’avère
que le pilier montre des signes de fragilité, de vulnérabilité ou
de malfaçons, il est légitime de vouloir faire quelques travaux
dessus afin de l’embellir. Et comme tout travaux sur des piliers
porteurs, cela demande un peu de méthode, du temps et de la
prudence. Ainsi, si nous souhaitons faire évoluer une croyance
fondamentale limitante, ce ne sera pas en un coup de baguette
magique.
Vous remarquerez que j’ai dit
“évoluer” et pas “changer”.
Pourquoi?
Car un pilier porteur est, par
définition, essentiel voire vital pour le maintien de la structure
du temple, même si à un moment il nous apparaît comme limitant. Si
vous vous amusez à le démonter pour le remplacer, le risque
d’effondrement est plus que probable. De plus, le temps que le
pilier de rechange se stabilise et prenne le relais de l’ancien
rend encore une fois très fragile la structure même de la bâtisse.
Les maçons du cœur
Aussi, ce que nous pouvons réaliser
comme travaux sur ce pilier qui pose problème commence par une étude
minutieuse de sa structure. Il s’agit alors de voir où se situent
les failles, fissures et autres brèches ainsi que de se demander en
quoi le fait d’œuvrer dessus pourra rendre le temple plus attirant
et rayonnant.
Après cette phase de diagnostic s’il s’avère que la mise en chantier est recommandé voire nécessaire, alors la restauration peut débuter.
Par petites touches, l’artisan et non
moins propriétaire du temple arrondira les angles, polira les
surfaces rugueuses, éclaircira les zones sombres, ou comblera les
fissures du pilier. Après quelques semaines de travaux, le pilier
est alors le même… mais différent et c’est ce qui le rend
désormais plus attirant, plus en harmonie avec les autres piliers.
Les piliers secondaires sont quant à
eux plus commodes à changer. Et je prends volontairement le terme de
changer, car les croyances secondaires que je compare à des piliers
non-porteurs ont des enjeux plus modestes et concernent certains
comportements ou capacités que nous vivons comme limitants. Le fait
même de les changer peut considérablement embellir le temple, lui
donner “un coup de jeune” afin de le faire repartir pour encore
quelques années. Cela peut largement suffire dans certains cas à ce
que le propriétaire du temple puisse continuer à profiter de sa vie
de façon la plus harmonieuse qui soit.
Un travail sur les piliers secondaires
demande tout de même une prise de conscience sur ce qui les rend
défectueux. A partir de cet état des lieux, le propriétaire du
temple peut alors entamer quelques travaux de rafraîchissement lui
permettront de remplacer certaines colonnes vieillissantes ou
défaillantes par des toutes neuves, avec des matériaux de dernières
générations. Il sera alors en mesure d’évoluer avec plus de
plaisir et de facilité au sein de son environnement.
Dans mon prochain article, je tenterai
d’expliquer comment
fonctionnent les croyances, quelles sont leurs dynamiques,
comment elles peuvent évoluer et quelles en sont les grands thèmes
récurrents que je peux identifier chez mes clients … ou chez moi.
Top 10 des croyances (limitantes) sur soi-même
Vous
connaissez mon intérêt pour les croyances,
que je considère être la pierre angulaire dans tout processus de
changement.
Pour rappel, une croyance est une pensée construite et très
personnelle dont nous avons l’intime conviction qu’elle est
valide, vraie, réelle, authentique et véritable et qui nous sert de
repère dans nos actes quotidiens, notre vision
du monde, nos jugements sur nous-mêmes, les autres ou le temps.
Parfois, voire même souvent, nos freins, nos blocages, nos
difficultés quotidiennes sont issues de certaines de ces croyances
qui se qualifient alors de limitantes. Voyons cette semaine, le top
10 des croyances
limitantes sur nous-mêmes et quelques pistes pour les ramollir
un peu.
A noter qu’il n’y a pas une
croyance plus limitante qu’une autre; elles le sont toutes à
priori et à des degrés divers pour chacun. Aussi, ne regardez pas
le classement comme une échelle d’importance. Celui-ci est
simplement établi en fonction de la récurrence des croyances
entendues lors de séances de coaching… ou dans lesquelles je me
suis reconnu à un moment donné de ma vie
10 “ - C’est dangereux d’essayer
quelque chose de nouveau”
Ah! la nouveauté, le changement,
l’originalité; Un grand classique dans les freins à l’évolution
d’un individu, d’une équipe ou d’une organisation. Pourtant,
un philosophe grec du nom d’Héraclite d’Ephèse disait que “Rien
n’est permanent, sauf le changement”.
