samedi 30 avril 2016

Avant et après l'émergence de la psychose

Des changements épigénétiques mis en cause dans la psychose

Psychose
Des modifications des promoteurs des gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif, dans le guidage axonal et la réponse inflammatoire ont été mises en évidence dans le déclenchement d'un épisode psychotique. Ces conclusions, publiées le 26 avril dans la revue « Molecular Psychiatry » émanent d'une recherche française associant l’université Paris-Descartes, l'INSERM et le Centre hospitalier Sainte-Anne. L'étude, dirigée par le Pr Marie-Odile Krebs, portait sur les modifications du profil de méthylation (mesuré grâce à un prélèvement sanguin) de jeunes sujets à risque (cohorte ICAAR), âgés de 15 à 25 ans, suivis sur une durée d’un an. Elle a été menée chez 39 sujets dont 14 ont développé une transition psychotique dans l'année qui a suivi leur entrée dans la cohorte.
Avant et après l'émergence de la psychose
Les analyses ont porté sur plus de 400 000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome. Elles ont intégré à la fois la dimension temporelle (comparaison avant et après l’émergence de la psychose) mais ont également nécessité de constituer un groupe contrôle adapté (composé de jeunes ayant sollicité des soins et/ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de sujets à risque). Dès l’entrée dans le suivi, les personnes qui vont développer une psychose présentent une hyperméthylation du promoteur du gène GSTM52. Au cours du suivi, on observe une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1 et une hyperméthylation du gène GSTP1. Trois gènes qui protègent du stress oxydatif. D’autres modifications significatives ont en outre été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage axonal des neurones.
Une voie pour un dépistage précoce et des thérapeutiques ciblées
Les troubles psychotiques touchent préférentiellement une population jeune avec un retentissement social majeur. Plusieurs années avant le déclenchement d’un épisode psychotique, certains outils d’évaluation permettent de définir des critères « d’état mental à risque ». Environ un tiers des personnes ayant un « état mental à risque » développeront un trouble psychotique dans un délai de trois ans. Comprendre les mécanismes physiopathologiques accompagnant cette évolution permet de mieux définir des stratégies de suivi et d’interventions thérapeutiques.
Jusque-là, les perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral étaient la principale explication physiopathologique de la psychose. Grâce à ces nouvelles données, son émergence pourrait être reliée à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l'équilibre homéostatique déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale. Ces résultats pourraient, selon leurs auteurs, ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à prévenir la conversion psychotique et au développement de tests de détection précoce (sous forme de prélèvements sanguins, par exemple) chez les populations à risque.

Des changements épigénétiques mis en cause dans la psychose

Betty Mamane
| 27.04.2016
  • Psychose
Crédit Photo : Phanie Zoom
Des modifications des promoteurs des gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif, dans le guidage axonal et la réponse inflammatoire ont été mises en évidence dans le déclenchement d'un épisode psychotique. Ces conclusions, publiées le 26 avril dans la revue « Molecular Psychiatry » émanent d'une recherche française associant l’université Paris-Descartes, l'INSERM et le Centre hospitalier Sainte-Anne. L'étude, dirigée par le Pr Marie-Odile Krebs, portait sur les modifications du profil de méthylation (mesuré grâce à un prélèvement sanguin) de jeunes sujets à risque (cohorte ICAAR), âgés de 15 à 25 ans, suivis sur une durée d’un an. Elle a été menée chez 39 sujets dont 14 ont développé une transition psychotique dans l'année qui a suivi leur entrée dans la cohorte.

Avant et après l'émergence de la psychose

Les analyses ont porté sur plus de 400 000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome. Elles ont intégré à la fois la dimension temporelle (comparaison avant et après l’émergence de la psychose) mais ont également nécessité de constituer un groupe contrôle adapté (composé de jeunes ayant sollicité des soins et/ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de sujets à risque). Dès l’entrée dans le suivi, les personnes qui vont développer une psychose présentent une hyperméthylation du promoteur du gène GSTM52. Au cours du suivi, on observe une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1 et une hyperméthylation du gène GSTP1. Trois gènes qui protègent du stress oxydatif. D’autres modifications significatives ont en outre été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage axonal des neurones.

