mercredi 23 décembre 2015

Je ne suis rien et j'adore ça



Je ne suis rien et j'adore ça




Petit billet festif à l’occasion de ces fêtes de fin d’année, en attendant l’année prochaine et la suite du dossier sur les héros intérieurs. Il sera question aujourd’hui de n’être sûr de rien… et d’aimer ça.
S’il existait un podium des principes toxiques pour les rapports humains ou à minima, un podium des principes limitant l’épanouissement personnel, je pense que les certitudes seraient placées sur la première marche. Toutes ces convictions, ces croyances que nous pouvons avoir sur Soi, les Autres, l’Avenir, le Passé ou le Monde, sont potentiellement autant de mini-prisons dans lesquelles nous nous enfermons souvent… et dont nous égarons parfois les clés pour en sortir.
Du coup, au bout d’un moment, on se sent un peu à l’étroit. Nos positions nous paraissent un tantinet inconfortables. Un peu comme quand on reste longtemps dans une mauvaise posture et que nos membres s’ankylosent. C’est douloureux et parfois cela nous énerve. Les comportements que nous adoptons alors sont de moins en moins adaptés au contexte et il suffit d’un rien pour nous faire basculer dans des réactions tout aussi inadaptées.
Et tout cela, chers lecteurs, est la conséquence de différentes pensées qui sonnent et résonnent en nous comme des vérités absolues, des dogmes immuables ancrés dans notre esprit comme une tique sur un chien.
J’avais déjà traité du sujet des croyances sous différents angles par le passé; dans un dossier spécifique sur les croyances pour commencer, en établissant ensuite un top 10 des croyances limitantes sur soi, puis un autre avec les croyances limitantes sur les autres et enfin en créant un lien entre croyances et changement. Cette fois-ci, je vous propose de regarder cette pierre angulaire du changement humain sous l’angle opposé : n’être sûr de rien ou comment (tant que possible) éviter de nous créer des croyances limitantes.

Confiance en soi et n’être sûr de rien



A première vue, il serait tentant de faire un lien direct entre le fait de n’être sûr de rien et le manque de confiance en soi. Je vous propose une seconde vue de la chose.
La confiance en soi et à fortiori son manque n’est pas forcément en lien avec le fait de n’être sûr de rien. Bien au contraire; n’être sûr de rien demande paradoxalement une solide confiance en soi.
Je m’explique.
N’être sûr de rien requiert une bonne dose de remise en question sur ses propres représentations de soi, des autres, du monde. Et se remettre en question, c’est savoir faire preuve de lâcher-prise sur ses propres certitudes.
C’est un peu comme si vous sautiez dans une rivière depuis un surplomb rocheux à plusieurs mètres de hauteur. L’appréhension est là et l’une de vos croyances fondamentales se manifeste en vous murmurant à l’oreille que sauter dans le vide, comme ça, n’est pas la meilleure idée que vous ayez eue en montant jusqu’ici. Aussi, si vous finissez quand même par faire un pas en avant et vous prendre pour Batman (ou Superman suivant votre sensibilité), c’est que la confiance que vous avez mis en vous, en la réception dans l’eau, en votre ami qui vous a confirmé qu’il y avait assez de fond, a pris le pas sur votre certitude du départ qui pourrait ressembler à :  “sauter dans le vide, c’est pas bon pour ma santé”.
C’est ici que se joue la grande différence entre “n’être sûr de rien” synonyme de “je manque de confiance en moi et du coup je doute de tout, même de moi” et “n’être sûr de rien” synonyme de “je lâche prise sur des croyances qui me limitent dans ma vie et je laisse la place à la créativité et la curiosité pour expérimenter le monde qui m’entoure” (gros synonyme j’en conviens :-) )

Les avantages à n’être sûr de rien

Comme je le laissais entendre dans mon titre, je disais que je n’étais sûr de rien et que j’adorais ça. Pourquoi donc un tel enthousiasme ?
Voici au moins cinq (bonnes ?) raisons qui me font dire ça.

Je suis dans un état d’apprentissage quasi permanent

En effet, le fait de laisser la place à l’incertitude me permet de partir à la découverte de choses toujours plus passionnantes. Et le truc fonctionne de façon exponentielle. En gros, plus j’apprends, plus cela m’ouvre de nouveaux horizons… donc de nouveaux questionnements… qui demandent à leur tour de nouveaux apprentissages… m’ouvrant de nouvelles perspectives,  etc.

