Olivier Lepick est docteur en
Histoire et Politiques Internationales de l’Institut des Hautes Etudes
Internationales de Genève (Université de Genève). Il a consacré sa thèse
de doctorat aux aspects stratégiques, tactiques, scientifiques et
industriels de la guerre chimique pendant la première guerre mondiale.
Il est chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique
(Paris) et consacre ses travaux à la question des armes chimiques et
biologiques. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages aux Presses
Universitaires de France dont La Grande Guerre chimique 1914-1918 (1998), Les armes chimiques (1999), Les armes biologiques (2001), Le terrorisme non conventionnel, chimique, biologique et nucléaire (2003).
Risque d’attaque toxique : quelle est la nature exacte de la menace ?
La
Direction générale de la santé a autorisé la pharmacie centrale des
armées à approvisionner les SAMU en sulfate d'atropine. Cette substance
est le seul antidote aux gaz toxiques comme le sarin, utilisé lors des
attaques de mars 1995 à Tokyo, au Japon, par la secte Aum. Une annonce
qui vise en réalité à protéger la COP21.
Anthrax attack
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Atlantico : Faut-il craindre une attaque toxique en France, à Paris ou dans une grande ville ? Quel est le niveau de risque ? Quel pourrait être son potentiel de destruction ?
Olivier Lepick : Ce risque est parfaitement plausible mais aujourd'hui, à l'heure où nous parlons, rien n'indique que ce type d'actions soit en préparation sur le territoire français. L'arrêté de la Direction générale de la santé tombe à un moment particulier parce qu'il a été publié lundi 16 novembre, trois jours après les attentats qui ont frappé Paris. Ce qui a suscité des interrogations : les autorités du renseignement auraient-elles des informations sur des projets en préparation ? Pas du tout, car le sulfate d'atropine est utilisé de manière quasi-quotidienne en médecine sous des formes et des quantités beaucoup plus faibles et donc, dans le cadre de la prévention, il faudrait en conditionner sous des volumes plus importants.Il y a environ 18 mois, le service de santé des armées a fait une demande d'autorisation sur le marché pour que ce nouveau conditionnement puisse être fabriqué et habilité à être utilisé par les SAMU. La COP21 arrivant, la nécessité de doter les structures de santé publique est arrivée un peu plus vite que le processus administratif. Les autorités sanitaires ont été obligées de signer cet arrêté pour que d'ores et déjà, les SAMU puissent utiliser sous ce conditionnement de 1 millilitre du sulfate d'atropine sans déroger à la législation française. Tout n'était pas prêt en termes de packaging. Il n'y a donc pas forcément de lien entre la situation sécuritaire et cet arrêté, ou du moins des informations qui laisseraient penser qu'un attentat est en préparation.
Néanmoins, on ne peut pas complètement exclure cette hypothèse, prévue par le plan Vigipirate qui se divise en plusieurs déclinaisons : Pirate-mer, Piranet, etc. qui adressent pour chacun une menace spécifique, qu'elle soit nucléaire, informatique ou chimique. Dans le cas de Piratox, contre les menaces bactériologiques, ce type de médicaments est prévu. Rien d'inhabituel donc, si ce n'est qu'avec la COP21 et le nombre d'invités prestigieux qui vont se trouver sur le territoire français à ce moment-là, on se doit de préparer toutes les possibilités et tous les risques susceptibles de devenir concrets sur notre territoire. Je ne pense donc pas qu'il y ait de liens (entre les attentats et l'arrêté) mais je ne pense pas que le risque soit impossible. On sait que Daesh a déjà utilisé des armes chimiques sur le théâtre syrien et irakien, pas plus tard que le 21 août dernier, ce qui a été confirmé par l'interdiction des armes chimiques. A partir du moment où il l'a utilisé une première fois, il pourrait être tenté de l'utiliser à nouveau dans un autre cadre, celui d'opérations terroristes. La menace existait déjà il y a plus de deux ans mais les stocks ont peut-être déjà été épuisés car tous ces produits ont des durées de vie limitées. Il faut donc en refabriquer, sous des conditionnements plus adaptés à des usages importants. Il faut donc relancer la production et donc lancer la machine administrative, comme avec cet arrêté de la Direction générale des armées.