Une voie pour un dépistage précoce et des thérapeutiques ciblées

Les troubles psychotiques touchent préférentiellement une population jeune avec un retentissement social majeur. Plusieurs années avant le déclenchement d’un épisode psychotique, certains outils d’évaluation permettent de définir des critères « d’état mental à risque ». Environ un tiers des personnes ayant un « état mental à risque » développeront un trouble psychotique dans un délai de trois ans. Comprendre les mécanismes physiopathologiques accompagnant cette évolution permet de mieux définir des stratégies de suivi et d’interventions thérapeutiques.
Jusque-là, les perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral étaient la principale explication physiopathologique de la psychose. Grâce à ces nouvelles données, son émergence pourrait être reliée à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l'équilibre homéostatique déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale. Ces résultats pourraient, selon leurs auteurs, ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à prévenir la conversion psychotique et au développement de tests de détection précoce (sous forme de prélèvements sanguins, par exemple) chez les populations à risque.
- See more at: http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2016/04/27/des-changements-epigenetiques-mis-en-cause-dans-la-psychose_808031#sthash.8STMwoWZ.dpuf

Des changements épigénétiques mis en cause dans la psychose

Betty Mamane
| 27.04.2016
  • Psychose
Crédit Photo : Phanie Zoom
Des modifications des promoteurs des gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif, dans le guidage axonal et la réponse inflammatoire ont été mises en évidence dans le déclenchement d'un épisode psychotique. Ces conclusions, publiées le 26 avril dans la revue « Molecular Psychiatry » émanent d'une recherche française associant l’université Paris-Descartes, l'INSERM et le Centre hospitalier Sainte-Anne. L'étude, dirigée par le Pr Marie-Odile Krebs, portait sur les modifications du profil de méthylation (mesuré grâce à un prélèvement sanguin) de jeunes sujets à risque (cohorte ICAAR), âgés de 15 à 25 ans, suivis sur une durée d’un an. Elle a été menée chez 39 sujets dont 14 ont développé une transition psychotique dans l'année qui a suivi leur entrée dans la cohorte.

Avant et après l'émergence de la psychose

Les analyses ont porté sur plus de 400 000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome. Elles ont intégré à la fois la dimension temporelle (comparaison avant et après l’émergence de la psychose) mais ont également nécessité de constituer un groupe contrôle adapté (composé de jeunes ayant sollicité des soins et/ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de sujets à risque). Dès l’entrée dans le suivi, les personnes qui vont développer une psychose présentent une hyperméthylation du promoteur du gène GSTM52. Au cours du suivi, on observe une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1 et une hyperméthylation du gène GSTP1. Trois gènes qui protègent du stress oxydatif. D’autres modifications significatives ont en outre été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage axonal des neurones.

Une voie pour un dépistage précoce et des thérapeutiques ciblées

Les troubles psychotiques touchent préférentiellement une population jeune avec un retentissement social majeur. Plusieurs années avant le déclenchement d’un épisode psychotique, certains outils d’évaluation permettent de définir des critères « d’état mental à risque ». Environ un tiers des personnes ayant un « état mental à risque » développeront un trouble psychotique dans un délai de trois ans. Comprendre les mécanismes physiopathologiques accompagnant cette évolution permet de mieux définir des stratégies de suivi et d’interventions thérapeutiques.
Jusque-là, les perturbations de la sécrétion de la dopamine au niveau cérébral étaient la principale explication physiopathologique de la psychose. Grâce à ces nouvelles données, son émergence pourrait être reliée à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l'équilibre homéostatique déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale. Ces résultats pourraient, selon leurs auteurs, ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à prévenir la conversion psychotique et au développement de tests de détection précoce (sous forme de prélèvements sanguins, par exemple) chez les populations à risque.
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mercredi 27 avril 2016

Le Cinquième Rêve (Patrice Van Eersel)

Et si le Monde était le résultat d'une alliance entre le Rêve, le Désir et l'Extase !...
 