La partie créative en moi tourne à plein régime

C’est presque mécanique; imaginez que vous soyez face à une problématique pour la première fois et que sa résolution ne dépende que de vous. Vous n’avez alors pas d’autre choix que celui de vous montrer créatif pour en venir à bout. Le fait de n’être sûr de rien préserve un regard neuf sur les situations que je rencontre. Pour m’aider dans cette démarche, je m’inspire des plus grands créatifs qui nous entourent : les bébés; pour qui le monde est un immense champ d’exploration où le moindre objet devient une énigme complexe à résoudre.

Je donne une place privilégiée à la réflexion avant l’action

Bon, je vous l’accorde, là c’est un peu ma tendance à l’introversion qui me fait dire ça. Mais mise à part ce trait de ma personnalité que je revendique, le fait de n’être sûr de rien me permet de tourner ma langue un certain nombre de fois dans la bouche avant de l’ouvrir. Dans la même veine, cela me donne le recul suffisant pour analyser à minima une situation avant d’y intervenir. Je reconnais que ce n’est pas toujours possible suivant les situations, mais l’intention y est


Je joue à Nicolas le jardinier en cultivant mon champ relationnel
En étant curieux de découvrir les convictions des Autres, je leur permets de m’exposer une partie de leur monde intérieur. En même temps ça tombe bien, ça fait partie de mon job ? . En n’étant sûr de rien, je suis d’autant plus à l’écoute des points de vue de chacun. Et être à l’écoute de l’Autre, en général, ça fonctionne plutôt pas mal, question qualité relationnelle. C’est un peu comme si je proposais à l’Autre un livre aux pages blanches sur lequel il peut déposer son histoire. Si j’avais déjà noircies les pages avec toutes mes certitudes, il n’y aurait plus beaucoup de place pour lui.

Je m’exerce au stretching relationnel

Le fait d’être en questionnement régulier vis-à-vis de mes propres croyances me donne la possibilité d’accéder au changement de manière un peu plus souple. Du coup, je me sens moins contracté quand un changement intervient dans l’un de mes domaines de vie. Et la décontraction, ça aide aussi à accepter les choses… dont le fait de n’être sûr de rien.
Bon, je pense avoir bouclé ma boucle…
Je vous laisse avec la très célèbre pensée de Socrate, le père spirituel du métier de coach :
Tout ce que je sais, c’est que je sais que je ne sais rien.





Depuis le début de ma reconversion dans le domaine du développement personnel et du coaching professionnel, il y a une notion qui reste, à mes yeux, comme fondamentale dans tout processus de changement ou de développement personnel, les systèmes de croyances.


Le mot croyance est habituellement utilisé dans les domaines de la religion ou des quêtes spirituelles. Nous retrouvons alors des expressions comme “avoir la foi”, “être de confession X ou Y”, “Pratiquer tel ou tel culte”, “avoir des convictions religieuses”, etc.
Si elle en fait effectivement partie, la notion de croyance s’élargit bien au-delà de la spiritualité.


Dans le champ humain, les croyances sont de l’ordre des certitudes, des convictions profondes que nous avons vis à vis de ce que nous percevons comme notre réalité, le monde qui nous entoure et avec lequel nous interagissons en permanence. Nous aimons penser que tous nos actes quotidiens, nos décisions, nos avis, nos choix sont réalisés de façon totalement libres, « en toute conscience » comme nous pouvons l’entendre parfois. C’est beau et noble à la fois!


Pour autant, ces mêmes caractéristiques qui font de nous ce que nous sommes et plus exactement QUI nous sommes, sont étroitement liées à nos croyances, qu’elles soient secondaires ou fondamentales.

La structure des croyances

Pour imager la structure d’une croyance, j’aime utiliser la métaphore d’un temple d’où la photo illustrant le billet…)
Un temple est généralement composé de piliers principaux et secondaires. Notre temple s’est construit depuis notre plus tendre enfance en fonction de nos expériences, de notre éducation, de notre culture, de nos rencontres, bref il s’est bâti avec le temps et continue à se transformer tout au long de notre vie.


