Comment lire une partition au piano
Faut-il connaître le solfège pour pouvoir jouer du piano ?
Dire que le solfège est obligatoire pour jouer du piano est faux – il est possible de jouer d’oreille ou d’utiliser des grilles d’accords – mais ne pas savoir lire une partition limite grandement vos possibilités au piano.Et c’est d’ailleurs le cas de la plupart des instruments. A quelques exceptions près – la guitare, la basse et la batterie notamment, qui utilisent des tablatures – la partition est le moyen privilégié pour partager la musique entre musiciens.
Le piano possède de nombreuses touches (jusqu’à 88), ce qui rend peut-être l’apprentissage difficile pour un débutant… Mais nous allons voir que ce n’est pas si compliqué.
Regardons le piano d’un peu plus près
Votre piano devrait ressembler à ceci :En y regardant d’un peu plus près, vous devriez pouvoir repérer un groupe de notes qui se répète. Il est composé de sept touches blanches et de cinq touches noires. Faites attentions aux touches noires car c’est elles qui vous permettent de repérer ces groupes de notes.
Commençons par donner un nom à chacune de ces touches, on s’en sortira mieux par la suite. Il existe deux notations en musique : la notation anglaise, qui utilise des lettres de A à G, et la notation latine qui utilise les noms de Do à Si. C’est cette dernière qui est la plus utilisée dans les pays francophones, mais j’indique les deux pour vous laisser le choix
Et les touches noires, elles n’ont pas de nom ?
Si, bien sûr les touches noires ont aussi un nom. Mais une seule difficulté à la fois, nous y reviendrons plus tard.Lire les notes au piano
Vous savez maintenant nommer les notes sur votre piano. Mais ce qui vous intéresse est de pouvoir jouer une partition, je me trompe ?L’une des difficultés au piano est qu’on utilise deux clés différentes en même temps : la clé de sol et la clé de fa. Mais n’attendons plus, voici la correspondance entre les notes et les touches.
On remarque l’importance du do central (le 4ème en partant de la gauche) car il correspond à la fois au do au dessus de la clé de fa (la ligne du dessous), et au do en dessous de la clé de sol (la ligne du dessus).
Si une note est plus aiguë que ce do central elle sera généralement écrite en clé de sol et jouée par la main droite, si elle est plus grave elle sera écrite en clé de fa et jouée par la main gauche.
L’intérêt d’utiliser deux clés devient alors évident. Le fait de pouvoir se repérer visuellement dans les notes graves et dans les aiguës compense largement l’apprentissage supplémentaire de cette deuxième clé. L’intérêt de la clé de fa est de pouvoir lire les notes plus facilement.
Il est beaucoup plus facile de lire les notes graves à l’intérieur d’une portée en clé de fa que de lire des notes qui sortent de la portée en clé de sol où l’on perd tous nos repères.
Conclusion
Vous pouvez mainenant lire toutes les touches blanches de votre piano… mais il reste toutes les touches noires ! Vous apprendrez à les lire dans le prochain chapitreQuand jouer les touches noires ?
Cependant si vous regardez votre piano il y a également des touches noires… Si elles sont là, c’est pour être utilisées. Mais quand faut-il les utiliser ? C’est ce que nous allons voir maintenant !
Touches noires et notes altérées
Par défaut il faut toujours jouer les touches blanches, c’est-à-dire les notes naturelles.On ne jouera les touches noires que quand nous aurons une indication explicite qu’il faut jouer la note un peu plus haut ou un peu plus bas. Et pour cela, il y a des notations en solfège
Il existe deux altérations :
- le bémol (b) : on joue alors la touche directement en dessous (à gauche), la noire s’il y en a une, la blanche sinon ;
- le dièse (#), on joue alors la note directement au dessus (à droite), de la même manière.
Voici schématiquement ce que cela donne sur votre piano.
Attend ! Fa# est égal à Solb ?!
Techniquement, oui, il s’agit de la même touche et du même son.
« Pourquoi utiliser deux noms différents alors ?! »
Pour vous expliquer cela il faudra vous
expliquer comment former les gammes, puisque c’est la raison de ces
différentes appellations. C’est un peu trop éloigné du sujet actuel, j’y
reviendrai dans un prochain article.
Combien de temps durent ces altérations ?