Espace-profond.jpg
        Espace profond ...
« Le Cinquième rêve » de Patrice Van Eersel

AU DEBUT LE GRAND ESPRIT DORMAIT DANS LE RIEN.
Son sommeil durait depuis l'éternité.
Et puis soudain, nul ne sait pourquoi, dans la nuit, il fit un rêve.
En lui gonfla un immense désir...
Et il rêva de la lumière.
Ce fut le premier rêve. La toute première route.
Loooongtemps, la lumière chercha son accomplissement, son extase.
Quand finalement elle trouva, elle vit que c'était la transparence.


Et la transparence régna.

Mais voilà qu'à son tour, ayant exploré tous les jeux de couleurs qu'elle pouvait imaginer, la transparence s'emplit du désir d'autre chose.
A son tour elle fit un rêve. Elle qui était si légère, elle rêva d'être lourde.
Alors apparu le caillou. Et ce fut le deuxième rêve. La 2ème route.
Loooongtemps, le caillou chercha son extase, son accomplissement.
Quand finalement il le trouva, il vit que c'était le cristal.


Et le cristal régna.

Mais à son tour, ayant exploré tous les jeux lumineux de ses aiguilles de verre, le cristal s'emplit du désir d'autre chose, qui le dépasserait.
A son tour, il se mit à rêver.
Lui qui était si solennel, si droit, si dur, il rêva de tendresse, de souplesse et de fragilité.
Alors apparut la fleur. Et ce fut le  troisième rêve, la 3ème route.
Loooongtemps, la fleur, ce sexe de parfum, chercha son accomplissement, son extase.
quand enfin elle trouva, elle vit que c'était l'arbre.


Et l'arbre régna sur le monde.

Mais vous connaissez les arbres. On ne trouve pas plus rêveurs qu'eux (ne vous amusez pas à pénétrer dans une forêt qui fait un cauchemar). L'arbre, à son tour, fit un rêve. Lui qui était si ancré à la terre, il rêva de parcourir librement, follement, de vagabonder au travers d'elle.
Alors apparut le ver de terre. Et ce fut le quatrième rêve.
La 4ème route.
Loooongtemps, le ver de terre chercha son accomplissement, son extase. Dans sa quête, il prit tour à tour la forme du porc-épic, de l'aigle, du puma, du serpent à sonnette. longtemps, il tâtonna.
Et puis un beau jour, dans une immense éclaboussure ...
Au beau milieu de l'océan ... un être très étrange surgit, en qui toutes les bêtes de la terre trouvèrent leur accomplissement, et ils virent que c'était la baleine  Loooongtemps cette montagne de musique régna sur le monde. Et tout aurait dû en rester là, car c'était très beau. Seulement voilà ...


Après avoir chanté pendant des lunes et des lunes, la baleine, à son tour, ne put s'empêcher de s'emplir d'un désir fou.
Elle qui vivait fondue dans le monde, elle rêva de s'en détacher.
Alors, brusquement nous sommes apparus, nous les hommes.

Car nous sommes le cinquième rêve, la 5ème route, en marche vers le 5ème accomplissement, la 5ème extase.
Si nous voulons trouver notre propre accomplissement, notre propre extase, et passer peut-être à la suite du jeu, il nous faut écouter et respecter, comprendre la lumière, le cristal, l'arbre et la baleine.
Faites très attention ! Car :


Dans la moindre couleur, toute la lumière est enfouie.
Dans tout caillou du bord du chemin, il y a un cristal qui dort.
Dans le plus petit brin d'herbe, sommeille un baobab.
Et dans tout ver de terre, se cache une baleine

Quant à nous, nous ne sommes pas le plus bel animal, nous sommes le rêve de l'animal ! Et ce rêve est encore inaccompli.
Que se passerait-il si nous éliminions la dernière baleine
qui est en train de nous rêver ?


