mercredi 25 juin 2014

Le jardin, source de bien-être?

Le jardin, source de bien-être?

Écrit par L. Ferrer Créé le vendredi 27 juillet 2012 14:14
fotolia 51299749Bruit, pollution, stress : les agressions en ville sont multiples et peuvent altérer notre santé physique et mentale. L’homme a d’être en contact avec la nature pour se ressourcer. Certains choisissent donc de fuir à la campagne. Mais est-il la seule façon de retrouver la nature ? Parcs, jardins, murs végétaux : certaines villes ont choisi de passer du gris au vert pour le plus grand bonheur des citadins. L’ASEF, vous propose ici un petit tour d’horizon des bienfaits des jardins sur la santé des urbains…

Le jardin comme moyen de prévention…

Le jardin : antidépresseur de l’année
La réintégration de la « nature » en ville a des effets immédiats sur la santé de l’homme. En 2007, dans une étude[1] intitulée "Écothérapie: l'agenda vert pour la santé mentale", des chercheurs de l'université d'Essex en Angleterre ont comparé les bénéfices pour les personnes souffrant de dépression de trente minutes de promenade dans la campagne avec la même durée dans un centre commercial. Résultats : 71% des promeneurs du jardin se déclaraient moins déprimé et pour 90%, la confiance en soi avait augmenté. Par contre, après avoir marché dans un centre commercial, 45% seulement ont vu leur niveau de dépression diminuer alors que 22% étaient davantage déprimés, 50% étaient plus tendus et 44% rapportaient une baisse d'estime de soi.
En 2009, une étude hollandaise[2] a démontré que les personnes vivant à proximité d’espaces verts avaient moins de risque de dépression, d’anxiété, de stress et de maladies respiratoires. Une équipe de chercheurs de Bilthoven a comparé les données de 350 000 dossiers médicaux en tenant compte du lieu d’habitat de leurs propriétaires. Les principaux résultats montrent que jardins et espaces verts ont un impact positif marqué contre la dépression et l’anxiété (réduction du stress et des troubles de l’attention), que l’amélioration de la qualité de l’air induite par les parcs, et la possibilité d’y pratiquer des exercices physiques, réduisent la fréquence des maladies respiratoires chez les riverains. Par ailleurs, il a été observé que les enfants de moins de 12 ans et que les personnes à faible revenu, qui passent plus de temps dans les environs de leur domicile, sont plus particulièrement sensibles à ces bienfaits. Toitures végétalisées, parcs et jardins, paysagisme d’intérieur… tous ces aménagements contribueraient à préserver la nature en ville et donc à prévenir le stress et les maladies.
Une étude danoise[3] publiée en 2010 a montré que vivre à proximité d’un espace vert aurait tendance à réduire le stress des habitants. Au total, 11 238 personnes ont participé à cette étude en répondant à un questionnaire sur leur état de santé physique et mental. Les chercheurs ont ainsi pu constater que les personnes vivant à plus de 1km de l’espace vert le plus proche étaient 1,5 plus stressés que les personnes vivant à moins de 300 m d’un espaces vert.

Le jardin : mon partenaire minceur !
Si vous voulez perdre vos quelques kilos superflus, le secret est peut-être là : le jardinage ! Cela a été prouvé par diverses études. Récemment, une étude américaine menée auprès de 198 personnes habitant à Salt Lake City a montré que les jardiniers amateurs seraient moins sujets à l'obésité que la moyenne. Les scientifiques ont comparé les indices de masse corporelle (IMC) de citadins fréquentant un jardin collectif avec ceux d'autres habitants du quartier. Les résultats ont montré que les femmes qui jardinent en communauté ont un IMC inférieur de 1,84 à celui de leurs voisines qui ne cultivent pas (ce qui équivaut à 5 kg de moins environ pour une femme de 1,65 m). La tendance est la même chez les hommes : un IMC de 2,36, soit 7 kg de moins pour un jardinier mesurant 1,80 m. Une autre étude[4] publiée en 2011 par Natural England a confirmé ces résultats en constatant que les personnes vivant dans des quartiers situés à plus de 2 km d'un espace vert avaient 27% de risque en plus d'être en surpoids ou obèses par rapport aux autres ! 
C’est pour cette raison que le Royaume-Uni, dont plus d’un quart de la population est obèse, a publié un manifeste[5] visant à promouvoir l’importance de la bonne qualité des espaces verts dans ses villes. Celui-ci montre que la santé d’un individu est améliorée quand il vit près d’un espace vert de qualité, quel que soit la catégorie socio-économique à laquelle il appartient... car les espaces verts réduiraient aussi les inégalités de santé entre riches et pauvres ! Le gouvernement y voit un moyen de mener une politique de prévention permettant de prévenir plutôt que de guérir.
Pour aller plus loin, consultez notre synthèse "Obésité : quels conséquences sur la santé?"

