mardi 24 mai 2016

Les pathologies bucco-dentaires et leurs soins

  Les pathologies bucco-dentaires et leurs soins

Les pathologies de l’ATM sont souvent en rapport avec des problèmes d’occlusion
Le stress peut être un facteur aggravant
Le traitement retenu sera adapté au diagnostic des symptômes présentés

DAM et articulations temporo-mandibulaires (ATM)

L’ancien terme de SADAM, remplacé aujourd’hui par celui de DAM (désordres de l’appareil manducateur), désigne les troubles musculaires et articulaires qui touchent la mandibule et ses articulations.
Les articulations temporo-mandibulaires (ATM) se situent à la base du crâne et permettent les mouvements de la mâchoire inférieure (mandibule). Leur rôle est essentiel dans la mastication.
Placées en avant des conduits auditifs, on distingue la partie crânienne de l’articulation (la cavité glénoïde ou fosse articulaire), sa partie mandibulaire (condyle mandibulaire) et le disque intermédiaire (ménisque).

Sur tous les côté de l’ATM, et sur l’articulation elle-même, s’accrochent les muscles masticateurs qui lui permettent d’effectuer tous les mouvements de la mandibule. Ces muscles sont très puissants.



Symptômes des pathologies de l’appareil manducateur

Les symptômes peuvent être aigus ou chroniques
  • Craquements, ressauts ou blocages en ouvrant et fermant la bouche (déplacement ou usure des pièces articulaires)
  • Myalgies : contractures douloureuses des muscles entourant les articulations au réveil ou lors des efforts mandibulaires
  • Limitation des mouvements, ou déviation de la mandibule lors de l’ouverture buccale
  • Modification de l’occlusion (contacts des dents antagonistes)
  • Maux de tête, douleurs locales
  • Problème d’audition (acouphènes)

Causes de ces pathologies ?

Ces causes sont multiples, parfois délicates à mettre en évidence, et discutées.
  • Troubles de l’occlusion (contacts dentaires perturbés entre les dents du haut et les dents du bas)
  • Excès de stress
  • Postures et tics contraignant la mandibule (sommeil ventral, excès de chewing-gum, le fait de se ronger les ongles…)
  • Bruxisme (crispation et grincement des dents)
  • Problèmes structurels (asymétrie du visage, malpositions dentaires…)
  • Traumatismes

Prise en charge, traitements

Un questionnement soigneux du patient et un examen bucco-dentaire approfondi, sont indispensables pour établir un diagnostic. Une radio panoramique peut être utile dans certains cas. Les traitements sont souvent pluridisciplinaires (dentiste, médecins, kinésithérapeute).

* Soulagement des symptômes et lutte contre la douleur. Une relaxation (repos des muscles concernés) est recherchée par le port d’une gouttière occlusale. Des antalgiques, anti inflammatoires ou médicaments relaxants peuvent être prescrits selon les cas.
* Des séances de kinésithérapie peuvent faciliter une meilleure utilisation de la mandibule.
* Dans un second temps, après le soulagement des signes et symptômes, une équilibration occlusale, un traitement orthodontique (réalignement des dents) ou un traitement prothétique (remplacement des dents manquantes) seront envisagés s’ils permettent de répondre à un problème structurel.


La mylolyse dentaire ou lésion cervicale d'usure

La mylolyse ou lésion cervicale d'usure se définit comme une perte de matière dentaire se localisant au collet de la dent.
Elle se caractérise par une cavité située dans la partie cervicale de la dent c'est-à-dire au niveau de la jonction entre la couronne et la racine. Cette lésion est brillante, dure au sondage et peut prendre une légère coloration brune.

Ce défaut de la dent n’est pas lié à une carie.

Origine de la mylolyse

 La mylolyse se définit comme une lésion au niveau du collet de la dent

Pour certains auteurs elle serait essentiellement liée au bruxisme (grincement des dents).
Le bruxisme exerce des forces importantes sur les dents ce qui provoque, en plus de l’abrasion dentaire, le décollement progressif des prismes d’émail par mise en flexion de la jonction couronne-racine. Ce phénomène est amplifié quand le parodonte (tissu de soutien de la dent) est solide et donc rigide.
A consulter : Le bruxisme
D’autres facteurs peuvent entrer en jeu :
  • Un brossage vigoureux et horizontal avec l’utilisation d’une brosse dure
  • La prise d’aliments trop acides
  • Un problème de reflux d’acide gastrique

Quels traitements ?