_____________________________

Le cinquième rêve
Légende amérindienne rapportée par l'auteur dans son livre : "
Le Cinquième Rêve".
Une autre légende indienne sur ce blog : "
Feu mythique
"

mardi 19 avril 2016

dimanche 17 avril 2016

⚡Présentation 'Soins infirmiers en neuroréanimation LA SURVEILLANCE NEUROLOGIQUE Alexandra LAHANQUE (IDE) Réanimation neurochirurgicale (H3D) - CHU POITIERS.'

⚡Présentation 'Soins infirmiers en neuroréanimation LA SURVEILLANCE NEUROLOGIQUE

Soins infirmiers en neuroréanimation LA SURVEILLANCE NEUROLOGIQUE Alexandra LAHANQUE (IDE) Réanimation neurochirurgicale (H3D) - CHU POITIERS.

Présentation au sujet: "Soins infirmiers en neuroréanimation LA SURVEILLANCE NEUROLOGIQUE Alexandra LAHANQUE (IDE) Réanimation neurochirurgicale (H3D) - CHU POITIERS." — Transcription de la présentation:


jeudi 14 avril 2016

Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

 Monde en action » Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

Dominos Robotic Unit

Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

Michel Lhomme, politologue ♦

Le géant de la restauration rapide Domino’s a annoncé qu’il allait tester en Nouvelle-Zélande un robot livreur de pizzas, une première mondiale.

Ce spécialiste de la livraison de pizzas à domicile a expliqué qu’il travaillait de près avec des autorités néo-zélandaises enthousiastes, pour le lancement de son DRU (Domino’s Robotic Unit). L’engin, qui a quatre roues et a été mis au point en Australie, mesure un peu moins d’un mètre de haut. Il dispose d’un compartiment chauffé qui peut contenir jusqu’à 10 pizzas. Il est alimenté par une batterie et des capteurs lui permettent d’éviter les collisions avec les obstacles éventuels. D’après Domino’s, il est capable de livrer une pizza dans un rayon allant jusqu’à 20 kilomètres. Lorsqu’ils passent une commande, les clients reçoivent un code qui leur permet d’ouvrir le compartiment contenant leur pizza. « DRU est culotté et attachant et nous sommes sûrs qu’un jour, il fera partie intégrante de la famille Domino’s« , a déclaré le directeur général de la chaîne pour la Nouvelle-Zélande, Scott Bush.

DRU : Domino's robotic unit
DRU : Domino’s robotic unit

Aucune date de lancement n’a été fixée pour l’instant, mais le ministre des Transports Simon Bridges a expliqué que le gouvernement souhaitait que cela soit le plus tôt possible. La Nouvelle-Zélande travaille actuellement sur une réglementation relative aux véhicules sans chauffeur comme le DRU, qui doit rouler à la fois sur les routes et sur les trottoirs.

Ce qu’on oublie cependant de dire, c’est que le développement d’une telle robotisation suppose le silence des rues et la sécurisation des quartiers, assuré en Nouvelle-Zélande mais ce qui est loin d’être le cas dans un pays comme la France. Le progrès à venir se heurtera de fait au problème aussi du contrôle de la rue qui nécessairement transformera l’agora politique en centre de police digitalisé.
Cette semaine aussi des chercheurs ont affirmé avoir mis au point un simulateur qui peut alimenter les informations directement dans le cerveau d’une personne et lui enseigner de nouvelles compétences dans un court laps de temps. Ils pensent que cela pourrait être les premières étapes dans le développement de logiciels de pointe qui feront de l’apprentissage instantané de style Matrix une réalité.

Les chercheurs de HRL Laboratories basé en Californie, disent qu’ils ont trouvé un moyen d’amplifier l’apprentissage. Ils ont étudié les signaux électriques dans le cerveau d’un pilote qualifié pour ensuite introduire les données sur des sujets novices, puisqu’ils avaient appris à piloter un avion sur un simulateur de vol. D’après l’étude, publiée dans la revue Frontiers in Human Neuroscience, on a constaté que les sujets ayant reçu la stimulation cérébrale par l’intermédiaire d‘électrodes intégrés, ont amélioré leurs aptitudes de pilotage avec un taux de 33% qu’un groupe placébo. Nous savons qu’au moment de la seconde guerre du Golfe a été expérimentée dans une école de la CIA installée dans la sierra argentine une expérience d’enseignement de la langue arabe par implantation d’un logiciel sur la sphère du langage. L’expérience fut plus que concluante mais interrompue : elle rendrait immédiatement obsolète tous les professeurs de langues.