Le jardin : moyen thérapeutique ?

Les chambres avec vues…
NatureSelon Hippocrate, médecin du 4°siècle avant JC, la nature pourrait même guérir les malades ! Plus récemment, une étude[6]  a montré que les vues des chambres des centres de rééducation pouvaient avoir un impact sur la santé physique et mentale des patients. Les chercheurs ont choisi de suivre 278 patients souffrant soit de maladies pulmonaires, soit de maladies coronariennes et séjournant dans un centre de rééducation. Certains d’entre eux avaient une chambre avec vue sur la nature (arbres, parcs, verdure...) et d’autres avaient une vue sur les bâtiments voisins. Les auteurs de cette étude ont observé une amélioration de l’état de santé physique des femmes ayant une vue sur la nature par rapport à celles ayant une vue sur les bâtiments. Pour les hommes, en revanche, c’est la santé mentale qui s’est améliorée. Par ailleurs, les patients ayant une vue sur la nature choisissaient de rester plus souvent dans leur chambre que les autres. Cette étude de 2012 confirme les travaux du chercheur Ulrich[7] effectués en 1984. Il avait remarqué que les patients ayant subi une opération avaient des séjours plus courts en service postopératoire et créaient moins de problème avec le personnel lorsque leurs chambres avaient vue sur des milieux arborés plutôt que sur des bâtiments. Ils avaient aussi un regard plus positif sur l’hôpital et les soins, et prenaient moins d’analgésiques.

Les jardins thérapeutiques
De plus en plus d’hôpitaux associent d’ailleurs les jardins dans leur protocole de soins – notamment pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. C’est par exemple le cas du CHU de Nancy où le Dr Jonveaux a développé un jardin thérapeutique baptisé «Art, mémoire et vie»[8]. Face aux multiples facettes de la maladie d’Alzheimer, des approches non médicamenteuses sont nécessaires pour prendre en compte les dimensions neurologiques, sociales et familiales de cette affection. L’objectif est de réunir dans un même espace tout ce qui stimule et sollicite les mécanismes cognitifs des patients. A travers les 3 800 m² de végétaux, tous les sens peuvent être mobilisés :
- Audition de sons naturels : fontaine, mobiles sonores de certaines sculptures, oiseaux, bruits de la ville
- Vision : repérage visuel fort par les coloris thématiques des massifs, les sculptures, l’utilisation de l’éclairage
- Odorat : plantations parfumées présentes dans chaque carré
- Goût : grâce à des arbres fruitiers
- Toucher : feuillages des plantes, eau, bancs et sculptures conçus pour être touchés
La circulation à travers ce jardin offre au patient un cadre de promenade agréable et les échanges avec les accompagnants favorisent la communication, améliorant ainsi le langage.
D’ailleurs, d’après le Dr Jonveaux, « les professionnels montrent un vif intérêt pour ce jardin et beaucoup souhaitent s’en inspirer pour mener leurs propres projets. La mémoire et les émotions sont également stimulés par la présence de galeries qui évoquent les grands événements du calendrier et de l’histoire régionale. La présence de l’horloge et la succession des saisons qui changent l’aspect du jardin permettent d’aider ces personnes à conserver leurs repères temporels». La particularité de ce jardin est la dimension artistique sans interdit à l’opposé d’un musée, ciblée et intégrée à l’environnement. Elle sollicite des émotions positives, suscite des réminiscences par la possibilité d’observer, de toucher des sculptures de différentes formes, tant abstraites que figuratives. Les matériaux, diversifiés y contribuent : bois, métal, pierre et vitrail, sculptures sonores apportent des éléments interactifs, invitent les patients et visiteurs, même les plus jeunes à découvrir, se réjouir, être surpris de ce jardin, qui se conçoit dans une appréhension globale, sculpture, œuvre d’art en lui-même. Ce projet est le fruit d’une collaboration pluridisciplinaire et a demandé la mobilisation de beaucoup de personnels, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du jardin (médecins, soignants, psychologues, rééducateurs, artistes, techniciens, artisans, paysagers).
A Paris, un jardin thérapeutique pour les personnes atteintes d’Alzheimer a également été inauguré au centre d’accueil de jour des francs-bourgeois. Ce jardin, souhaité par les thérapeutes, a vocation d’être le lieu d’un atelier sur le physique et la mémoire. Les propositions d’aménagement du jardin ont été faites en collaboration avec les thérapeutes. Dans ce lieu, qui se veut ludique, les 5 sens, et en particulier l’odorat, sont sollicités avec l’utilisation de plus de 70 variétés différentes de plantes aromatiques, condimentaires et fruitiers. La vue, avec une large gamme de couleurs de végétaux et le goût sont alors éveillés puisqu’une partie des plantes sont comestibles et peuvent être utilisées par les patients lors d’un atelier cuisine. Aménagé dans un espace assez réduit, ce jardin est aussi pensé pour l’accueil de personnes à mobilité réduite (usage de fauteuils roulants, chaises pour le repos, zones de plantations surélevées…).
Une étude américaine[9] publiée en 2008 a évalué les effets sur les patients de la présence d’un jardin dans un établissement accueillant des personnes atteintes de démences. Pour cela, les chercheurs ont suivi 34 patients pendant 12 mois, avant et après l’ouverture du jardin. A la fin de l’étude, les patients consommaient moins de médicament et étaient moins agités qu’au début, lorsqu’il n’y avait pas encore de jardin. De plus, les familles et les proches des patients ont remarqué une amélioration de l’humeur et de la qualité de vie des résidents depuis l’ouverture du jardin.