Les gros piliers du temple sont nos croyances fondamentales, celles qui déterminent une grande partie de notre identité, de nos valeurs prioritaires, voire du sens que nous donnons à notre vie. Elles soutiennent toute notre structure et sont donc essentielles à notre équilibre.
Ces croyances de premier ordre peuvent être, selon les contextes et situations que nous rencontrons au quotidien, plutôt aidantes ou plutôt limitantes.


Dans le premier cas, il s’agit d’entretenir ces piliers, d’en prendre soin, de les bichonner car ils nous donnent entière satisfaction. Ils sont un peu notre fierté, ce qui nous donne de l’assurance, de la force, de l’estime de nous-même, des éléments sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour nous réaliser.


Dans le deuxième cas, s’il s’avère que le pilier montre des signes de fragilité, de vulnérabilité ou de malfaçons, il est légitime de vouloir faire quelques travaux dessus afin de l’embellir. Et comme tout travaux sur des piliers porteurs, cela demande un peu de méthode, du temps et de la prudence. Ainsi, si nous souhaitons faire évoluer une croyance fondamentale limitante, ce ne sera pas en un coup de baguette magique.


Vous remarquerez que j’ai dit “évoluer” et pas “changer”.
Pourquoi?
Car un pilier porteur est, par définition, essentiel voire vital pour le maintien de la structure du temple, même si à un moment il nous apparaît comme limitant. Si vous vous amusez à le démonter pour le remplacer, le risque d’effondrement est plus que probable. De plus, le temps que le pilier de rechange se stabilise et prenne le relais de l’ancien rend encore une fois très fragile la structure même de la bâtisse.

Les maçons du cœur

Aussi, ce que nous pouvons réaliser comme travaux sur ce pilier qui pose problème commence par une étude minutieuse de sa structure. Il s’agit alors de voir où se situent les failles, fissures et autres brèches ainsi que de se demander en quoi le fait d’œuvrer dessus pourra rendre le temple plus attirant et rayonnant.

Après cette phase de diagnostic s’il s’avère que la mise en chantier est recommandé voire nécessaire, alors la restauration peut débuter.


Par petites touches, l’artisan et non moins propriétaire du temple arrondira les angles, polira les surfaces rugueuses, éclaircira les zones sombres, ou comblera les fissures du pilier. Après quelques semaines de travaux, le pilier est alors le même… mais différent et c’est ce qui le rend désormais plus attirant, plus en harmonie avec les autres piliers.


Les piliers secondaires sont quant à eux plus commodes à changer. Et je prends volontairement le terme de changer, car les croyances secondaires que je compare à des piliers non-porteurs ont des enjeux plus modestes et concernent certains comportements ou capacités que nous vivons comme limitants. Le fait même de les changer peut considérablement embellir le temple, lui donner “un coup de jeune” afin de le faire repartir pour encore quelques années. Cela peut largement suffire dans certains cas à ce que le propriétaire du temple puisse continuer à profiter de sa vie de façon la plus harmonieuse qui soit.


Un travail sur les piliers secondaires demande tout de même une prise de conscience sur ce qui les rend défectueux. A partir de cet état des lieux, le propriétaire du temple peut alors entamer quelques travaux de rafraîchissement lui permettront de remplacer certaines colonnes vieillissantes ou défaillantes par des toutes neuves, avec des matériaux de dernières générations. Il sera alors en mesure d’évoluer avec plus de plaisir et de facilité au sein de son environnement.


Dans mon prochain article, je tenterai d’expliquer comment fonctionnent les croyances, quelles sont leurs dynamiques, comment elles peuvent évoluer et quelles en sont les grands thèmes récurrents que je peux identifier chez mes clients … ou chez moi.










Top 10 des croyances (limitantes) sur soi-même






Vous connaissez mon intérêt pour les croyances, que je considère être la pierre angulaire dans tout processus de changement. Pour rappel, une croyance est une pensée construite et très personnelle dont nous avons l’intime conviction qu’elle est valide, vraie, réelle, authentique et véritable et qui nous sert de repère dans nos actes quotidiens, notre vision du monde, nos jugements sur nous-mêmes, les autres ou le temps. Parfois, voire même souvent, nos freins, nos blocages, nos difficultés quotidiennes sont issues de certaines de ces croyances qui se qualifient alors de limitantes. Voyons cette semaine, le top 10 des croyances limitantes sur nous-mêmes et quelques pistes pour les ramollir un peu.
A noter qu’il n’y a pas une croyance plus limitante qu’une autre; elles le sont toutes à priori et à des degrés divers pour chacun. Aussi, ne regardez pas le classement comme une échelle d’importance. Celui-ci est simplement établi en fonction de la récurrence des croyances entendues lors de séances de coaching… ou dans lesquelles je me suis reconnu à un moment donné de ma vie


