mercredi 9 juillet 2014

le croquis

 
Méthodologie du croquis     
Thierry Marié




La qualité d’une œuvre relevant des arts plastiques, quels que soient la technique employée ou le style visé, dépend en premier lieu du sens du dessin. Celui-ci se cultive essentiellement par des exercices de croquis en prenant pour modèles des paysages, des objets, des animaux ou des personnages. Ces exercices peuvent être plaisants ou très agaçants selon qu’ils sont abordés avec ou sans méthode. Voici un rappel de quelques règles concernant la bonne façon de s’adonner à la passionnante et délicate discipline du croquis.

 7 conseils fondamentaux

 7 étapes du croquis

 7 règles de construction
 
 


 Les 7 conseils fondamentaux

  
1. Les conditions matérielles

Le matériel de base pour le croquis est assez rudimentaire : au pire et dans des situations imprévues, des feuilles de papier de médiocre qualité et n’importe quel outil graphique, même un simple stylo-bille, peuvent faire l’affaire. Evitons cependant d’être handicapés par un crayon mal affûté ou un pinceau ébouriffé. Avant de commencer à dessiner, assurons-nous d’être confortablement installés, à une bonne distance du sujet et d’avoir autant que possible un éclairage adapté. Le croquis est un exercice qui peut se pratiquer dès que l’on dispose d’une dizaine de minutes de tranquillité, dans toutes les positions, même couché en prenant ses pieds comme modèles. On peut dessiner presque partout  : chez soi, dans un parc, à la plage, au café, dans le train… en conduisant un camion (non, je plaisante). Le croquis « sauvage » effectué dans les lieux publics doit s’exécuter le plus discrètement possible et même à l’insu du modèle visé si l’on veut pouvoir saisir une attitude naturelle. Les animaux domestiques font souvent de bons modèles à domicile, mais il est parfois difficile de les convaincre des avantages de l’immobilité : commencez par les dessiner pendant leur sommeil ; ensuite, si vous trouvez que votre lévrier ne tient pas la pose, vous pouvez toujours le faire naturaliser ou l’échanger contre une tortue. 
 
2. Procéder par division
 
Le dessin est un exercice réclamant des compétences  singulières dont la plus importante est celle de voir la totalité avant la partie. Nous avons au contraire pour la plupart d’entre nous appris à considérer le monde comme une addition des éléments qui le composent. Nous sommes ainsi tentés de commencer un dessin par un détail parce que nous croyons qu’en additionnant toutes les parties nous finirons par former un ensemble aussi sûrement qu’on obtient une caisse de pommes en y ajoutant une à une les pommes. Malheureusement il est impossible de dessiner de cette manière car le dessin progresse par division d’une unité primordiale et non par addition de petites unités. Il faut donc apprendre à saisir son sujet comme un ensemble dont on va extraire des parties et non l’inverse. Cet ensemble n’est pas une somme complexe d’éléments simples ; c’est au contraire lui qui est l’élément le plus simple et par conséquent le premier à dessiner. Il est possible d’extraire un organe d’un organisme vivant, mais non d’obtenir un organisme en additionnant des organes morts. Si nous oublions ce principe, tous nos dessins  ressembleront à la créature du docteur Frankenstein.
 
3. Poser le problème dans le langage du dessin
 
« Comment montrer que la jambe de ce personnage s’avance vers nous ? » Voilà un problème dit de raccourci que le dessinateur ne pourra pas traiter avant de le reformuler en des termes plus appropriés. Dans le monde du dessin, aucune jambe n’avance ni ne recule car il n’existe ici que les deux dimensions du plan : la mine du crayon posée sur la feuille de papier peut prendre bien des directions et accomplir toutes sortes de danses, mais elle ne peut ni s’éloigner sans trouer le papier ni se rapprocher sans cesser d’être en contact avec la surface de la feuille. Si l’univers entier était plat comme cette feuille, dessiner serait aussi facile que décalquer. Mais la réalité où nous évoluons est un volume en trois dimensions comportant du relief et de la profondeur. Comment surmonter cette difficulté ?  En s’entraînant à voir les lignes de son sujet comme s’il s’agissait de celles d’une image imprimée sur un plan vitré placé devant nos yeux. Il est alors possible de formuler des questions recevables dans le monde en deux dimensions du dessin. Par exemple : « cette ligne est-elle plus haut ou plus bas, plus à gauche ou plus à droite, plus courbe ou plus droite. 
 