Ce risque a toujours existé. Depuis l'attentat de la secte Aum aux neurotoxiques dans le métro de Tokyo, on sait qu'un certain nombre d'entités terroristes s'intéressent aux armes chimiques, biologiques et même nucléaires ou en tout cas une bombe sale dans le domaine nucléaire car elles sont intéressées par la destruction massive et par la répercussion médiatique quand bien même elles ne tueraient pas beaucoup de personnes. Un attentat chimique à Paris ferait grand bruit, ce qui pourrait attiser l'attention de Daesh dont la terreur sur les populations-cibles est un moyen parmi les plus prisés. Ce risque est faible dans la mesure où, malheureusement, il est beaucoup plus simple d'organiser une attaque terroriste classique avec des armes automatiques et des explosifs a fortiori quand on a parmi ces militants des personnes prêtes à mourir pour la cause. Il est beaucoup plus compliqué d'organiser un attentat chimique parce que cela nécessite des compétences techniques incomparablement supérieures au maniement d'une Kalachnikov. Le risque est faible et c'est la raison pour laquelle ce type d'attentat ne se produisent pas très souvent. Mais ce risque ne doit pas être écarté.même s'il est beaucoup plus faible qu'un attentat conventionnel. On reprocherait aux autorités de ne pas se préparer si ce risque, même faible, arrivait à se matérialiser.
Comment se prémunit-on de ce type de menaces ? Peut-on les anticiper ? Et surtout, que fait-on une fois qu'une telle attaque a eu lieu, nos moyens sont-ils suffisants ?
C'est d'abord le travail des services de renseignement et de sécurité de faire en sorte de surveiller les réseaux susceptibles de commettre ce type d'attentats. Quand l'attentat a lieu, le plan Piratox met en œuvre un certain nombre de moyens avec des équipes entraînées, du matériel spécialisé à l'instar du sulfate d'atropine, mais aussi les sas de décontamination, qui permettent de décontaminer les victimes avant de les envoyer vers des centres médicaux, des chambres et des structures hospitalières adaptées à des personnes gravement intoxiquées. C'est l'objet même du plan Piratox. C'est toujours difficile de calibrer des moyens pour un évènement qui ne s'est jamais produit mais nous disposons de dispositifs solides et pérennes. Sauf preuve du contraire mais on ne le saura que le jour où un attentat chimique se sera produit sur le territoire français. Mais nos dispositifs sont solides, existent depuis longtemps et sont doublés d'exercices réguliers dans les stations de métro. Les pompiers eux-mêmes sont entraînés. Il est très difficile de juger de la qualité des dispositifs tant qu'un évènement réel ne s'est pas produit mais on a des plans, des personnels, du matériel pour y parer.Si une attaque chimique devait arriver à Paris, le premier réflexe serait de circonscrire les lieux de l'évènement pour éviter des contaminations supplémentaires, de bien isoler. Il faudrait traiter les victimes le plus rapidement possible avec les traitements adéquats, en étant capables d'identifier très vite l'agent chimique utilisé grâce à des prélèvements, des analyses, des systèmes d'identification. Ensuite, toute la chaîne sanitaire normale se met en place : traitement, décontamination et ensuite répartition des victimes dans les différents hôpitaux.
Comment faut-il réagir face à une attaque toxique ?
Tout dépend du type de gaz
employé. Les gaz ypérites sont des toxiques qui sentent. Ils provoquent
des brûlures et, à plus haute dose, des œdèmes pulmonaires. Ce ne sont
pas les produits les plus dangereux car leur odeur les rend détectables.
Il faut alors s'éloigner, se tenir à 90° du sens du vent et se nettoyer
très rapidement si l'on a été touché par des gouttelettes. Dans un
train ou une rame de métro, il faut évacuer les passagers et les faire
prendre en charge médicalement le plus vite possible.
La
Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris est équipée de chaînes de
décontamination, de détecteurs chimiques et de produits de traitement.