Devant toutes ces avancées, nous nous trouvons ici devant l’exponentialité du progrès liée à la révolution technologique en cours, celle de l’intelligence artificielle et de la robotisation. Il est clair que pour tous ceux à qui la révolution internet a donné l’impression d’une accélération du rythme de la transformation sociale, ce que nous allons vivre n’aura rien de comparable.

L’arrivée de l’intelligence artificielle va augmenter de façon exponentielle la vitesse du progrès et la mutation sociale. Or, les structures étatiques ou même supra-étatiques pourtant officiellement en charge de préparer et d’encadrer ces évolutions ne sont visiblement pas à la taille des défis qui s’annoncent avec la fin du travail et la robotisation totale des tâches.

L’Éthique de l’honneur : la dignité humaine saisie par le Droit

L’Éthique de l’honneur : la dignité humaine saisie par le Droit [1/3]

Honneur Plaquecadets

L’Éthique de l’honneur : la dignité humaine saisie par le Droit [1/3]

Georges Maurice
 professeur des
facultés de droit ♦

Ah les hommes !!
De Ruy Blas aux Précieuses ridicules, les honneurs hantent les vanités. Á Rome puisque tout s’installe dans l’Antiquité, les dignités construisaient, pour l’exemple, les effets de la reconnaissance due aux grands serviteurs de Rome. Ceux-ci allaient bénéficier ou partager l’esprit patricien. Mais est-ce bien d’honneur et de dignité dont il s’agit, derrière les pluriels, le singulier n’enluminera-t-il pas une singularité, un nomos ? Bien plus, peut-on partager, avec certains, cette opinion que le mot et le comportement, nés du sens de l’honneur, sont obsolètes car la dignité a, désormais, été proclamée.

L’affirmation, selon laquelle la dignité est liée à l’humanité, ressort de nombreux textes de droit

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 proclame qu’il y a une « dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ».
Le Conseil de l’Europe déclare que son but « est de réaliser une union plus étroite entre ses membres afin de sauvegarder et de promouvoir les idéaux et les principes qui sont leur patrimoine commun » et que « la dignité et la valeur égale de chaque être humain constituent des éléments fondamentaux de ces principes ».

Les découvertes scientifiques modernes ont été l’occasion de réaffirmer cette idée que tout être humain a, en tant que tel et non en raison de ses capacités rationnelles, une dignité.  En 1989, une recommandation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur l’utilisation des embryons et fétus humains dans la recherche scientifique, souligne la « nécessité d’établir un équilibre entre le principe de la liberté et la recherche et le respect de la dignité humaine inhérente à toute vie, ainsi que les autres aspects de la protection des droits de l’homme ».

Est-ce suffisant pour oublier Le Cid, Vatel, Nelson, Mishima, les Cadets de Saumur, les Cadets de l’Alcazar de Tolède, les légionnaires de Camerone, Pasteur, Dunan et bien d’autres qui ont mis leur vie en jeu pour maintenir l’honneur car tout peut être perdu forts l’honneur.

La singularité est plus intense que les pellicules des vanités. Toutefois si les évidences s’imposent, rien n’est moins sûr lorsqu’il s’agit de percevoir les tensions entre les mots. Au fond l’honneur est singulier à soi.   Polyphonique dans ses expressions, la dignité relève de la métaphysique.
L’honneur est singulier pour chacun . Les anthropologues n’ont cessé de se poser la question de savoir si les conceptions liées à l’honneur tendent à favoriser un ordre social égalitaire ou hiérarchique.  Dans sa monographie consacrée à une communauté espagnole, Lison-Tolosana, représentant typique de la première vue, prétend que l’honneur illustre un principe égalitaire, fondé sur la parité entre le « statut du puissant » et la « vertu du faible » (Lison-Tolosana Carmelo, Belmonte de Los Caballeros)

