vendredi 19 février 2016

Anxiété ou angoisse

Anxiété ou angoisse

Parmi les émotions naturelles, l’une des plus courantes est l’anxiété.
L’anxiété ou l’angoisse sont des Ã©motions qui, le plus souvent, sont parfaitement normales. Toute la question est de savoir dans quel cas il faut s’alerter! Pour cela, quatre questions essentielles peuvent vous aider:
  1. L’anxiété est-elle adaptée aux circonstances?

  2. L’anxiété est-elle trop fréquente?

  3. L’anxiété est-elle trop intense?

  4. L’anxiété génère-t-elle une souffrance?

  5. Traitement

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I/ L’anxiété est-elle adaptée aux circonstances?

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Imaginez que vous passez un examen. La veille, vous êtes très angoissé, très stressé… Dans ce cas, il existe un contexte qui explique l’anxiété, elle est normale. Autre exemple: vous vous promenez dans une forêt et vous entendez le hurlement d’un loup: la peur  ou l’angoisse qui apparaissent à ce moment sont adaptées à la situation de danger. Mieux: l’anxiété vous alerte et vous protège en vous avertissant d’un danger.
Par contre, l’anxiété est inadaptée lorsqu’elle apparaît de façon inappropriée, c’est à dire sans motif objectivement valable. Par exemple, présenter une angoisse majeure apparaissant en présence d’une mouche, ou avant de se rendre dans un centre commercial, fait partie des angoisses inadaptées. Les phobies font aussi partie de ce type d’anxiété.
Lorsque l’angoisse est inadaptée aux circonstances, il est judicieux de demander l’aide d’un professionnel. Le plus important est que la personne soit demandeuse de cette aide.

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II/ L’anxiété est-elle trop fréquente?

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Même si l’angoisse est peu importante, ou générée par un contexte, un style de vie, elle devient néfaste si elle envahit la vie de la personne qui l’éprouve, et ne peut donc pas être considérée comme normale.
Une angoisse quasiment permanente est toujours problématique. Il est possible d’accepter une anxiété persistant sur quelques semaines, dans un contexte la justifiant (deuil, année de concours…) mais dès lors qu’elle perdure pendant plusieurs mois, ou hors de tout contexte générateur d’anxiété, il devient important de s’alarmer.
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Dans le cas où l’anxiété se manifeste par des crises d’angoisse sans motif ni facteur déclenchant, notre conseil est, là encore, de consulter un psy.
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III/ L’anxiété est-elle trop intense?

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Même lorsqu’elle est déclenchée par des motifs légitimes, une anxiété majeure, paralysante et problématique pour la personne, peut apparaître. C’est le cas par exemple de la « page blanche » redoutée par tous les candidats aux examens et concours.
Il ne s’agit bien sûr aucunement d’une maladie!
Simplement, les conséquences peuvent être préoccupantes pour la scolarité d’un enfant. Dans ce cas, une aide peut être apportée, par un thérapeute formée aux psychothérapies. Dans ce cas concret, l’anxiété est moins un problème que ce dont elle est révélatrice: souvent il y a derrière tout ça un manque d’estime de soi, une peur de ne pas être à la hauteur
L’anxiété devient préoccupante lorsque:
  1. elle est d’une intensité disproportionnée avec le danger réel. C’est le cas des phobies par exemple.
  2. elle est d’une intensité douloureuse, entraînant une paralysie ou une inhibition de la personne qui l’éprouve
  3. elle se manifeste par des crises d’angoisse = attaques de panique
Mais quels sont les signes de l’attaque de panique / crise d’angoisse?


  • sentiment d’angoisse / anxiété ou peur
  • sensation de boule dans la gorge ou le ventre
  • sensation de mort imminente
  • peur de devenir fou
  • besoin impérieux d’uriner
  • tremblements
  • sueurs
  • accélération du rythme cardiaque voire palpitations
  • difficulté à respirer, apnée ou encore accélération du rythme respiratoire
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IV/ L’anxiété génère-t-elle une souffrance?

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Il est très difficile de savoir à partir de quel seuil il faut considérer l’anxiété ressentie comme normale. C’est pourquoi, le mieux placé, c’est celui qui la ressent. Si la personne angoissée souffre de son angoisse, il faut considérer qu’elle a besoin de l’aide d’un psy.
L’idée essentielle: la souffrance doit faire appeler à l’aide.
Pourquoi? La souffrance, tant physique que mentale est très difficile à supporter, délétère pour l’organisme, et peut finir par atteindre le moral de la personne. De plus, l’angoisse prolongée peut entraîner un certain nombre de complications. Notre conseil est donc d’intervenir dès les premiers signes d’alerte, c’est à dire dès que l’anxiété fait souffrir.
Les complications les plus fréquentes sont:
  1. troubles anxieux
  2. troubles sexuels (anorgasmie, éjaculation précoce, frigidité, anéjaculation)
  3. dépression
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V/ Traitement


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La prise en charge peut comprendre:
  • traitement médicamenteux
  • psychothérapie
  • participation à des groupes thérapeutiques (selon le type d’angoisse)

1/ Traitement médicamenteux:

a/ Préventif
Il vise à éviter que surviennent des crises d’angoisse et à abaisser le niveau d’angoisse de fond. Les classes médicamenteuses qui ont une AMM (Autorisation de Mise sur le marché) comprennent:
  • IRS et ISRS (Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine): sertraline (Zoloft ®), paroxétine (Deroxat®), citalopram (Seropram®), escitalopram (Seroplex®)
  • Venlafaxine (Effexor®)
  • Agomélatine (Vladoxan®)
b/ curatif
Il vise à diminuer l’angoisse une fois survenue l’attaque de panique.
On trouve principalement:
  • Benzodiazépines: diazépam (Valium®), Oxazépam (Seresta®), bromazépam (Lexomil®), prazépam (Lysanxia®), Lorazépam (Temesta®), Clorazépate dipotassique (Tranxène®), alprazolam (Xanax®)
  • hydroxyzine (Atarax®)
  • étifoxine (Stresam®)
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2/ Traitement psychothérapique

Les seules psychothérapies à avoir scientifiquement prouvé leur efficacité dans la guérison des troubles anxieux sont les thérapies cognitivo-comportementales (TCC).
Vous pouvez trouver ici les explications concernant la guérison des troubles anxieux par les TCC.
Pour les syndromes de stress post-traumatiques, l’EMDR a aussi prouvé son efficacité.

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