Des jambes qui ne dorment jamais, un vrai syndrome
Par La rédaction d'Allodocteurs.fr
rédigé le 13 octobre 2008, mis à jour le 15 octobre 2012
rédigé le 13 octobre 2008, mis à jour le 15 octobre 2012
Parmi les troubles du sommeil, le syndrome des jambes sans repos, affecte 6 à 15 % des adultes. Les malades ne peuvent évacuer la douleur ressentie dans les jambes qu’en les remuant. Conséquences : insomnie, fatigue, dépression. Comment s'en débarrasser ?
Sommaire
- Qu'est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
- Syndrome des jambes sans repos : une maladie mystérieuse
- Syndrome des jambes sans repos : des formes très sévères
- Des mesures pendant le sommeil
- Un syndrome qui touche les enfants également
- En savoir plus
Qu'est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent le syndrome des jambes sans repos.
Le syndrome des jambes sans repos se caractérise par un besoin irrépressible de bouger les jambes pour se débarrasser de fourmillements, picotements, démangeaisons, et même des sortes de décharges électriques qu'on appelle les impatiences... On estime que 8,5 % de la population serait concernée, dont 3 % avec des manifestations sévères. Leur vie quotidienne, et surtout leur sommeil, sont souvent très perturbés.
Le mécanisme du syndrome des jambes sans repos n'est pas parfaitement élucidé, mais il s'agit d'un trouble du système nerveux, qui concernerait plus particulièrement un neuromédiateur majeur : la dopamine. Cette dopamine n'est produite que par 0,3 % des cellules du cerveau, et pourtant elle joue un rôle essentiel dans le contrôle des mouvements ainsi que dans différents comportements. C'est justement le manque de dopamine au niveau de certaines régions du cerveau ainsi qu'au niveau de la moelle épinière qui serait la cause de ce syndrome.
La moelle épinière est un relais entre le cerveau et le reste du corps. Il y a un sens aller où passent les informations sensitives allant des membres vers le cerveau et un sens retour pour les ordres moteurs allant du cerveau vers le reste du corps. La dopamine intervient aussi à ce niveau et si elle vient à manquer, la moelle épinière ne transmet plus correctement les informations, ni dans un sens ni dans l'autre. L'activité de la moelle ne peut plus être contrôlée, elle devient hypersensible. Ce serait l'origine des sensations de décharges électriques dans les jambes, et seuls les mouvements soulagent ces sensations désagréables.
Syndrome des jambes sans repos : une maladie mystérieuse
Evelyne souffrait, sans le savoir, du syndrome des jambes sans repos.
Le syndrome des jambes sans repos a été décrit pour la première fois en 1672 par un neurologue anglais. Il se caractérise par un besoin irrépressible de bouger les jambes. Ce sont les femmes qui sont le plus souvent touchées. Dans 40 % des cas, le problème apparaît avant l'âge de 20 ans.
Les causes de ce syndrome restent assez mal connues. Il s'agit d'un trouble neurologique qui impliquerait un manque de dopamine, la molécule qui sert aux neurones à communiquer entre eux dans le cerveau.
Il y a aussi une composante héréditaire, car on retrouve souvent la maladie sur plusieurs générations d'une même famille.
Certaines carences en vitamines, B12 ou B9 notamment, et des maladies chroniques, comme le diabète ou l'insuffisance rénale, sont également susceptibles de jouer un rôle.
Ce besoin de bouger les jambes apparaît avec des sensations très désagréables au niveau des membres inférieurs : picotements, sensations de brûlures ou fourmillements. Celles-ci ont lieu en général pendant les périodes de repos ou d'inactivité et ont tendance à s'aggraver le soir et la nuit. C'est pour cette raison qu'on parle aussi d'impatiences nocturnes.
Ces symptômes entraînent souvent une insomnie chronique qui détériore beaucoup la qualité de vie. Pendant la journée, les patients sont très fatigués et somnolents.
Certains facteurs de risque aggravent par ailleurs les symptômes du syndrome des jambes sans repos. Il convient notamment de bannir les excitants, comme la caféine, l'alcool et les cigarettes. Quand ils se manifestent, certains gestes simples peuvent apporter un bienfait immédiat : prendre un bain chaud, étirer les jambes ou plier les genoux, ou encore pratiquer des automassages.
Pour diagnostiquer le syndrome des jambes sans repos, il existe des consultations spécialisées dans les troubles du sommeil. Ces consultations permettent d'obtenir un traitement adapté.
Syndrome des jambes sans repos : des formes très sévères
Marie-Julienne est atteinte d'une forme très sévère du syndrome des jambes sans repos.
Certaines formes très sévères de ce syndrome des jambes sans repos se traduisent non seulement par des sensations étranges, mais aussi par d'importantes douleurs qui rendent encore plus difficiles les années d'errance sans traitement adapté.
Marie-Julienne a tenu le coup grâce à son mari. Voici le témoignage de ce couple dont les nuits sont encore très perturbées.
Des mesures pendant le sommeil
Catherine a subit une batterie de tests pour enregistrer son sommeil.
Pour établir le diagnostic, le médecin se base d'abord sur la description des symptômes, mais l'idéal reste d'observer la qualité du sommeil dans un centre d'étude spécialisé.
Il n'existe pas encore de traitement spécifique contre ce syndrome. Les médecins peuvent néanmoins prescrire différents médicaments. Parmi les plus utilisés, il y a des molécules qu'on utilise dans la maladie de Parkinsonpour contrôler la sécrétion de dopamine.
On peut en revanche prescrire des sédatifs pour faciliter le sommeil et des anti-douleurs comme la codéine quand les symptômes sont trop douloureux. Malgré ces médicaments, les manifestations ne disparaissent pas toujours complètement et il faut apprendre à vivre avec la maladie.
Un syndrome qui touche les enfants également
Rencontre avec Indira, 10 ans, qui souffre du syndrome des jambes sans repos.
Pour les enfants, le diagnostic de syndrome des jambes sans repos est souvent d'autant plus difficile qu'il se traduit à cet âge par une agitation facilement attribuée à un mauvais caractère, un enfant turbulent, qui résisterait aux consignes de coucher, par exemple…
Il faut parfois une toute autre recherche et un enregistrement du sommeil pour que ce problème soit identifié.
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