vendredi 4 décembre 2015

"Il faut vivre normalement, tout en étant vigilant, attentif et réactif"

Attentats de Paris : deux nouveaux suspects "activement recherchés" par les polices belge et française

Deux nouveaux individus sont recherchés dans l'enquête sur les attentats de Paris, précise le communiqué du parquet fédéral belge, vendredi 4 décembre.

Photographie diffusée vendredi 4 décembre 2015 par la police fédérale belge montrant les deux hommes recherchées dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris.
Photographie diffusée vendredi 4 décembre 2015 par la police fédérale belge montrant les deux hommes recherchées dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. (POLICE FEDERALE BELGE
Après les attentats de Paris, deux nouveaux suspects sont "activement recherchés" par les polices belge et française, indique le parquet fédéral belge, vendredi 4 décembre. Ils sont soupçonnés d'avoir accompagné Salah Abdeslam en Autriche et en Hongrie, et l'un d'eux aurait utilisé un nom d'emprunt pour louer une maison et transférer de l'argent à Hasna Aït BoulahcenUn appel à témoins a été lancé par la police belge.

Deux hommes accompagnent Salah Abdeslam en Autriche

"L’enquête a démontré que Salah Abdeslam s’est rendu à deux reprises à Budapest, en Hongrie, dans le courant du mois de septembre 2015, au moyen d’un véhicule de location", indique le communiqué transmis par la justice belge.
"Le 9, il a été contrôlé à la frontière entre la Hongrie et l’Autriche à bord d’un véhicule Mercedes, en compagnie de deux personnes. Celles-ci faisaient usage de fausses cartes d’identité belges au nom de Samir Bouzid et Soufiane Kayal", est-il encore précisé.

Un faux nom pour louer une maison et transférer de l'argent

La fausse identité de Soufiane Kayal a été utilisée pour louer une maison à Auvelais (Belgique), perquisitionnée le 26 novembre. Une fausse carte d'identité à ce nom a été utilisée quatre jours après les attentats de Paris, le 17 novembre vers 18 heures, dans une agence Western Union en région bruxelloise. "C’est de là qu’une somme de 750 euros a été transférée à Hasna Aït Boulahcen, la cousine d'Abdelhamid Abaaoud", poursuit le parquet fédéral. Des images ont d'ailleurs été enregistrées lors de ce transfert d’argent.
Selon les éléments communiqués par la justice française, Hasna Aït Boulahcen a joué le rôle d'intermédiaire entre Abdelhamid Abaaoud et son logeur à Saint-Denis, Jawad Bendaoud, mis en examen le 24 novembre.


Terrorisme : les services de renseignement sont-ils à la hauteur ?

Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et auteur de nombreux ouvrages sur la menace terroriste, confie à francetv info son analyse sur l'état des services de renseignement après les attentats du 13 novembre.

Un policier devant des restaurants et des cafés visés par des attaques, trois jours après l'assaut des terroristes, le 16 novembre, à Paris.
Un policier devant des restaurants et des cafés visés par des attaques, trois jours après l'assaut des terroristes, le 16 novembre, à Paris. (ETIENNE LAURENT / EPA / MAXPPP)
Les attentats qui ont ensanglanté Paris et Saint-Denis le 13 novembre ont soulevé de nombreuses interrogations sur le rôle des services de renseignement. Pour Alain Chouet, ancien responsable de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), si certains aspects peuvent toujours être améliorés, le système antiterroriste français a fait son travail. Entretien.

Francetv info : La France a vécu les attentats les plus meurtriers sur son sol : les services de renseignement ont-ils failli à leur mission ?
Alain Chouet : Quand il y a un attentat, c'est qu'on n'a pas fait assez. Mais le problème ne vient pas obligatoirement des services de renseignement. Les auteurs des attaques avaient, pour la plupart, un passé judiciaire extrêmement chargé. Pourtant, ils n'ont jamais fait l'objet de mesure de privation de liberté ou d'un suivi spécifique.

Pourquoi ces personnes "à risque" n'étaient-elles pas mieux surveillées ? 
Parce qu'elles sont trop nombreuses. Il y a des milliers d'électrons libres comme elles. Techniquement, il est très difficile de suivre autant de personnes.