Cela dépend de la position de l’altération ! Elle peut en effet se trouver à deux endroits.Au milieu de la partition
Dans ce cas l’altération est valable pour le reste de la mesure dans laquelle elle apparaît. Dans l’exemple ci-dessous nous jouerons donc fa fa# fa#, même si un seul dièse apparaît ! Faites attention, c’est souvent source d’erreur (et ça sonne faux du coup).
Si vous voulez rejouer un fa naturel, il faut alors préciser que vous annulez une altération avant la fin de la mesure. Pour cela il existe également un symbole : le bécarre .
Attention, le bécarre est également valable
jusqu’à la fin de la mesure. Si vous voulez jouer fa fa# fa fa# dans
une même mesure, il vous faudra l’indiquer comme ceci :
En passant, ces altérations sont dites accidentelles car elles arrivent ponctuellement (et pas parce que c’est une erreur du compositeur ;)).Au tout début de la portée
Si l’altération se trouve au tout début de la portée (avant les indications de mesure sur la première ligne), alors cette altération est valable pour tout le morceau, et on jouera toujours fa#, sauf si un signe explicite demande le contraire.Les rôles sont inversés : si vous voulez utiliser un fa naturel il vous faudra l’indiquer en utilisant un bécarre qui est valable dans la mesure où il apparaît uniquement. Et si vous voulez réutiliser un dièse dans cette même mesure il vous faudra l’indiquer, comme expliqué dans le cas précédent.
Notez que les altérations au début d’une portée apparaissent toujours dans le même ordre et que chaque « combinaison » correspond à une gamme différente.
Dièses | Bémols | |
---|---|---|
Clé de sol | ||
Clé de fa |
Vous pourrez trouver toutes les informations sur les gammes et leurs altérations ici.
Au piano !
Vous pouvez maintenant lire toutes les notes de votre piano ! Ça a été vite n’est-ce pas ? Encore un peu de pratique et cela ira comme sur des roulettes !Les rythmes – Binaire
Vos premiers rythmes
Qu’est-ce qu’un temps et une pulsation ?
Avant de pouvoir aller plus loin, il me faut clarifier ces deux termes.- Le temps, c’est l’unité qui permet de mesurer un rythme en musique. Tout comme le mètre permet de mesure des longueurs.
- La pulsation marque le début de chaque temps. Lorsque vous frappez le rythme d’une chanson du pied, vous le faites généralement à chaque temps, on dit alors que vous frappez la pulsation. C’est par exemple ce que fait la batterie au début de Seven Nation Army.
Tempo
On sait maintenant ce qu’est un temps, mais pour pouvoir jouer il faut lui fixer une durée. Pour cela on utilise un nombre appelé tempo.Le tempo indique en fait le nombre de pulsations par minute. Si le tempo est de 60, on a donc 60 pulsations par minute ce qui fait une seconde par temps. S’il est de 120, le temps ne dure plus qu’une demi-seconde, etc.
Le tempo peut être donné soit sous la forme d’un nombre, soit sous la forme d’un mot italien qu’il faut convertir.
Pour voir ce que ça donne, vous pouvez utiliser un métronome.Durée des notes
Vous avez bien compris la notion de temps ? Alors c’est simple : un temps équivaut à une noire. La noire est donc l’unité de base, et on obtiendra les autres rythmes en combinant ou en divisant la noire, toujours dans un facteur de 2.- 2 noires = 1 blanche ;
- 4 noires = 2 blanches = un ronde.
- 1 noire = 2 croches ;
- 1 noire = 2 croches = 4 demi-croches (ou doubles-croches)
- etc.
Lier les croches
Notez que pour les rythmes plus courts que la noires qui se trouvent dans un même temps, on a l’habitude de les lier car cela fournit une aide visuelle pour identifier les rythmes.Par contre s’ils ne sont pas dans le même temps on ne lie pas !
La hampe
La barre qui accompagne les notes est appelés la hampe. Ce n’est pas important à retenir, mais il faut savoir qu’elle peut se trouver à droite de la note et vers le haut, ou bien à gauche et vers le bas.Cela n’a aucune signification particulière, c’est juste par commodité de lecture. Ne soyez donc pas perturbé par ça
Silence !
« Un peintre peint ses oeuvres sur des toiles, mais un musicien peint ses oeuvres sur le silence » (Leopold Stokowski, chef d’orchestre anglo-américain)Sans silence il n’y aurait pas de musique. Chacune des notes que l’on a vue a donc son équivalent silencieux.