Le jardin nous soigne, nous préserve, nous soulage. Il est un remède à lui seul. Il nous protège des nuisances liées à l’artificialisation à outrance des villes : stress, bruit, pollutions…. Alors essayons de toujours garder à l’esprit que le bonheur est surement dans le jardin!

Potager Alain









 

Qu’est ce qu’une Oasis Nature ?

Une Oasis Nature, c’est un jardin, un parc, ou un domaine, mais c’est aussi un balcon ou une terrasse, où la nature est respectée et peut se développer. Dans tous les cas, c’est un espace où la biodiversité s’épanouit.
Quelques fleurs suffisent pour faire revenir coccinelles, abeilles et papillons. Alors, aux oubliettes les trop grandes surfaces de gazons ras uniformes, les trop longues haies de thuyas et autres « déserts verts », finis les pesticides et la chasse… Voici venu le temps de la diversité !
Optez pour une haie champêtre, une prairie fleurie, un potager bio… Accrochez quelques nichoirs, installez des abris à insectes, créez une mare…
La nature ingénieuse vous étonnera ! Quelques mètres carrés peuvent suffire à l’apparition d’une flore et d’une faune riches et variées ! Et la multiplication de ces lieux d’accueil est une contribution certaine à la sauvegarde de la biodiversité pour le plus grand bien de la nature mais aussi pour le vôtre !
"L'Echo des Oasis Nature", l'info-lettre du réseau, est envoyé à tous les membres du réseau. Chaque numéro contient les actualités du réseau, de nombreux conseils de jardinage écologique et une fiche technique.

Pourquoi créer une Oasis Nature ?

Parce que l’urbanisation va croissante et s’ajoute aux méfaits des pollutions.
Parce que l’avenir de la biodiversité nous concerne tous et que nous pouvons tous agir !
Créer une Oasis Nature, c’est peut-être un grain de sable à l’échelle de la planète mais cette action simple est efficace pour enrayer la dégradation de la biodiversité locale.
Vous contribuez à construire un maillage, une mosaïque d’espaces favorables à la biodiversité partout sur le territoire, et ainsi assurer les continuités et les proximités entre les milieux naturels, pour permettre aux espèces de circuler et d’interagir et aux écosystèmes de fonctionner.
En créant une Oasis Nature, vous adoptez un comportement éco-responsable. En faisant place à la spontanéité naturelle, vous participez à la reconstitution d’un bon état général de la nature, en équilibre avec les activités humaines.
C’est aussi l’occasion de redécouvrir simplement les beautés de la nature et de s’offrir ainsi un petit coin de paradis à domicile.

Prenez quelques bonnes résolutions et la nature vous convaincra ! Votre Oasis sera un lieu privilégié. Elle sera un enchantement pour les yeux, un lieu d’émerveillement où vos enfants, amis et voisins trouveront calme et détente.

Comment créer une Oasis Nature ?

Toutes différentes les unes des autres, de quelques mètres carrés à plusieurs centaines d’hectares, les Oasis Nature se reconnaissent en effet dans une même charte. Cette charte n’est ni un document juridique, ni une liste d’exigences. Il s’agit d’un engagement volontaire pour le respect de bonnes pratiques de gestion de son terrain, favorables à l’accueil et à l’épanouissement de la faune et de la flore sauvages.

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