mardi 2 août 2016

La dopamine (DA) est un neurotransmetteur

Dopamine

Dopamine












Molécule de dopamine
Identification
4-(2-aminoéthyl)benzène-1,2-diol
oxytyramine
hydroxytyramine
intopine
3,4-dihydroxyphényléthylamine
DrugBank
ChEBI
InChI
Apparence
poudre blanche à odeur distinctive
Propriétés chimiques
153,1784 ± 0,008 g/mol
C 62,73 %, H 7,24 %, N 9,14 %, O 20,89 %,
Précautions
Irritant
Xi



Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.
La dopamine (DA) est un neurotransmetteur appartenant aux catécholamines, issu de l'acide aminé tyrosine. Dans le système nerveux central, elle active les récepteurs dopaminergiques postsynaptiques. Elle est principalement produite dans la substance noire et dans l'aire tegmentale ventrale2, situées dans le mésencéphale (partie supérieure du tronc cérébral). Bien que la dopamine, avec la noradrénaline et la sérotonine, soient très minoritaires dans le cerveau, puisqu'ensemble, elles concernent moins de 1 % des neurones3, elles jouent un rôle modulateur final essentiel des sorties motrices et psychiques.
C'est aussi une neurohormone produite par l'hypothalamus. Sa principale fonction hormonale est d'inhiber la libération de prolactine par le lobe antérieur de l'hypophyse.
La dopamine sert à renforcer des comportements tels que l'alimentation et joue un rôle dans la motivation en fonctionnant sur une sorte de système de récompense. Cette molécule est également impliquée dans certains plaisirs abstraits comme écouter de la musique 4.
La dopamine est le précurseur de l'adrénaline et de la noradrénaline. Les personnes ayant un taux élevé de dopamine auraient davantage tendance à poursuivre des conduites dites « à risque » ou à rechercher ces situations (dont l'usage de « stupéfiants », les jeux de hasard ou les paris)5.
Dans le règne animal, la dopamine joue aussi d'autres rôles : elle permet par exemple chez les insectes, et notamment la mouche drosophile, la création de l'exosquelette6.
Sémantique
Elle est nommée « dopamine » car c'est une monoamine dont le précurseur direct est le 3,4-dihydroxyphénylalanine (dit L-DOPA).
Historique
Sa fonction de neurotransmetteur a été découverte en 1958 par Arvid Carlsson et Nils-Åke Hillarp au Laboratoire de pharmacologie du Conseil national cardiologique de Suède. Arvid Carlsson a reçu en 2000 le prix Nobel de physiologie ou médecine pour avoir démontré que la dopamine n'est pas seulement un précurseur de la norépinéphrine (noradrénaline) et de l'épinéphrine (adrénaline), mais également un neurotransmetteur.
La dopamine a été synthétisée pour la première fois en 1910 par George Barger et James Ewens (au Wellcome Laboratories, à Londres).
Métabolisme de la dopamine

















Métabolisme de la dopamine

Synapse dopaminergique (d'après Landry7)

La dopamine est synthétisée dans les neurones à partir de la tyrosine d'origine circulante. La réaction est assurée par deux enzymes : la tyrosine hydroxylase (TH), une enzyme limitante contrôlant la production de L-DOPA, puis par la DOPA-décarboxylase (DDC)7 assurant la décarboxylation de cette dernière pour donner la dopamine.

Après avoir été produite dans le cytoplasme des terminaisons présynaptiques, la dopamine est chargée dans des vésicules synaptiques par un transporteur VMAT-2. À l'arrivée d'un potentiel d'action, les vésicules libèrent leur contenu dans la fente synaptique par exocytose.

La dopamine libérée dans la fente est en partie captée par des récepteurs se trouvant sur la cellule postsynaptique et transmet ainsi le signal neuronal par transduction. Environ 80 % de la dopamine libérée est recaptée par les neurones dopaminergiques présynaptiques par des transporteurs sélectifs DAT (dopamine active transporter). Sauf au niveau du cortex préfrontal, où l'expression des DAT est très faible et où la dopamine est recaptée par les neurones noradrénergiques via le transporteur NET8.

La dégradation de la dopamine s'opère soit dans la fente synaptique par une ectoenzyme, la catécholamine-O-méthyltransférase (COMT) soit à l'intérieur du neurone par des enzymes mitochondriales, les monoamine-oxydases A et B (MAO). La première voie produit de l'acide homovanillique (HVA) et la seconde, de l'acide dihydroxyphénylacétique (DOPAC). La mesure du taux de ces deux métabolites dans le liquide céphalorachidien sert à indiquer l'activité des neurones dopaminergiques centraux.