Attention à la position du rectangle dans les pauses et demi-pauses. Dans les premières il est collé à la ligne du dessus, dans les autres à celles du dessous (mais avec le contexte vous ne devriez jamais vous tromper).
C’est bon ? On continue !
Vous l’aurez certainement remarqué, il y a régulièrement de petites lignes verticales qui traversent toutes les lignées de votre portée. Elle délimitent en fait des mesures et sont donc logiquement appelées barres de mesure.La mesure
- La mesure regroupe un certain nombre de temps ensemble.
Ce nombre n’est pas choisi au hasard, il reflète en fait la construction. Le premier temps d’une mesure est toujours un temps fort, marqué. Dans une mesure à deux temps, le second temps est appelé temps faible car il est moins important. A trois temps (dans une valse par exemple), on a un temps fort et deux temps faible. A quatre temps, le troisième temps est également un temps fort, mais pas aussi important que le premier. S’il l’était on serait plutôt en deux temps.
Allonger les rythmes et les combiner
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais avec les rythmes qu’on a appris on ne peut faire que des multiples (ou division) par deux d’une noire. Et on fait quoi si on veut faire un rythme de trois temps ? Ou d’un temps et demi ? Il existe un petit point magique pour ça ! En effet, en ajoutant un point à droite de la note (pas ailleurs, ultra important !), on allonge la note de la moitié de sa valeur. Ainsi une blanche pointée durera 2 + 2/2 = 3 temps, une noire pointée = 1 + 1/2 = 1,5 temps, une croche pointée = 1/2 + 1/4 = 3/4 de temps, etc. On peut également combiner les notes en mettant une petite liaison en dessous.Mais attention, cela ne marche que si c’est toujours la même note ! Si c’est une autre note cela a une autre signification qu’on verra plus tard.
Note pointée ou notes liées
« Heu, attends ! Si j’ai bien compris, une noire pointée c’est la même qu’une noire liée à une croche ? Et deux noires liées c’est comme une blanche ? Mais je dois utiliser alors ?! »Oui, c’est parfaitement équivalent, seulement l’usage veut qu’on privilégie toujours la notation la plus compacte, dans ce cas-ci la noire pointée et la blanche.La seule exception est lorsqu’un rythme ne peut pas tenir dans une mesure, on devra alors utiliser la liaison. Par exemple si on est en deux temps, que vous avez déjà une noire dans votre mesure et que vous vouliez ajouter un rythme de deux temps, il faudra mettre une noire et la lier à une noire dans la mesure suivante.
Nouveaux rythmes : triolets et n-olets
En combinant les rythmes qu’on a vous, vous pouvez créer énormément de rythmes, mais pas tous. Il existe un rythme très utilisé que l’on a pas vu : le triolet. Le petit trois indique en fait qu’il faut jouer trois notes en un temps, de façon régulière. Et on peut étendre cette notions au n-olets. Il faut tout simplement jouer n notes durant un temps. A vous de tomber juste Chopin notamment était très friands de ces n-olets, par exemple dans ce nocturne en do dièse (op. post.) :Binaire, Ternaire, c’est quoi ça ?
Tout ce que je vous ai dit ici est vrai, mais je ne vous ai pas tout dit. Un temps n’est pas toujours basé sur une noire, ce n’est le cas que si l’on est dans un temps binaire. Il existe également un temps ternaire, qui se base sur un autre rythme pour la pulsation et cela a quelques conséquences. C’est ce qu’on verra dans la partie 2 du chapitre sur les rythmes !Mais avant selon nous allons faire le point sur tous les petits signes que vous rencontrez régulièrement sur une partition de piano et qui n’ont pas été expliqués jusqu’ici. A commencer par les nuances !
Petit conseil pour améliorer votre oreille musicale
Autant vous le dire tout de suite, l’oreille n’a jamais été mon point fort. Et malgré une nette amélioration elle n’a toujours rien d’exceptionnel. Cependant j’aimerais partager avec vous un petit exercice qui devrait vous aider à améliorer votre oreille !
Chanter et entendre les accords pour améliorer son oreille
Une énorme amélioration pour votre oreille serait d’entendre les accords. On va donc travailler pour que vous les entendiez. Et comme pour tout, on n’assimile jamais vraiment quelque chose avant de le mettre en pratique, on va donc devoir chanter.Je ne vous demande pas de faire le soliste, vous pouvez chantez seul devant votre piano. Je sais que certains n’aiment pas chanter, mais je vous garantis que ce sera loin de marcher aussi bien si vous ne chantez pas !