La loi renseignement votée cet été est-elle une solution pour empêcher de futurs attentats ?
Aucun service de sécurité au monde ne peut produire un filet aux mailles assez fines pour garantir qu'il ne se passera jamais rien. Les Etats-Unis subissent des attaques régulièrement, pas seulement liées au terrorisme islamiste, mais aussi les mass shootings [tueries de masse] que les mesures liberticides du Patriot Act n'ont pas réussi à empêcher.

A chaque fois qu'on a un attentat en France, on vote un train de lois nouvelles, pour rassurer. Nous avons déjà un arsenal judiciaire suffisant, je ne vois pas l'intérêt d'empiler des nouvelles mesures par-dessus. Nous avons des règles claires de suivi et d'encadrement judiciaire, alors appliquons-les ! Mais il faut intervenir plus rapidement.

Quelqu'un qui est condamné pour des faits graves doit passer par la case prison et faire l'objet d'un suivi concret pendant les années qui suivent. Et pas seulement au point de vue judiciaire, mais également social, pour qu'il puisse se réintégrer facilement dans la société.

Y a-t-il eu un problème de communication entre les différents services de renseignement ?
Il est difficile de communiquer avec un moindre effectif sur des milliers de cas de façon simultanée. Notre dispositif antiterroriste est prévu pour répondre à un style de terrorisme qui date des années 1990. A l'époque, il n'y avait qu'une centaine de cibles à traiter. Il faut réadapter notre dispositif pour ne pas être débordé.

Que pensez-vous de la nouvelle organisation de la lutte antiterroriste, repensée depuis la réforme de 2006 ?

On a désossé les renseignements généraux, dont la force majeure était un excellent maillage du territoire, pour les répartir entre des services multiples. C'est une erreur, et cela ne facilite pas la communication interne.
La gendarmerie, qui faisait un vrai travail de terrain, est devenue une police routière. Maintenant, les gendarmes ne peuvent plus fournir de renseignements : difficile d'obtenir des informations de quelqu'un à qui vous avez mis 400 euros d'amende et enlevé quatre points au permis pour infraction du Code de la route !

Peut-on mieux coopérer avec les pays voisins ?
Le problème n'est pas français, il est européen. Avec l'espace Schengen, on a créé un espace unique de libre circulation des personnes, mais il n'y a pas d'harmonisation de nos méthodes de renseignement au niveau européen. Certains pays restreignent la communication d'informations personnelles de leurs citoyens, pour des questions de libertés fondamentales parfaitement compréhensibles. Mais cela rend le suivi très compliqué pour les services de renseignement.
Nous n'avons même pas de système de traduction unique au niveau européen ! Chaque pays peut établir des listes de personnes à surveiller, mais si chacun choisit un système différent pour transcrire les noms en arabe ou en alphabet cyrillique, impossible de centraliser les sources. On n'arrive pas à tout savoir sur le parcours d'une personne.

Et puis, il n'y a pas que l'Europe. La Turquie, notre alliée, est la clé sur le transit de terroristes depuis et vers notre sol. Pourtant, nos relations entre services de renseignement ne sont pas assez solides, et c'est un problème dont on parle très peu. On n'a jamais demandé aux Turcs de surveiller pour nous leurs frontières avec l'Irak et la Syrie. Ils pourraient pourtant repérer et nous renvoyer les Français suspects, présents sur leur territoire, qui tentent de rejoindre la Syrie.

Un article paru dans Le Monde estime que "l'antiterrorisme serait en état de mort clinique". Partagez-vous ce constat ?
Pas du tout. Personne ne s'est demandé pourquoi il n'y a pas eu d'attentats sur notre sol entre 1995 à 2011. C'est peut-être parce que nos services de renseignement ont bien travaillé. Mais quand ça marche, il n'y a rien à dire.
On ne peut pas éviter tous les attentats. Vous n'empêcherez jamais un groupe de quelques personnes décidées à mourir de faire des dégâts autour d'elles en se suicidant. Ou alors, il faut mettre un gendarme derrière chaque citoyen. Mais en faisant ça, on joue le jeu des terroristes.
C'est exactement ce qu'ils cherchent : ils veulent creuser le fossé et l'isolement entre les communautés issues de l'immigration et leur pays d'accueil. La solution passe donc par les renseignements, bien sûr, mais aussi par l'éducation. L'apprentissage du vivre ensemble, ça commence au bac à sable.