Les récepteurs dopaminergiques
À la puberté, les récepteurs à dopamine augmentent plus rapidement chez les garçons que chez les filles. On connaît actuellement cinq types de récepteurs de la dopamine, codés par cinq gènes différents. Ce sont tous des récepteurs couplés aux protéines G (RCPG), formés par des protéines comportant sept hélices transmembranaires. Ils sont classés en deux familles suivant la nature de la protéine G à laquelle ils sont couplés :
  • la famille des récepteurs de type D1, comprenant les sous-types D1 et D5, couplés à la protéine Gs qui augmente l'adénylate cyclase
  • la famille des récepteurs de type D2, comprenant les sous-types D2, D3, D4, couplés à la protéine Gi qui diminue l'adénylate cyclase
Contrairement aux récepteurs ionotropes, qui sont rapides, les récepteurs couplés aux protéines G réagissent lentement et le plus souvent ne produisent pas de courant postsynaptiques mesurables (du moins in vitro). Ils sont là pour moduler l'activité des neurones postsynaptiques et modifiant leur mode de traitement de l'information9.

Localisation des récepteurs dopaminergiques (d'après Landry et Gies7 2009)
Famille de type D1
Famille de type D2
D1
D5
D2
D3
D4
Protéine G
Gs
Gs
Gi
Gi
Gi
Localisation centrale
striatum, noyau accumbens, tubercules olfactifs, cortex
hippocampe, hypothalamus
striatum, substance noire, noyau accumbens, tubercules olfactifs, cortex
tubercules olfactifs, noyau accumbens
amygdale, cortex, hippocampe
Localisation périphérique
artères, rein, tractus digestif
artères, rein, tractus digestif
terminaisons synaptiques, système nerveux entérique, area postrema, hypophyse
rein, area postrema
rein, cœur

Quand les récepteurs de sous-types D1 et D5 de la première famille sont activés par la liaison d'un agoniste, ils induisent la formation d'AMP cyclique par activation de l'adénylate cyclase par l'intermédiaire de la protéine Gs. La cascade de réactions qui s'ensuit aboutit à une dépolarisation et donc à une augmentation de la fréquence d'émission des potentiels d'action.

Ces récepteurs ont une localisation somato-dendritique dans le système nerveux central. Ils sont fortement exprimés par le striatum, le noyau accumbens, les tubercules olfactifs, le cortex cérébral, l'hypothalamus, le thalamus, et la pars reticulata de la substance noire. Le récepteur D5 dont l'affinité pour la dopamine est 10 fois supérieure à celle du récepteur D1 se trouve essentiellement dans l'hippocampe et l'hypothalamus.

Au niveau périphérique, l'activation des récepteurs de la famille D1, présents dans les cellules musculaires lisses vasculaires, entraînent une vasodilatation.

Les récepteurs dopaminergiques de type D2 comportent les sous-types D2, D3, D4 et leurs isoformes. Ils réagissent différemment à la liaison de la dopamine, puisque la protéine Gi à laquelle ils sont couplés induit une diminution du taux d'AMP cyclique et donc de l'activité PKA. Cette voie de signalisation aboutit à une hyperpolarisation au niveau postsynaptique et à une diminution de la libération de neuromédiateur (par inhibition de l'exocytose) au niveau présynaptique.

Au niveau central, ces récepteurs sont principalement localisés dans le striatum, la pars compacta de la substance noire, le noyau accumbens, les tubercules olfactifs et le cortex cérébral.
Les voies de projections dopaminergiques

Dans le système nerveux central, la dopamine joue un rôle complexe et intervient dans diverses fonctions importantes, telles que le comportement, la cognition, les fonctions motrices, la motivation, les récompenses, le sommeil ou la mémorisation. La dopamine est principalement synthétisée et libérée par des populations de neurones très restreintes situées dans la substance noire (SN) et dans l’aire tegmentale ventrale (VTA) qui ont pour cible majeure diverses structures cérébrales appartenant au système des noyaux de la base. Les noyaux de la base sont des structures sous-corticales comprenant différents noyaux (striatumglobus pallidusnoyau sous-thalamique). Le striatum qui représente le premier relais du système et la cible principale des projections dopaminergiques se divise en deux composantes: ventrale et dorsale.