C’est beau!
Et puis il parait que le changement c’est maintenant, alors…
Et puis il parait que le changement c’est maintenant, alors…
Question:
« Comment pouvez-vous essayer quelque
chose de nouveau en respectant votre besoin de sécurité? »
9 – “Je suis trop vieux pour
apprendre quoi que ce soit”
J’en connais qui ont été poursuivi
en justice pour discrimination et pour moins que ça :-). Cette
croyance est la conséquence d’une autre, plus générale, qui part
du principe que l’apprentissage n’est possible que pendant nos
études et point barre. Dès que la vie active commence,
l’apprentissage serait une page de tournée. Pas d’accord…
Question:
« Comment pouvez-vous apprendre
quelque chose maintenant en respectant votre rythme de vie?«
8 – “Je ne suis pas assez
créatif pour réussir”
Déjà, la réussite
est un concept trop vague pour s’y appuyer assurément. Le billet
de la semaine dernière nous a proposé quelques éclairages sur ce
sujet. Ensuite, la créativité est un autre concept hyper large. Il
va de “Qu’est-ce que je vais bien
pouvoir faire à manger ce soir?” à
“Comment construire un building
rotatif en fonction de la course du soleil à Dubaï”.
J’invente rien… Vidéo
Question:
“Comment obtenir ce que que voulez
avec les compétences dont vous disposez actuellement?”
7 – “Je n’ai pas le droit à l’erreur”
Un must et grand classique pour se
mettre une pression d’enfer et, soit remettre au lendemain le début
d’un projet, une décision à prendre ou un choix
à faire, soit y laisser sa santé pour (de toute façon) ne pas
être satisfait du résultat produit. Là, ça sent le vécu…
Question:
“Comment avancer dans vos projets,
choix, décisions en tenant compte des risques et des obstacles
possibles et en respectant votre propre écologie?”
6 – “Pour mériter ce que je veux, je dois souffrir”
Voici une croyance très ancrée dans
le milieu sportif. C’est même devenu un slogan célèbre avec le
“no pain, no gain”
auquel j’ai été moi-même longtemps attaché, que dis-je,
accroché comme un hameçon dans la joue d’un poisson. Cette
croyance se retrouve aussi et souvent dans le milieu professionnel où
malheureusement ce n’est pas forcément celui qui veut, qui
souffre… si vous voyez ce que je veux dire.
Question:
“Quelles sont les autres options à
envisager pour avoir droit à ce que vous voulez?”
5 – “Si je réussis ce que
j’entreprends, je ne serai plus la même”
Et avant d’être mort, le seigneur de
La Palisse était encore en vie
Cette croyance limitante présente le désavantage d’adopter, sans
s’en apercevoir, une ou plusieurs stratégies de sabotage afin
précisément de ne pas réussir ce qui a été entrepris. Ne rigolez
pas, c’est plus fréquent que vous ne le pensez.
Question:
“Comment pouvez-vous obtenir ce que
vous souhaitez en restant aligné avec vos valeurs?”
4 –“Je suis trop timide pour
rencontrer quelqu’un”
Combien de fois ai-je entendu cette
croyance ainsi que toutes ses déclinaisons possibles. Il n’y a
qu’à voir la prolifération des sites de rencontres pour
s’apercevoir que certains ont bien pris connaissance de cette
croyance très répandue et l’ont exploitée à gogo. Bonjour les
vendeurs de pelles…
Question:
“Comment pouvez-vous rencontrer des
gens en utilisant les autres qualités que vous possédez déjà?”
3 – “C’est du regard des autres que dépend mon épanouissement ou mon malaise”
Voici une autre croyance pouvant être
limitante si ce fameux regard est blessant ou au mieux inexistant.
Nous voyons clairement ici que je n’ai aucune prise sur l’état
dans lequel je me trouve. C’est un peu comme si je laissais la
télécommande de mes états
émotionnels à tout un chacun. Allez-y les gens, amusez-vous
avec mes émotions, c’est cadeau!!
Question:
“Qui
souhaitez-vous être
pour vous sentir heureux?”