4. Mesures et repères
 
L’œil nu est rarement capable d’échapper à toutes les illusions d’optique qu’il rencontre dans l ‘effort de perception. Il est par conséquent indispensable d’utiliser des instruments de mesures et de repères adaptés.  On utilise, au moins depuis la Renaissance, des fenêtres de bois ou de carton tendues de fils horizontaux et verticaux, parfois même de diagonales, à travers lesquelles le dessinateur peut résoudre des problèmes ardus de perspective. Pour la plupart des croquis, une règle transparente est suffisante. Le crayon lui-même peut bien sûr remplir cet office mais d’une manière un peu moins précise. Il est aussi possible de s’aider d’un morceau de ficelle (pas trop élastique) que l’on transformera en fil à plomb en attachant une gomme à l’une de ses extrémités. Les mesures effectuées à l’aide de ces instruments ne seront justes que si la distance qui les sépare de l’œil est constante : c’est pourquoi le dessinateur les tient à bout de bras bien tendu.
 
5. Œil tendu, main décontractée
 
Il est courant d’observer une inversion énergétique dans le travail du croquis qui consiste à regarder le sujet d’un œil assez mou tandis que la main se crispe sur le crayon. Que se passe-t-il ? Plus le dessinateur regarde mal son sujet, plus son dessin est gauche ; plus il  demande à sa main la précision qu’elle est incapable de trouver en elle-même et que l’œil seul pourrait lui donner, plus elle répond par la dureté. Ce faisant, la main impuissante épuise inutilement l’énergie qui fait de plus en plus défaut à l’oeil, et le dessinateur dessine de plus en plus mal. La seule manière de sortir de ce cercle vicieux est de rétablir une juste collaboration entre l’œil et la main en donnant un rôle actif à la perception et un rôle passif à l’exécution. En dessin, la main ne fait que suivre. Même lorsqu’elle accomplit un travail de grande virtuosité, c’est l’œil qui la conduit. Le dessin semble alors se faire de lui-même, comme par magie.
 
6. S’exercer librement
 
Il est impossible de faire des progrès significatifs en dessin avant d’avoir compris qu’un bon croquis n’est pas un objectif à poursuivre à tout prix mais la conséquence gratuite d’une expérience menée pour elle-même. Il est préférable de se concentrer sur la qualité de l’action artistique en la vivant au présent plutôt que d’être obsédé par l’espoir ou la crainte de son résultat. L’étudiant en dessin devrait se considérer comme un expérimentateur taillé pour l’aventure artistique et non comme un producteur angoissé par l’échec, ne s’engageant que dans ce qu’il est sûr de gagner et refusant de goûter à la saveur de l’inconnu. La mission d’une étude est de nous permettre d’améliorer notre perception : ses défauts sont aussi riches d’enseignement que ses qualités. Il n’est pas toujours utile de conserver ses croquis mais Il ne faut cependant pas se venger de la peine qu’ils nous ont donnée en les déchirant furieusement. 
 
7. Le jeu et la jouissance
 
Dessiner réclame un effort de concentration que l’on ne peut soutenir s’il n’est accompagné d’un certain contentement. Mais en quoi consiste véritablement le plaisir du croquis ? On commettrait une erreur en le réduisant à l’autosatisfaction de l’artiste habile qui ne commet aucune faute. Dessiner avec une constante aisance peut parfois signifier que la pratique est confinée dans le domaine de compétences établies : la lassitude est proche. En réalité, la véritable jouissance artistique est produite par la sensation de se transformer et non par le sentiment minable de réussir. Rencontrer des difficultés en dessin stimule nos recherches. La fatigue, l’énervement et la mauvaise humeur ont aussi leur rôle à jouer en nous offrant des indications sur la manière de modifier notre posture psychologique. L’univers du dessin n’est pas une tragédie absconse : les questions y trouvent des réponses et aucun problème n’y est insurmontable. L’essentiel est de l’explorer comme un jeu dont on découvre les règles.
    
