mercredi 17 septembre 2014

Dadi, tu nous manques tellement










Ni le soleil, ni la mort ne peuvent se regarder disait La Roche Foucault






Il m’est impossible de penser avec ma certitude de vivre à ce que signifie ne plus vivre. Ne plus vivre c’est le néant, la transparence, l’inaccessible. La mort dans mes pensées devient une absence, une irréalité. Vivre c’est exister, exister par l’expérience d’une vie bien réelle, que l’on peut décrire et maîtriser mais la mort bien qu’obligatoire est imprévisible, impalpable, confuse et impensable. Et par son irréalité, la mort nous fait peur. La mort se pense mais ne se vit pas, la mort aide à vivre. Penser mourir ne veut pas dire mourir .J’enracine ma vie, je la dompte, je la traduis, je la cajole, je la méprise, je la rigole, je l’idéalise mais la mort… quelle angoisse. Angoisse de quoi ? La mort nous relie à la mémoire, aux souvenirs, à l’idéalisation, au temps qui passe. Elle reste la pensée profonde de chacun, elle est unique, on la négocie, on l’adapte au vécu. La mort de l’autre, d’un être aimé, d’un enfant, d’un père, d’une mère… nous enrichie, elle nous grandit, elle matérialise le temps, la vie, les valeurs, les acquis mais aussi les défaites et les déplaisirs. La mort idéalise le défunt, le sacralise, immortalise, il existe en nous, il ne fait qu’un. Par sa mort, il nous aide à avancer et à aimer sa vie sa propre vie car elle est unique. La mort nous assagit. Par la mort, nous revivons les moments inoubliables que l’on a vécus ensemble par des photos, des mots, des actes, des odeurs, des chansons, elle est à la fois présente et transparente. La mort avant tout cruelle et injuste devient priée, éternelle. La mort nous exhorte à vivre en l’a stimulant et l’enrichissant par nos choix, nos affects…elle nous guide dans la voie de l’imagination, de la création, de l’espérance, de la croyance, de la compréhension et de l’acceptation. Penser la mort c’est vivre pour ne pas mourir.

Ce texte est pour Dadi, sa maman et puis aussi tout le monde. De Mam Julie, Renée comme dit Nassou 

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