lundi 9 novembre 2015

Scandale de l’abattoir d’Alès : ce qu’on ne vous dit pas

Scandale de l’abattoir d’Alès : ce qu’on ne vous dit pas 
 
Belle performance que celle de l’ensemble des commentateurs et des médias qui ont réussi à ne pas parler ni même évoquer l’abattage halal, principale activité de l’abattoir d’Alès.
Belle performance que celle de l’ensemble des commentateurs et des médias qui ont réussi à ne pas parler ni même évoquer l’abattage halal, principale activité de l’abattoir d’Alès.
C’est bien une des tares de notre époque de miser sur l’émotionnel pour éviter toute analyse de fond. En effet, si l’émotion est légitime devant ces images insoutenables, il me semble bon de réaliser une analyse des causes.

Cette affaire révèle, en effet, un triple scandale :

1°) L’introduction du halal dans un abattoir ne peut que se généraliser à l’ensemble de ses activités pour des raisons de logistique industrielle, banalisant ainsi la souffrance animale et l’inobservance des règles d’hygiène, inhérentes à ce mode opératoire. C’est ce que dénonce sans relâche Vigilance Halal. La pratique quotidienne de l’abattage halal accordé par dérogation, mais devenu la règle, a fatalement des conséquences sur l’état d’esprit des employés des abattoirs, qui prennent de mauvaises habitudes, y compris pour d’autres espèces non concernées par le halal. Ce ne sont pas les plus blâmables.

2°) La carence évidente des services de la Direction départementale de la protection des populations : ses agents sont présents au quotidien dans les abattoirs. Pourquoi ce silence ? Complicité, peur des réactions, manque de moyens humains ? Une enquête permettra peut-être d’y voir plus clair. Je peux affirmer, en raison de l’expérience de nombreux dossiers en cours pour Vigilance Halal, qu’il y a un problème au niveau des services de l’État, et pas uniquement dans ce domaine. Malgré les nombreux textes législatifs et les affirmations lénifiantes des autorités, le paysage administratif français ressemble de plus en plus à un « village Potemkine ».

3°) La responsabilité des organisations professionnelles agricoles et de la filière viande : le mirage d’un eldorado du marché halal en plein boom confirme notre analyse d’une conjonction de l’affairisme mercantile et de l’obscurantisme religieux, au détriment des animaux, mais aussi des consommateurs et des éleveurs. L’appât du gain a même saisi le bio, qui peut être halal ! Les éleveurs doivent se ressaisir pour sauver leur honneur et exiger que leurs animaux soient abattus de façon éthique et que cesse l’opacité des pratiques des abattoirs.

Pour conclure, l’ensemble des médias et commentateurs passe systématiquement à côté de l’essentiel. Les revendications de végétariens extrémistes demandant la fermeture de TOUS les abattoirs et de végétarisme pour tous sont totalement surréalistes et ne servent qu’à brouiller le débat. Vigilance Halal opte pour une position plus pragmatique visant à interdire l’abattage rituel, à faire respecter la législation, à mettre en place la méthode Temple Grandin, ce professeur d’université du Colorado dont on ne parle jamais en France, dans cette attitude classique de cécité prétentieuse et de primauté de l’idéologie sur la réalité.

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