Terrorisme, rock et poésie anglaise, les obsessions éclectiques du juge Marc Trévidic

L'ancien juge antiterroriste multiplie les interventions médiatiques depuis les attentats de Paris. Francetv info dresse son portrait.

Le juge Marc Trévidic à Paris, le 14 janvier 2013.
 
Le juge Marc Trévidic à Paris, le 14 janvier 2013. ( MAXPPP)
"Là, on est mal pendant dix ans", "le pire est devant nous", "leur haine ne va pas s'arrêter là", "l'ennemi est incroyablement puissant et déterminé", "d’autres attentats sont à prévoir"... L'auteur de ces phrases toutes plus anxiogènes les unes que les autres s'appelle Marc Trévidic. Un nom à la consonance bretonne. Celui d'un ancien juge de l'antiterrorisme, omniprésent dans les médias depuis les attaques de Paris, le 13 novembre dernier. De quoi faire sourire certains journalistes sur Twitter.

Le visage de l'antiterrorisme depuis 2006

"Je ne suis intervenu que le week-end suivant les attaques et le lundi, car j'ai des réunions à Paris", rétorque Marc Trévidic, joint par téléphone à Lille, où il est désormais affecté en tant que premier vice-président du tribunal de grande instance. "Je n'avais pas de plan médias", ajoute-t-il, le sourire dans la voix. Mais le magistrat, connu pour son franc-parler, l'avoue sans détour : la possibilité de commenter publiquement ces attentats l'a "libéré".
J'avais envie de m'exprimer car se sentir sur la touche n'est pas facile.
Marc Trévidic
Francetv info
Le magistrat longiligne aux cheveux bruns, la cinquantaine, est devenu le visage de l'antiterrorisme depuis qu'il est arrivé en 2006 à la galerie Saint-Eloi, le pôle de l'instruction antiterroriste à Paris, qui compte aujourd'hui neuf juges. Mais la règle de mobilité en vigueur à la Chancellerie, qui veut qu'un juge spécialisé ne puisse pas rester plus de dix ans au même poste ou dans le même tribunal, l'a poussé vers d'autres horizons à la rentrée. Adieu les terroristes islamistes, bonjour les divorces et la justice quotidienne.

Ce gros bosseur, qui s'est retrouvé à gérer jusqu'à 80 dossiers, dont les délicates affaires de Karachi, des moines de Tibéhirine et de l'attentat contre l'avion du président du Rwanda en 1994, a été "soulagé" de cette mutation dans un premier temps. Avec "les collègues" de l'antiterro, "nous n'y arrivions plus, nous n'avions plus les moyens" de faire face à la montée en puissance du terrorisme islamiste, analyse-t-il. Mais la frustration est vite revenue. Le 30 septembre, Marc Trévidic délaisse les affaires familiales pour son terrain de prédilection en accordant une interview terriblement prémonitoire à Paris Match. "J'ai acquis la conviction que les hommes de Daech ont l'ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d'ampleur, incomparables à celles menées jusqu'ici", pronostique-t-il.

Vers un 11-Septembre de l'Etat islamique en France ? 

Celui qui a "vu défiler 50 mecs de l'Etat islamique" dans son bureau en est certain : l'organisation compte perpétrer son 11-Septembre en France, sa cible prioritaire. C'est en rentrant chez lui dans la soirée du vendredi 13 novembre, pour rejoindre sa famille restée en région parisienne, que Marc Trévidic a pris connaissance des attaques. "J'ai tout de suite compris que ce serait un carnage", raconte-t-il après coup. C'est pourquoi le magistrat aux yeux rieurs passe son temps à alerter les Français, redoutant de "voir un petit ronron s'installer" dans le pays, comme après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. "Ce n'est pas terminé. On en a pour dix ans", martèle-t-il.
A ceux qui lui reprochent d'être anxiogène, Marc Trévidic répond que Manuel Valls ne l'était pas moins en évoquant la possibilité d'une attaque chimique sur le territoire.