La mylolyse ne présente pas de risque pour les dents. L’évolution est en général atténuée ou stoppée si on en identifie les causes :
  • Rectification de la technique de brossage
  • Limitation de la prise d’aliments acides
  • Contrôle d’éventuels reflux gastriques à l’aide de médicaments adaptés
Un traitement des mylolyses peut néanmoins être mis en place si le patient évoque une douleur (sensibilité thermique) ou une gêne esthétique.
Il consiste alors à combler la perte de substance par des matériaux adaptés (composites) collés.


L’expulsion d’une dent avec possibilité de réimplantation est un cas d’urgence
Un traumatisme dentaire apparemment bénin peut avoir des conséquences dans le long terme
Si nécessaire, des solutions existent pour vous permettre de retrouver votre sourire

Les traumatismes dentaires

Tout traumatisme dentaire, chez l'enfant comme chez l’adulte, nécessite l’avis d’un dentiste, avec éventuellement un examen radiologique et un suivi dans la durée.
Ce sont les dents antérieures (incisives et canines) qui sont les plus exposées. Depuis les chutes dans la cour de récréation jusqu’aux accidents de bicyclette, ski, rollers... C’est chez le jeune enfant et l’adolescent qu’il y a le plus de risques de traumatismes.
Une dent accidentée est menacée de perte de sa vitalité. Cette atteinte de la pulpe dentaire peut entraîner la formation d’abcès et, à terme, la destruction de la racine et la perte de la dent.
Le problème principal concerne les dents définitives mais il faut savoir que l'atteinte d'une dent de lait peut retentir sur la dent qui lui succédera. Il est important de déterminer s'il s'agit d'une dent de lait ou d'une définitive.
Les dents définitives antérieures apparaissent entre 5 et 6 ans. En cas de doute il faut considérer que la dent traumatisée est une dent définitive.

Expulsion d'une dent (avulsion)

1) Récupérer la dent en la prenant par l'extrémité
2) Ne pas la nettoyer ni gratter la racine
3) Replacer si cela est possible la dent dans son alvéole osseuse

Si cela n’est pas possible :
- mettre la dent directement dans la bouche du patient (sous la langue) en s’assurant qu’il ne va pas l'avaler, et cela bien sûr s'il n'est pas inconscient
- sinon la placer dans une solution de sérum physiologique ou dans du lait, ou mettre la dent dans du film plastique alimentaire
- maîtriser le saignement par compression, avec une compresse ou un mouchoir propre

Dans les deux cas, la réimplantation, si elle est envisageable, devra se faire très rapidement et dans un délai d’1 heure.

Si nous ne sommes pas joignables, prenez immédiatement contact avec le service d'odontologie, de stomatologie ou d'ORL de l’hôpital le plus proche.

Fracture d'un morceau de dent et de l'émail

Suivre le même processus qu’avec une dent expulsée : récupérer le morceau fracturé qui pourra éventuellement être recollé et le conserver dans la bouche ou dans du lait.
Consulter rapidement.
La dent est alors reconstituée avec un matériau composite de la même couleur que l’émail.

Déplacement d'une dent

- La dent déplacée est mobile : le geste d’urgence consiste, à chaud, à la replacer correctement avec la pression des doigts en prenant soin de ne pas aggraver les lésions.
- La dent déplacée est immobile : ne pas y toucher et consulter très rapidement.