 
 Les 7 étapes du croquis 

 
1. Choix du sujet
 
Celui-ci ne dépend pas seulement de notre inspiration mais doit aussi tenir compte de la nature du type de procédé graphique employé. Il est par exemple déconseillé de dessiner un visage d’enfant sur un petit format avec une grosse craie noire. Le point de vue et le cadrage déterminent déjà  la qualité de composition de notre croquis.
 
2. Observation libre
 
Commençons par observer pendant quelques minutes le sujet sans le dessiner, afin d’en dégager virtuellement la forme générale et les lignes directrices. Il vaut mieux se demander par quel endroit on va saisir la bête avant de se lancer à sa poursuite. Cette étape est souvent négligée parce que notre conditionnement éducatif et social nous fait accorder une plus grande importance à l’action qu’à la contemplation .
 
3. Adaptation du format
 
Le dessinateur est toujours  influencé par le format sur lequel il travaille, même inconsciemment. Si nous prenons pour modèle un personnage svelte en position debout et que nous le dessinons dans un format carré, nous courons le risque de ne pas trouver de place pour ses pieds et sa tête ou bien de lui donner l’apparence d’un nain obèse. Vérifions donc que les proportions de notre feuille ne sont pas trop éloignées des proportions de notre sujet et procédons éventuellement aux adaptations nécessaires. En cas d’importantes difficultés, on peut composer un format exactement proportionné à celui d’une fenêtre en carton à travers laquelle on observe la scène à représenter.
 
4. Ebauche générale
 
Le but de l’ébauche est de mettre en place la forme générale à la bonne échelle, c’est-à-dire celle qui permettra au sujet d’occuper correctement le format. Plaçons les très grandes lignes ou les masses principales en oubliant les détails et en travaillant d’une main légère et souple. Il ne faut pas avoir peur de « gribouiller » un peu pour chercher la forme.
 
5. Construction d’apparence
 
A cette étape, il s’agit d’étudier le modèle en tenant compte seulement de l’aspect qu’il présente à nos yeux, et non de sa structure intrinsèque. On ne pense pas à ce que l’on dessine, on dessine seulement les formes que l’on voit. Il s’agit ici de veiller à trois choses : la position, la proportion et l’orientation de chaque partie. Par exemple, lorsqu’on veut vérifier si l’on a bien construit la tête d’un personnage, il faut poser le problème ainsi : 
 
- Cette tête est-elle bien située par rapport au corps ? 
- Sa dimension est-elle correcte ? 
- L’inclinaison de son axe principal est-elle juste ?
 
6. Analyse de structure propre
 
Cet exercice complémentaire du précédent consiste à montrer comment la structure invisible d’une forme conditionne son apparence. Il faut ici découvrir ce qui est caché derrière ce que l’on voit pour comprendre ce que l’on voit.  L’analyse de structure propre peut être interne et externe. Dans le premier cas, on découvre les lignes de soutien présentes dans les formes comme, par exemple, le squelette d’un personnage : c’est ici que l’anatomie est utile. Dans le second cas, on inscrit les formes dans des volumes simplifiés comme, par exemple, un bras dans un cylindre : c’est là que la perspective est bienvenue.
 
7. Dessin final
 
On assure les lignes les plus justes et on efface tout ce qui est inutile. Il peut être intéressant de laisser en place quelques éléments de construction. Le trait de finition doit être dynamique et assez riche pour suggérer par ses modulations la lumière et l’ombre, la légèreté et la pesanteur, la délicatesse et la force. Les contours ne doivent pas être trop fermés, ni les ombres trop bouchées : le dessin doit respirer.
 