Le chlore est le deuxième
type de gaz toxique. C'est un produit suffoquant. Mais il en faut de
tellement grandes quantités que ce n'est pas une menace crédible dans le
métro : un kilo de chlore ferait pleurer les yeux et tousser mais ne
tuerait personne.
Ensuite, il y a les gaz
neurotoxiques comme le sarin. Ce sont des gaz qui ne sentent pas et qui,
surtout, ont des effets à très faible concentration : un kilo de sarin
peut permettre de tuer 1000 personnes, soit une rame de métro. Les
effets sont instantanés et il n'y a quasiment rien à faire à part
organiser une prise en charge médicale extrêmement rapide avec du
sulfate d'atropine et des substances permettant d'agir sur le blocage
consécutif du système nerveux. D'où la décision qui a été prise par le
service des armées le 18 novembre 2015 d'approvisionner en seringues
auto-injectables les hôpitaux parisiens. En cas d'attaque au sarin dans
le métro, il faut se protéger les voies respiratoires avec un tissu et
respirer le moins possible. Il ne faut donc surtout pas courir. Au
Japon, les personnes qui sont mortes suite à une telle attaque sont
celles qui avaient touché le sarin avec les mains ou qui étaient trop
près de la concentration. Il faut s'éloigner doucement, ne pas respirer
fort, économiser son oxygène, sortir au grand air et se mettre face au
vent.
Le risque terroriste semble d'abord passer par les attaques à main armée ou les bombes et moins par les armes bactériologiques. Pourquoi n'a-t-on jamais eu à affronter d'attaques de ce type en France auparavant ? Ce risque est-il d'abord "fantasmé" ? Est-ce "moins facile" ?
Ce risque n'est pas fantasmé. Il s'agit juste d'une question de difficultés techniques. Si c'était plus facile d'organiser un attentat chimique, on en aurait déjà eu sur notre territoire ou ailleurs depuis longtemps. Or, comme il y a un certain nombre de barrières techniques à franchir, notamment la fabrication de l'agent chimique lui-même, ensuite sa militarisation, c'est-à-dire comment le coupler à un système de dissémination, ces barrières techniques expliquent pourquoi ce type d'attentats est extrêmement rare et leur probabilité reste faible, voire nulle. A Tokyo, dans un contexte un peu particulier, on avait affaire à une secte millénariste qui disposait d'énormément d'argent, il y avait parmi ses adeptes des chimistes de très haut vol, elle a pu aussi bénéficier des infrastructures et de la facilité sur le territoire japonais à accéder à un certain nombre de technologies et de matériels. Elle a aussi disposé de beaucoup de temps pour fabriquer cet agent chimique, ils ont donc réussi à synthétiser quelques litres de gaz sarin. Heureusement qu'ils ne l'ont pas disséminé de façon très efficace. Il faut rappeler que les attentats de la secte Aum à Tokyo ont quand même fait beaucoup moins de morts que les attentats de Paris même si le produit était particulièrement toxique. Il ne suffit donc pas seulement d'être capable de produire un agent chimique militaire, il faut aussi être capable de le militariser, c'est-à-dire de le coupler à un système de dissémination. Les 12 morts et les mille blessés de l'attaque de mars 1995 au Japon prouvent que même si on arrive à synthétiser un agent chimique militaire, on n'a pas la certitude d'obtenir la destruction massive. Ce scénario est imaginable en Europe aussi même s'il est très peu probable : Daesh met la main, en Irak ou en Syrie, sur quelques kgs d'un agent neurotoxique fabriqué dans le cadre du programme chimique militaire syrien ou irakien, conservé dans un obus. Daesh parvient à faire voyager ces quelques kgs d'agent neurotoxique sur le territoire européen où il le couple à un système de dissémination, mécanique par exemple, et l'installe dans une station de métro ou dans un point de connexion important type la station Châtelet-Le Halles à Paris et dissémine l'agent dans le système d'air forcé de la station. Voilà à quoi pourrait ressembler un attentat chimique perpétré par Daesh. Mais l'hypothèse de voir l'organisation mettre la main sur un tel agent est très peu probable, de les voir en fabriquer l'est très peu aussi. Les voir mettre la main sur d'anciens stocks irakiens est hypothétique car ces produits, comme les yaourts, ont des dates-limites de consommation, assez courtes, et qui se dégradent ensuite très rapidement. Il faut ensuite le faire venir en Europe, le militariser, ce qui peut s'avérer très compliqué, mais ce scénario n'est pas ubuesque.Le potentiel de ces armes est énorme si elles sont militarisées comme on l'a vu dans la banlieue de Damas il y a deux ans, quand elles se sont avérées extrêmement toxiques. Utilisées de manière moderne, ces armes ont un potentiel de destruction énorme. La secte Aum s'était contentée d'un sac plastique rempli de sarin simplement piqué avec des pointes de parapluie et donc l'agent chimique s'était simplement évaporé mais il ne s'agit pas d'un mode de dissémination efficace, comme peut l'être une dissémination mécanique par un système d'air forcé, de climatisation.