Choc sans effet visible immédiat

Le patient doit néanmoins consulter et, si nécessaire, être suivi sur une durée d’1 an. Un choc peut avoir des conséquences cachées, comme une petite fêlure, des lésions au niveau de la racine et de la pulpe dentaire (nerfs et vaisseaux qui irriguent la dent). Pendant cette période, une attention toute particulière sera apportée à la dentition : une douleur ou un changement de couleur de la dent seront des signaux d’alerte.
A lire aussi : Dent cassée, dent accidentée

Nos conseils

  • Lorsque la dent n’a pas été retrouvée, ou n’est pas ré-implantable, des solutions de dentisterie esthétique vous seront proposées (implant, bridge…)
  • Si l’enfant est en période de croissance, une solution transitoire sera trouvée lui permettant de retrouver l’aspect esthétique et de maintenir l’espace nécessaire au développement de sa mâchoire.
  • En cas de traumatisme causé par un tiers, nous pourrons vous établir un certificat de constatation qui pourra éventuellement permettre une prise en charge des soins par l’assurance du responsable de l’accident.

Les gouttières occlusales

Une gouttière occlusale est un dispositif orthopédique modifiant l’établissement des contacts entre les dents du haut et les dents du bas (occlusion).
C’est un appareil en résine, dure ou molle, porté généralement la nuit, mais aussi dans certains cas le jour. Il peut avoir différentes formes et être placé soit au maxillaire (mâchoire du haut) soit à la mandibule (mâchoire du bas). Une gouttière doit être réglée en bouche par le dentiste.
L’indication et la fabrication d’une gouttière (aussi appelée orthèse) répondent à un diagnostic précis propre à chaque situation.

Pourquoi porter une gouttière ?

  • La malposition des mâchoires risque d'entraîner des problèmes musculo-squelettiques sérieux. Ces problèmes se manifestent alors par des douleurs au niveau des muscles de la mâchoire, des articulations, des migraines. Lorsque ces symptômes s’aggravent, les articulations peuvent craquer, les oreilles se boucher. Le cou et les épaules deviennent douloureux et l’ouverture de la bouche est difficile à cause de crampes.
  • La gouttière occlusale, correctement réglée, permet un relâchement des muscles de la mâchoire, et des autres muscles impliqués dans les douleurs. Les articulations des mâchoires sont alors soulagées.
  • Les gouttières sont aussi utilisées comme moyen de protection des dents quand des habitudes de grincement provoquent leur usure excessive (on parle de bruxisme).

Comment est faite une gouttière ?

  • Une gouttière est conçue sur mesure à partir d'empreintes dentaires. Elle peut être fabriquée en laboratoire de prothèse dentaire, ou au sein du cabinet dentaire.
  • Il existe différents types de gouttières, mais la plus répandue est la gouttière de reconditionnement musculaire. Ce type de gouttière permet de corriger les désordres de la mandibule et les pathologies de l’ATM liées aux crispations (involontaires et souvent incontrôlables des muscles de la mâchoire).
  • La gouttière étant préparée, elle est réglée en bouche par le chirurgien-dentiste. Elle doit, en particulier, être équilibrée lors de la fermeture de la mâchoire pour assurer le calage et le centrage des dents et des articulations. Elle permet aussi de guider les mouvements latéraux de la mandibule.
Une gouttière est en général portée de façon discontinue, essentiellement la nuit. Mais dans certains cas elle peut être portée en permanence pour quelques semaines.
Il n’est pas souhaitable de maintenir en bouche une gouttière pour des périodes très longues.
 

Nos conseils

  • Il est important de suivre attentivement les prescriptions concernant le port de votre gouttière.

La diminution de la salive a un effet sur l'alimentation et les agressions extérieures
Des stimulants ou des substituts salivaires peuvent être utilisés

Bouche sèche : comment régler les problèmes de débit salivaire ?

La sécheresse buccale correspond à une réduction de la sécrétion salivaire. Elle se traduit par des sensations de picotements, de soif, une difficulté à mastiquer et à avaler...

Les causes

Un adulte sécrète environ un litre de salive par jour. La diminution du débit salivaire peut être due à de nombreux traitements, à certaines maladies, à des états hormonaux particuliers (anxiété, ménopause) ou à des états nutritionnels spécifiques (malnutrition, anorexie, déshydratation). Des médicaments comme les neuroleptiques, certaines cures de chimiothérapie, l’ablation de glandes salivaires, l’irradiation d’une tumeur de la face ou du cou peuvent entraîner une diminution de la production salivaire. Ainsi le risque augmente-t-il en vieillissant puisque l'on est parfois confronté à ces différentes causes.