Cette interprétation évoque de manière implicite les relations de genre qui, dans les sociétés du monde méditerranéen (mais bien évidemment non seulement dans celui-ci) sont socialement asymétriques. Aussi, dans ce contexte spécifique, le point de vue de Frederik G. Bailey, semble-t-il plus pertinent, car il définit la réputation et par là même, l’honneur en tant que conduite de type compétitif visant à « maintenir l’égalité ».

La lutte pour « maintenir l’égalité » est cependant constamment neutralisée par la prétention à être socialement supérieur (Bourdieu Pierre, Esquisse d’une théorie de la pratique). L’honneur combine en quelque sorte volonté propre et regard des autres. Il est au coeur des relations sociales parce qu’il est modulé par la relation à autrui et parce qu’il est ce qui anime, ce qui gouverne les conduites individuelles, elles-mêmes inscrites dans l’espace des contraintes sociales, et ce indépendamment des appartenances sociales. Un exemple dans l’histoire récente des sociétés contemporaines illustre cette imbrication:  l’insurrection du ghetto de Varsovie en 1943, insurrection qui s’est faite au nom de l’honneur.

Une étude identifie deux représentations usuelles de l’honneur : Crime d’honneur et  Honneur du groupe. Cette étude interroge à la fois l’identité et la validité d’un concept réputé obsolète, et perçu le plus souvent sous une forme dégradée. Loin de figurer parmi les vestiges d’un héritage exclusivement européen, l’honneur constitue l’un des axes majeurs de la relation sociale.

Cette référence fonctionne cependant très différemment suivant le principe qui la fonde. La survivance des réflexes d’honneur dans la société contemporaine est le plus souvent une réponse au regard de l’autre. En ce sens, elle conduit à une affirmation narcissique que comble une forme superficielle de reconnaissance assimilable à ce que l’on appelle « les honneurs ». Cependant, l’honneur suppose une certaine fidélité, il y a aussi la promesse, l’engagement qui suppose le temps et le maintien de soi dans le temps qui passe.

Toutefois un élément prend également sa place, à côté du regard des autres : le maintien de soi (P. Ricoeur, Soi-même comme un autre, Paris seuil 1990). « Je fais ceci » n’est pas simple acte, une simple proposition de faire quelque chose ; c’est déjà un engagement. « Je », c’est-à-dire moi et personne d’autre, m’engage à faire ce que je viens de dire.  C’est la règle de la responsabilité, une responsabilité qui est pour autrui, qui est aussi reconnaissance.  Ne pas faire le contraire de ce que l’on a dit qu’on allait faire, ne pas trahir la confiance qui s’imprime dans le langage, réaliser une promesse, préserver son honneur, en quelque sorte. C’est également au regard de l’honneur que s’est élaborée une hiérarchie des priorités sociales ou des options morales.

Cependant l’honneur peut se décliner au pluriel

En effet la rigidité des codes sociaux atteste le caractère absolu des normes partagées, auxquelles se réduit toute aspiration éthique.  Cette loi des clans, objectivée par la coutume, s’énonce comme une série de préceptes explicites qu’aucune initiative individuelle n’est en mesure de révoquer en doute. Tout comportement déshonorant (lâcheté face à l’ennemi, par exemple) est caché, si possible ; s’il est découvert, des formes de rachat sont envisagées, car aucune conscience morale ne saurait tolérer le prix du déshonneur, même si celui-ci se limite aux microcosmes familiaux ou villageois.
Ainsi, la reconnaissance mutuelle de l’honneur de chacun est une des conditions de possibilité de la vie sociale ; aucune société traditionnelle ne saurait se concevoir sans des liens d’honneur entre ses membres.

