lundi 28 avril 2014


Le millepertuis (Hypericum perfotratum) ou encore « herbe de la St Jean » est une plante herbacée de la famille des Hypéricacées. Cette plante était utilisée au Moyen-Âge afin d’éloigner les mauvais esprits. Aujourd’hui, la composition chimique du millepertuis est très bien connue et on retrouve principalement deux composés actif : l’hypéricine (pigment rouge retrouvé dans les parties aériennes de la plante) et l’hyperforine qui confère à la plante ses propriétés antidépressives.
Le millepertuis est actuellement très largement employé dans le monde pour ses vertus antidépressives. En Allemagne notamment, le millepertuis est un antidépresseur très utilisé, mais cette utilisation reste réservée au traitement des dépressions légères à modérées, la plante n’ayant pas montré d’efficacité suffisante pour les dépressions plus marquées.

Le millepertuis en France

En France, les préparations à base de millepertuis sont considérées comme des médicaments. Elles sont donc soumises à une autorisation de mise sur le marché (AMM) avant de pouvoir être commercialisées. On retrouve le millepertuis en phytothérapie sous forme d’extrait en gélules, ayant comme indications les « manifestations dépressives légères et transitoires ». Le millepertuis peut également être utilisé en aromathérapie sous forme d’huiles essentielles.

Les effets indésirables

Les effets indésirables le plus souvent observés sont : des troubles digestifs, des vertiges, une grande fatigabilité, des états confusionnels ainsi qu’une sécheresse de la bouche. De plus, il est important de souligner que le millepertuis est une plante photosensibilisante. Il est donc contre-indiqué de s’exposer au soleil après utilisation du millepertuis dès lors qu’il existe des risques de réactions cutanées et de brûlures.

Des interactions médicamenteuses et contre-indications nombreuses

Malgré une efficacité dans les dépressions légères, les préparations à base de millepertuis interférent avec de nombreux autres médicaments tels que :
- les antidépresseurs inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme la fluoxétine avec des risques d’apparition d’un syndrome sérotoninergique (nausées, vertiges, céphalées, anxiété, douleurs abdominales…),
- les immunosuppresseurs comme la ciclosporine avec des risques de rejet de greffes chez les transplantés,
- les anti-vitamines K (AVK : anticoagulant) avec un risque de diminution voire d’annulation de leurs effets,
- les cardiotoniques comme la digoxine,
- certains antirétroviraux comme l’indanavir peuvent être rendus inefficaces en cas d’association avec le millepertuis,
- les contraceptifs oraux peuvent voir leur efficacité modifiée, avec un risque de grossesse inattendue.
De plus, un arrêt brutal du millepertuis peut entrainer une augmentation de la concentration des médicaments précédemment cités et comporte un risque important pour le patient (risque d’hémorragie avec les AVK). Il existe donc de nombreuses interactions médicamenteuses et l’utilisation du millepertuis doit se faire uniquement après avis médical. L’automédication doit être proscrite.
Le millepertuis peut être une alternative intéressante dans le traitement à court terme de la dépression légère et passagère chez l’adulte. Cependant, les données sur le long terme et sur les interactions médicamenteuses sont encore insuffisantes pour l’instant et doivent être approfondies. De plus, les informations concernant les effets du millepertuis sur la grossesse et l’allaitement sont insuffisantes ou inexistantes, et il est donc préférable de ne pas l’utiliser dans ces conditions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire