mercredi 20 janvier 2016

Inserm et fibromyalgie, enfin !

Inserm et fibromyalgie, enfin !

Blog : Le blog de fibroactions
 
Et bien depuis le 15 décembre 2015, grâce à vos actions, nos actions communes au sein de Fibro’Alliance, cela vient de changer. Un pas supplémentaire et significatif vient d’être franchi dans la reconnaissance de la maladie, mais surtout de son retentissement, qui, enfin ne peut plus être ignoré ou réfuté par qui que ce soit. Le ministère confirme de facto que la fibromyalgie existe bel et bien!


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    Chers amis, vous vous rappelez notre déception et notre colère à chaque réponse concernant la fibromyalgie aux questions émises par l’un de nos chers députés et sénateurs ? Vous vous rappelez la réponse, identique à la virgule près, mois après mois, année après année (depuis 2007 et le rapport de l’Académie de médecine), ministre de la santé après ministre de la santé, officialisant un syndrome, sans jamais vouloir reconnaître la maladie, en dehors de quelques cas graves et rarissimes ?

    Pour ceux et celles qui prendraient le train en route en voici un exemple (toutes les autres réponses ont peu ou prou la même tournure :
    “ La fibromyalgie, ou syndrome fibromyalgique, est une affection comprenant un ensemble de symptômes dont le principal est une douleur chronique majorée par les efforts et pouvant s’accompagner de fatigue, de perturbations du sommeil et de troubles anxio-dépressifs. Ce syndrome n’a pas de cause connue. Le diagnostic est posé devant la persistance des symptômes et l’absence d’autre maladie identifiée, d’anomalie biologique ou radiologique et il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique ni de prise en charge bien établie du syndrome fibromyalgique. De plus, la gravité et l’évolution des symptômes sont très variables d’un patient à l’autre. La fibromyalgie ne peut donc être inscrite sur la liste des 30 affections de longue durée (ALD 30) nécessitant un traitement prolongé, une thérapeutique particulièrement coûteuse et qui permet de prendre en charge les patients à 100 %. 

     Toutefois, les formes sévères et très invalidantes de cette maladie peuvent donner lieu à une prise en charge à 100 % par l’assurance maladie obligatoire des soins et traitements liés à cette affection, au titre des affections « hors liste », conformément à l’article L. 322-3 4° du code de la sécurité sociale. Cette admission est appréciée par le médecin-conseil sur la base des critères de gravité, d’évolutivité ou de caractère invalidant de la maladie, d’une part, et, d’autre part, de la durée prévisible du traitement et de son caractère particulièrement coûteux tels que précisés à l’article R. 322-5 du même code et dont les critères d’évaluation sont fixés par la circulaire ministérielle du 8 octobre 2009. 

    Pour autant, le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes est très attentif aux difficultés que rencontrent les personnes atteintes par ce syndrome. La Haute Autorité de santé (HAS) a publié en 2010 un rapport d’orientation à destination des professionnels de santé, visant à améliorer la prise en charge des personnes présentant ce syndrome. 

    Ce rapport est consultable sur son site internet. Sur un plan médical, bien qu’il n’existe pas, à ce jour, de traitement spécifique, ce rapport a proposé des pistes de prise en charge, à partir des recommandations internationales existantes, d’enquêtes et de l’expérience de professionnels : la reprise progressive ou la poursuite de l’activité physique sont des éléments importants du traitement afin d’éviter le déconditionnement à l’effort qui peut générer encore davantage de douleur ; dans certains cas, des séances de balnéothérapie, de kinésithérapie, de relaxation et/ou la prescription d’antalgiques, peuvent également aider le patient.

     En tout état de cause, il appartient au médecin généraliste de décider des modalités de prise en charge à privilégier, selon les symptômes de chaque patient et de leur retentissement sur sa vie quotidienne. Par ailleurs, le plan d’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques tenait compte des besoins exprimés par les associations concernées par la fibromyalgie. Cette affection a bénéficié de l’ensemble des mesures prévues par le plan concernant la recherche, la coordination, la prise en charge des malades, l’insertion sociale et de nombreux progrès ont été réalisés.”
    La même réponse était apportée sur le site de l’assemblée nationale en réponse aux questions des députés.

