mercredi 16 décembre 2015

NOTRE PROBLÈME ARABE


NOTRE PROBLÈME ARABE -

NOTRE PROBLÈME ARABE


le modifié le 16/12/2015 à 16:43h
 
En France, plus que partout ailleurs en Europe, on agite une épineux problème arabe. Celui-ci se nourrit d'une pluri-désinformation dont des idéologies apparemment contradictoires, antinomiques partagent la responsabilité. L'une, universaliste est, en même temps, prisonnière d'un masochisme judéo-chrétien où le « mea culpa, maxima culpa » explose en un grotesque sentiment de culpabilité post-colonisation, et d'un cosmopolitisme mal digéré, quand on doit prendre parti dès lors qu'il y a des juifs. L'autre, pour une pseudo-raison éthno-culturelle, s'alimente  d'énormités puisées dans une histoire européenne bien mal comprise, dans une histoire coloniale mal vécue, dans un faux sens de l'européanité, dans le non sens de l'occidentalisme.

Se rejoignent donc, pour obscurcir notre problème arabe, l'universalisme utopique et le nationalisme étriqué, tous deux imprégnés tout autant de morale biblique. Et ceci ne permet pas d'appréhender ni le véritable problème arabe, avec ce qu'il peut avoir d'intéressant géopolitiquement pour l'Europe, ni le problème musulman dans le milieu de l'immigration islamique de l'Europe.

Depuis l'installation des émirs Omeyyades en Andalousie, au VIIIe siècle, et les succès du califat de Cordoue jusqu'en 1031, avec les Croisades en Palestine et les  déboires du royaume franc de Jérusalem,et, plus tard, la chute de Byzance ouvrant sur les appétits ottomans, l'islam terrorise la chrétienté. Longtemps encore,les menées barbaresques en Méditerranée transcriront cette peur européenne.

Comme l'Arabie avait secrété cette troisième expression du monothéisme d'exclusive essence sémitique, que la langue cultuelle de cette religion concurrente en expansionnisme, était l'arabe du Coran, l'Europe, qui se voulait aveuglément chrétienne, a définitivement associé jusqu'à confondre, dans la terreur, arabe et musulman, « mahométant » comme on a pu dire, après avoir utilisé : « sarrasin » et « maure ».

Pour stigmatiser le non-Européen, le non civilisé, le non chrétien, on a pensé à l'arabe, on dit encore : « arabe », au plus grand mépris de réalités ethniques, linguistes, culturelles. L'Arabe figurant le musulman devint, pour l'Européen, le dangereux, le diabolique, le païen même. Cela est attesté en France depuis le XIIe siècle, aux laisses LXXXIII à LXXXVI de la Chanson de Roland où des bergers basques païens, rétifs à la christianisation du futur Charlemagne, seulement vassalisés au Califat de Cordoue, étaient déjà confondus à ces Arabes : « cette race étrangère », ces « sarrasins d'Espagne » à la fin de l'expédition contre Saragosse.

Le Numide, l'Andalou, plus où moins islamisés, le Maure, puis le Turc, étaient tous, et restent encore aujourd'hui dans  l'inconscient collectif français, des « Arabes » puisque musulmans. Ainsi encore, les pirates barbaresques, quoique surtout Turcs en rupture avec Istamboul et la Porte, furent des Arabes, de même que, depuis la colonisation française de l'Afrique du Nord, tous les autochtones maghrébins  sont des Arabes, dans l'indétermination de ces Numides islamisés qui, eux-mêmes, se croient des Arabes malgré leur islam plein de marabouts très africain, et des Kabyles, des Chaouïas, des Berbères, des Mozabites ….. dont la langue n'est toujours pas le sabir arabe maghrébin.

On englobe couramment dans l'appellation : « Arabes » , les Touareg du Sahara et du nord Sahel, les Iraniens chiites, les Afghans. Et ainsi, les Pakistanais, pourtant bien plus proches de leurs semblables voisins indiens …. .Selon cette absurde logique, combien fréquemment n'a- t-on nommé : « Arabes » les Européens Bosniaques où Kosovars, Albanais, pour n'être pas chrétiens mais musulmans !

Si la courte vue des Français permettait de saisir tout le monde musulman et son milliard de croyants, Ouzbeks et Malais, Indonésiens, …, seraient aussi des « Arabes ».

Les Arabes de France

Longtemps, au moins depuis 1830, pour les Français, les Arabes se réduisirent quasiment aux indigènes musulmans d'Algérie, du Maroc et de Tunisie, ex colonie et protectorats de la République Française.