Les neurotoxiques comme le gaz sarin sont désignés sous deux noms, soit organo-phosphorés, ce qui évoque leur structure, soit neurotoxiques, qui se réfère à leurs effets. Les neurotoxiques agissent au niveau de la transmission nerveuse, du synapse, en inhibant une enzyme qui s'appelle l'acétylcholinestérase, ce qui perturbe la transmission nerveuse. Le sulfate d'atropine a le mérite de saturer ce récepteur et donc d'empêcher le neurotoxique de se fixer sur les synapses. et de provoquer ces dégâts. Il est utile car il permet de réduire les effets du neurotoxiques mais il faut qu'il soit appliqué très rapidement, quasiment dès le contact avec l'agent. Le sulfate d'atropine ne protège que contre les neurotoxiques organo-phosphorés, pas contre les autres, les gaz irritants et les gaz suffocants. Les neurotoxiques sont les plus difficiles à fabriquer donc ce ne sont pas les plus fréquemment utilisés. Le gaz le plus souvent utilisé, que l'on retrouve dans tous les évènements de guerre, que ce soit inter-étatique ou civile, c'est le gaz-moutarde, inventé et testé pour la première fois pendant la Première Guerre mondiale. Pendant la guerre Iran-Irak, Saddam Hussein utilisait aussi des neurotoxiques mais également et principalement du gaz-moutarde. Il s'agit de sulfure d'éthane dichloré utilisé le plus souvent avec du chlore dans le cas d'évènements chimiques militaires. On ne peut s'en prémunir qu'avec un masque à gaz et une combinaison SVC adaptée comme pour tous les gaz qui peuvent se respirer et passer à travers une muqueuse. Car chaque agent chimique a son protocole thérapeutique.
Prochaine étape, le bioterrorisme ? Et si Ebola était utilisé comme une arme (de com’) par les kamikazes de l’Etat islamique...
Ebola
fait très peur, à tel point que l'on ne compte plus les articles
présentant le virus comme la prochaine arme terroriste. Entre l'idée et
la mise en application, un fossé subsiste tout de même.
Psychose
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Des terroristes pourraient-ils s'inoculer volontairement le virus Ebola ?
Atlantico : Des terroristes pourraient-ils s'inoculer le virus Ebola dans l'idée de le répandre dans les pays occidentaux ?
Olivier Lepick : Même si l'hypothèse est audacieuse, on ne peut pas totalement l'écarter. Au Japon la secte Aum a tenté d'utiliser Ebola à des fins terroristes, avant l'attentat au gaz sarin perpétré dans le métro de Tokyo en 1995.Elle avait cherché à se procurer le virus en raison de sa pathogénicité, pour l'utiliser dans une action terroriste. Les précédents existent, donc.
Que les terroristes puissent s'inoculer le virus pour contaminer d'autres personnes, cela est plausible, mais peu crédible, car la capacité à contaminer un grand nombre de personnes par contact humain est faible.