Les conséquences

La salive, produite par les glandes salivaires, permet de protéger notre bouche (dents, gencives, muqueuses) contre les agressions extérieures. Lorsque son débit est diminué, notre bouche est moins protégée et de nombreuses caries ont tendance à se développer. On observe également des problèmes gingivaux et parodontaux (déchaussement des dents).
La deuxième fonction notable de la salive concerne la nutrition. Elle est en effet essentielle puisqu’elle permet la première digestion des aliments et la perception du goût de ces aliments. Si vous souffrez de sécheresse buccale, l’alimentation devient également plus difficile puisque la déglutition est pénible. Les porteurs de prothèses amovibles, et en particulier de prothèses complètes, peuvent également ressentir une gêne au niveau de leur appareil.

Les traitements

Pour faire face à ces problèmes, différentes solutions s’offrent à vous :
- L’utilisation de substituts salivaires consiste à pulvériser plusieurs fois par jour dans la bouche une solution qui fait office de salive artificielle. Ces pulvérisations se font surtout avant les repas pour faciliter la déglutition et lubrifier les éventuelles prothèses amovibles.
- Si les glandes salivaires sont encore partiellement fonctionnelles, l’utilisation de sialogogues, qui augmentent les sécrétions salivaires résiduelles, peut être envisagée.
 

Nos conseils

  • Pour stimuler la sécrétion de la salive, vous pouvez également mâcher du chewing-gum ou des pastilles aromatisées, sans sucre naturellement. A éviter avec le port de certains types d'appareils.
  • Si vous êtes concerné par ces problèmes, n’hésitez pas à faire plusieurs contrôles par an au cabinet et à observer une hygiène dentaire extrêmement rigoureuse.
  • Si votre sécheresse buccale est due à une prise de médicaments, vous pouvez demander à votre médecin s'il est possible de les remplacer par un traitement qui affectera moins le débit salivaire.

Le traitement des abcès par antibiotique doit toujours être suivi du traitement de la dent ou de la gencive

Les abcès

On distingue généralement les abcès d’origine dentaire liés à une infection de la dent et les abcès parodontaux liés à une infection de la gencive.

Les abcès d’origine dentaire

Ce sont des abcès qui se produisent au bout de la racine d’une dent nécrosée, c'est-à-dire dont le nerf est mort. Cette nécrose peut être due à une grosse carie ou à un traumatisme (choc sur une dent).
Les abcès dentaires peuvent également être dus à une fêlure et, dans ce cas, le nerf de la dent peut être vivant. En général, la dent est sensible à la pression. On observe parfois un gonflement au niveau de la gencive et un écoulement de pus à cet endroit.
Le traitement d’urgence consiste souvent à prescrire des antibiotiques. La dent devra ensuite être dévitalisée pour éviter la récidive. Dans le cas d’une dent fracturée, la dent sera quasi systématiquement extraite.

Les abcès parodontaux

Ces sont des infections aiguës de la gencive qui se manifestent par un gonflement avec élimination de pus à la pression. La dent peut être mobile et parfois même se déplacer légèrement.
Le traitement d’urgence consiste à prescrire des antibiotiques. L’abcès peut également être percé pour faire sortir tout le pus. Une fois l’abcès disparu, un traitement parodontal devra être entrepris afin d’éviter une récidive.

Nos conseils

  • Les antibiotiques qui vous sont prescrits en cas d’abcès font disparaître tous les symptômes en quelques jours.
  • Cela ne veut pas dire que la dent est soignée. Dans tous les cas, il faut impérativement compléter la prise d’antibiotiques par un traitement définitif (extraction, dévitalisation ou traitement parodontal).

Mycoses buccales : quand les champignons prennent le dessus
Une hygiène buccale insuffisante, une cure d'antibiotiques ou le port de prothèses amovibles peuvent entraîner des mycoses

Les mycoses buccales

Les mycoses buccales se développent principalement sur la langue et à l’intérieur des joues. Ce sont des champignons (le plus fréquent étant le Candida Albicans) qui en sont la cause.