10 “ - C’est dangereux d’essayer quelque chose de nouveau”
Ah! la nouveauté, le changement, l’originalité; Un grand classique dans les freins à l’évolution d’un individu, d’une équipe ou d’une organisation.  Pourtant, un philosophe grec du nom d’Héraclite d’Ephèse disait que “Rien n’est permanent, sauf le changement”. C’est beau!
Et puis il parait que le changement c’est maintenant, alors…
Question: « Comment pouvez-vous essayer quelque chose de nouveau en respectant votre besoin de sécurité? »
9 – “Je suis trop vieux pour apprendre quoi que ce soit”
J’en connais qui ont été poursuivi en justice pour discrimination et pour moins que ça :-). Cette croyance est la conséquence d’une autre, plus générale, qui part du principe que l’apprentissage n’est possible que pendant nos études et point barre. Dès que la vie active commence, l’apprentissage serait une page de tournée. Pas d’accord…
Question: « Comment pouvez-vous apprendre quelque chose maintenant en respectant votre rythme de vie?«


8 – “Je ne suis pas assez créatif pour réussir”
Déjà, la réussite est un concept trop vague pour s’y appuyer assurément. Le billet de la semaine dernière nous a proposé quelques éclairages sur ce sujet. Ensuite, la créativité est un autre concept hyper large. Il va de “Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger ce soir?” à “Comment construire un building rotatif en fonction de la course du soleil à Dubaï”. J’invente rien… Vidéo
Question: “Comment obtenir ce que que voulez avec les compétences dont vous disposez actuellement?”

7 – “Je n’ai pas le droit à l’erreur”

Un must et grand classique pour se mettre une pression d’enfer et, soit remettre au lendemain le début d’un projet, une décision à prendre ou un choix à faire, soit y laisser sa santé pour (de toute façon) ne pas être satisfait du résultat produit. Là, ça sent le vécu…
Question: “Comment avancer dans vos projets, choix, décisions en tenant compte des risques et des obstacles possibles et en respectant votre propre écologie?”

6 – “Pour mériter ce que je veux, je dois souffrir”

Voici une croyance très ancrée dans le milieu sportif. C’est même devenu un slogan célèbre avec le “no pain, no gain” auquel j’ai été moi-même longtemps attaché, que dis-je, accroché comme un hameçon dans la joue d’un poisson. Cette croyance se retrouve aussi et souvent dans le milieu professionnel où malheureusement ce n’est pas forcément celui qui veut, qui souffre… si vous voyez ce que je veux dire.
Question: “Quelles sont les autres options à envisager pour avoir droit à ce que vous voulez?”


5 – “Si je réussis ce que j’entreprends, je ne serai plus la même”
Et avant d’être mort, le seigneur de La Palisse était encore en vie :-) Cette croyance limitante présente le désavantage d’adopter, sans s’en apercevoir, une ou plusieurs stratégies de sabotage afin précisément de ne pas réussir ce qui a été entrepris. Ne rigolez pas, c’est plus fréquent que vous ne le pensez.
Question: “Comment pouvez-vous obtenir ce que vous souhaitez en restant aligné avec vos valeurs?”


4 –“Je suis trop timide pour rencontrer quelqu’un”


Combien de fois ai-je entendu cette croyance ainsi que toutes ses déclinaisons possibles. Il n’y a qu’à voir la prolifération des sites de rencontres pour s’apercevoir que certains ont bien pris connaissance de cette croyance très répandue et l’ont exploitée à gogo. Bonjour les vendeurs de pelles
Question: “Comment pouvez-vous rencontrer des gens en utilisant les autres qualités que vous possédez déjà?”

3 – “C’est du regard des autres que dépend mon épanouissement ou mon malaise”



Voici une autre croyance pouvant être limitante si ce fameux regard est blessant ou au mieux inexistant. Nous voyons clairement ici que je n’ai aucune prise sur l’état dans lequel je me trouve. C’est un peu comme si je laissais la télécommande de mes états émotionnels à tout un chacun. Allez-y les gens, amusez-vous avec mes émotions, c’est cadeau!!
Question: Qui souhaitez-vous être pour vous sentir heureux?”