 
 Les 7 règles  de construction 


1. Simplification abstraite
 
Il est plus facile de dessiner des formes abstraites que des choses que nous reconnaissons et à propos desquelles notre univers mental regorge d’idées préconçues. Il est donc très pratique de pouvoir observer son sujet comme une structure géométrique simple telle qu’un carré, un rectangle, un triangle ou un trapèze - ou bien un assemblage de quelques-unes de ces formes. Il est également possible d’utiliser des lettres ou des chiffres.
 
2. Voir les espaces négatifs
 
Plutôt que de dessiner en regardant seulement les formes constituant les « pleins » du sujet, soyons aussi attentifs à tous ses « creux ». Observons par exemple comment un personnage  posant une main sur sa hanche fait apparaître une forme triangulaire entre la ligne intérieure de son bras et le bord de son tronc. Les espaces négatifs entre les « choses » sont plus faciles à dessiner que celles-ci, car nous n’avons pas d’a priori les concernant.
 
3. Recherche des milieux
 
Cette méthode consiste à noter où se situe le milieu du segment reliant le point le plus bas et le point le plus haut de l’ensemble du sujet. On procède au même calcul sur l’axe horizontal. Cette opération peut aussi s’effectuer sur des parties limitées du dessin.
 
4. Alignement de points remarquables
 
Les points remarquables sont ceux qui peuvent nous servir de repères parce qu’il est facile de les observer et de les retenir. Il peut s’agir par exemple, de la pointe d’un sapin dans un paysage, ou bien du nombril sur un personnage. Identifier deux ou trois points alignés horizontalement ou verticalement donne un précieux repère de stabilité et permet d’éviter de dessiner de travers.
 
5. Evaluation comparative des segments
 
Elle s’effectue en choisissant un segment bien visible dont on reporte la longueur sur d’autres parties du sujet. Pour le modèle humain, il est courant d’utiliser la hauteur de la tête, mais n’importe quel segment peut être utilisé comme étalon. Il est possible de construire un croquis en choisissant au départ une « unité de base » à partir de laquelle on estime ensuite proportionnellement toutes les autres distances.
 
6. Prolongation des lignes
 
Il arrive souvent que deux lignes droites ou courbes se présentent dans le prolongement l’une de l’autre, même lorsqu’elles concernent des parties du sujet qui n’ont pas de relation directe. Par exemple, la ligne du bord d’un nuage peut se situer dans le prolongement de la ligne d’une branche d’arbre. Ces coïncidences d’apparence sont très utiles à la construction du croquis.
 
7. Calculer les obliques avec des angles
 
Pour des raisons relevant des mystères de notre fonctionnement cérébral, il est beaucoup plus facile de mémoriser visuellement les lignes verticales et horizontales que les lignes obliques. De plus, les lignes verticales et horizontales sont aussi plus faciles à dessiner puisque l'on peut s'aider pour cela des bords duformat qui sont eux aussi verticaux et horizontaux. Il est donc recommandé de toujours calculer une oblique en visualisant l’angle qu’elle forme avec une horizontale ou une verticale imaginaire. Cette méthode permet par exemple de représenter correctement une ligne fuyante trompeuse comme celle du bord d’une table ou d’un livre. 
 
 
 
 





 
Rogier van der Weyden (1399-1464) - Saint-Luc peignant le portrait de la Vierge 
 Outils et matériaux de l'artiste 

Quelques conseils pour bien choisir son matériel

DESSIN  PASTEL  AQUARELLE  ACRYLIQUE  HUILE
Vous pouvez cliquer sur la technique de votre choix