Toutefois, l’hypothèse de l’universalité de l’honneur est validée par au moins deux observations. Une observation concerne l’honneur des femmes, honneur primaire, la famille étant la première sphère d’appartenance et d’identité sociale Enfin, l’honneur est pensé et vécu comme un patrimoine originel, une dotation intrinsèque de tout être social, acquis par la naissance et par le statut social qu’elle donne. L’honneur peut être transmis, perdu, récupéré, augmenté.

L’honneur ne peut échapper à la pensée politique ni au droit

« Il n’y a rien dans la monarchie, écrit Montesquieu dans l’Esprit des lois, que les lois, la religion et l’honneur prescrivent tant que l’obéissance aux volontés du prince ; mais cet honneur nous dicte que le prince ne doit jamais nous prescrire une action qui nous déshonore, parce qu’elle nous rendrait incapable de le servir ».  Si un ordre est inique, il est honorable de ce pas obéir ; ainsi le vicomte d’Orthe refusa à Charles IX de massacrer les huguenots de Bayonne après la Saint Barthélemy.
Par ailleurs, à cela s’ajoute le fait que le Code pénal de nombreux États passant sans aucun doute pour modernes comprend un paragraphe relatif aux offenses à l’honneur. L’Allemagne et la Suisse en sont des exemples patents.

Il convient également de mentionner qu’il n’y a pas longtemps, dans des pays comme la France et l’Italie, l’Espagne et le Portugal, le « crime d’honneur », aujourd’hui tant honni, bénéficiait d’un traitement préférentiel sanctionné par des peines mineurs ou l’honneur blessé.

En se fondant sur la doctrine de la lex julia de adulteris, Zanardelli et Rocco, auteurs du Code pénal italien en vigueur jusqu’au début des années 1980, introduisirent de magnanimes circonstances atténuantes pour les « crimes d’honneur ». Cette approche, très laxiste, demeurera en vigueur jusqu’à l’abrogation de l’article 442 en 1981. Cependant, derrière cet effacement, il y a aussi le point dominant de la notion de dignité car la dignité se veut une métaphysique.

Il ressort de toutes les manières juridiques que, pour le droit, la dignité est l’élément qui exprime l’essence même de la personne, le fait d’être une personne. Ainsi la dignité, qui apparaît avant tout comme un élément philosophique de définition de la personne humaine, semble également le critère juridique capable d’exprimer le fait d’être une personne.

Dignité et philosophie

On trouve dans l’Antiquité des éléments précurseurs d’une conception transcendante de la dignité humaine, mais celle-ci n’apparaît clairement qu’avec le christianisme. Les stoïciens approfondissent cette notion de dignité et la fondent sur la dimension rationnelle de l’homme qui est une participation. C’est avec le judaïsme et puis, plus récemment, la révélation chrétienne qu’une dignité transcendante, fondée sur la nature humaine, apparaît réellement.

Dans cette vision, la dignité de l’homme lui vient de ce qu’il est créée à l’image et à la ressemblance de Dieu « parce qu’il est à l’image de Dieu, l’individu humain a la dignité de personne ». Ainsi l’homme est digne par son origine (il est créé à l’image de Dieu) et par sa destinée (il est appelé à partager la vie divine)

Avec la Renaissance, se répand l’idée que c’est l’humanité qui est digne, que c’est en elle-même que l’on trouve le fondement de la dignité. « La dignité cesse d’être un rapport vertical pour devenir une réalité horizontale qui tire son origine de l’homme et s’achève dans l’homme »(M. Meguera Poch).

La dignité devient immanente

La philosophie de Kant emporte une large adhésion, au point d’inspirer toute la mentalité moderne, car elle est permet d’affirmer la dignité intrinsèque de l’homme (la dignité n’est pas attribuée par autrui) tout en se dispensant de la référence à une dignité transcendante et à toute transcendance de l’homme, ce qui le soustrait à toute foi autre que celles qu’il se donne.