Aspect et traitement des mycoses buccales

Elles se présentent sous différents aspects : dépôts blanchâtres au coin des lèvres (les perlèches), dans la bouche (le muguet), aspect brun (la langue noire) ou lésions rougeâtres. D’autres symptômes peuvent être présents comme la perte de l’appétit, des inflammations et des douleurs dans la bouche…
Selon leur importance, on les soigne de deux manières :
- par des bains de bouche : le gargarisme est un traitement local qui combat les champignons aux endroits infectés.
- par la prise de comprimés : ils empêchent la propagation des champignons.

Qui est concerné ?

Les champignons sont normalement présents dans la bouche de chacun d’entre nous ; ils vivent en équilibre avec des bactéries utiles qui protègent la bouche et la gorge. Mais il arrive que cet équilibre soit rompu et que les champignons prennent le dessus provoquant des infections. Les mycoses sont plus fréquentes chez les personnes présentant une hygiène buccale insuffisante, ou ayant suivi une cure d’antibiotique. Elles sont également présentes chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli et chez les personnes porteuses de prothèses amovibles.
 

Nos conseils

  • Pour éviter les mycoses buccales, adoptez une hygiène dentaire méticuleuse.
  • Si vous êtes porteur d’une prothèse amovible, utilisez des méthodes d’hygiène adaptées pour la nettoyer.
  • Les mycoses à répétition peuvent masquer des problèmes plus graves.
  • Si vous pensez être concerné par ces maladies, n’hésitez pas à aborder ces questions lors d’un prochain rendez-vous.
S’il vous arrive, même occasionnellement, de présenter des symptômes de bruxisme, n’hésitez pas à nous en parler rapidement
Traiter le bruxisme évitera des usures inesthétiques ou inconfortables dans votre bouche
Relaxation et kinésithérapie peuvent parfois améliorer certains cas de bruxisme

Les grincements de dents nocturnes : le bruxisme

Le bruxisme est l'action de grincer des dents durant le sommeil en produisant des bruits de frottements dentaires. Ce problème touche environ 10 à 15% de la population française.

Manifestations

Au niveau de la bouche, les forces très importantes mises en jeu pendant le bruxisme peuvent avoir des effets nuisibles. Sur les dents, bien sûr, usées prématurément, et il faut souligner que cette usure peut aussi concerner les dents de lait.

Une autre conséquence du bruxisme nocturne est la fatigue des muscles de la mâchoire constatée au réveil. Cette gêne limite alors les mouvements mandibulaires avec parfois des douleurs en avant de l’oreille.

Les forces du bruxisme sont aussi capables de déplacer les dents, si la gencive est en mauvais état (maladies parodontales), et de causer des dégâts sur les articulations de la mâchoire.

Origine

On a longtemps pensé que l'usure des dents était elle-même la cause du bruxisme. Il est maintenant démontré que l'usure excessive des dents est la conséquence et non la cause du bruxisme.
Diverses propositions ont ensuite été faites mettant en cause des facteurs psycho-émotionnels, tel que le stress, dans le développement du bruxisme.

Aujourd'hui les travaux de recherches portent surtout sur les troubles du sommeil, et en particulier sur les médiateurs chimiques qui interviennent dans la régulation des phases du sommeil. En effet, lors d'études faites en laboratoire du sommeil sur des patients souffrant de bruxisme, il a été constaté que les muscles de la mâchoire ne sont pas les seuls touchés par des contractions et mouvements involontaires. Les jambes et bien d'autres muscles du corps sont concernés.
Le bruxisme observé au niveau de la mâchoire n'est donc qu'un des signes visibles d'une situation générale ; c'est sous cet angle qu'il est envisagé.

Traitements

Actuellement, les causes réelles du bruxisme n'étant pas connues, il n'existe pas de moyen de traitement de cette parafonction (le bruxisme n'est pas une maladie). On se contente donc d'en limiter les effets destructeurs sur les mâchoires.

Le moyen utilisé est une orthèse orale (ou gouttière), sorte de protection amovible en résine placée sur une des mâchoires pendant la nuit. Cette gouttière est plus tendre que les dents, de telle sorte que les mouvements de grincements aboutissent à l'user sans que les dents ne soient endommagées. Bien entendu, si le bruxisme se poursuit pendant plusieurs années, la gouttière de protection devra être refaite.