Une question de vocabulaire ?
Consultez ce lexique des techniques artistiques

Remarques générales
 
1. Faites attention aux dénominations précises : un crayon pastel n'a pas du tout la même fonction qu'une craie de pastel, une gomme "mie de pain" ne se remplace par aucune autre sorte de gomme. En revanche, si une précision n'est pas donnée, c'est qu'elle a peu d'importance du point de vue technique : par exemple, il est possible de choisir une craie sanguine plus ou moins foncée...
2. Vous pouvez acheter les produits les moins chers que vous trouvez tant qu'ils correspondent à la dénomination de cette liste. Chaque marque propose généralement 3 niveaux de qualité - correspondant évidemment à 3 niveaux de prix. Ne vous ruinez pas ou vous risquerez d'avoir peur de trop vite user votre précieux matériel ! Sachez cependant qu'il y a deux catégories d'articles pour lesquels même un débutant ne doit pas chercher à faire des économies : le papier aquarelle et les pinceaux en soie fine (petit-gris, martres, mangoustes...)
3. La désignation des pigments est problématique : chaque marque ayant inventé sa propre nomenclature pour les couleurs modernes, un même pigment est parfois nommé d'une dizaine de manières différentes. Par conséquent, j'utilise souvent la désignation chimique du pigment, laquelle (lorsqu'elle est présente !) est inscrite en plus petits caractères sur le tube (et pas toujours en français...)
4. Volontairement, je ne donne pas une description trop précise de la taille et de la forme des pinceaux nécessaires pour la peinture à l'huile ou l'acrylique car il n'y a pas qu'UNE bonne solution en matière d'assortiment de pinceaux : l'important est que vous ayez quelques bons pinceaux de formes et tailles différentes dans la catégorie de poils précisée.
5. Vous trouverez la plus grande partie du matériel ici décrit dans les boutiques spécialisées en fournitures artistiques de votre ville. Certains articles comme le papier abrasif dont on se sert pour poncer toiles et panneaux, les gros pinceaux bon marché destinés à des utilisations ''vigoureuses" et les solvants pour le nettoyage du matériel nécessiteront éventuellement une visite dans les magasins destinés à faire la joie des bricoleurs.
 


DESSIN 

 


 





















 

- Des crayons graphites (crayons de papier) HB et 2B 

- Des crayons "mines de plomb" HB et 2B

- Des fusains en bâtons + un crayon fusain.
- Une craie sanguine + une craie blanche (par ex. Conté)
- Un ou deux crayons pastel de teinte foncée (par ex. bleu foncé, brun foncé)
- Un crayon de couleur ordinaire noir.
- Une craie noire "Négro" ou Conté 
- Un stylo bille bleu ou noir ordinaire ou un stylo feutre noir pointe fine
- Des feuilles blanches, volantes ou en carnet de croquis, de format A3 (42X29,7) ou plus grandes + des feuilles de format "raisin" (65X50), type Canson, blanches ou légèrement teintées (gris clair, beige, rose pâle, etc.)
- Une gomme blanche et souple ordinaire + une gomme "mie de pain"
 - Une pochette à dessin format "raisin" (qui vous servira aussi de planche à dessin)
- Des chiffons et des mouchoirs en papier
- Un cutter 
 
PASTEL 




 
Attention : la technique du pastel dont il est question ici ne doit pas être confondue avec celle du pastel gras ou du pastel à la cire.
  - Une boîte contenant au moins 30 craies de pastels (les boîtes de demi-craies proposées par certaines marques permettent d'avoir deux fois plus de couleurs). Il est à noter que les pastels sont plus ou moins tendres : plus ils sont durs, plus ils sont solides et précis, plus ils sont tendres, plus ils sont délicats et capables de donner des couleurs vibrantes. Si vous débutez dans cette technique, évitez les pastels trop tendres, car ils sont difficiles à manipuler. Par exemple, les pastels Conté sont durs, les Rembrandt un peu plus tendres : si vous ne pouvez pas prendre une gamme de chaque, faites un choix conforme à votre nature. Evidemment si vous souhaitez aller loin dans le travail du pastel, vous devrez acquérir beaucoup plus de couleurs, et certaines nuances précises qu'il faudra acheter à l'unité.
- Du papier type Canson légèrement coloré (demi-teinte), en format 24X32 ou plus grand (qu'il faudra, dans la plupart des cas, utiliser du côté lisse contrairement aux éventuelles indications du fabricant !)
- Du papier "velours", particulièrement adapté pour le pastel tendre.
- Du papier micro-rugueux type "pastel card" de Sennelier, ou "Art Spectrum" surtout recommandé pour le pastel moyen et dur.
- Vous pourrez apprendre en atelier à fabriquer vous-mêmes des supports pour le pastel à partir de divers apprêts étendus sur carton et panneaux de bois.

