Les leaders du monde libre attristés, les djihadistes se réjouissent
Publié par Jacques Thériault pour 98,5fm Sports le vendredi 13 novembre 2015 à 19h46. Modifié à 22h37.
Le président Obama réagit aux attentats de Paris/AP Photo/Evan Vucci
Le chef libéral a semblé vouloir se montrer rassurant lors du bref point de presse qu'il a tenu depuis l'aéroport d'Ottawa, vendredi soir, avant de prendre son vol en direction de la Turquie, où participera au sommet du G20.
«Je viens de parler à mes conseillers en affaires de sécurité nationale qui m'assurent qu'on est en train de tout faire pour assurer la sécurité des Canadiens», a dit M. Trudeau d'un ton posé, précisant ne pas avoir d'informations à l'effet que des citoyens canadiens puissent compter parmi les victimes de la tragédie ou avoir été impliqués dans celle-ci.
Le nouveau premier ministre, qui a promis de mettre fin à la campagne de bombardements aériens contre le groupe armé État islamique (ÉI), n'a pas voulu spécifier si cette tragédie pourrait l'inciter à revoir ce plan lorsque la question lui a été posée.
«C'est très tôt pour tirer des conclusions, a plaidé M. Trudeau. Nous allons continuer à travailler avec nos alliés et nos partenaires à travers le monde pour assurer la sécurité de tous.»
Son homologue québécois Philippe Couillard a employé un vocabulaire plus tranchant, évoquant des actes commis par des «criminels sanguinaires» qui veulent «jeter le chaos, semer la haine dans nos sociétés dont les valeurs, les libertés mêmes leur répugnent».
Mais il a parallèlement lancé un message de tolérance, alors que le Canada s'apprête à accueillir 25 000 réfugiés syriens.
«Préservons à tout prix, malgré la colère, ce qui nous donnera ultimement la victoire: l'ouverture, l'accueil et la solidarité envers celles et ceux qui fuient la barbarie, espèrent trouver chez nous un refuge, et surtout la paix», a plaidé M. Couillard en point de presse à Québec.
Le drapeau du Québec a été mis en berne sur la tour centrale du Parlement, et il le sera pendant la fin de semaine sur tous les édifices des représentations du Québec à l'étranger, a annoncé le gouvernement québécois.
Les attentats qui ont secoué la capitale française ont provoqué une onde de choc jusqu'au Canada, de nombreux politiciens de tous les niveaux de gouvernement réagissant à la tragédie.
«Il va sans dire que le Canada et les Canadiens sont aux côtés de la France en ce jour tragique. Nous appelons des mesures expéditives pour traduire les responsables en justice», a déclaré par voie de communiqué la chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose.
«Ni le Canada, ni nos alliés, ne se laisseront intimider par les terroristes. Peu importe qui est responsable de ces attaques odieuses, nous allons rester fermement aux côtés de nos alliés», a-t-elle ajouté.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a écrit sur Twitter que son épouse et lui étaient «horrifiés par les actes de violence» perpétrés dans la capitale française.
Sur la scène provinciale, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a dit partager la «tristesse et la vive émotion de la nation française», signalant que ses pensées allaient aux familles des victimes, mais également à l'ensemble des Français.
«Nous dénonçons fermement ces attentats et offrons à la France notre soutien face à ce drame abominable et ignoble», a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.
Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a lui aussi offert ses sympathies, regrettant que moins d'un an après la tragédie survenue dans les bureaux du magazine Charlie Hebdo, la France soit «de nouveau la cible d'actes barbares».
Du côté de Montréal, le maire Denis Coderre a dit avoir appris avec «consternation» que Paris avait été le théâtre de tels actes de violence, qu'il a «vigoureusement» condamnés.
«En ces moments difficiles, les Montréalais sont solidaires des Parisiens et Français touchés par cette terrible tragédie. Nous les accompagnons dans ce chagrin et dans la lutte contre toute forme de violence. Nous leur offrons tout notre soutien», a-t-il déclaré par voie de communiqué.
«Ce soir, nous sommes tous Parisiens», a conclu le maire de la métropole, où les drapeaux ont été mis en berne dans la foulée de la tragédie.
Réations des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Allemagne
Le président américain, Barack Obama, a été informé de la situation, à hauteur des détails disponibles, et a fait une déclaration un peu avant 18 h, heure de Washington. M. Obama a annoncé que les États-Unis étaient prêts à offrir à la France toute aide dont elle aurait besoin. Il n'avait pas encore parlé de vive voix avec M. Hollande.
Le premier ministre britannique, David Cameron, a également réagi, se disant «choqué» par les événements et offrant pensées et prières aux Français. «Nous ferons tout ce que nous pourrons pour aider», a-t-il écrit sur son compte Twitter.
La chancelière allemande, Angela Merkel, et le secrétaire-général de l'Organisation des traités de l'Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, ont également offert leur soutien.
Djihadistes
Des comptes Twitter liés à des groupes djihadistes se réjouissaient des événements. Selon le groupe de renseignement SITE, qui surveille les sites islamistes, des publications Twitter attribués à des militants djihadistes spéculent sur les responsables. Plusieurs semblent croire que le groupe armé État islamique a orchestré les attentats.
SITE indique également que des comptes ont fait circuler des photos des attaques. Un compte partisan du groupe ÉI a accusé la France d'envoyer des avions en Syrie, ajoutant que le pays se faisait aujourd'hui servir le même traitement.
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