2 – “Je ne suis pas capable de réaliser ce projet”



Nous atteignons là une croyance limitante très répandue et source de bien des frustrations pour de nombreuses personnes. En premier lieu il est intéressant de faire une distinction entre “ne pas ETRE capable de…” qui engage lourdement toute l’identité de la personne et “ne pas AVOIR les capacités de…” qui est quand même plus léger à porter car ciblé sur une ou plusieurs compétences non encore apprises ou acquises.
Question: “Comment pouvez-vous réaliser ce projet en vous sentant plus sûr de vos compétences et de vos capacités?”


1 – “Je suis comme je suis. C’est trop tard pour changer”


J’ai placé cette croyance en premier car, à mes yeux, elle représente bien ce que peut être un état de rigidité vis à vis de soi-même. Et en même temps, le simple fait de l’énoncer est encourageant car il y a au moins une minuscule prise de conscience qu’une situation pourrait être vue ou vécue différemment si la personne n’était pas dans ce carcan auto-modelé.
Question: “Est-il trop tard pour devenir celui que vous auriez pu être?” (inspiré d’une citation de George Eliot de son vrai nom Mary Anne Evans, romancière britannique du XIX ème siècle)
Cette liste de croyances est bien sûr non exhaustive, et les questions pour les ramollir sont quelques exemples parmi des centaines. Elles ont pour objectifs de proposer un autre point de vue au propriétaire sur sa représentation de lui-même et lui permettre, peut-être, de le faire évoluer vers une croyance un peu plus aidante. Qui sait?




Exercice de haute voltige cette semaine pour ce billet consacré à deux thèmes incontournables du coaching et du développement personnel à savoir les croyances et le changement. En relisant quelques-uns des contenus de mes formations passées, et notamment celle sur le coaching génératif, je suis tombé (sans me faire mal) sur un passage auquel je n’avais pas prêté grande attention au départ. Il y est question de croyances ressources à développer si nous voulons mener à bien un changement dans notre vie. Je suis presque sûr de vous avoir mis l’eau à la bouche :-). Voyons donc cette semaine quelles sont ces croyances ressources et comment les alimenter.
Vous avez pu constater comme moi que les changements que nous mettons ou voulons mettre en place dans notre vie ne sont pas tous égaux en terme de résultats. Parfois ça fonctionne, parfois ça fonctionne pas, c’est ainsi.

Je me suis remis au sport… dix fois

Prenons un exemple concret. Voilà sept ans cette année que je n’ai plus pratiqué de sport de façon régulière; or, je suis attentif et convaincu des bienfaits d’une activité physique entretenue et je veux donc “me remettre au sport”. Ceci dans le but de changer mon comportement actuel et passer ainsi de l’état du paresseux d’Amérique du sud à celui du tigre du Bengale :-)
Au delà de la sacro-sainte formulation d’un objectif qui se doit d’être Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporellement défini (et bla bla bla, ça m’agace un peu toutes ces méthodes quasi-militaires pour déterminer un objectif) , le changement envisagé et le résultat qui en résulte dépendent aussi du chemin à parcourir pour les atteindre. D’où les aléas inhérents à chaque voyage entrepris vers une quête de changement.
Les croyances qui interviennent dans l’atteinte d’un résultat sont en lien direct avec les composantes fondamentales du changement, ici au nombre de cinq.
  1. La désirabilité du résultat.
  2. La confiance sur le fait que les actions spécifiques à mener produiront un résultat.
  3. L’évaluation de l’aspect adapté du résultat et de la difficulté de mise en œuvre du comportement.
  4. La croyance que la personne est capable de produire le comportement requis pour réaliser le plan conduisant au résultat.
  5. Le sens des responsabilités, de la valeur que l’on s’accorde ainsi que les permissions à adopter le comportement ou à obtenir le résultat.