L’exercice, concrètement
Le principe est simple : vous allez prendre une note et chantez les arpèges des trois principaux accords : l’accord majeur, l’accord mineur et l’accord de 7ème de dominante. C’est les 3 accords qu’on a vu dans l’ebook sur les accords !Concrètement cela va donner cela :
Allons-y pas à pas
Si vous êtes comme moi, ça ne sera pas fameux au début… Mais je vous rassure, ça s’améliore vitePour commencer, on va se mettre la sonorité des accords dans l’oreille : jouez tout de suite les trois accords sur votre piano, en les arpégeant. Do M (do-sol-mi), Do m (do-mib-sol) Sol7 (sol-ré-si-fa) par exemple.
Accords majeur et mineur
Essayez directement de chanter la dominante (5ème note, do dans mon cas). Jouez pour vérifier. Si c’est bon, passez à la suite, sinon recommencez jusqu’à l’avoir juste ! Faites ensuite la même chose avec la médiante (3ème note, la pour moi).
Refaite la même chose pour l’accord mineur, cela ne devrait pas trop vous poser de problème.
Accord de dominante
Maintenant l’accord de dominante… c’est un peu plus compliqué. Tout d’abord, il va falloir trouver votre dominante : pour ça, rechanter les deux premiers notes de l’accord. Ca y est, vous êtes sur la dominante. Malheureusement si vous partez de là vous risquez de devoir monter trop dans les aigus. Il vaut sans doute mieux redescendre d’une octave pour rester dans ce que vous pouvez facilement chanter.Ensuite c’est pareil que précédemment, sauf qu’on a quatre notes !
Dominante et médiante
Si les notions de dominante et médiante ne vous disent rien, je vous conseille de lire l’article d’introduction à l’harmonie. Tout y est expliqué !Aller plus loin
En principe, l’idéal serait d’entendre l’accord dans votre tête avant de la chanter. Si vous l’entendez dans votre tête, le chantez comme vous l’entendez et vérifiez ensuite au piano que c’est juste, c’est un excellent signe ! Sinon ça demande encore un peu de pratiqueEnsuite vous pouvez changer l’ordre des notes que vous chantez, ça vous fera travailler davantage !
Après avoir fait cette exercices quelques fois, ça devrait aller beaucoup mieux.
Si vous repérez déjà les trois notes de l’accord, le plus gros du travail est déjà fait ! En effet, les autres notes sont adjacentes à celle-ci.
Enfin, le mieux serait que vous chantiez le nom des notes, avec les altérations (dièses et bémols) ! Comme ça vous les retenez en plus
J’espère que ce petit conseil vous aidera à développer votre oreille !
Les nuances au piano
On va donc maintenant voir les nuances, qui permettent justement de pimenter votre interprétation. Ne vous étonnez pas de voir encore des mots italiens, ils sont partout en musique
Fort et doucement
C’est la base : on peut jouer fort (forte en italien, abbrévié f), ou on peut jouer doucement (piano en italien, abrévié p). Attention je parle ici de « doucement » dans le sens « faiblement », pas comme synonyme de « lentement ». Alors évidement on peut les utiliser plusieurs fois pour augmenter leur effet !- fff (fortississimo) = très très fort ;
- ff (fortissimo) = très fort ;
- pp (pianissimo) = très doucement ;
- ppp (pianississimo) = très très doucement ;
On peut également ajouter un m (mezzo, moyennement) devant f et p pour jouer moyennement fort ou moyennement doucement.
Ces nuances sont valables à partir du moment où elles apparaissent jusqu’au prochain changement de nuance.
Il existe également un sf, qui correspond au sforzando. Il indique qu’il faut jouer la note ou l’accord, mais cela ne concerne que la note ou l’accord au-dessus ou en-dessus du sf. Après on revient à la nuance normale !
Sur une partition de piano, les f et p s’écrivent au milieu des deux portées.
Pianoforte
Le nom « piano » vient en fait de « pianoforte ». On a donné ce nom à l’instrument car c’était un clavier qui était capable de jouer fort ou doucement, contrairement aux clavecins ou aux orgues. Avec ça vous ne devriez plus oublier piano et forte !Augmenter ou diminuer
Les piano/forte et compagnie c’est très bien, mais ça ne nous permet pas de varier le volume petit à petit.Pour ça, il existe un petit signe, il s’agit en fait d’une espèce de cône. S’il est ouvert à droite (crescendo), il faut augmenter le son. S’il est ouvert à gauche (decrescendo), il faut diminuer le son. Il arrive parfois aussi qu’on rencontre cresc. et decresc., c’est la même chose.