Le fait de serrer des dents durant la journée, sans grincements (et donc sans bruit) conduit à des symptômes identiques : fatigue musculaire de la mâchoire, usure des dents, déplacements dentaires, difficultés articulaires.

Cependant, un diagnostic précis doit être fait pour savoir ce qui relève du bruxisme nocturne, avec la mise en place d’une protection par gouttière (bruxisme nocturne), et ce qui relève d'une étude approfondie des désordres de l'appareil manducateur.
Nos conseils
  • L'utilisation d'une gouttière orale n'est pas nécessaire chez les enfants puisque les dents de lait sont appelées à tomber.
  • Si les dégâts du bruxisme sont déjà importants, il est possible que les dents soient alors très délabrées avec risque d’atteinte de la pulpe. Des soins dentaires plus complets seront nécessaires, faisant appel à des prothèses fixes.
L’absence d’une dent entraîne de nombreuses conséquences
Les dents voisines sont également en danger

Pourquoi faut-il remplacer une dent manquante ?

La totalité des dents des deux maxillaires constitue un ensemble stable. Nos dents se maintiennent en place grâce à leurs voisines, à gauche et à droite, en haut ou en bas.
La perte d’une dent (ou édentation) peut sembler un évènement anodin, surtout lorsqu’il s’agit d’une seule dent et qu’elle est peu visible. Mais puisqu’il manque alors une pièce de cet ensemble, tout l’équilibre de la bouche en est perturbé.

Une dent absente est la conséquence de la perte de la racine de la dent en question. Cette racine a été perdue à la suite d’un choc, d’une carie importante ou d’une maladie parodontale (infection des tissus de soutien de la dent) menant au déchaussement.
Une restauration sans racines n’est alors plus possible et l’extraction devient nécessaire.
A lire : Les maladies parodontales

Conséquences sur les dents voisines et antagonistes (dents du haut et du bas)

La nature a « horreur du vide» et cherche constamment à se rééquilibrer. Ainsi, au bout de quelques mois à peine après l’extraction, les dents voisines se déplacent, se desserrent, perdent leurs points de contacts et se couchent jusqu'à réduire presque complètement l'espace qu'occupait la dent extraite (migration).

Conséquences :

  • Survenue d’espaces entre les dents avec des aliments qui se logent dans ces espaces favorisant la formation de bourrages alimentaires, avec douleurs et finalement caries (les dents voisines d’une édentation sont souvent cariées).
  • Problèmes de gencives : ces espaces, ainsi que la mauvaise position des dents, permettent l’accumulation de la plaque dentaire et du tartre.
  • Diminution du coefficient masticatoire : si deux dents, par exemple, sont absentes sur une arcade cela équivaut à 4 dents absentes sur le plan de l'efficacité masticatoire car les dents antagonistes ne travaillent plus.
  • Surcharge de travail pour les dents situées sur l’autre côté de la mâchoire et qui se fragilisent. Un tel déséquilibre des forces pourra entraîner des fractures de l’autre coté.
  • Equilibre de la bouche perturbé avec des conséquences sur les articulations des mâchoires (craquements, claquements, ressauts, douleurs)
  • Préjudice esthétique : l'extraction d'une dent du fond pourra provoquer un décalage des dents de devant ce qui perturbera le sourire.
Les conséquences du non-remplacement d’une dent manquante ne sont donc pas anodines.
Aussi, dès que possible, faites remplacer la, ou les dents, qui ont été extraites.
Les solutions sont nombreuses (bridge, implant, appareil dentaire).
 

