jeudi 12 mai 2016

Fasciathérapie

Fasciathérapie

La fasciathérapie est une thérapie manuelle qui agit exclusivement sur les fascias, ces fines membranes qui enveloppent muscles et organes. Elle est pratiquée par les kinésithérapeutes.

Origine de la fasciathérapie

La fasciathérapie est une thérapie manuelle qui agit exclusivement sur les fascias. Ces fines membranes constituent un réseau qui enveloppe les muscles et les organes. Leurs sollicitations, au moyen de points d’appui et de légers étirements, permettraient d’activer l’autorégulation naturelle de l’organisme.
Cette pratique a été fondée dans les années 1980 par le Français Danis Bois, alors kinésithérapeute et ostéopathe de formation, aujourd’hui professeur des universités et directeur du laboratoire de recherche appliquée en psychopédagogie perceptive (CERAP) à l’université Fernando Pessoa de Porto (Portugal).
La fasciathérapie est aujourd’hui intégrée officiellement à la kinésithérapie, dont elle constitue une spécialisation.

Principe de la fasciathérapie

Les fascias, ces membranes souples reliées aux muscles, aux os, aux vaisseaux, aux ligaments, aux nerfs et aux viscères, réagissent et s’ajustent continuellement en fonction de nos activités physiques et psychiques.
Sous l’effet du stress ou de l’anxiété par exemple, ils se raidissent ou se crispent en fonction de l’importance des stimuli. A force de sollicitations importantes et répétées, les fascias n’arrivent plus à retrouver leur souplesse et leur mobilité naturelles. Cet état de forte tension s’installe dans la durée et s’accompagne de fatigue, d’une perte de la sensation de fluidité des mouvements, de dysfonctionnements articulaires, digestifs, circulatoires, etc.
En stimulant manuellement les fascias, la fasciathérapie se donne pour but de rétablir leur équilibre et leur élasticité. Les tissus retrouvent leur mobilité, la personne recouvre ses fonctions et son état de bien-être dans une certaine fluidité.

Pourquoi consulter un fasciathérapeute ?

La fasciathérapie utilise un toucher de relation qui s’avère efficace dès lors que le corps a subi un traumatisme physique ou psychologique. Les praticiens la recommandent principalement :
- en traumatologie et rhumatologie : entorses, fractures, tendinites, mal de dos. Cette technique est particulièrement conseillée aux sportifs dont le corps subit des agressions quotidiennes ;
- pour les troubles fonctionnels et digestifs, liés notamment au stress : migraines, acouphènes, constipation, maux de ventre ;
- pour aider à l’amélioration des troubles liés à la grossesse ou à l’accouchement comme le mal de dos ou les troubles circulatoires ;
- pour accompagner les personnes souffrant de troubles physiques et psychiques résultant d’une chirurgie ou d’une chimiothérapie.

Quelques recherches à consulter sur la fasciathérapie

- Une étude est en cours au centre Paul Papin d’Angers, visant à évaluer l’efficacité de la fasciathérapie en soin de support chez des patientes recevant une chimiothérapie adjuvante pour un cancer du sein (voir le site de l’Institut national du cancer).
- International Journal of therapeutic massage and bodywork a publié en 2011 les résultats d’une étude sur le mécanisme du point d'appui appliqué à l’artère, en fasciathérapie vasculaire.
- Un article sur des travaux présentés au premier congrès international de recherche sur les fascias, à Harvard Médical School (Boston, 2007), est disponible (en français et en anglais) sur le site de l’Association nationale des kinésithérapeutes-fasciathérapeutes.
- A consulter également : le site du centre de recherche appliquée en psychopédagogie perceptive (CERAP).

Comment pratique-t-on la fasciathérapie ?