Évaluer la motivation au changement

Il est important ici d’être capable d’évaluer et prendre en compte la globalité de toutes ces croyances afin de nous aider à obtenir le fameux résultat. En effet, si trop de doutes ou de conflits existent en nous, tous les plans, actions et plan d’actions ? que nous mettrons en place pour parvenir à nos fins feront chou blanc. D’un autre côté, l’intégration de ces croyances ressources peut libérer tout le potentiel qui nous est nécessaire pour nous soutenir dans notre entreprise.
Une des manières de déterminer la motivation d’une personne ou d’un groupe à conduire un changement à son terme est d’évaluer les cinq croyances clé identifiées ci-dessus. Ces croyances peuvent être évaluées en faisant « une déclaration spécifique de la croyance » (nous verrons lesquelles un peu plus bas) et en notant sur une échelle de 1 à 5 le degré de confiance en chacune d’entre elle, avec 1 pour le niveau le plus bas et 5 le niveau le plus élevé.

Les trois centres de motivation

Il est aussi important de vérifier le degré de conviction et de confiance de chaque croyance, au niveau de la tête, du cœur et des tripes. Ces domaines sont proches des centres cognitifs, émotionnels et somatique avec lesquels les individus « portent » les croyances, et qui ne sont pas toujours alignés.
Parfois nous sommes en effet plus certains de quelque chose dans notre tête que dans notre cœur. Dans d’autres circonstances, nous avons un « ressenti viscéral » qui nous rend plus ou moins convaincu de quelque chose.
Pour faire simple:
  • La tête: je pense…,  j’anticipe, je prévois, je planifie, j’étudie, etc.
  • Le cœur: j’éprouve… de la joie, de la tristesse, de la peur, du dégoût, de la colère, de l’intérêt, etc.
  • Les tripes: je ressens… de la chaleur, de l’impatience, de l’énergie, de la fatigue, des tensions, du relâchement, des frissons, etc.
La vérification au niveau de ces trois centres pour chacune des croyances apportera une carte très précise de notre système de croyances. Ce qui peut donner un profil immédiat et intéressant des problèmes potentiels concernant la motivation ou la confiance. Toute déclaration avec une note basse indique une possible zone de résistances ou d’interférences qui doivent être prises en compte d’une manière ou d’une autre.
Reprenons l’exemple du début concernant l’activité physique.
Je vais explorer avec vous les ressorts de mes croyances vis à vis de l’objectif suivant: “
Je veux pratiquer deux séances de cardio-training par semaine à la salle de sport de mon quartier pendant une saison”
 1. La désirabilité du résultat
Déclaration:
« Mon objectif est désirable et important et je veux l’atteindre »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 4/5, Tripes 5/5
 2. La confiance que le résultat est atteignable
Déclaration: « 
C’est possible pour moi d’atteindre mon objectif »
Évaluation:  Tête 4/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
 3. L’évaluation de la justesse ou de la difficulté de mise en oeuvre des comportements nécessaires à l’atteinte du résultat.
Déclaration: « 
Ce que j’ai à faire pour atteindre l’objectif est approprié et écologique »
Évaluation: Tête 4/5, Cœur 3/5, Tripes 1/5
 4. La croyance que l’on est capable de produire le comportement requis
Déclaration: « 
J’ai les capacités nécessaires à l’atteinte de l’objectif”
Évaluation: Tête 3/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
 5. Le sens de la valeur du soi ou des permissions en lien avec les comportements requis et les résultats.
Déclaration: « 
J’ai la responsabilité et je mérite d’atteindre mon objectif »
Évaluation: Tête 5/5, Cœur 5/5, Tripes 5/5
Nous voyons clairement dans cette grille de lecture que la problématique se situe au niveau de mes croyances sur la mise en œuvre de ce nouveau comportement que je ressens ni adapté à ma situation actuelle ni écologique pour moi.
Reste donc à mettre à jour ces croyances, les recadrer et voir si les choses évoluent.