C'est toujours essentiellement vrai, car, malgré des élargissements temporaires, pour le Français moyen, les Arabes sont, avant tout, les musulmans que l'on connaît le mieux du fait de la proximité physique et des aléas de l'histoire : ceux-là, on les a colonisés pour les civiliser ; ceux-là, depuis, ont conquis leur indépendance ! Désormais ceux-là affluent dans nos villes et villages et deviennent trop facilement Français, en conservant leur dialecte, leur religion, leur mœurs et beaucoup d'exigences !

Du temps de la colonisation, même la très intégrationniste et permissive République Française ne s'est résolue totalement à intégrer pleinement ces pseudo-Arabes du Maghreb : cette fille laïque de la morale chrétienne continuait de se méfier de ces musulmans qu'elle voulait pourtant assimiler. Elle intégra par contre sans grande retenue, comme Français à part entière, tous les résidents juifs de ces territoires, des séfarades qui avaient longtemps vécu en symbiose avec ces « Arabes », dont ils parlaient le dialecte. Ceux-là n'étaient pas, il est vrai musulmans... et savaient, par millénaire expérience, jouer adroitement le dominant pour sauvegarder intérêt et maximiser leurs profits.

Dès 1945, avec une amplification par la décolonisation du Maghreb, et surtout la longue ridicule guerre d'Algérie, l' « Arabe », en France, se décline de deux manières diamétralement opposées : pour les rêveurs, les moralistes, les masochistes, c'est, en plus d'être un homme, un citoyen du monde, sans couleur, sans race, sans culture particulière, seulement un exploité historique, à jamais à charge de son odieux exploitant plein de contrition, un ayant tous les droits ; pour les occidentalistes,les nostalgiques, les xénophobes, il reste l'épouvantail, celui qui, appartenant à l'Oummah*, la communauté des croyants musulmans, représente l'ennemi absolu selon la vieille répulsion chrétienne.

* L'Oummah

Pour le roumi militant, l'Européen anti-musulman convaincu ou profond occidental chrétien, ou encore le démocrate universaliste, l'oummah reste une fixation, un thème d'agitation privilégié. Pour lui, c'est une forte réalité multi-séculaire d'un universalisme acharné concurrent et donc un réel danger, alors que dans l'histoire de l'islam, ce ne fut que vœu pieux, un rêve d'universelle harmonie.

L'Oummah s'est, de fait, toujours trouvée limitée, voire engendrant la fitna (scission de l'oummah),d'abord par la force réelle des groupes de solidarité naturelle, nombreux et divers dans le vaste ensemble musulman : (races, ethnies, tribus, clans...). Ces groupes de solidarité limitant la réalité de l'oummah s'appellent : « açàbiyya ».

Pour illustrer l'évocation de ces temporisation de l'oummah, il n'est qu'à signaler les problèmes dans le Maghreb entre pseudo-arabes et Kabyles, Berbères,ou Rifains, ou après les schismes entre sunnisme et chiisme, entre chiismes orthodoxe et ismaélisme.

De même les effets des langues vernaculaires différentes ou ceux des langues de différenciations musulmanes comme l'ourdi dans le sous-continent indien et désormais dans l'immigration musulmane en Grande Bretagne .

L'oummah unitaire subit tout autant les multiples volontés ou nécessités étatiques, la volonté historique de l'hégémonie mongole puis ottomane, l'établissement de l'Iran moderne, le conflit post colonisation entre Irak et Syrie malgré leurs similaires parti Ba'as ….L'oummah, essentiellement universelle donc supra étatique s'est toujours confrontée aux volontés étatiques et aux açabiyya infra-étatiques.

Dans tous les sens modernes proposés, l'oummah n'est qu'une vision, une recherche, un thème de mobilisation, une espérance, une utopie, ou aussi un thème de combat, agité par des intellectuels minoritaires ; et si leurs discours trouvent parfois quelques échos, ils ne sont qu'éphémères et de peu d'audience en général, si ce n'est dans les milieux de délocalisés, de déculturés. Il ne faut pas confondre l'oummah vue par un oulemah fondamentaliste traditionnel, celle utilisée par un islamiste engagé ou encore celle proclamée par un néo-fondamentaliste universaliste.

L'Islam, deuxième religion de France

Aujourd'hui, avec environ cinq millions de musulmans , officiellement reconnus sur l’hexagone, l'islam est la deuxième religion en France par le nombre de croyants ; peut-être même,il arriverait en tête quand on parlerait de religion pratiquée. Des mosquées sont revendiquées, exigées, un peu partout sur des territoires où l'église domina longtemps le village...Dira-t-on cinq million d'Arabes alors que certains de ces musulmans sont des noirs africains, des Turcs, des asiatiques, des Comoriens ?