De nombreuses études  ont mis en évidence trois grandes voies de projection ascendantes du mésencéphale : la voie nigro-striatale, la voie méso-limbique et la voie mésocorticale.
La voie nigro-striatale ou nigrostriée

SN pars compacta → Striatum dorsal (N.C., putamen)

Voie nigrostriée dopaminergique, à la différence de la connexion cortico striée glutamatergique excitatrice (d'après Purves et al Neurosciences)

Les neurones dopaminergiques de la pars compacta de la substance noire projettent majoritairement dans la partie supérieure du striatum, constituée du noyau caudé et du putamen. La voie nigrostriée représente 80 % des neurones dopaminergiques centraux7.

Ce réseau constitue un système modulateur des aires corticales motrices et intervient dans le phénomène de contrôle des fonctions motrices11. La maladie de Parkinson est une maladie dont la cause est la dégénérescence du groupe de neurones produisant la dopamine dans la substance noire. L'administration du précurseur L-DOPA, qui contrairement à la dopamine peut traverser la barrière hémato-encéphalique, ralentit la progression de la maladie, car le cerveau transforme cette substance en dopamine.

La voie méso-limbique (mésencéphale → système limbique)
ATV → striatum ventral (N. Accumbens), septum, amygdale, hippocampe
Article détaillé : voie méso-limbique.

Voie mésolimbique (en rouge) et voie mésocorticale (en mauve), sur une coupe sagittale médiane du cerveau humain

Les projections dopaminergiques qui trouvent leur origine dans l'aire tegmentale ventrale (ATV) du mésencéphale ont pour cible la région ventrale du striatum, appelée également noyau accumbens ou nucleus accumbens, la stria terminalis, les tubercules olfactifs, le septum, l'amygdale, l'hippocampe

Ce réseau neuronal, qui représente le système de récompense / renforcement participe au contrôle des processus motivationnels et de récompense et est impliqué dans les phénomènes de dépendances et d'addiction12

Par exemple, la cocaïne provoque une augmentation de dopamine dans les fentes synaptiques au niveau du noyau accumbens en inversant le fonctionnement du système de recapture de la dopamine. La nicotine provoque aussi une augmentation de la transmission dopaminergique. Toutes les substances psychoactives (cocaïne, amphétamine, alcool, opiacés) provoquent une augmentation des taux extracellulaires de dopamine dans le noyau accumbens (Di Chiara et al13 1988). 

D'une manière générale, son dysfonctionnement est lié aux comportements d'addiction: c'est parce-que l'individu a, en fonction de plusieurs facteurs associé une substance, nocive ou non, ou bien des actions (écoute musicale...) à un phénomène de plaisir que la dopamine sera sécrétée par la suite. La dopamine est aussi impliquée dans la zone cérébrale non incluse dans la barrière hématoencéphalique responsable du réflexe de vomissement, ce qui explique l'effet anti-émétique des neuroleptiques (antagonistes dopaminergiques).

La voie mésocorticale
ATV → cortex frontal (gyrus cingulaire), temporal (gyrus entorhinal)
Cette voie est formée de neurones dopaminergiques de l'aire tegmentale ventrale (ATV) dont les axones projettent sur le cortex frontal et ventral, en particulier sur le gyrus cingulaire antérieur, l'aire entorhinale et lecortex préfrontal. Elle joue un rôle dans la concentration et des fonctions exécutives comme la mémoire de travail14.

Dans le système nerveux périphérique, elle joue le rôle d'analeptique circulatoire (stimulant des fonctions assurant la circulation sanguine).

La voie tubéro-infundibulaire
La dopamine joue aussi un rôle de neuro-hormone au niveau de l'axe hypothalamo-hypophysaire. Cette voie a son origine dans l'hypothalamus et projette sur l'éminence médiane où la dopamine est relâchée dans la veine porte antéhypophysaire. Elle inhibe la libération de prolactine par l'hypophyse antérieure.

La pratique régulière d'un sport permet d'augmenter la sécrétion naturelle de dopamine15.
La dopamine est impliquée dans le trouble de déficit de l'attention/hyperactivité (TDAH), dont la cause est un problème de recapture de la dopamine par les synapses

Agonistes et antagonistes
La dopamine ne passant pas la barrière hémato-encéphalique, n'exerce que des effets périphériques lorsqu'elle est administrée par voie générale.

