mardi 9 février 2016

Apprendre la confiance en soi à son enfant

Apprendre la confiance en soi à son enfant

La confiance en soi, pour les petits comme pour les grands est à mettre en rapport avec ses capacités et ses ressources intérieures. Nous nous sommes tous déjà demandé « Suis-je à la hauteur ? » ou « Suis-je capable d’y arriver ? ». Un manque de confiance en soi peut entraver l’apprentissage en induisant la peur de l’échec, l’hypersensibilité face à la critique ou un stress paralysant face aux évaluations.

Même si nos enfants sont tous différents, il existe quelques pistes sérieuses à explorer pour les aider à renforcer leur confiance en eux. Nous vous proposons des idées pour encourager vos enfants dans leurs capacités à se débrouiller dans ce qu’ils entreprennent, à la maison comme à l’école.

La confiance en soi, dans la vie, ne se DÉCIDE pas, elle nous est donnée par les autres, d'abord par les parents, puis par l'entourage.

Valoriser ses efforts ou passer le résultat au second plan

Carol Dweck, professeure en psychologie sociale à l’université de Stanford, travaille sur le vaste sujet de la motivation depuis des années. Une de ses études la plus récente montre qu’encourager le processus, les efforts déployés, donne à long terme plus de résultats que se réjouir du résultat lui-même¹. Les enfants qui se voient félicités pour leur réussite dans tel ou tel exercice en viennent à penser que les capacités sont fixées à l’avance. La « bosse des maths » ou le « don des lettres » seraient accordés par une bonne fée au dessus du berceau, sans possibilité d’évolution. Il est dès lors rapidement compréhensible que l’enfant se mette de lui-même dans un état d’esprit négatif devant telle ou telle activité parce qu’il n’est « pas bon en orthographe ».

En revanche, si les adultes entourant l’enfant, valorisent les efforts déployés sans tenir compte du résultat final, les enfants apprennent à prendre leur temps ou à développer plusieurs stratégies afin de résoudre un exercice qui leur est proposé. Encouragés dans leurs efforts au moment de l’apprentissage de l’écriture par exemple, ils feront face à leurs difficultés s’ils sont conscients que le but est de coucher sur le papier leurs opinions, quitte à faire quelques fautes dans les mots nouveaux.

Encourager efficacement ou décoller les étiquettes


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Un compliment émet un jugement de valeur « Ton dessin est joli », « Tu es une gentil(le) d’avoir fini ton assiette », colle une étiquette à l’enfant et n’ouvre aucun dialogue. Au contraire, un encouragement se base sur un fait précis, objectif ; il valorise un travail, un progrès, un choix². Un encouragement efficace montre à l’enfant qu’il a les capacités de réussir de petites et de grandes choses à chaque moment de la vie et dans n’importe quel domaine. « Tu l’as réussi tout seul et ça fonctionne », « Bravo ! Tu as essayé plusieurs fois et tu y est arrivé ! », « C’était une bonne idée de…. ».

Avec les enfants plus âgés, le questionnement fait la part belle à l’autonomie et au dialogue. Il exhorte l’enfant à s’exprimer librement sur ses choix, à analyser ses stratégies et à reconnaître par lui-même les efforts faits de manière positive. « Comment as-tu pensé à cette solution ? » ou « Raconte-moi ce que tu as voulu dire avec ce dessin ? » ouvrent un espace bienveillant dans lequel l’enfant se construit.

Apprendre l’optimisme ou dédramatiser ses erreurs

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C’est un nouveau comportement qui peut en conséquence être adopté par parents ou les « éducateurs » dans le but de faciliter les progrès et l’évolution de l’enfant. Lui faire confiance, être à ses côtés sans faire à sa place, le laisser tâtonner pour trouver, le pousser à recommencer, tout cela accroît sa ténacité et son espoir de réussir ce qu’il entreprend. En montrant à l’enfant qu’il croit en ses capacités, l’adulte délivre un message fort dans le fond, laissant la forme à la libre interprétation de l’apprenant. « Il ne s’agit pas de cultiver un optimisme béat. Mais de stimuler leurs ressources intérieures, de sorte qu’ils puissent reconnaître leur potentiel et affronter avec lucidité, énergie et volonté les difficultés. Pour moi, l’optimisme est le point de départ d’une éducation qui nourrit une bonne estime de soi » écrit le psychiatre Alain Braconnier³.

Loin de tout angélisme qui placerait l’enfant dans une situation de « laisser faire » abusif, les études en psychologie sociale comme en psychologie positive montrent qu’une attention donnée très tôt au renforcement de la confiance en soi d’un enfant lui confèrent une force intérieure, une ténacité face aux obstacles qui lui serviront dans son apprentissage scolaire ou social.

Positiver, discuter, encourager à bon escient sont des actions simples à mettre en place. Parents et enseignants peuvent laisser un enfant choisir sa voie, lui donner le goût de l’effort et du partage. Souvenons-nous aussi que parler n’est pas toujours nécessaire : que valent toutes les encyclopédies du monde face à un sourire ou un bisou ?

Des livres pour aller plus loin :
Audrey Akoun – Isabelle Pailleau : Apprendre Autrement avec la Pédagogie Positive – A la maison et à l’école, (re)donnez à vos enfants le goût d’apprendre
Eline Snel – Marc Boutavant : Calme et attentif comme une grenouille
Jesper Juul : Regarde, ton enfant est… compétent
Références de l’article : 
¹ Carol Dweck, article en anglais
² Isabelle Filliozat, l’Intelligence du cœur
³ Alain Braconnier, Optimisme

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