2 – “Je ne suis pas capable de réaliser ce projet”
Nous atteignons là une croyance
limitante très répandue et source de bien des frustrations pour de
nombreuses personnes. En premier lieu il est intéressant de faire
une distinction entre “ne pas ETRE
capable de…” qui engage
lourdement toute l’identité de la personne et “ne
pas AVOIR les capacités de…” qui
est quand même plus léger à porter car ciblé sur une ou plusieurs
compétences non encore apprises ou acquises.
Question:
“Comment pouvez-vous réaliser ce projet en vous sentant plus sûr
de vos compétences et de vos capacités?”
1 – “Je suis comme je suis.
C’est trop tard pour changer”
J’ai placé cette croyance en premier
car, à mes yeux, elle représente bien ce que peut être un état de
rigidité
vis à vis de soi-même. Et en même temps, le simple fait de
l’énoncer est encourageant car il y a au moins une minuscule prise
de conscience qu’une situation pourrait être vue ou vécue
différemment si la personne n’était pas dans ce carcan
auto-modelé.
Question:
“Est-il trop tard pour devenir celui
que vous auriez pu être?” (inspiré
d’une citation de George Eliot de son vrai nom Mary Anne Evans,
romancière britannique du XIX ème siècle)
Cette liste de croyances est bien sûr
non exhaustive, et les questions pour les ramollir sont quelques
exemples parmi des centaines. Elles ont pour objectifs de proposer un
autre point de vue au propriétaire sur sa représentation de
lui-même et lui permettre, peut-être, de le faire évoluer vers une
croyance un peu plus aidante. Qui sait?
Exercice de
haute voltige cette semaine pour ce billet consacré à deux thèmes
incontournables du coaching et du développement personnel à savoir
les
croyances et le
changement. En relisant quelques-uns des contenus de mes
formations passées, et notamment celle sur le coaching
génératif, je suis tombé (sans me faire mal) sur un passage
auquel je n’avais pas prêté grande attention au départ. Il y est
question de croyances ressources à
développer si nous voulons mener
à bien un changement dans notre vie. Je suis presque sûr de vous
avoir mis l’eau à la bouche :-). Voyons donc cette semaine quelles
sont ces croyances ressources et comment les alimenter.
Vous avez pu constater comme moi que
les changements que nous mettons
ou voulons mettre en place dans notre vie
ne sont pas tous égaux en terme de résultats. Parfois ça
fonctionne, parfois ça fonctionne pas, c’est ainsi.
Je me suis remis au sport… dix fois
Prenons un exemple concret. Voilà sept
ans cette année que je n’ai plus pratiqué de sport de façon
régulière; or, je suis attentif et convaincu des bienfaits
d’une activité physique
entretenue et je veux donc “me
remettre au sport”. Ceci dans le
but de changer mon comportement
actuel et passer ainsi de l’état
du paresseux d’Amérique du sud à celui du tigre du Bengale
Au delà de la sacro-sainte formulation
d’un objectif qui se doit d’être Spécifique, Mesurable,
Atteignable, Réaliste, Temporellement défini (et bla bla bla, ça
m’agace un peu toutes ces méthodes quasi-militaires pour
déterminer un objectif) , le changement envisagé et le résultat
qui en résulte dépendent aussi du chemin à parcourir pour les
atteindre. D’où les aléas inhérents à chaque voyage entrepris
vers une quête
de changement.
Les croyances qui interviennent dans
l’atteinte d’un résultat sont en lien direct avec les
composantes fondamentales du
changement, ici au nombre de
cinq.
- La désirabilité du résultat.
- La confiance sur le fait que les actions spécifiques à mener produiront un résultat.
- L’évaluation de l’aspect adapté du résultat et de la difficulté de mise en œuvre du comportement.
- La croyance que la personne est capable de produire le comportement requis pour réaliser le plan conduisant au résultat.
- Le sens des responsabilités, de la valeur que l’on s’accorde ainsi que les permissions à adopter le comportement ou à obtenir le résultat.
Évaluer la motivation au changement
Il est important ici d’être capable
d’évaluer et prendre en compte la globalité de toutes ces
croyances afin de nous aider à obtenir le fameux résultat. En
effet, si trop de doutes ou de conflits existent en nous, tous les
plans, actions et plan d’actions
que nous mettrons en place pour parvenir à nos fins feront chou
blanc. D’un autre côté, l’intégration
de ces croyances ressources peut
libérer tout le potentiel qui nous est nécessaire pour nous
soutenir dans notre entreprise.