Néanmoins l' « Arabe », ce maghrébin, n'est plus une évocation exotique lointaine, un vague sujet de dissertation morale, pour vulgum pécus qui subit, au jour le jour, les effets d'une sorte de marée allogène, de la promiscuité subie avec des comportements, des mœurs non adaptés parfois souvent non adaptables.

Même les laïcistes forcenés de la moraliste école républicaine, parmi les utopistes universalistes, s'insurgeant contre le port du foulard des femmes musulmanes, révèlent une totale incompréhension de ceux qu'ils veulent accueillir, pour qui ils militent, parce qu'ils ne les reconnaissent que travestis extérieurement.

D'un côté comme de l'autre, on s'alarme de risques de dénaturation irréversible, tant pour le droit à la différence de tous que pour les métissages génétiques après les détournements culturels.

Plus le discours devient alarmiste, plus tout est bon pour diaboliser l' « Arabe ». Passons sur les clichés, les slogans comme ceux d'une invasion programmée, méthodique, à visée colonisatrice, les références à une histoire tronquée pour utilisations spécieuses ! On aimerait tant qu'il n'y ait point d'esprit de conquête chez ces immigrés. Sinon aurions nous besoin d'un nouveau Charles Martel pour arrêter ce déferlement !

Ces perversions marketing noient le vrai et épineux problème qui est, osons le formuler, ethnique et non point religieux : le noir africain, l'asiatique, qu'ils soient immigrants économiques, réfugiés politiques, en situation régulière, ou sans papiers, de nationalité française ou non, au même titre que le vrai Arabe ou assimilé par ignorance, renvoient au même délicat problème, quand il est accepté pour faire souche. Se faire plaisir ne mène à rien : désigner une tête de Turc ou d' « Arabe » détourne de l'essentiel. Ce n'est pas mieux de s'en prendre à l'islam et inconsciemment dédouaner le christianisme, le reconnaître comme acceptable, et l'affirmer parfaitement adapté... Islam et Christianisme ont pratiquement le même message non européen ; tous deux sont pareillement religions globales, sans différencier public et privé, temporel et spirituel ; ce sont deux religions de la morale autant que des religions morales.

Il faut résolument se garder du contresens d'Europe chrétienne , on doit tout autant vomir la notion d'occident chrétien ; surtout qu'à se leurrer, à se fourvoyer ainsi, on ne cible pas la responsabilité de ce grave problème chez nous, on ouvre sur des erreurs et des fautes lourdes de conséquences.

L'immigré sait profiter, certes ! Mais pourquoi refuserait-il ce qui lui est si complaisamment offert ? Par la suite, comment n'exigerait-il point ce qui lui fut abusivement promis ! Non ! L'immigré allogène que l'on veut indifférencié dans une immigration générale afin de camoufler son fait spécifiquement problématique, ne peut-être le coupable ! Son comportement parfois désagréable, bien contestable souvent, n'est que conséquence regrettable ; la responsabilité ne lui incombe pas totalement. La cause de l' « Arabe » chez nous, la responsabilité grave de tous les lourds problèmes générés par l'immigration déferlante d'allogènes en Europe, est à l'Europe malade de folles idéologies pernicieuses, aux objectifs pervers que l'on doit à des gouvernants européens, pour leurs lois irresponsables, à des Européens moralisateurs, véritable cinquième colonne en notre bastion. L'universalisme se traduit par une délétère  action qui sape le moral du peuple européen en lui faisant perdre ses référents, en le privant de son identité. L'ennemi n'est pas l'autre, Arabe ou musulman , mais l'ennemi est en nous ; il joue à l'apprenti sorcier ; et comme l'alchimiste voulait changer le plomb en or, il rêve de produire un être sans race, hybride d'hybride, de la même couleur-mixture, qui n'aurait plus aucune origine claire ni d'appartenance déterminante, sans culture particulière, sans tradition, sans histoire.

Le rêve égalitariste est ainsi poursuivi à outrance, sans vergogne ; et le mot « Arabe » pour tout allogène musulman, comme le mot « immigré » pour tout autre d'ailleurs, par leur in-distinction recherchée, en sont révélateurs d'étape vers l'avènement de l'indescriptible, sans retour en arrière possible, selon le postulat aberrant que pour que tous les hommes soient égaux, il faut qu'ils soient identiques.

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