L'apomorphine, un dérivé alcaloïdique de la morphine, sans action narcotique, est un puissant agoniste (activateur) des récepteurs dopaminergiques de type D1 et D2, qui a l'avantage de passer la barrière hémato-encéphalique.

 Elle est indiquée :
  • dans le traitement de la maladie de Parkinson, par voie sous-cutanée. Apokinon par perfusion sous-cutanée continue exerce une action antiparkinsonnienne en activant les récepteurs de type D2 striataux ;
  • dans le traitement des dysfonctions érectiles, par voie sublinguale ;
  • dans le traitement de certaines intoxications, comme émétique, par voie sous-cutanée (Apokinon).
Agonistes et antagonistes des récepteurs dopaminergiques (d'après Dunlop et al.8)
Famille de type D1
Famille de type D2
D1
D5
D2
D3
D4
Agoniste
apomorphine, chloro-PB
apomorphine, bromocriptinepergolideropinirole, rotigotine
apomorphine, cabergoline, pergolide,pramipexole
apomorphine, PD 168077, quinpirole
Antagoniste
SCH 23390
SCH 23390
chlorpromazine, sulpiride
chlorpromazine

L'antagoniste SCH 23390 a permis de distinguer expérimentalement l'activation des récepteurs de type D1 de ceux de type D2. Le chlorpromazine à l'inverse, est plus affine pour les récepteurs de type D2.
La chlorpromazine (Largactil) fut utilisée en 1951 par Henri Laborit dans le choc post-opératoire. Premier anti-psychotique, son action a été identifiée et détaillée par Jean Delay et Pierre Deniker en 1954.
Utilisation médicale

Comme médicament
En perfusion continue, c'est un tonique qui accélère le rythme cardiaque. Elle permet de maintenir la pression artérielle et le débit cardiaque chez les patients dans certains cas comme des états de choc. À dose modérée, elle entraîne une vasoconstriction veineuse aidant au maintien de la pression artérielle. Elle entraîne également une vasodilatation des artères rénales permettant de conserver une diurèse mais sans protection rénale démontrée16. À plus forte dose, les effets sur la contraction cardiaque sont contrebalancés par la survenue d'une tachycardie, voire de troubles du rythme cardiaque

Un dérivé, la dobutamine, présentant de manière atténuée ces effets secondaires, est alors préférentiellement utilisé. Dans les états de chocs, son emploi tend à être supplanté par la noradrénaline, ce dernier ayant des résultats meilleurs en termes de mortalité, tant dans les chocs cardiogéniques17 que septiques18.
À dose contrôlée, l'apport d'un agoniste de la dopamine améliore plusieurs maladies dont la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos.
Elle fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013)19.

Sous forme de polydopamine
Des travaux dérivés de l'étude des protéines adhésives utilisées par les moules pour se fixer solidement et sous l'eau sur divers support ont mené à découvrir en 2007 qu'une grande quantité de matériaux s'ils sont placés dans une solution de dopamine au pH légèrement basique se couvrent d'une fine couche de dopamine polymérisée (dite polydopamine

Cette couche peut se former sur des objets de grande taille comme sur des objets de taille nanométrique et elle possède des propriétés chimiques potentiellement extrêmement utiles qui ont motivé de nombreux travaux de recherche. Elles peuvent notamment être utilisées pour encapsuler des médicaments et les protéger de la lumière ou de sucs digestifs, ou encore pour qu'ils soient lentement et durablement relargués dans l'organisme. On envisage aussi d'utiliser ses propriétés adhésives pour "coller" des biocapteurs ou d'autres macromolécules biologiquement actives sur ou dans les organismes22 .

Traitements
Pour traiter des maladies à déficit dopaminergique, on a recours à plusieurs types de traitements, dont les neurostéroïdes comme le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA) à effet correcteur des altérations du système à dopamine dans le cas de l’encéphalopathie hépatique chronique à titre expérimental chez le rat. 
Le cannabis peut être utilisé pour traiter certaines maladies à déficit dopaminergique : en effet, « l’élévation de la concentration de dopamine dans le noyau d’accumbens après une administration de THC [...] met en évidence l’action du THC de stimulation de la transmission dopaminergique »

Le THC augmente donc la sécrétion de dopamine, mais l'usage du cannabis, tout comme l'alcool, induisent une diminution de l'efficacité des capteurs de dopamine, entraînant chez certains un cycle dépressif supérieur au niveau précédent la prise de l'auto-médication.