    Et bien depuis le 15 décembre 2015, grâce à vos actions, nos actions communes au sein de Fibro’Alliance, cela vient de changer.
    Pour rappel, en mai 2015, nous étions près de deux cents personnes souffrantes mais animées de la même volonté forte de faire progresser les choses devant le ministère de la santé (un moment très fort et chargé d’émotions pour les personnes présentes, qui attendent avec force le prochain rassemblement).
    Nous fûmes reçus par la Direction générale de la Santé, qui nous annonçait la mise en oeuvre d’une expertise collective sous la conduite de l’Inserm, pour laquelle nous devions nous revoir en décembre.
    Après plusieurs échanges entre l’Inserm et le ministère et nos interventions, la réponse en ce 15 décembre 2015  a profondément changé.

    Ce 12 mai on nous annonçait en grande pompe le déblocage d’une importante somme d’argent pour le financement de cette étude. Il y a quelques jours, nous en recevions la confirmation officielle.
    Nous  pouvons le vérifier grâce  à la réponse apportée par le ministère de la santé le 15 novembre 2015 via la question posée par  le député M. Pascal Cherki (membre de la commission des finances) du 17/11/2015 dont la réponse du ministère est intervenue le 17/12/2015 :

    Le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes conscient des délais importants de diagnostic, des inégalités de sa reconnaissance au niveau régional et de la prise en charge variée (médicaments ou non médicaments) de ce syndrome, s’est saisi de ce sujet en sollicitant l’institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) pour une expertise collective en 2015. Il convient en effet de disposer d’informations actualisées sur ce problème de santé. Cette expertise collective donnera notamment des pistes pour permettre une prise en charge adaptée et une meilleure prise en compte du retentissement du syndrome fibromyalgique sur la vie sociale et professionnelle des patients.”

    source : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-91161QE.htm
    Un pas supplémentaire et significatif vient d’être franchi dans la reconnaissance de la maladie, mais surtout de son retentissement, qui, enfin ne peut plus être ignoré ou réfuté par qui que ce soit.
    Le ministère confirme de facto que la fibromyalgie existe bel et bien.
    Est ce que vous vous rendez compte ?

    Le prochain médecin qui vous énoncera doctement “c’est dans votre tête”, et “vous pouvez travailler” vous pourrez lui proposer de revoir sa copie et de se renseigner auprès du ministère ou de son ordre.
    C’est une véritable surprise en cette veille de Noël, n’est ce pas ?

    Grâce à vous tous, un grand pas en avant vient d’être franchi.
    Nous allons agir afin de devenir des interlocuteurs privilégiés de l’Inserm, mais aussi de la Haute autorité de santé., et pourquoi pas, de l’Académie de médecine, qui devrait intervenir dans ce débat, et nous ne lâcherons rien !

    Le voile est levé sur une maladie (aujourd’hui syndrome mais demain maladie, car les recherches avancent à ce jour à grands pas) qui ne peut plus être ignorée des pouvoirs publics. Car si ce n’est pas une épidémie c’est cependant plusieurs millions de personnes atteintes dans leur corps et dans leur vie.
    L’expertise collective dirigée par l’INSERM a bien débuté comme  nous  l’a annoncé le Dr BIGNOLAS en  novembre 2015 :
    • un chef de projet a été engagé pour ce travail,
    • la phase de collecte de l’information scientifique disponible, recouvrant aussi bien la biologie que les sciences humaines et sociales, a démarré au printemps dernier et se poursuivra tout au long de l’étude,
    • la phase d’identification des experts des différentes disciplines est encore en cours, ainsi que le conventionnement de ceux-ci,
    • la phase d’identification des associations de patients qui seront sollicitées par l’Inserm vient de débuter ce mois-ci (novembre 2015), et la réflexion sur la méthode d’inclusion des apports de ces associations dans l’expertise est en cours.

     Avec cette annonce positive, l’ensemble des associations présentes dans Fibro’Alliance vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année, à vous et vos familles.
    Que nos voeux vous accompagnent.

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