Top 10 des croyances (limitantes) sur l’Autre (Partie





Il y a quelques semaines, je vous proposais un classement (purement informel) sur les dix croyances limitantes les plus répandues sur soi-même. Étant donné que les rapports humains c’est aussi avec les autres, je vous propose cette semaine un top dix des croyances sur l’Autre. A l’instar du billet sur les croyances sur soi, ce classement n’a rien de hiérarchique. Il est établit suivant un ordre purement subjectif issu de ma seule boite à penser. Je pense même que l’ensemble de ces croyances sont toutes aussi limitantes les unes que les autres. En bonus track pour chaque croyance citée,  je vous propose une piste de réflexion afin de tenter de voir les choses sous un autre angle. On sait jamais ?
1- L’enferc’est les Autres
Avec cette conclusion issue de la pièce de théâtre Huis clos, de Jean-Paul Sartre, nous avons presque résumé les neuf autres croyances qui vont suivre. En effet, une croyance sur l’Autre est qualifiée de limitante dès lors que la « vérité » que nous fabriquons sur lui nous bloque à un niveau ou un autre de notre fonctionnement ou de notre relation. Vous constaterez avec les croyances citées ci-dessous que nous sommes quasiment à chaque fois dans ce type de configuration.
Question: « Si l’enfer c’est les autres, qu’en est-il de nous? Car, quelque part, nous sommes bien l’Autre de quelqu’un, n’est-ce pas? » (un peu comme le con du dîner de con…)

2- Trop bon, trop con

Derrière cet intitulé connu de chacun, il y a la croyance que si nous faisons preuve d’une attitude serviable, que nous offrons un service (je n’ai pas dit rendu), que nous nous montrons un minimum altruiste, alors l’Autre va forcément nous faire un mauvais coup, abuser de notre gentillesse ou encore nous prendre pour un pigeon.
Je ne nie pas l’existence de ce type d’éventualité. Le monde de Oui-Oui n’est pas ma tasse de thé (nous y reviendrons plus tard). En revanche, je ne vois pas les choses sous cet angle.
Question: « Est-ce parce-que vous avez été bon que l’Autre vous a pris pour un con ou est-ce l’Autre qui est con d’avoir profité de votre côté bon? »

3- L’Autre est plus, mieux, meilleur que moi

Cette croyance est l’autre versant de la croyance sur soi « Je suis pire, moins, inférieur à lui ou elle« . Ici, c’est la perception de la valeur de l’Autre qui est est tronquée… à la suite d’une perception erronée de notre propre valeur. C’est donc une remise en question de notre perception de nous-même qu’il est souhaitable d’entreprendre en priorité.
Il y a quand même une piste à explorer pour s’auto-recadrer lorsque ce type de croyance vient polluer vos pensées et actions.
Questions:
« Et si l’Autre était meilleur que vous, que se passerait-il?
Et si l’Autre était moins bon que vous, que se passerait il?
Et si l’Autre n’était à la fois ni meilleur, ni moins bon que vous, que se passerait-il?
Et si l’Autre était à la fois ET meilleur ET moins bon que vous, que se passerait-il?
Comment pouvez-vous créer une seule « vérité » de ces quatre possibilités et vous l’approprier? »4-
L’Autre va me juger sur ce que je dis, fais, suis, pense, etc.
La peur du regard de l’Autre est un des plus grands classiques dans les limites que nous nous fixons. A des échelles différentes je pense que nous y sommes tous confronté à un moment ou un autre. Cette croyance est puissante car elle amalgame en un tout des éléments bien différents. En effet, notre Être ne se résume pas à nos seules paroles, actions ou pensées. Ce serait un peu triste.
Nous sommes notre histoire, nos expériences, nos relations, nos ressentis, nos émotions, nos joies, nos peines, nos peurs, notre courage… et beaucoup plus que tout cela. Bref tout ce qui fait de nous des êtres humains au singulier.
Question: « A quel(s) moment(s) et dans quelle(s) circonstance(s) vous sentez-vous réellement vous-même? Que diriez-vous d’en faire l’atout principal de votre vie? »



5- L’Autre est un ennemi potentiel
Voila une croyance qui ne facilite pas vraiment les rapports humains, vous en conviendrez. Elle représente de plus, très simplement, l’un des mécanisme de base des croyances, à savoir, l’auto-confirmation.
Je m’explique.
En partant de ce présupposé que l’Autre est un ennemi potentiel, vous adopterez naturellement des stratégies de protection, de méfiance ou de vigilance. Ces mêmes stratégies seront alors à l’origine de comportements d’évitement, d’humeur acariâtre ou carrément d’agressivité. Je vous laisse deviner la réaction de l’Autre face à de tels comportements. Et cette réaction, que nous pouvons imaginer du même ordre que ce que j’ai cité plus haut, viendra renforcer votre croyance qu’il est un ennemi potentiel. La boucle est bouclée.
Question: « Et si l’Autre était un partenaire probable plus qu’un ennemi potentiel? » (au cas votre réponse s’oriente vers la croyance 2, refaites une lecture )