 "Il faut vivre normalement, tout en étant vigilant, attentif et réactif", conseille le magistrat. Pour ce qui est de la politique menée avant et depuis les attentats, le "petit méchant juge", comme il se surnomme dans son dernier livre, a sa petite idée. Et ce fils d’un père breton et d’une mère basque, cadres chez Renault, ne la garde pas pour lui. Les mosquées salafistes ? Il faut les "fermer". L'Arabie saoudite ? Un partenaire infréquentable, qui a diffusé le "poison" de l'islam radical dans le monde. L'état d'urgence ? Un risque de "Guantanamo à la française".

Aux perquisitions administratives, le juge aurait préféré un "appui logistique de l'armée" ponctuel pour assister les officiers de police judiciaire dans leurs perquisitions. "Il n'y a que le système judiciaire qui permette de poursuivre légalement des cibles terroristes. Cela garantit des procédures irréprochables et les libertés individuelles", argumente-t-il. A chaque interview, Marc Trévidic enfourche son cheval de bataille : donner autant de moyens aux services judiciaires qu'aux services de renseignement. "Nous faisons face à un goulet d’étranglement : quand près de 2 500 personnes travaillent au renseignement, en face, il n’y a que 150 personnes du côté judiciaire", expliquait-il dans Les Echos. "J'aimerais que mes collègues aient les moyens de bosser", nous confirme-t-il, attendant de voir quelles dispositions législatives seront prises à l'issue de l'état d'urgence.
Des interventions remarquées et saluées sur les réseaux sociaux.

À lire Twitter ces jours-ci, je me dis que si Marc Trévidic se présente aux présidentielles en 2017, il est élu.
— Maitre Eolas ✏️ (@Maitre_Eolas) 15 Novembre 2015

Une pétition pour son retour à l'antiterrorisme

Une pétition a même été mise en ligne pour sa réaffectation à l'antiterrorisme. Lundi 30 novembre, elle avait recueilli près de 38 000 signatures. Son auteure, une éducatrice à Nantes, estime que "la société française ne peut se priver d'une telle expertise" à l'heure actuelle. "Marc Trévidic n'est pas devenu juge, il est né juge !" explique-t-elle à francetv info.
Le juge antiterroriste Marc Trévidic, le 14 février 2013 à l'Assemblée nationale à Paris. 
 
Le juge antiterroriste Marc Trévidic, le 14 février 2013 à l'Assemblée nationale à Paris.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)
"Dans ce cas, il faut que Marc Trévidic se lance dans la politique ! Vous ne pouvez pas être juge et mener un combat institutionnel", persifle un ancien magistrat, qui pointe aussi les critiques ouvertes de Marc Trévidic à l'égard du pouvoir exécutif, notamment lorsqu'il était à la tête de l'Association française des magistrats instructeurs de 2009 à 2012. Figure de proue de la lutte contre la suppression du juge d'instruction voulue par Nicolas Sarkozy, Marc Trévidic avait qualifié le chef de l'Etat de "multirécidiviste". "Un procureur ça parle, un juge ça ne parle pas. Son indépendance est en jeu", commente cet ancien de la profession.

Des arguments balayés par l'intéressé. "Je ne vois pas pourquoi afficher ses prises de position, contre la suppression du juge d'instruction ou contre le terrorisme, serait le signe d'un manque d'indépendance. L'impartialité d'un juge d'instruction se mesure à sa capacité d'instruire à charge et à décharge." Quant à l'idée d'embrasser une carrière politique, elle ne lui a jamais traversé l'esprit : "Je ne suis d'aucun parti. Je donne juste mon avis."  

Pour autant, Marc Trévidic ne se fait pas d'illusions sur l'image qu'il renvoie au sein de l'institution judiciaire, l'autre "grande muette" de la République. Certains doivent "être fatalement irrités par mes prises de parole. Je n'ai pas de langue de bois. J'ai conscience d'être à part, c'est mon caractère", lâche-t-il sans ambages. Quitte à se fermer des portes.