Les crescendos et decrescendos se trouvent généralement entre les deux portées également, mais il arrive qu’on les mette en dessous de la main gauche ou au-dessus de la main droite, s’ils portent spécifiquement sur une seule main.
Lié ou détaché
En plus du volume avec lequel vous jouez une note, vous pouvez aussi changer la façon dont vous la jouer. Une note « normale » doit être jouée, et relâchée juste avant de jouer la suivante.Si les notes ont une liaison en-dessous ou au-dessus, on dit qu’elles sont liées (cette liaison s’appelle un legato). Vous devez alors les jouer de telle sorte qu’elles s’enchaînent sans qu’il n’y ait de silence pour notre oreille
.
Au contraire, une note avec un point en dessous sera dite staccato (du nom de ce point). Rappel : ne confondez pas avec le point à droite de la note qui sert à la prolonger !
Accents
Un accent se note < et se place au-dessus d’une note (une seule, contrairement au crescendo). Cela signifie qu’il faut insister sur cette note, la faire ressortir dans la mélodie.Point d’orgue
Un point d’orgue signifie qu’il faut faire une petite pause sur cette note, prendre son temps. La durée de cette pause est laissée à l’appréciation de l’interprète, mais un de mes professeurs avait l’habitude de dire que cela devait au moins durer une fois et demi le rythme indiquéD’ailleurs, le compositeur peut indiquer qu’il faut ralentir sur tout un passage ! Il utilisera alors la notation ral. ou rall. (rallentando, en ralentissant) pour indiquer ralentit de plus en plus. Et généralement on finira sur un point d’orgue
Après un rallentando, on aura généralement l’indication a tempo qui indique qu’il faut reprendre le morceau avec le tempo d’origine.
Et tous les autres…
Nous venons de voir les principales indications concernant les nuances (et croyez-moi, vous pouvez déjà faire beaucoup avec cela !). Cependant il en existe énormément, il est donc très difficile de toutes les aborder… d’autant plus que certains compositeurs prennent un malin plaisir à inventer leurs propres petites notations (ceux qui ont déjà joué du Satie comprendront ).Si vous ne connaissez pas une notation, le plus simple est de faire une recherche sur internet ou de demander sur le forum !
Musique tonale – Notions d’harmonie
Si ce n’est pas encore bien fixé dans votre esprit je vous conseille de relire l’ebook avant de commencer cet article
Tonique et tonalité
Nous avons vu qu’il existait 12 notes différentes… Dans notre musique occidentale, il y en a toujours une qui est beaucoup plus importante que les autres. On appelle cette note la tonique. Prenons mi pour exemple.Nous avons vu également qu’à partir d’une note on pouvait former deux gammes : une majeure et une mineur. La combinaison d’une note (la tonique) et d’une gamme (majeure par exemple) nous donne la tonalité du morceau : mi majeur dans notre cas.
J’ai déjà parlé d’une astuce pour trouver la tonalité d’un morceau, n’hésitez pas à aller la revoir
Tonique, médiante, dominante…
Comme vous le savez, une gamme compte sept notes. Dans le cas de mi majeur : mi, fa#, sol#, la, si, do#, re#.A partir du moment où vous avez défini une tonique, chaque note de la gamme a aussi un nom particulier.
N° | Ex. | Nom |
---|---|---|
1 | mi | Tonique |
2 | fa# | Sus-tonique |
3 | sol# | Médiante |
4 | la | Sous-dominante |
5 | si | Dominante |
6 | do# | Sus-dominante |
7 | ré# | Sensible |
Chiffrage des accords – Approche de l’harmonie
Cependant on ne s’arrête pas seulement aux notes ! En effet, à partir de chaque note de la gamme on peut former un accord. On écrit ces accords en chiffres romains, en fonction de la note principale. Par exemple si l’accord est basé sur la dominante (5), on écrira l’accord V.Pour construire ces accords il faut absolument utiliser des notes qui font partie de la gamme de la tonique. Revenons en do majeur, ce sera plus simple pour comprendre…
Vous voulez construire un accord sur le ré (II). Vous avez deux possibilités : majeur (ré-fa#-la) ou mineur (ré-fa-la). Or fa# ne fait pas partie de la gamme de do majeur. Vous devrez donc utiliser le ré mineur pour l’accord II.