Nos conseils

  • Restez le moins longtemps possible avec une dent manquante. Votre praticien vous dirigera vers la solution de remplacement la mieux adaptée à votre cas personnel.
La surveillance d’un kyste est indispensable
Un kyste d’origine infectieuse peut provoquer un abcès dentaire
Il doit être traité dès sa découverte : ne le négligez pas
Les kystes peuvent avoir des répercussions graves sur la santé

Les kystes dentaires

Un kyste dentaire est la formation d’une petite boule à l’intérieur de l’os maxillaire, à l’extrémité de la racine d’une dent. Il peut être soit d’origine infectieuse soit d’origine congénitale, c’est-à-dire présent à la naissance.
Le kyste contient le plus souvent du liquide dont la production continue cause l’augmentation de son volume. Il se présente en général sous une forme arrondie ou ovale.
A la radiographie, le kyste se présente comme
une tache ronde et sombre à la base des racines

Les kystes d’origine infectieuse

Le kyste (appelé granulome quand il fait moins de 5 mm) débute par une infection diffuse (présence de bactéries toxiques dans les racines de la dent) qui évolue en formant une poche de tissus infectés. Le kyste peut grossir sans douleur et sans signes extérieurs durant plusieurs années.
Mais la poche infectée génère généralement du pus qui s’évacue par un petit bouton (une fistule) en provoquant un léger gonflement de la gencive.

Tant que les défenses immunitaires arrivent à circonscrire cette lésion, son évolution se fait chroniquement de façon asymptomatique.
En cas de poussée infectieuse aigüe, l’abcès déclenché par le kyste peut être résorbé en urgence par des antibiotiques qui supprimeront momentanément les signes douloureux, mais sans soigner le kyste lui-même.

Le granulome ou le kyste peuvent avoir comme origine un choc ayant nécrosé la dent, une carie non soignée, ou encore un traitement des racines insuffisant ou contaminé par une réparation ou une couronne non étanche.

Pourquoi traiter un kyste ?

Cette poche infectée produite par le kyste va grossir de plus en plus, aux dépens de l’os qui soutient la dent, et même aux dépens des dents voisines. La dent finira par se déchausser et tomber. Les dents voisines pourront être contaminées à leur tour.

Un kyste ne s’arrête jamais de grossir, ainsi les zones voisines comme les sinus ou les fosses nasales pourront être également touchées.

Une fois arrivé à un certain volume, le kyste va déborder dans les parties molles et élastiques de la gencive : c’est la «chique».

En l’absence de traitement, un abcès d’origine dentaire risque d’évoluer en provoquant des douleurs lancinantes, l’impression que la gencive est gonflée ou une augmentation rapide du volume de la joue. Des ganglions, des nausées, de la fièvre et une fatigue générale s’installent alors progressivement.

Quel sont les risques ?

Pendant les années de silence, la dent infectée va disséminer ses bactéries toxiques, par la circulation sanguine, dans tout l’organisme. Ce qui peut entraîner des complications nombreuses et potentiellement graves : sinusites, affections respiratoires, infection des prothèses articulaires, infection rénales, infections cardiaques.

Déroulement de l’intervention

Après traitement antibiotique, l’intervention du chirurgien-dentiste consiste à retirer chirurgicalement la totalité de la poche kystique afin que celle-ci ne se reconstitue pas ultérieurement.
Dans certains cas les dents associées au problème sont traitées, ou retirées si nécessaire.

Il est parfois nécessaire de placer un matériau de comblement dans le défaut osseux afin de permettre la régénération de l’os perdu.
Cette intervention est réalisée généralement au cabinet sous anesthésie locale.

Les kystes d’origine non infectieuse

Les kystes d’origine non infectieuses trouvent leur origine dans la prolifération anormale de l’un des tissus constitutifs de l’organe dentaire.
Leur découverte est le plus souvent fortuite, au cours d’une radiographie faite pour une autre pathologie par exemple.
La majorité de ces kystes est d’origine bénigne mais nécessite une surveillance ou un traitement.
Certains de ces kystes sont parfois extrêmement volumineux ou mal placés et doivent être opérés en milieu hospitalier.
 

Nos conseils

  • Il est indispensable de faire un contrôle dentaire annuel, avec bilan radiographique, afin de ne pas passer à côté d’un kyste.
  • Une maladie infectieuse inexpliquée doit faire penser à un kyste dentaire.