Une des manières de déterminer la
motivation d’une personne ou d’un groupe à conduire un
changement à son terme est d’évaluer
les cinq
croyances clé identifiées
ci-dessus. Ces croyances peuvent être évaluées en faisant « une
déclaration spécifique de la croyance »
(nous verrons lesquelles un peu plus bas) et en notant sur une
échelle de 1 à 5 le degré de confiance en chacune d’entre elle,
avec 1 pour le niveau le plus bas et 5 le niveau le plus élevé.
Les trois centres de motivation
Il est aussi important de vérifier
le degré de conviction et de confiance de chaque croyance,
au niveau de la tête,
du cœur
et des tripes.
Ces domaines sont proches des centres cognitifs, émotionnels et
somatique avec lesquels les individus « portent » les
croyances, et qui ne sont pas toujours alignés.
Parfois nous sommes en effet plus
certains de quelque chose dans notre tête que dans notre cœur. Dans
d’autres circonstances, nous avons un « ressenti viscéral »
qui nous rend plus ou moins convaincu de quelque chose.
Pour faire simple:
- La tête: je pense…, j’anticipe, je prévois, je planifie, j’étudie, etc.
- Le cœur: j’éprouve… de la joie, de la tristesse, de la peur, du dégoût, de la colère, de l’intérêt, etc.
- Les tripes: je ressens… de la chaleur, de l’impatience, de l’énergie, de la fatigue, des tensions, du relâchement, des frissons, etc.
La vérification au niveau de ces trois
centres pour chacune des croyances apportera une carte très précise
de notre système de croyances.
Ce qui peut donner un profil immédiat et intéressant des problèmes
potentiels concernant la motivation ou la confiance. Toute
déclaration avec une note basse indique une possible zone de
résistances ou d’interférences qui doivent être prises en compte
d’une manière ou d’une autre.
Reprenons l’exemple du début
concernant l’activité physique.
Je vais explorer avec vous les ressorts de mes croyances vis à vis de l’objectif suivant: “Je veux pratiquer deux séances de cardio-training par semaine à la salle de sport de mon quartier pendant une saison”
Je vais explorer avec vous les ressorts de mes croyances vis à vis de l’objectif suivant: “Je veux pratiquer deux séances de cardio-training par semaine à la salle de sport de mon quartier pendant une saison”
1. La désirabilité du
résultat
Déclaration: « Mon objectif est désirable et important et je veux l’atteindre »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 4/5, Tripes 5/5
Déclaration: « Mon objectif est désirable et important et je veux l’atteindre »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 4/5, Tripes 5/5
2. La confiance que le
résultat est atteignable
Déclaration: « C’est possible pour moi d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Déclaration: « C’est possible pour moi d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
3. L’évaluation de la
justesse ou de la difficulté de mise en oeuvre des comportements
nécessaires à l’atteinte du résultat.
Déclaration: « Ce que j’ai à faire pour atteindre l’objectif est approprié et écologique »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 3/5, Tripes 1/5
Déclaration: « Ce que j’ai à faire pour atteindre l’objectif est approprié et écologique »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 3/5, Tripes 1/5
4. La croyance que l’on
est capable de produire le comportement requis
Déclaration: « J’ai les capacités nécessaires à l’atteinte de l’objectif”
Évaluation: Tête 3/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Déclaration: « J’ai les capacités nécessaires à l’atteinte de l’objectif”
Évaluation: Tête 3/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
5. Le sens de la valeur
du soi ou des permissions en lien avec les comportements requis et
les résultats.
Déclaration: « J’ai la responsabilité et je mérite d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Déclaration: « J’ai la responsabilité et je mérite d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Nous voyons clairement dans cette
grille de lecture que la problématique se situe au niveau de mes
croyances sur la mise en œuvre de ce nouveau comportement que je
ressens ni adapté à ma situation actuelle ni écologique pour moi.
Reste donc à mettre à jour ces
croyances, les recadrer et voir si les choses évoluent.