 :-)         



La congruence

congruenceLa congruence, c’est montrer un alignement cohérent entre ce que nous ressentons et les actions que nous menons, les idées que nous avons et les paroles que nous formulons. Pour faire simple et connu, c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit.
Seulement voilà, derrière les grands principes de cette vertu vantée ici et là par les puristes, il y a un élément à prendre en compte et qui est loin d’être un détail; notre condition d’être humain dans toute sa complexité et singularité.
Qui n’a jamais été confronté à sa propre contradiction? Qui n’a jamais avancé une « vérité » le lundi et soutenu l’exact contraire le mardi? Qui n’a jamais eu un comportement qu’il s’était juré ne jamais avoir?
Ne rougissez pas si vous vous reconnaissez dans ces quelques exemples. Comme disait le célèbre Doc’ sur Fun radio il y a quelques années « Tout ceci est normal« . La bonne nouvelle, c’est que vous êtes bien des humains; la mauvaise, c’est que vous n’êtes que des humains.

La mauvaise nouvelle

Commençons par celle-ci. Vous n’êtes que des humains. Entre nous, cette nouvelle n’a de mauvaise que le nom; car s’il y a bien quelque chose dont nous devons être fiers en tant qu’Êtres humains, c’est précisément de ne pas fonctionner en mode binaire comme les machines. D’accord, il y en a certains qui fonctionnent un peu sur ce mode là, mais ne généralisons pas les cas isolés. La plupart du temps, nous sommes dans la recherche de la couleur grise plutôt que de focaliser sur le noir ou le blanc.
Ainsi, pour revenir à notre sujet sur la congruence, mon avis est qu’il ne serait pas déraisonnable de la voir plutôt comme un objectif vers lequel s’orienter et non comme un postulat de base pouvant s’avérer stressant ou culpabilisant. Rechercher la congruence dans notre quotidien reviendrait ainsi à prendre conscience de nos états internes et évaluer leur degré de cohérence avec nos pensées et comportements externes. Ce modeste travail sur soi est déjà un bon début dans la recherche de congruence. Après, s’il y a des ratés, la terre ne s’arrêtera pas de tourner pour autant.
Cette conscience de soi m’amène à vous décrire la bonne nouvelle.

La bonne nouvelle

Vous êtes donc bien des humains. Et cette qualité vous confère une puissance remarquable en terme d’évolution. Regardez où nous en sommes aujourd’hui par rapport à nos ancêtres préhistoriques (quoique parfois, c’est à se demander si l’évolution a été uniformément répartie chez tout le monde, je vous l’accorde… )
Ce que je veux dire par là, c’est qu’il y a un facteur non négligeable à prendre en compte dans la recherche de congruence; c’est la conscience de soi au sein de son environnement. Comme je le disais en introduction, la congruence revient à chercher une certaine cohérence entre nos ressentis et nos pensées, paroles et actes. Cet alignement entre l’interne  (notre vie intérieure) et l’externe (ce que nous montrons à l’extérieur) revient, en d’autres termes, à se sentir « centré ».
Ainsi, trouver son centre nous permet d’agir de la façon la plus adéquate possible avec nos pensées ou nos propos. Cette recherche qui relève clairement du développement personnel est donc rendu possible par notre qualité d’êtres conscients.

Quelques pistes pour trouver son centre (ou commencer à le chercher, c’est déjà bien)

  • Respirer. Ce n’est pas une blague!! Respirer de manière ample et profonde permet d’oxygéner la boite à penser.
  • Prendre du recul sur les éléments qui composent notre quotidien. Le regard n’en sera que plus éclairé car dépollué des parasites du nez dans le guidon.
  • Se montrer ouvert à tous les éléments qui composent notre environnement (nous, l’Autre, les lieux, le temps, les relations, les émotions, les systèmes, etc.)
  • Accueillir ce qui se présente à nous au mieux avec bienveillance, au pire avec neutralité.
  • Se sentir connecté à chaque chose avec laquelle nous sommes en relation.
  • Ralentir notre rythme quotidien, faire le silence en nous et autour de nous.
Ou encore refaire un tour sur ce billet: “Se centrer pour exceller😉

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