Une dent dévitalisée n’est pas à l’abri d’une infection
Dès les premiers signes de douleur n’attendez pas pour consulter
Une reprise du traitement de racines peut être effectuée

Le retraitement endodontique

La dent est un corps creux : chaque racine contient un canal ou plusieurs qui acheminent le nerf et le sang de l’organisme vers la dent. Une dent dévitalisée est une dent dont on a vidé les racines. Elle est toujours fonctionnelle, mais sans nerf ni vaisseaux sanguins. Il a été fait un « traitement de racines » ou « traitement endodontique ».
Une dent dévitalisée et soignée peut, dans certains cas, s’infecter et devenir douloureuse. Il est alors nécessaire de reprendre le traitement de la racine. C’est ce que l’on appelle le « retraitement endodontique ».

Le but est d’assainir, de désinfecter et d’étanchéifier les racines.

Ce traitement nécessitera de déposer les éléments prothétiques (couronne, pilier…) et de les reconstruire.

Pourquoi reprendre un traitement de racines ?


Pour différentes raisons :
- Le traitement de racines n’est pas allé jusqu’au bout de celles-ci.
- Une racine peut cacher un canal supplémentaire inaccessible ou invisible.
- Une infection à l’extrémité de la racine s’est produite malgré la dévitalisation.
- Il existe une douleur chronique à la pression.
- Une couronne est à changer et le traitement endodontique de la dent ne paraît pas satisfaisant, même si la dent n’est pas sensible.


Quelle en sont les étapes ?


Refaire un traitement endodontique est une intervention minutieuse. En fonction des situations cliniques le retraitement est plus ou moins long et complexe.

- Dépose du travail existant : couronnes, tenons (pivots), inlay-core (pilier).
- Désobturation du précédent traitement de racines : il faut ramollir et nettoyer l’ancien ciment restant dans les canaux.
- Accès aux canaux supplémentaires s’ils ont été repérés.
- Nouvelle obturation : une fois bien nettoyé et désinfecté, le canal à l’intérieur de la racine est obturé à l’aide d’une pâte étanche.
- Nouvelle reconstruction prothétique. En effet il est indispensable d’effectuer une reconstruction (inlay-core, couronnes ou bridge) pour l’équilibre de la mâchoire.

Il arrive parfois que la reprise de traitement ne soit pas possible. La dent devra alors être extraite.








 

Nos conseils

  • Le bon état des racines constitue la base d’une reconstruction prothétique solide.
  • Si le retraitement endodontique n’est pas possible, une solution alternative vous sera proposée.
L’usure dentaire évolue discrètement

L'usure dentaire

La dent est un organe vivant et les tissus dentaires, en particulier l’émail, sont sensibles à des phénomènes d’usure. Différents facteurs peuvent accélérer ce processus.
  • Le frottement des dents entre elles, le plus souvent dû à une mauvaise occlusion entre les deux mâchoires. Cela touche surtout les incisives et les canines.
    Les personnes atteintes de bruxisme sont particulièrement menacées. Rappelons que le bruxisme est l’action de grincer des dents le plus souvent durant le sommeil en produisant des bruits de frottement dentaire. Les dents s’usent alors prématurément.
    Le fait de serrer les dents toute la journée conduit aussi à une usure dentaire.
  • Le contact des dents avec un élément extérieur (mordillement d’un objet, brossage agressif…), entraîne souvent une sensibilité au niveau du collet des dents.
  • Les boissons (sodas, jus de fruit, boissons énergétiques…) riches en acides sont de plus en plus présentes dans l’alimentation d’aujourd’hui. Une consommation trop importante rend l’émail vulnérable à l’érosion.
  • Des désordres nutritionnels répétés (vomissements) peuvent aussi avoir des répercussions sur l’émail de la dent.
  • Les dentifrices, lorsqu’ils sont trop abrasifs, peuvent entraîner une érosion au niveau du collet des dents.

Recommandations

Les stades précoces d’usure passent parfois inaperçus. Une douleur même légère doit vous alerter et le dialogue avec le praticien permettra d’en déterminer l’origine. Des mesures de soin et de prévention vous seront ensuite proposées.
- Il est possible de traiter le collet des dents afin d’en diminuer la sensibilité.
- Le port de gouttières pendant la nuit permet de protéger les dents en cas de bruxisme.
- Des restaurations esthétiques (pose de facettes ou de couronnes esthétiques par exemple) apportent une solution à certains cas d’usure.
 

Nos conseils

  • Boire avec une paille réduit le contact des boissons acides avec les dents.

 

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