Les molécules agissant sur le phénomène de recapture de la dopamine
On classe dans ce groupe les tricycliques, qui inhibent les transporteurs d'amines de la membrane pré-synaptique. Les tricycliques ne sont pas spécifiques du transporteur de dopamine (DAT), ils inhibent aussi les transporteurs de la sérotonine, la noradrénaline, etc.

Les molécules agissant sur le phénomène de dégradation synaptique de la dopamine
On classe dans ce groupe les IMAO, inhibiteurs de la monoamine oxydase (MAO).

L'étude des mésanges charbonnières vient confirmer les études de Bart Kempenaers, qui évoquait le fait qu'une augmentation de concentration en récepteur D4 de la dopamine dans le cerveau allait de pair avec un accroissement de curiosité chez l'animal25.

Relation entre dopamine et effet placébo
Une relation dose-effet a été confirmée entre dopamine et effet placébo en 2012 par une étude qui a conclu à une différence individuelle de réponse aux placébos, en partie en raison de facteurs génétiques, lesquels pourraient donner lieu à la création d’un marqueur génétique relatif à cette « sensibilité », qui devrait à l’avenir être mieux pris en compte dans les stratégies thérapeutiques, la distribution des soins et la conception des essais cliniques.

Les essais cliniques impliquent en effet des tests en double aveugle pour les nouvelles molécules candidates à être de nouveaux médicaments, contre des placebos. Les résultats seront plus clairs et statistiquement plus significatifs avec des patients insensibles à l’effet placébo).

Le gène en cause est le gène COMT (catéchol-O-méthyltransférase). Il avait déjà été repéré dans le traitement de la douleur et de nombreuses affections (maladie de Parkinson) ainsi que dans le « comportement de confirmation de nouvelles informations selon nos croyances » ;
L’activation de ce gène modifie la production de dopamine. La dopamine participe aux voies neuronales impliquées dans l’anticipation (qui est en jeu dans l’effet placebo).

Ce gène COMT conditionne ainsi l'ampleur de la réponse au placebo pour chaque individu. Il existe un allèle Met et un allèle Val pour ce gène, caractérisés selon que le codon 158 de leur séquence code pour une méthionine ou une valine. Le cortex préfrontal des personnes disposant de deux allèles Met semble produire 3 à 4 fois plus de dopamine que chez les porteurs de deux allèles Val. Or, le cortex préfrontal est la zone du cerveau associée à la cognition, à l'expression de la personnalité, à la prise de décision et au comportement social

Cette découverte renforce l’importance du rôle de la dopamine dans le cerveau. Elle confirme aussi l’influence de l'environnement médical et clinique (incluant la relation médecin-patient) dans les soins pour les patients sensibles à l’effet placebo.

Chez des patients atteints du syndrome du côlon irritable expérimentalement soumis à des médicaments habituels ou à un placebo, ce dernier était d’autant plus efficace (fonction linéaire « effet-dose ») que la disponibilité de dopamine était élevée chez les patients, en lien avec leur profil génétique. « En particulier, les patients « à double Met » (Met/Met) montrent une amélioration de leurs symptômes avec placebo par rapport aux patients « à double Val » (Val/Val) » .

Origine naturelle
Outre son rôle de neurotransmetteur, la dopamine (dérivée d'un pyrocatéchol) est une molécule naturelle que l'on retrouve dans certaines des protéines sécrétées par les moules marines. Ces dernières s'avèrent être très riches en motifs catéchols, dont la dopamine, et permet ainsi aux moules de posséder des propriétés adhésives exceptionnelles.

Utilisation
La dopamine fait partie de la famille des catéchols au même titre que la DOPA (3,4-dihydroxy-L-phénylalanine), qui est une forme hydroxylée de l’acide aminé L-phénylalanine, et de l’acide 3-(3,4-dihydroxyphényl) propionique. Il s'agit d'une molécule biocompatible, commerciale qui possède une fonction amine primaire libre susceptible de subir une modification chimique. Ainsi cette molécule a connu depuis quelques années un véritable succès dans la modification de surface, notamment grâce à ses fortes propriétés adhésives (motif catéchol) et grâce à la présence d'une fonction chimique capable de réagir avec une molécule d'intérêt, par exemple.



Dopamine : tout sur la dopamine

Le cerveau humain est une structure complexe constituée de neurones effectuant entre eux des connexions. Les neurones dopaminergiques concernent moins de 1% des neurones du cerveau, mais elles font partie des cellules qui assurent le bon fonctionnement du système nerveux. Elles produisent en effet de la dopamine, un médiateur chimique qui règle les fonctions motrices et psychiques d'une personne.