Son retour à l'antiterrorisme est-il envisageable ? Marc Trévidic s'est dit prêt à reprendre du service, sur le plateau de BFMTV. L'actuelle patronne du pôle antiterroriste à la galerie, Laurence Le Vert, doit prendre sa retraite l'année prochaine, nous glisse une source judiciaire. Marc Trévidic pourrait-il la remplacer ? Ce dernier doit rester deux ans dans sa nouvelle affectation. "C'est une règle non écrite, oppose-t-il. Quand je suis parti à La Réunion en 2005, ils m'ont rappelé au bout de dix mois pour le pôle antiterroriste à Paris", rappelle le magistrat. 
Je ne vais pas faire une maladie si je ne reviens pas à l'antiterrorisme.
Marc Trévidic
Francetv info

Un juge rock'n'roll

"Son retour serait un mauvais signal pour l'institution judiciaire. Cela sous-entendrait que les autres juges d'instruction à l'antiterrorisme sont incompétents", souligne le journaliste Dominique Verdeilhan. "Marc Trévidic fait des jaloux, car il est en première ligne", poursuit le chroniqueur judiciaire de France 2, indiquant que certains, à la galerie, étaient contents de voir partir ce juge un peu trop cash et "emblématique".

Si ses homologues de l'antiterrorisme ne souhaitent pas le voir revenir, d'autres confrères ne tarissent pas d'éloges à son égard. L'homme était apprécié du personnel de la galerie Saint-Eloi pour sa simplicité et son ouverture d'esprit. A son pot de départ, il avait convié tout le monde, de la femme de ménage aux greffiers en passant par la secrétaire. "C'est un garçon de grande qualité, sérieux, très professionnel", reconnaît l'ancien juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui l'a côtoyé pendant un an. "Il a le souci d'avancer vers la vérité chevillé au corps, même si cela se heurte à la raison d'Etat", observe Clémence Bectarte, avocate des familles des moines de Tibéhirine. Dans cette affaire, comme dans d'autres, Marc Trévidic "a fait part de beaucoup d'indépendance et d'objectivité", poursuit-elle, saluant sa "grande transparence vis-à-vis des parties civiles".

"On sent une certaine sensibilité chez lui. Ce n'est pas qu'un homme de dossiers et de procédures", abonde Dominique Verdeilhan. Marc Trévidic n'a d'ailleurs pas hésité à exposer sa fibre artistique, autre versant d'une personnalité qui détonne dans le milieu. Cet amoureux de la Bretagne et "de ses petits ports de pêche" au "charme iodé" est un grand fan de Bob Dylan et de la poésie anglaise du XIXe siècle. Avec une préférence pour Lord Byron, précise-t-il dans La Croix.

Le magistrat aux multiples facettes ne se contente pas d'être un esthète. Il joue de la guitare et de l'harmonica. On l'a ainsi vu interpréter à plusieurs reprises des chansons d'Alain Bashung, dont "Vertige de l'amour" sur le plateau de l'émission "Thé ou café" sur France 2 en avril 2011. Une scène assez surréaliste pour un juge d'instruction.


 
Quand l'ancien juge Marc Trévidic jouait à la guitare et chantait "Vertige de l'amour"




Marc Trévidic a récidivé le lundi de la semaine des attentats, à Seclin (Nord). "Jean-Patrick Capdevielle sort un disque et il m'a invité à jouer un de ses morceaux guitare sur scène, 'Elle est comme personne'. C'était super", s'enthousiasme cet enfant du rock. "C'est la musique des rebelles. Or, même si certains l'oublient, nous sommes là pour protéger les faibles contre les puissants", expliquait-il au Parisien en juin 2014.
Dans son bureau, fin août, un jihadiste de retour de Syrie lui avait confié le projet de l'Etat islamique de s'attaquer à un concert de rock. C'était sa dernière audition à l'antiterrorisme. La menace a été mise à exécution trois mois après.

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