De plus, entre se faire exploser au moyen d'une ceinture d'explosifs en l'espace d'une fraction de seconde, et s'inoculer un virus dont on sait que la mortalité est comprise entre 50 et 90 % et que les effets ne sont pas des plus agréables, le cœur de l'aspirant kamikaze balance…
A lire aussi : Comment reconnaître les symptômes du virus Ebola
Concrètement, comment s'y prendraient-ils pour communiquer la maladie à un maximum de personnes ?
Pour contaminer d'autres personnes, il faut un contact direct avec des fluides corporels, qu'il s'agisse d'urine, de matière fécale ou de salive, et par conséquent la voie respiratoire n'est pas très efficace. Ce n'est pas en se promenant sur les Champs Elysées ou même en prenant le métro qu'un terroriste s'étant inoculé le virus fera des ravages. Pour ces raisons, je ne pense pas qu'Ebola soit leur premier choix, d'autres agents étant beaucoup plus efficaces, surtout ceux qui ont une capacité de contagion par voie aérienneDe manière plus moderne, seraient-ils capables de produire le virus pour le disséminer ?
Il leur faudrait militariser le virus, c’est-à-dire être capable d'en produire une grande quantité et de le coupler à un mode de dissémination efficace, comme une bombe, un aérosol, ou toute autre méthode susceptible diffuser à grande échelle. Cela coûte très cher, et est techniquement hors de portée d'une entité terroriste. Il leur faudrait libérer le virus dans un lieu de passage comme le métro, ou tout endroit où l'air est confiné. Mais comme je le disais, une telle opération est hors de portée d'une entité sub-étatique, d'autant plus avec un virus comme Ebola, qui est très fragile.Quelles seraient les conséquences d'une attaque de ce type, tant sur le plan organisationnel que psychologique ?
Plus qu'une contamination massive, ce que pourraient rechercher les terroristes, c'est le déclenchement d'une psychose à l'échelle d'un pays et de son système de santé. Récemment des parents ont retiré leurs enfants d'une école parce que deux de leurs jeunes camarades revenaient d'un séjour en Guinée. Ce type de maladie provoque des peurs et des fantasmes importants. La rumeur selon laquelle des personnes se seraient inoculé Ebola et évolueraient au milieu de la population ne manquerait pas d'affoler les gens et de les pousser à affluer en masse aux urgences au moindre symptôme de fièvre ou mal de crâne. Le système de santé s'engorgerait, les gens sortiraient moins, l'économie se ralentirait.Par le passé, des attaques utilisant un virus ont-elles été effectuées ? Quelles leçons en retire-t-on ?
Il y a eu quelques tentatives que je comparerai davantage à des faits divers. Dans l'Oregon notamment, une secte avait contaminé le buffet d'un restaurant au moyen d'une salmonelle à des fins électorales. En dehors de la secte Aum qui avait tenté de diffuser une toxine botulinique et de se procurer Ebola, le seul événement majeur en matière de bioterrorisme est celui des lettres contaminées avec la maladie du charbon aux Etats-Unis à l'automne 2011. Il s'agissait en l'occurrence d'un véritable attentat biologique mene avec des moyens considérables, puisqu'il est maintenant avéré que les personnes qui ont fabriqué ces poudres n'étaient pas des membres d'une entité terroriste djihadiste, mais probablement des personnes impliquées dans le programme biologique militaire américain.Si le terrorisme biologique est resté aussi restreint, c'est bien parce que cela reste extrêmement compliqué à réaliser. Plus qu'une arme réelle, c'est une arme de psychose.
Le califat islamique aurait essayé de transformer le virus de la peste bubonique en arme : le point sur les menaces bio-terroristes
Un
ordinateur portable, probablement appartenant à des membres de l'Etat
islamique, a été retrouvé par deux journalistes américains. A
l'intérieur, un document de 19 pages contenant des méthodes de
réintroduction de la peste bubonique.
Pas très bio tout ça
image: http://www.atlantico.fr/sites/atlantico.fr/files/styles/une/public/images/2014/09/peste.jpg
Yersinia pestis, bactérie causant le virus de la peste. Crédit wikipédia
Atlantico : Deux journalistes américains ont retrouvé dans un ordinateur portable appartenant à l'Etat islamique un document de 19 pages sur les méthodes pour réintroduire et utiliser en arme de guerre la peste bubonique. Cette trouvaille relance le débat du bioterrorisme. Quels sont actuellement les risques que pose le bioterrorisme ?