Top 10 des croyances (limitantes) sur l’Autre (Partie
Il y a quelques semaines, je vous
proposais un classement (purement informel) sur les
dix croyances limitantes les plus répandues sur soi-même. Étant
donné que les rapports humains c’est aussi avec les autres, je
vous propose cette semaine un top dix des croyances sur l’Autre. A
l’instar du billet sur les croyances sur soi, ce classement n’a
rien de hiérarchique. Il est établit suivant un ordre purement
subjectif issu de ma seule boite à penser. Je pense même que
l’ensemble de ces croyances sont toutes aussi limitantes les unes
que les autres. En bonus track pour chaque croyance citée, je
vous propose une piste de réflexion afin de tenter de voir
les choses sous un autre angle. On sait jamais
1- L’enferc’est les Autres
Avec cette conclusion issue de la pièce de
théâtre Huis clos, de Jean-Paul Sartre, nous avons presque résumé
les neuf autres croyances qui vont suivre. En effet, une croyance sur
l’Autre est qualifiée de limitante dès lors que la « vérité »
que nous fabriquons sur lui nous bloque à un niveau ou un autre de
notre fonctionnement ou de notre relation. Vous constaterez avec les
croyances citées ci-dessous que nous sommes quasiment à chaque fois
dans ce type de configuration.
Question: « Si l’enfer
c’est les autres, qu’en est-il de nous? Car, quelque part, nous
sommes bien l’Autre de quelqu’un, n’est-ce pas? »
(un peu comme le con du dîner de con…)2- Trop bon, trop con
Derrière cet intitulé connu de chacun, il y a
la croyance que si nous faisons preuve d’une attitude serviable,
que nous offrons un service (je n’ai pas dit rendu), que nous nous
montrons un minimum altruiste, alors l’Autre va forcément nous
faire un mauvais coup, abuser de notre gentillesse ou encore nous
prendre pour un pigeon.
Je ne nie pas l’existence de ce type d’éventualité. Le
monde de Oui-Oui n’est pas ma tasse de thé (nous y reviendrons
plus tard). En revanche, je ne vois pas les choses sous cet angle.Question: « Est-ce parce-que vous avez été bon que l’Autre vous a pris pour un con ou est-ce l’Autre qui est con d’avoir profité de votre côté bon? »
3- L’Autre est plus, mieux, meilleur que moi
Cette croyance est l’autre versant de la
croyance sur soi « Je suis pire, moins, inférieur à
lui ou elle« . Ici, c’est la perception de la
valeur de l’Autre qui est est tronquée… à la suite d’une
perception erronée de notre propre valeur. C’est donc une remise
en question de notre perception de nous-même qu’il est souhaitable
d’entreprendre en priorité.
Il y a quand même une piste à explorer pour s’auto-recadrer
lorsque ce type de croyance vient polluer vos pensées et actions.Questions:
« Et si l’Autre était meilleur que vous, que se passerait-il?
Et si l’Autre était moins bon que vous, que se passerait il?
Et si l’Autre n’était à la fois ni meilleur, ni moins bon que vous, que se passerait-il?
Et si l’Autre était à la fois ET meilleur ET moins bon que vous, que se passerait-il?
Comment pouvez-vous créer une seule « vérité » de ces quatre possibilités et vous l’approprier? »4-
L’Autre va me juger sur ce que je dis, fais, suis, pense, etc.
La
peur du regard de l’Autre est un des plus grands classiques
dans les limites que nous nous fixons. A des échelles différentes
je pense que nous y sommes tous confronté à un moment ou un autre.
Cette croyance est puissante car elle amalgame en un tout des
éléments bien différents. En effet, notre Être ne se résume pas
à nos seules paroles, actions ou pensées. Ce serait un peu triste.
Nous sommes notre histoire, nos expériences, nos
relations, nos ressentis, nos émotions, nos joies, nos peines, nos
peurs, notre courage… et beaucoup plus que tout cela. Bref tout ce
qui fait de nous des êtres humains au singulier.
Question: « A quel(s)
moment(s) et dans quelle(s) circonstance(s) vous sentez-vous
réellement vous-même? Que diriez-vous d’en faire l’atout
principal de votre vie? »5- L’Autre est un ennemi potentiel
Voila une croyance qui ne facilite pas vraiment
les rapports humains, vous en conviendrez. Elle représente de plus,
très simplement, l’un des mécanisme
de base des croyances, à savoir, l’auto-confirmation.
Je m’explique.En partant de ce présupposé que l’Autre est un ennemi potentiel, vous adopterez naturellement des stratégies de protection, de méfiance ou de vigilance. Ces mêmes stratégies seront alors à l’origine de comportements d’évitement, d’humeur acariâtre ou carrément d’agressivité. Je vous laisse deviner la réaction de l’Autre face à de tels comportements. Et cette réaction, que nous pouvons imaginer du même ordre que ce que j’ai cité plus haut, viendra renforcer votre croyance qu’il est un ennemi potentiel. La boucle est bouclée.