Voici un petit récapitulatif qui devrait vous aider :
Gammes majeures
I | II | III | IV | V | VI | VII |
---|---|---|---|---|---|---|
C | Dm | Em | F | G | Am | Bdim |
Db | Ebm | Fm | Gb | Ab | Bbm | Cdim |
D | Em | F#m | G | A | Bm | C#dim |
Eb | Fm | Gm | Ab | Bb | Cm | Ddim |
E | F#m | G#m | A | B | C#m | D#dim |
F | Gm | Am | Bb | C | Dm | Edim |
Gb | Abm | Bbm | Cb | Db | Ebm | Fdim |
G | Am | Bm | C | D | Em | F#dim |
Ab | Bbm | Cm | Db | Eb | Fm | Gdim |
A | Bm | C#m | D | E | F#m | G#dim |
Bb | Cm | Dm | Eb | F | Gm | Adim |
B | C#m | D#m | E | F# | G#m | A#dim |
Gammes mineures
I | II | III | IV | V | VI | VII |
---|---|---|---|---|---|---|
Am | Bdim | C | Dm | Em | F | G |
Bbm | Cdim | Db | Ebm | Fm | Gb | Ab |
Bm | C#dim | D | Em | F#m | G | A |
Cm | Ddim | Eb | Fm | Gm | Ab | Bb |
C#m | D#dim | E | F#m | G#m | A | B |
Dm | Edim | F | Gm | Am | Bb | C |
D#m | E#dim | F# | G#m | A#m | B | C# |
Em | F#dim | G | Am | Bm | C | D |
Fm | Gdim | Ab | Bbm | Cm | Db | Eb |
F#m | G#dim | A | Bm | C#m | D | E |
Gm | Adim | Bb | Cm | Dm | Eb | F |
Ce n’est évidemment pas à retenir par coeur, vous pouvez y revenir lorsque vous en aurez besoin !
L’accord de septième de dominante (V7)
Vous pouvez maintenant comprendre pourquoi on diminue d’un demi-ton la septième note dans l’accord de septième dominante.Prenez l’exemple de do majeur : la dominante est sol. Si on regarde la gamme de sol, on devrait prendre sol-si-re-fa#. Cependant fa# n’est pas dans la gamme de do, on doit donc prendre fa !
Voilà qui est réglé si cela vous perturbait
Fonctions des accords
Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque accord s’utilise dans des cas précis. En connaissant ces fonctions vous pourrez donc comprendre comment la musique est construite, et commencer à la construire vous-même dans des composition en enchaînant des accords !Vous allez commencer à comprendre qui vous paraissait « magique » et « inexplicable » en musique. Et à utiliser tout ça !
Au programme du prochain chapitre : l’accord de tonique (I) !
Améliorer son oreille musicale avec GNU Solfège
GNU Solfège
GNU Solfège est logiciel destiné à améliorer votre oreille en vous entraînant à entendre les intervalles, accords, arpèges et rythmes. Il est gratuit, disponible en français et marche sous Windows, Mac OS et Linux.Il est très simple à prendre en main mais possède un grand nombre d’options si vous voulez aller loin. Cela va du réglages des intervalles à la configuration du son (piano par défaut, mais si l’envie vous en prend, vous pouvez changer).
Faisons un tour de quelques-unes des possibilités.
Quelques exemples
Commençons par le plus simple : les intervalles. GNU solfège nous permet de nous entraîner sur certains intervalles seulement, puis d’en rajouter de plus en plus jusqu’à tout avoir, de la seconde à la dixième (ce n’est pas facile !).Vous pourrez aussi essayer de trouver les différents modes et gammes que vous entendrez (majeur, mineur…).
Et bien sûr il ne faut pas oublier les rythmes. A ce niveau aussi le logiciel est bien fourni puisqu’il propose trois niveaux de difficulté. C’est le niveau moyen que vous voyez ci-dessous, je vous laisse imaginer (ou tester) le mode difficile :p
Enfin, lorsque vous vous serez bien entraîné, GNU Solfège propose un mode test afin de voir si vous avez bien retenu ce que vous venez de travailler.
Il y a vraiment trop d’options pour toutes vous les présenter, mais c’est le logiciel qu’il faut si l’on veut travailler son oreille ! Mais n’oubliez pas que c’est un procédé assez long, vous n’aurez pas tout juste d’ici demain
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