Ainsi donc si la dignité est fondée sur la personne humaine, chacun ne peut être que l’égal de l’autre et traité pareillement alors que l’honneur donne à chacun le devoir d’être.
Par sa source divine, la dignité bafouée renvoie au péché, l’acte contre l’honneur renvoie au déshonneur. En ce sens, la dignité postule l’obéissance à la loi, l’honneur postule le devoir.
Peut-on alors opposer dignité et honneur, ou les réconcilier ?

la suite dans quelques jours

mercredi 13 avril 2016

La caecostomie percutanée endoscopique avec drain de Mallone

j'avais mis un article sur le sujet mais avec le temps et l’expérience, je tiens à compléter mes données

Gastrostomie endoscopique percutanée

La caecostomie percutanée endoscopique avec drain de Mallone

Abouchement d'une gastrostomie au niveau de l'abdomen.
Poche d'alimentation et kit de gastrostomie.
Une gastrostomie endoscopique percutanée (sigle GPE) désigne un protocole de soins consistant à créer une communication au travers de la paroi abdominale (une stomie) entre la peau et l'estomac par voie chirurgicale ou percutanée (endoscopique ou radiologique).
La gastrostomie percutanée permet de placer une sonde (sonde de gastrostomie ou sonde de Foley) au niveau de la stomie. La sonde s'abouche à l'abdomen, au niveau de la région ombilicale ou de l'épigastre et débouche dans l'estomac. Il existe également les jéjunostomies endoscopiques percutanées pour lesquelles la sonde débouche dans une partie de l'intestin grêle : le jéjunum.

Historique

Faite précédemment par laparotomie (ouverture chirurgicale de l'abdomen), la technique dite « endoscopique percutanée » se développe à partir des années 1980, d'abord chez l'enfant1.

Indications

La sonde de gastrostomie est utilisée pour l'administration de produits de renutrition et d'eau au long cours par voie entérale, c'est-à-dire au niveau de l'estomac ou via l'intestin (par opposition à la nutrition parentérale (par voie veineuse)) dans les cas de malnutrition ou de dénutrition sévère.
La pose d'une sonde de gastrostomie peut également être indiquée dans le cadre d'obstructions digestives afin de vidanger l'estomac.
Elle vient souvent remplacer une sonde naso-gastrique, passée par l'œsophage, souvent mal tolérée sur de longues périodes afin de pallier un déficit de l'alimentation de la personne.
La gastrostomie s'avère utile dans de nombreuses pathologies, notamment cancéreuses et neurologiques ou chez la personne souffrant de pneumopathie d'inhalation de façon chronique.

Contre-indications

Elles sont classiques : présence d'un trouble de la coagulation, d'une infection

Techniques

La gastrostomie peut être réalisée lors d'une intervention chirurgicale, mais, le plus souvent, elle est réalisée par le gastroentérologue lors d'une fibroscopie, et parfois par le radiologue, sous contrôle radiologique. Ces deux dernières techniques sont dites percutanées et sont mieux supportées, surtout pour les patients fragilisés. L'intervention peut être réalisée sous anesthésie générale, mais est généralement bien supportée sous anesthésie locale pour les méthodes percutanées, ce qui est mieux toléré chez des patients fragiles. Elle est précédée par la mise sous antibiotiques permettant de diminuer substantiellement le risque de complications infectieuses2.
Lors d'une gastrostomie endoscopique percutanée, un fibroscope est introduit dans l'estomac. Ce dernier est gonflé par insufflation d'air. La source de lumière, située à l'extrémité de l'endoscope, est dirigée vers la paroi externe et peut être alors visualisé sur la peau du patient : une incision est faite à ce niveau, après anesthésie locale, permettant d'y introduire un guide métallique qui est saisi par le fibroscope. Ce dernier est retiré et le guide métallique connecté au cathéter de gastrostomie. La traction du guide à travers la peau permet le passage du cathéter dans l'oesopage, puis dans l'estomac, puis à travers l'incision cutanée. Le renflement de son extrémité évite qu'il ne sorte complètement3.

Complications

Les principales complications sont infectieuses : abcès de la paroi gastrique ou abdominale ou infection au point de ponction. D'autres complications peuvent être liées à l'utilisation ou à l'éducation thérapeutique de la personne disposant d'une sonde au long cours.