- Une bombe de fixateur pour pastel... ou, du moins pour vos premières études, une bombe de laque à cheveux, fixation forte, premier prix.
- Des chiffons.
... Le savon et le miroir nécessaires pour nettoyer votre visage couvert de pastel sont aimablement mis à disposition par l'atelier...
 
AQUARELLE
























- Un crayon HB, une gomme ordinaire, un cutter.
- Un pinceau assez gros (les numéros sont variables selon les marques) spécial aquarelle en petit-gris pur + un très petit pinceau en petit-gris pur ou en martre ou encore en acrylique. Vous pouvez commencer l'aquarelle avec ces 2 pinceaux. Votre professeur vous proposera plus tard d'en acquérir d'autres selon l'orientation de votre travail. Il est par exemple possible d'utiliser la grande variété des pinceaux traditionnels chinois, dont la description est impossible ici. A noter qu'on utilise aussi en aquarelle des instruments "détournés" pour appliquer la couleur, comme des morceaux de fils de fer et des bouts de cordelettes...
- Une boîte d'aquarelles (pas de gouaches) contenant une douzaine de couleurs... et surtout pas de blanc. Vous ne réaliserez généralement pas d'économie en achetant un assortiment de pastilles d'aquarelle au détail 
- Une palette pour peinture à l'eau, blanche et creuse et des assiettes blanches jetables.

- Du papier aquarelle au choix selon votre budget. Au début, choisissez à l'instinct dans une gamme économique qui vous sera indiquée par le vendeur. Là aussi, il pourra vous être conseillé par votre professeur un papier spécifique avec un grain correspondant à votre façon de travailler. Pour commencer, le format 24X32 est suffisant. Si vous ne disposez pas d'un bloc de feuilles collées des 4 côtés, il vous faudra tendre chaque feuille volante en la mouillant avant de la fixer sur une planche à l'aide de Kraft collant (celui-ci se vend en rouleau). C'est un travail fastidieux et le papier "collé des 4 côtés" est vivement recommandé. 
- Un petit bâton de cire blanche ou un morceau de bougie blanche pour faire dans le papier des "réserves" imperméables à la couleur afin de conserver des blancs.
- Un petit flacon de "gomme liquide à masquer" pour la même utilité que l'objet précédent. Ne trempez jamais un pinceau précieux dans cette mixture diabolique ! Une astuce consiste à enduire préalablement les poils du pinceau avec du savon. Mais la gomme à masquer ne s'applique pas seulement au pinceau, car on peut utiliser une plume, une cure-dent,  un trombone, de la cordelette, etc. 
- Une petite éponge (de préférence une véritable éponge naturelle)
- Des mouchoirs en papier, plein de mouchoirs en papier. Pour la peinture, mais aussi pour éponger vos larmes, car l'aquarelle est belle, mais cruelle, et nullement plus facile que la peinture à l'huile !


