L'état d'urgence, une procédure datant de la guerre d' Algérie et appliquée en 2005
L'état
d'urgence, que le Conseil des ministres vient de décreter après les
attentats à Paris, est une procédure rarissime instaurée pendant la
guerre d' Algérie, et qui a été utilisée lors des émeutes dans les
banlieues en 2005.
L'état d'urgence permet aux autorités "d'interdire la
circulation des personnes" et d'instituer "des zones de protection ou
de sécurité" où le séjour des personnes est réglementé, selon la loi de
1955 qui a instauré cette procédure exceptionnelle, au début de la
guerre d' Algérie, et dont les termes ont été rappelées par la
présidence de la République dans un communiqué.
Un second décret prévoit
aussi d'appliquer dans l'ensemble des communes d'Ile-de-France des
"mesures renforcées" permises par l'état d'urgence : assignation à
résidence de toute personne "dont l'activité est dangereuse", fermeture
provisoire des salles de spectacles et des lieux de réunion, et "remise
des armes" par leurs propriétaires, a indiqué la présidence. Le décret
permet aussi "la possibilité de procéder à des perquisitions
administratives" en Ile-de-France.
En revanche, le communiqué de
l'Elysée ne fait pas référence à des "mesures pour assurer le contrôle
de la presse" et des médias, une possibilité ouverte par l'état
d'urgence à condition que le décret le prévoit explicitement, ce qui ne
semble donc pas le cas. La prorogation de l'état d'urgence au-delà de
douze jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le
parlement, qui en fixe sa durée définitive.
Plusieurs fois mis en oeuvre
durant la guerre d' Algérie, l'état d'urgence n'a été décrété que deux
fois depuis : en 1985, en Nouvelle-Calédonie, lors des affrontements qui
avaient alors touché l'archipel, et en 2005, face aux émeutes dans les
banlieues, à l'initiative du gouvernement de Dominique de Villepin. En
2005, les mesures que permet l'état d'urgence ont été en fait peu
appliquées: sept préfets ont pris des arrêtés de couvre-feu, et dans 23
départements, a été interdite la vente au détail de récipients
transportables de carburant et de matières inflammables.
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