vendredi 20 novembre 2015

L’apprentissage de la citoyenneté et la transmission des valeurs commencent à l´école

L’Europe n’est pas le réceptacle des valeurs

Par El Arbi El Harti le 19/11/2015 à 12h21
Larbi El Harti
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L’apprentissage de la citoyenneté et la transmission des valeurs commencent à l´école. L’immunité de nos enfants et de notre avenir contre les extrémismes nécessite une école démocratique, dans des sociétés équitables, justes et participatives.
L´unanimité soulignant que les attentats de Paris  constituent une attaque contre  les valeurs européennes est inquiétante. Les valeurs ne sont pas le patrimoine exclusif d’une partie de l’humanité ou de telle autre. L’universalité des valeurs est le patrimoine de ceux qui ont intégré dans leur quotidien le respect de la diversité et du pluralisme. C’est-à-dire : des centaines de millions de personnes qui vivent aussi en dehors des frontières de l’Europe.  

Quand un terroriste se fait exploser à Paris, à Beyrouth ou à Bagdad, massacrant des innocents, la propagation de son acte se fait ressentir à Rabat, à Dakar et Jakarta; mais aussi à Bogota et à Sidney. Les tentacules de la barbarie sont abhorrées parce qu’elles touchent l’humanité entière.

Le choix des cibles des attentats de Paris constitue une nouvelle étape dans la déraison du terrorisme. Les assassins ont pris pour cibles des jeunes, exerçant leur légitime droit de vivre ensembles et de partager les petites joies de la vie, comme suivre un match dans un terrain de foot, écouter de la musique dans une salle de concert ou manger dans un restaurant. Toujours entre amis, ensembles.

Il s´agit d´actes méticuleusement coordonnés et exécutés avec une précision professionnelle, qui ne cherchait pas à détruire le Chrétien, le Juif, le Musulman ou l´athée. La vraie cible idéologique, c´était la liberté et le mode de vie que ces jeunes pacifiques représentent en France et ailleurs.

Le terrorisme est vigoureusement allergique à un mode de vie qui a démontré sa viabilité universelle. La différence, c’est ce qu’il cible avec le plus de rage. Quelle que soit cette différence, son climat ou le théâtre où elle se déploie, les terroristes essaient de l’atteindre, de semer la peur pour que les gens se terrent chez eux.

Le terroriste n´aime pas la démocratie là où elle existe. Il veut la détruire en désintégrant ses valeurs et institutions. Le terroriste a une pensée recroquevillée, étroite, unilatérale. Son objectif : aviver la frayeur de l´autre et multiplier ses angoisses. Le but du terrorisme est de semer la discorde pour froisser l'âme des peuples. C’est ce que nous devons éviter à tout prix.

A côté de l´approche sécuritaire, les Etats  doivent sérieusement se pencher sur l´éducation de manière transversale. L’éthique de la coexistence et du respect de l'autre est une et indivisible.

L’apprentissage de la citoyenneté et la transmission des valeurs commencent à l´école. L’immunité de nos enfants et de notre avenir contre les extrémismes nécessite une école démocratique, dans des sociétés équitables, justes et participatives... Une éducation en crise crée des individus instables et influençables. Des proies faciles pour les recruteurs du terrorisme.
C’est le cas de millions de jeunes, d´ailleurs et d´ici. Livrés à eux-mêmes, ils sombrent dans un cyclone noir où se rangent les pires fruits de la globalisation : ambition contrariée, insatisfaction existentielle, privation, haine, crise d´identité…

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