jeudi 14 avril 2016

Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

 Monde en action » Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

Dominos Robotic Unit

Intelligence artificielle et robotisation : le vrai remplacement

Michel Lhomme, politologue ♦

Le géant de la restauration rapide Domino’s a annoncé qu’il allait tester en Nouvelle-Zélande un robot livreur de pizzas, une première mondiale.

Ce spécialiste de la livraison de pizzas à domicile a expliqué qu’il travaillait de près avec des autorités néo-zélandaises enthousiastes, pour le lancement de son DRU (Domino’s Robotic Unit). L’engin, qui a quatre roues et a été mis au point en Australie, mesure un peu moins d’un mètre de haut. Il dispose d’un compartiment chauffé qui peut contenir jusqu’à 10 pizzas. Il est alimenté par une batterie et des capteurs lui permettent d’éviter les collisions avec les obstacles éventuels. D’après Domino’s, il est capable de livrer une pizza dans un rayon allant jusqu’à 20 kilomètres. Lorsqu’ils passent une commande, les clients reçoivent un code qui leur permet d’ouvrir le compartiment contenant leur pizza. « DRU est culotté et attachant et nous sommes sûrs qu’un jour, il fera partie intégrante de la famille Domino’s« , a déclaré le directeur général de la chaîne pour la Nouvelle-Zélande, Scott Bush.

DRU : Domino's robotic unit
DRU : Domino’s robotic unit

Aucune date de lancement n’a été fixée pour l’instant, mais le ministre des Transports Simon Bridges a expliqué que le gouvernement souhaitait que cela soit le plus tôt possible. La Nouvelle-Zélande travaille actuellement sur une réglementation relative aux véhicules sans chauffeur comme le DRU, qui doit rouler à la fois sur les routes et sur les trottoirs.

Ce qu’on oublie cependant de dire, c’est que le développement d’une telle robotisation suppose le silence des rues et la sécurisation des quartiers, assuré en Nouvelle-Zélande mais ce qui est loin d’être le cas dans un pays comme la France. Le progrès à venir se heurtera de fait au problème aussi du contrôle de la rue qui nécessairement transformera l’agora politique en centre de police digitalisé.
Cette semaine aussi des chercheurs ont affirmé avoir mis au point un simulateur qui peut alimenter les informations directement dans le cerveau d’une personne et lui enseigner de nouvelles compétences dans un court laps de temps. Ils pensent que cela pourrait être les premières étapes dans le développement de logiciels de pointe qui feront de l’apprentissage instantané de style Matrix une réalité.

Les chercheurs de HRL Laboratories basé en Californie, disent qu’ils ont trouvé un moyen d’amplifier l’apprentissage. Ils ont étudié les signaux électriques dans le cerveau d’un pilote qualifié pour ensuite introduire les données sur des sujets novices, puisqu’ils avaient appris à piloter un avion sur un simulateur de vol. D’après l’étude, publiée dans la revue Frontiers in Human Neuroscience, on a constaté que les sujets ayant reçu la stimulation cérébrale par l’intermédiaire d‘électrodes intégrés, ont amélioré leurs aptitudes de pilotage avec un taux de 33% qu’un groupe placébo. Nous savons qu’au moment de la seconde guerre du Golfe a été expérimentée dans une école de la CIA installée dans la sierra argentine une expérience d’enseignement de la langue arabe par implantation d’un logiciel sur la sphère du langage. L’expérience fut plus que concluante mais interrompue : elle rendrait immédiatement obsolète tous les professeurs de langues.

Devant toutes ces avancées, nous nous trouvons ici devant l’exponentialité du progrès liée à la révolution technologique en cours, celle de l’intelligence artificielle et de la robotisation. Il est clair que pour tous ceux à qui la révolution internet a donné l’impression d’une accélération du rythme de la transformation sociale, ce que nous allons vivre n’aura rien de comparable.

L’arrivée de l’intelligence artificielle va augmenter de façon exponentielle la vitesse du progrès et la mutation sociale. Or, les structures étatiques ou même supra-étatiques pourtant officiellement en charge de préparer et d’encadrer ces évolutions ne sont visiblement pas à la taille des défis qui s’annoncent avec la fin du travail et la robotisation totale des tâches.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire