dimanche 15 mai 2016

Une hydropisie pour laquelle on demande des avis

Si « Le Généraliste » était paru en mai 1781

Une hydropisie pour laquelle on demande des avis

| 15.05.2016

vraiment très intéressant

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Une demoiselle est réglée à l’âge de onze ans. À vingt, elle a une peur qui supprime tout à coup l’évacuation périodique. Cette suppression est suivie de fièvre, de mouvements convulsifs qui cèdent à quelques remèdes, et les règles reparaissent. Six mois après, elle est attaquée de coliques néphrétiques attribuées à une trop grande rétention d’urine, et pour laquelle on est obligé d’employer les saignées, les relâchants, les bains, etc., qui la calment et facilitent la sortie de petits graviers et d’une grande quantité de glaires, dont elle n’a cessé de rendre plus ou moins, depuis cette époque.
Environ huit ou dix mois après, il se fait un amas d’eau dans le bas-ventre, qui augmente insensiblement et rend la ponction nécessaire.

On tire vingt-deux litres d’eau. Dix-huit mois après, on en tire dix-huit ; enfin, on répète cette opération six fois, et la dernière, on en tire trente-deux, et toujours d’une eau limpide et sans odeur. Il y a aujourd’hui cinq ans qu’on n’a fait la ponction. L’amas d’eau est considérable. La malade a 44 ans, il y en a deux qu’elle a cessé d’être réglée. Elle a fait usage pendant longtemps d’hydragogues, de purgatifs et de toniques de toute espèce et toujours sans succès. Ils ont constamment occasionné des irritations, un état spasmodique violent.

D’ailleurs, cette demoiselle a l’appétit bon, ainsi que le teint, dort bien, n’a point de bouffissure aux extrémités, urine à proportion des boissons qu’elle prend ; mais elle rend toujours quelques graviers et des glaires avec les urines. On désire avoir des avis et des éclaircissements sur cet état. On doit lui faire la ponction au printemps, et lui faire prendre des pilules savonneuses, ensuite les eaux de Bourbonne, si elles lui sont conseillées.

Signé Doucet, chirurgien à Frolois

Réponse : nous croyons qu’un état spasmodique continuel et une irritation locale dans les voies urinaires, surtout du côté des reins, ont donné lieu aux glaires et aux graviers, et à l’épanchement lent et successif. Pour y remédier après la ponction, nous ne voyons rien de mieux que l’usage d’abord des bains, des adoucissants, des boissons mucilagineuses surtout et longtemps continuées, ensuite des savonneux et apéritifs doux, tels que les différentes préparations avec le savon, la terre foliée de tartre à base d’hallali minéral, etc., et un cautère à la jambe.
(« La Gazette de santé », 1781)

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