Question: « Et si l’Autre était un partenaire probable plus qu’un ennemi potentiel? » (au cas votre réponse s’oriente vers la croyance 2, refaites une lecture )
La congruence
La
congruence, c’est montrer un alignement cohérent entre ce que nous
ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et
les paroles que nous formulons. Pour faire simple et connu, c’est dire
ce que l’on fait et faire ce que l’on dit.
Seulement
voilà, derrière les grands principes de cette vertu vantée ici et là
par les puristes, il y a un élément à prendre en compte et qui est loin
d’être un détail; notre condition d’être humain dans toute sa complexité
et singularité.
Qui n’a jamais été confronté à
sa propre contradiction? Qui n’a jamais avancé une « vérité » le lundi
et soutenu l’exact contraire le mardi? Qui n’a jamais eu un comportement
qu’il s’était juré ne jamais avoir?Ne rougissez pas si vous vous reconnaissez dans ces quelques exemples. Comme disait le célèbre Doc’ sur Fun radio il y a quelques années « Tout ceci est normal« . La bonne nouvelle, c’est que vous êtes bien des humains; la mauvaise, c’est que vous n’êtes que des humains.
La mauvaise nouvelle
Commençons
par celle-ci. Vous n’êtes que des humains. Entre nous, cette nouvelle
n’a de mauvaise que le nom; car s’il y a bien quelque chose dont nous
devons être fiers en tant qu’Êtres humains, c’est précisément de ne pas
fonctionner en mode binaire comme les machines. D’accord, il y en a
certains qui fonctionnent un peu sur ce mode là, mais ne généralisons pas
les cas isolés. La plupart du temps, nous sommes dans la recherche de
la couleur grise plutôt que de focaliser sur le noir ou le blanc.
Ainsi,
pour revenir à notre sujet sur la congruence, mon avis est qu’il ne
serait pas déraisonnable de la voir plutôt comme un objectif vers lequel
s’orienter et non comme un postulat de base pouvant s’avérer stressant
ou culpabilisant. Rechercher la congruence dans notre quotidien
reviendrait ainsi à prendre conscience de nos états internes et évaluer
leur degré de cohérence avec nos pensées et comportements externes. Ce
modeste travail sur soi
est déjà un bon début dans la recherche de congruence. Après, s’il y a
des ratés, la terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant.
Cette conscience de soi m’amène à vous décrire la bonne nouvelle.La bonne nouvelle
Vous
êtes donc bien des humains. Et cette qualité vous confère une puissance
remarquable en terme d’évolution. Regardez où nous en sommes
aujourd’hui par rapport à nos ancêtres préhistoriques (quoique parfois,
c’est à se demander si l’évolution a été uniformément répartie chez tout
le monde, je vous l’accorde… )
Ce que je veux dire par là, c’est
qu’il y a un facteur non négligeable à prendre en compte dans la
recherche de congruence; c’est la conscience de soi au sein de son
environnement. Comme je le disais en introduction, la congruence revient
à chercher une certaine cohérence entre nos ressentis et nos pensées,
paroles et actes. Cet alignement entre l’interne (notre vie intérieure)
et l’externe (ce que nous montrons à l’extérieur) revient, en d’autres
termes, à se sentir « centré ».Ainsi, trouver son centre nous permet d’agir de la façon la plus adéquate possible avec nos pensées ou nos propos. Cette recherche qui relève clairement du développement personnel est donc rendu possible par notre qualité d’êtres conscients.
Quelques pistes pour trouver son centre (ou commencer à le chercher, c’est déjà bien)
- Respirer. Ce n’est pas une blague!! Respirer de manière ample et profonde permet d’oxygéner la boite à penser.
- Prendre du recul sur les éléments qui composent notre quotidien. Le regard n’en sera que plus éclairé car dépollué des parasites du nez dans le guidon.
- Se montrer ouvert à tous les éléments qui composent notre environnement (nous, l’Autre, les lieux, le temps, les relations, les émotions, les systèmes, etc.)
- Accueillir ce qui se présente à nous au mieux avec bienveillance, au pire avec neutralité.
- Se sentir connecté à chaque chose avec laquelle nous sommes en relation.
- Ralentir notre rythme quotidien, faire le silence en nous et autour de nous.
Ou encore refaire un tour sur ce billet: “Se centrer pour exceller”
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