mercredi 16 décembre 2015

toujours dans cette même édition de l'Utopie.

Voici ce que canaille le Rouge mettait en ligne en mai 2013 : Musique en deuil. Départs de deux très grands

Publié le 2 Avril 2015
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Si on en croit Burki, il semble que Georges est arrivé. Mais Henri doit certainement ne pas être bien loin.


A 24 h00 d'intervale, deux hommes de deux générations et de deux espaces culturels voisins mais differents, usant des mêmes outils, viennent de s'embarquer pour leur ailleurs définitif.


Deux parcours, mais si les choix politiques du premier sont connus et font partie de l'hommage qui lui est à juste titre rendu, personne concernant le second qui n'ait pensé à regarder ce qui dans sa biographie était en résonnance avec les engagements du premier.
 
Il faut réparer l'oubli pour que les deux soient également admis dans le panthéon des Hommes libre vibrant pour la Liberté.


Quand l'intelligentsia bien en cours faisaient le voyage à Berlin dans les années 40, Henri Duthilleux solidaire des gueules de métèques s'engageait et rejoignait les Musiciens libres du FNLIF (Front National pour la libération l'indépendance et la France). Il travaille avec Claude Delvincourt, Roger Désormière, Irène Joachim, Elsa Baraine ou Manuel Rosenthal et nombre d'autres à rassembler les musiciens contre la bande d'Alfred Cortot (lequel ira jusqu' à trahir son amitié avec Pablo Casal pour complaire à l'occupant et se faire le héraut de Pétain dans le monde de la musique avec son  tristement célèbre questionnaire).
 
Refuser l'impérialisme culturel nazi, dénoncer le sort fait aux musiciens persécutés par l'antisémitisme officiel, refuser l'impérialisme culturel quand Kempf et Karajan paradent devant les auditoires parisiens triés sur le volet,  le faire savoir par la presse clandestine, sans bruit participer à ce travail et ensuite ne faire aucune sollicitation de médailles et reconnaissances, Duthilleux est de cette trempe là.


http://blogs.medici.tv/wp-content/gallery/guyvivien_henridutilleux/dutilleux-trois.jpg


Tristesse de voir passer ce pan majeur de la personnalité d'un des plus grands compositeurs français contemporains sous silence. Comme si on ne gardait que "les amis de Georges" et "nous avons le temps" ou "milord" en oubliant "ma liberté" ou "le métèque" et les raisons de leur écriture à propos de Moustaki.
 
Vous le savez, seul ceux qui l'esprit oblitéré par la recherche du tirage, qui auront décidé de faire l'impasse et se seront abstenus de parler de cette convergence ont le droit d'évoquer et décerner les brevets de talent.
 
Colère de voir combien ceux qui auraient du immédiatement donner à connaître ce que modestement La Canaille tente de faire, faillir une fois encore à leur devoir d'information. Pas grave, ils sauront noircir du papier et faire tourner les rotatives pour débattre des atouts culturels de la télé réalité. Faut-il citer des titres ? Le quel échapperait à la foudre ? Aucun.


Dans un de ces textes célèbres (au point qu'il sera plusieurs fois donné comme sujet de commentaires au baccalauréat), Camus prétend -au mépris d'une part pourtant conséquente de lui même- qu'on ne peut lutter à la fois pour la beautée et la liberté. Ces deux artistes les deux pieds dans leur siècle chacun avec sa personalité, toute leur vie, ont été l'exemple du contraire.


Puisque vous avez lu cela et si comme La Canaille vous n'avez pas attendu 2013 pour aimer le premier et sa Liberté, faites donc connaitre que la Liberté de Moustaki a, dans des moments différents mais tout aussi décisifs, été licenciée dans le même club que celle d'Henri Duthilleux. 


toujours dans cette même édition de l'Utopie.
Thomas More encore

On aurait du distribuer cela aux participant à la COP21.
Ecrit en 1516, 84 ans avant que coupable d'athéisme et d'hérésie blasphèmatoire, l'église fasse brûler vif Giodabo Bruno.
Voici ce que dit Th. More à propos de la ruine de l'agriculture et de l'industrie par une aristocratie foncière nobilière qui spécule sur les viandes la laine et détruit la campagne britannique en poussant tout le peuple à la famine à l'errance et à la mendicité:

"Arrachez de votre île ces pestes publiques, ces germes de crime et de misère.
Décrétez que vos nobles démolisseurs reconstruiront les métairies et les bourgs qu'ils
ont renversés, ou céderont le terrain à ceux qui veulent rebâtir sur leurs ruines. Mettez
un frein à l'avare égoïsme des riches ; ôtez-leur le droit d'accaparement et de monopo-
le. Qu'il n'y ait plus d'oisifs pour vous. Donnez à l'agriculture un large développe-
ment ; créez des manufactures de laine et d'autres branches d'industrie, où vienne
s'occuper utilement cette foule d'hommes dont la misère a fait jusqu'à présent des
voleurs, des vagabonds ou des valets, ce qui est à peu près la même chose.
Si vous ne portez pas remède aux maux que je vous signale, ne me vantez pas
votre justice ; c'est un mensonge féroce et stupide"

Ce livre en version anglaise et traduction française devrait être offert à tous collégiens entrant en 3eme.
Vu les choix de Thomas More, pas sûr que Macron soit d'accord pour permettre à l'Education nationale de budgéter l'opération.

Outre son style vivant, polémique, Une langue qui renvoit à Rabelais et Montaigne, une magnifique description de l'état économique de l'Angleterre et par ricochet de l'état du monde européen du 16e siècle (à cet époque, les habitant de l'autre rive de l'atlantique venaient juste de découvrir que Christophe Colomb était un criminel esclavagiste pillard et cupide. A l'autre bour de la méditérannée, la civilisation arabe et perse inondait le monde de ses lumières. Plus loin la Chine et le japon regardaient les européens comme des barbares pour le moins rustiques, en Afrique brille de ses citées et de ses civilisations, l'église entassait dans ses coffres les dividendes de son voeux de pauvreté.
Si La Canaille va tenter de persiller ses p@ges des fleurs et verdeurs de monsieur More, allez donc à votre bibliohèques la plus proche et passer leur commande (existe aussi sur la toile (en PdF).
Pour tout vous dire, depuis qu'il a retrouvé l'ouvrage lequel patiement attendait sur un rayon de sa bibliothèque, Canaille le Rouge le sillonne avec gourmandise, d'où son plaisir à vous le faire partager.

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