 ACRYLIQUE

 
- Un fusain ou un crayon pastel gris pour les ébauches.
- Couleurs en tubes : blanc ; noir ; bleu phtalo ou primaire ; bleu outremer (plus violet que le précédent) ; vert de vessie (intense et sombre) ; jaune primaire (le jaune le plus jaune, ni pâle, ni orangé) ; rouge carmin ou primaire ; rouge vermillon (plus orangé que le précédent) ; ocre rouge ; ocre jaune. Si vous débutez à l'acrylique, achetez de préférence de gros tubes bon marché.
- Une palette traditionnelle ou des palettes jetables (très pratiques !)... ou une planche de contreplaqué très fine de 24x32 cm, vernie ou peinte, et trouée sur un côté afin de pouvoir y passer le pouce !
- Il existe de nombreux médiums acryliques dont on ne peut dresser la liste ici : il est préférable de s'en passer pour commencer, d'apprendre d'abord à bien doser la quantité d'eau à ajouter à la pâte selon l'effet désiré. Je vous conseillerai éventuellement un médium adapté le moment venu.
- Des pinceaux et des brosses en soies de porc (poils blancs) de tailles et formes diverses (5 ou 6 pinceaux sont suffisants pour commencer)
- Un ou deux petits pinceaux très pointus en petits gris pur ou en martre. - Une ou deux grosses brosses qualité bricolage de 3 ou 4 cm de large.
- Éventuellement, quelques brosses et pinceaux spécial acrylique en poils synthétiques très nerveux (par ex. la gamme Sépia de Raphaël).
- Deux spatules de peinture d'art vous seront rapidement nécessaires : une moyenne (5 ou 6 cm de longueur) et une petite. Il existe quantité de formes... et presque toutes sont intéressantes. Alors faites appel à votre instinct d'artiste et choisissez en deux qui vous plaisent particulièrement !
- Un flacon de Gesso ou enduit universel, ou enduit acrylique (pas d'enduits gras !)
- Du papier abrasif de grain moyen (type corindon, ou papier abrasif lavable noir, utilisé pour les carrosseries de voiture)
- Vous pouvez utiliser différents supports pour la peinture acrylique : papier, carton, toile, bois contreplaqué, isorel, etc. Pour vos première études, n'importe quel support assez robuste et non gras fera l'affaire à condition qu'il soit bien recouvert d'une ou plusieurs couches d'enduit de type gesso moderne ou enduit universel. Le support idéal est une toile de lin pure dont le tissage est très serré, montée sur un robuste châssis à clef, ou bien un panneau de bois traité et stabilisé, éventuellement recouvert d'une toile. Vous pourrez apprendre en cours ou en stage à préparer ou modifier vous-mêmes vos supports. En attendant, achetez des toiles toutes prêtes, tendues sur châssis ou collées sur carton, dans des formats raisonnables : les formats n° 10 seront parfaits pour vos premières peintures.
- Vernis. Les vernis pour peinture à l'huile conviennent très bien pour les tableaux réalisés à la peinture acrylique (voir plus bas).
- Des chiffons.
 