La fasciathérapie se pratique en séances individuelles dans un cabinet de kinésithérapeute, dans les services kinésithérapie des hôpitaux ou encore dans certains centres de rééducation.
Il s’agit d’une technique indolore et non manipulative, basée sur un toucher doux qui suit le mouvement lent des fascias. Les mobilisations du fascia, douces, et les points d’appui constituent les deux phases principales de l’approche manuelle en fasciathérapie. A certains moments au cours de la séance, le patient est invité à s’exprimer sur son ressenti.
D’autres techniques viennent compléter les mobilisations et les points d’appui :
- la pulsologie ou fasciathérapie vasculaire : un toucher manuel qui permet d’agir sur les liquides du corps. Au préalable, le praticien évalue les pouls du patient (amplitude, flexibilité, diffusion) pour déterminer les zones d’altération du flux sanguin ;
- la gymnastique sensorielle : debout ou assis, le patient effectue des mouvements lents,  proposés par le thérapeute, qui lui permettent de ressentir à nouveau son corps dans ses mouvements et ses postures ;
- l’accordage somato-psychique permet d’aider le patient à se centrer sur lui-même pour améliorer les relations entre son corps et son psychisme.

Contre-indications à la fasciathérapie

En cas de phlébite avec suspicion de caillot, les séances de fasciathérapie sont contre-indiquées. Les praticiens prendront également en compte, comme tout kinésithérapeute, les temps de cicatrisation tissulaire ou osseuse.

Comment se déroule une séance de fasciathérapie ?

La séance de fasciathérapie se déroule sur une table de massage. Concrètement, lors de la première consultation, le fasciathérapeute effectue l’anamnèse du patient : antécédents médicaux, symptômes, etc. Suite à cet examen préliminaire, il évalue par le toucher les zones de tensions ou d’immobilité des fascias : il suit le mouvement du tissu très lentement jusqu’à ce qu’il perçoive du bout des doigts une tension.
Une fois la tension repérée, le fasciathérapeute exerce une très légère traction, presque imperceptible, pour étirer le fascia. Lorsque le fascia est totalement “déplié”, le fasciathérapeute effectue un point d’appui : temps d’arrêt, de suspension nécessaire pour que le corps organise sa capacité de réaction. Ce point d'appui permet notamment de relancer la circulation sanguine et de libérer les tensions du fascia.
Ensuite, le praticien accompagne le tissu dans le sens contraire, jusqu’à un nouveau point d'appui. Cette alternance entre deux mouvements est reproduite à différents endroits du corps, jusqu’à ce que les fascias soient complètement libérés.
Tout au long de la séance, le fasciathérapeute sollicite le patient sur son ressenti pour l’intéresser davantage aux réactions et à la perception de son corps.
Les patients atteints de douleurs aiguës peuvent déjà ressentir un soulagement au bout d’une à trois séances. Après trois séances, le thérapeute effectue un nouveau bilan pour déterminer le nombre de séances nécessaires.

Comment choisir son fasciathérapeute ?

En France, seuls les kinésithérapeutes et les médecins sont autorisés à pratiquer la fasciathérapie selon la méthode de Danis Bois, après une formation minimum de cinq cent heures.
L’Association nationale des kinésithérapeutes-fasciathérapeutes propose un annuaire des kinésithérapeutes formés à la fasciathérapie.

Durée et prix d’une séance de fasciathérapie

Une séance de fasciathérapie dure en moyenne une heure, et son coût varie de 50 à 80 euros selon les régions.
Une séance de kinésithérapie, au cours de laquelle le praticien utilise la fasciathérapie, est remboursée par la Sécurité sociale dans le cadre d’une prescription médicale, hors dépassements d’honoraires du praticien. Si le thérapeute est déconventionné, les soins sont à la charge du patient (certaines mutuelles prennent en charge une partie, voire la totalité du montant de la séance).

S'informer sur la fasciathérapie

Livres :

- Une thérapie manuelle de la profondeur : méthode Danis Bois, Danis Bois, Eve Berger, éd. Guy Trédaniel : un ouvrage qui clarifie le concept de fasciathérapie en expliquant les différentes techniques à la disposition du praticien.
- La fasciathérapie : une nouvelle méthode pour le bien-être, Isabelle Eschalier, éd. Guy Trédaniel : l’auteure passe en revue les outils de la fasciathérapie et ses applications.

DVD :

La gymnastique sensorielle pour tous, Isabelle Eschalier, éd. Guy Trédaniel : un DVD d’exercices basés sur les recherches de Danis Bois pour développer les facultés naturelles du corps, ses perceptions, ses sensations, son mouvement.

Sites internet : 

Association nationale des kinésithérapeutes-fasciathérapeutes (ANFK).

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