Olivier Lepick : On sait depuis un certain nombre d’événements qui se sont produits au cours de ces vingt dernières années que les risques posés par le bioterrorisme sont réels. Je pense notamment à la secte Aum au Japon qui a tenté par deux fois dans les années 1990 d’utiliser des armes biologiques.Il y a d’abord eu une tentative avec le virus Ebola, puis avec de l’anthrax, avant finalement de se tourner vers des armes chimiques, beaucoup plus simple d’utilisation.
Puis au fil de l’essor du terrorisme fondamentaliste islamiste, on a pu observer un certain nombre de faits, ou du moins de l’intérêt de la part de ces mouvements terroristes pour ce type d’armes. Pendant longtemps, on a d’ailleurs cru que les lettres contenant des spores de la maladie du charbon en 2011 aux Etats-Unis étaient le fait de mouvements terroristes salafistes, bien que ce ne fût pas le cas.
Mais on sait néanmoins depuis plusieurs années que les terroristes djihadistes s’intéressent aux armes biologiques car ils pensent avoir trouvé dans ces agents pathogènes, des agents susceptibles de leur faire accéder à la destruction massive et à un retentissement international très important.
Ceci étant dit, il y a loin de la coupe aux lèvres. De nombreux signes d’intérêt se manifestent de la part d’Al-Qaïda et de mouvements annexes, mais la concrétisation opérationnelle de ces projets est très complexe aujourd’hui, et ce, même si on a retrouvé 19 pages sur le sujet venant de l’Etat islamique. Il s’agit a priori de la littérature grand public rudimentaire, voire primaire. Et il faudrait des compétences bien éloignées de ce qu’y est dit dans ce document pour perpétrer un attentat chimique.
Quelles évolutions ce secteur a-t-il connu ces dernières années ? Cette arme est-elle devenue plus accessible ?
Cette arme devient en effet plus accessible chaque jour étant donné qu’un certain nombre de technologies réservées il y a une quarantaine d’années aux Etats sont aujourd’hui à portée de main d’entités terroristes. Mais on ne peut pas dire non plus que ces groupes terroristes sont en mesure de les fabriquer pour autant, ou du moins les preuves nous manquent. Ce qui est sûr cependant, c’est qu’il y a un intérêt constant de la part de ces mouvements pour ces armes et la destruction massive en général.Combien cela coûte et quels sont les moyens nécessaires au bioterrorisme ?
Les moyens sont surtout techniques et scientifiques. Il faut être capable de trouver des scientifiques maîtrisant toute la chaîne de fabrication d’une arme biologique, de l’agent pathogène – à savoir une bactérie, une toxine, un virus ou encore un champignon – à sa dissémination via l’explosion, la pulvérisation ou la dispersion. Concernant le processus précis, il est propre à chaque agent. Cela nécessite donc d’autant plus des compétences spécialisées. Concernant le coût, ce type d’armes reste tout de même plus accessible d’un point de vue matériel que les armes chimiques.
Pour le Japon le problème fut vite résolu
quand ils ont interdit l'islam sur leur sol.... Bizarrement....
Concrètement la France s'est exposée toute seule et il n'y aura
probablement aucun retour en arrière possible ! Comme quoi les attentats
du FLN n'avaient pas suffi.
Bien vu ! Mais le peuple japonais a su se
relever malgré le désastre atomique. Bien qu'eux aussi soient victime de
la dette, ce sont un peuple courageux et vaillant.C'est pourquoi ils
avaient compris avant nous que l'Islam représentait un poison mortel a
long terme. Par contre en ce qui nous concerne, avec nos dirigeants plus
préoccupés par leur réélection que de la sécurité de la France, c'est
avec joie qu'il considère l'Islam comme une voie de réélection, vu que
dans certains endroits 85% des habitants islamisés ont voté Hollande !
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