 HUILE

- Un fusain ou un crayon pastel gris pour les ébauches.
- Couleurs en tubes : noir ; blanc de titane ; bleu phtalo ; bleu outremer ; vert phtalo ; vert oxyde de chrome (pas vert de chrome !) ; jaune cadmium ou imitation moyen (primaire) ; rouge de cadmium ou imitation foncé ou rouge de quinacridone ; rouge vermillon ; ocre jaune ou équivalent ; ocre rouge ou équivalent.
- Médiums. Contrairement à une idée fausse fort répandue, il est très mauvais d'ajouter de l'huile de lin crue à la peinture à l'huile en tube (qui en contient déjà presque trop), On travaille donc la peinture à l'huile avec un médium qui se compose de résines dissoutes dans une essence, d'huiles généralement cuites, parfois de sels siccatifs améliorant le séchage, et parfois encore d'autres ingrédients lui conférant une texture spécifique. Les médiums sont donc des produits complexes liquides, gélatineux ou pâteux qui remplissent plusieurs fonctions : permettre un confort de mise en oeuvre en donnant à la pâte une consistance souhaitée, régler le temps de séchage de la peinture, donner un aspect particulier à la couche picturale (satinée, mat, en relief, léché, tiré, etc.) et enfin, assurer une bonne conservation du tableau. Je conseille pour commencer un produit comme le Rembrandt 083 ou le Liquin (séchage plus rapide). Je vous indiquerai éventuellement d'autres médiums selon l'aspect que vous voudrez donner à votre peinture (transparence, matière...), mais l'un de ces deux là est suffisant pour apprendre à travailler.
- Essence de térébenthine et essence de pétrole. Lorsqu'on exécute une peinture à l'huile en plusieurs étapes, on veille à ce que les couches soient de plus en plus grasses (on dit que l'on peint "gras sur maigre") Pour cela, on commence le tableau soit avec seulement de l'essence (dont il ne restera aucune trace après évaporation) soit avec un médium que l'on aura pris soin d'alléger en y ajoutant une certaine quantité d'essence. Au cours des étapes successives la quantité d'essence sera de plus en plus réduite et l'on finira avec un médium plus gras et plus lent à sécher. Selon les médiums et l'usage qui en est fait, il est préférable d'utiliser plutôt de l'essence de térébenthine ou plutôt de l'essence de pétrole (white spirit) Ces essences sont beaucoup plus onéreuses dans leur version "artistique" que dans leur version "bricolage", car elles sont dans le premier cas raffinées avec un plus grand soin. Néanmoins, vos premières peintures ne souffriront guère d'un usage de térébenthine ou de white spirite de droguerie. Exigez cependant au moins de la térébenthine "pure gemme" (cette essence si précieuse au peintre se conserve mal : maintenez la à l'abri de l'air, par exemple dans des petits flacons de verre hermétiques et pleins)
- Les spatules, brosses et pinceaux indiqués pour la peinture acrylique seront utiles aussi pour la peinture à l'huile ; cependant, on remplacera ici les poils synthétiques par de la mangouste ou de la martre. Un pinceau fin en martre n° 4 ou 6 est indispensable pour tous les détails.
- Les supports pour l'huile sont identiques à ceux indiqués pour l'acrylique. Il en est de même de la palette.
- Vernis provisoire et vernis à retoucher. Une peinture ne doit être vernie que lorsqu'elle est sèche à cœur (et non seulement au toucher), ce qui, selon l'épaisseur de la couche picturale prend six mois à un an. On peut cependant généralement poser un vernis provisoire, après un ou deux mois. Ce vernis provisoire est simplement un vernis allégé (contenant donc davantage de solvant) comme ceux que proposent la plupart des marques sous l'appellation de vernis à retoucher. Cette appellation prête à confusion, car un vernis à retoucher serait plutôt un produit permettant de "remouiller" une couche picturale sèche pour poser une nouvelle couche de peinture dessus en assurant une bonne liaison entre les deux, et pour cela la plupart des peintres bien informés préfèrent utiliser simplement un jus de médium très dilué (le médium qu'ils emploient dilué dans au moins 5 fois plus d'essence de pétrole par exemple). Une plus grave confusion encore provient de l'appellation vernis à peindre, qui désigne en fait... un médium (un produit à utiliser en mélange avec les couleurs lors de l'exécution du tableau) : à ne pas utiliser comme vernis !!
- Vernis final. Les produits à utiliser pour vernir varient selon le rendu souhaité. Pour un aspect plutôt brillant, utilisez par exemple le "surfin" 1186 de Lefranc et Bourgeois ou le vernis "Van Gogh" de Talens, qui offrent un brillant discret et ne jaunissent pas. Si vous préférez un aspect mat, utilisez le vernis mat correspondant à la référence 828 de Lefranc et Bourgeois ou le vernis "Van Gogh mat" de Talens. Il existe bien d'autres marques excellentes et je ne vous cite celles-ci que parce qu'on les trouve facilement et parce que j'en ai vérifié la fiabilité (ils ne jaunissent pas parce qu'il sont fabriqués à partir de résine acrylique). Pour pouvoir choisir un vernis correctement en fonction du rendu désiré et non de la confiance accordée à une marque ou à une autre, il faut simplement connaître sa composition et les propriétés de chaque ingrédient : cela s'apprend aussi.


  





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