Qu'est-ce que la dopamine ?
La dopamine est un neurotransmetteur secrété dans le système nerveux central, plus précisément dans la zone tegmentale ventrale du mésencéphale. Elle est chargée de transmettre l'information chimique entre les neurones. Elle est la petite molécule qui se cache derrière nos ressentiments, nos sensations, nos désirs, et nos comportements. Vous ressentez du plaisir en mangeant, en écoutant de la musique, en faisant du shopping ? C'est la dopamine qui vous procure ce plaisir. Vous avez un désir sexuel ? Vous vous sentez très motivé, vous êtes de bonne humeur ou encore vous êtes addict à quelque chose ? C'est encore la dopamine qui en est le responsable. La dopamine est ainsi un élément très important pour l'équilibre de l'organisme.

À quoi sert la dopamine ?


À l'intérieur du cerveau, les neurones véhiculent les influx nerveux (informations). Traitées par les différentes cellules nerveuses, ces informations se transforment ensuite en des messages chimiques. Et c'est la dopamine qui les transmet d'un neurone à un autre. Prenons l'exemple de deux neurones parmi les millions qui sont présents dans la partie centrale du cerveau. 

Un neurone libère une information. Grâce à l'action de la dopamine, celle-ci sera ensuite captée par le neurone récepteur qui est capable de reconnaître et de réceptionner la molécule. On appelle synapse la connexion entre les deux neurones, émetteur d'un côté, et récepteur de l'autre. A noter : qu'il existe dans le cerveau, outre la dopamine, d'autres neuromédiateurs comme l'acétylcholine ou la sérotonine).

Un dysfonctionnement au niveau de la synapse perturbe ainsi la transmission de l'information et affecte le bon fonctionnement du système nerveux. Ce dysfonctionnement peut être dû à une dégénérescence des neurones qui sécrètent la dopamine ou à une forte quantité de dopamine dans le cerveau causée par la prise de produits dopaminergiques.

La baisse d'activité des neurones dopaminergiques entraîne des troubles comportementaux, des tremblements, un ralentissement des mouvements, une rigidité musculaire, une difficulté à analyser des informations, etc. Bref, les symptômes de la maladie de Parkinson.

A l'inverse, la libération massive de dopamine dans le cerveau procure du plaisir à la personne. Elle devient plus motivée, joyeuse, plus forte et plus courageuse. 

Toutefois, un excès de dopamine dans le cerveau (due à la prise de médicament ou de drogue) peut entraîner chez la personne des hallucinations et des troubles comportementaux tels que l'hypersexualité, l'addiction au jeu, etc.

Mais la dopamine n'agit pas seulement au niveau du cerveau. Elle est aussi présente dans le corps pour assurer le bon fonctionnement du cœur et des reins.

Comment corriger le taux de dopamine ?

Au début, il ne peut s'agir que de carence dopaminergique. C'est-à-dire que les neurones dopaminergiques ne parviennent pas à produire la quantité nécessaire de dopamine pour assurer le bon fonctionnement du système nerveux. 

L'excès de dopamine ne peut avoir lieu qu'après des traitements dopaminergiques. Faire du sport permet de se doper à la dopamine. On peut aussi miser sur certains aliments pour stimuler les neurones dopaminergiques. L'alcool, le tabac, le cannabis sont aussi des stimulants. 

Ces produits donnent une envie de faire et d'expérimenter. Mais, la prise de ces psychostimulants expose la personne à des risques de dépendance. Et enfin, il y a les médicaments qui sont surtout prescrits lorsque cette carence en dopamine atteint un stade élevé (maladie de Parkinson).


Mais l'hyperactivité de la dopamine gène aussi le bon fonctionnement du système dopaminergiques et conduit la personne à délirer, à avoir des hallucinations, ou à avoir des troubles comportementaux (agressivité, hyper-sexualité, hostilité, etc.). L'excès de dopamine est dû à la prise de médicaments dopaminergiques à forte dose ou à la prise de drogue.

La dopamine est ainsi liée à presque tous les domaines de notre vie : à l'alimentation, à l'amour, à l'envie, au désir, à la psychose, à l'attention, à la mémoire, à la motivation, etc. Bref, cette petite molécule est liée à la survie de notre organisme !


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